Corneille Verdonck

Cornelis Verdonck Corneille Verdonck
Un Magnificat de Corneille Verdonck. Gravure par Johannes Sadeler d’après Maarten de Vos, parue à Anvers en 1585, représentant une Vierge Marie entourée d'anges. Deux de ceux-ci portent chacun une pancarte sur laquelle sont écrites les parties de chant, tandis que les autres anges chantent ou jouent de divers instruments.
Naissance	1561 Turnhout
Décès	5 juillet 1625 Anvers
Activité principale	compositeur
Style	École franco-flamande chanson madrigal motet
Lieux d'activité	Pays-Bas espagnols
Éditeurs	Jean Bellère Pierre Phalèse

Corneille (Cornelis en néerlandais) Verdonck, né en 1561 à Turnhout et mort le 5 juillet 1625 à Anvers, est un polyphoniste de l’école franco-flamande de la fin de la Renaissance, originaire des Pays-Bas méridionaux. L’un des derniers membres de cette école, lors de la Contre-réforme, il se distingua surtout comme compositeur de madrigaux dans un style caractérisé par des traits à la fois italiens et néerlandais. On connaît de lui des chants sacrés et des madrigaux à cinq, neuf et dix voix, imprimés à Anvers et à Cologne, de 1585 à 1604.

Biographie

Jean Charles de Cordes, peint par Rubens vers 1618 (Palais sur l’Eau, Varsovie). De Cordes fut un des mécènes de Corneille Verdonck.

Dès ses premières années, il était membre de la maison de Corneille Pruenen, sénateur et trésorier de la ville d’Anvers. Il devint enfant de chœur à la cathédrale Notre-Dame d'Anvers, où il demeura jusqu'à l'âge de neuf ans. En 1572, il s'installe en Espagne pour y devenir enfant de chœur à la Capilla Flamenca du roi Philippe II, à Madrid, où il demeurera jusqu'à l'âge de la mue, au début de 1580, après quoi il revint aux Pays-Bas pour étudier à Anvers auprès de Séverin Cornet et, peut-être, de Hubert Waelrant. Ses premières compositions furent publiées vers cette époque avec celles de Cornet.

En 1584, Verdonck retourne en Espagne pour y être nommé, à nouveau, chanteur dans le chœur de Philippe II - poste qu’il occupa de 1598 à 1599 - pour revenir à Anvers par la suite. En 1599, il contribue à l'entrée solennelle à Anvers de deux nouveaux mariés, les archiducs Albert et Isabelle, par son motet Prome, novas interprété, d’après des témoins oculaires, par six enfants de chœur installés sur le dos d'un éléphant marchant à côté de l'archiduc et de l'archiduchesse ; il est, toutefois, impossible de savoir avec certitude si l'animal était vrai ou faux. Il s’agit du seul motet dont on sait qu'il avait été destiné à être joué sur un dos d’éléphant.

Sans doute, Verdonck vécut aux Pays-Bas jusqu'à sa mort survenue en 1625. Il obtint une prébende à Eindhoven qu'il conservera jusqu’en 1622. Il semble qu’il soit resté toute sa vie au service de citoyens aisés, sauf lors de son séjour en Espagne. La dédicace de son recueil de madrigaux publié en 1603, indique qu’un de ses employeurs à cette époque fut Jean Charles de Cordes, neveu de son premier mécène.

Style et influences

Verdonck est un représentant tardif du style madrigalesque italien en dehors de l'Italie. Il composait des madrigaux sur des paroles en italien sans jamais avoir mis le pied sur le sol italien. Il avait adopté un style assez conservateur, en évitant les innovations de la musique du baroque naissant aux alentours de 1600, telles que la monodie et la basse continue. Il préfère plutôt travailler dans le style de la polyphonie vocale de la fin du XVI^e siècle. Pour la préface de son recueil de madrigaux de 1599, il écrivit des propos cinglants sur le déclin des normes musicales dans son pays natal, jadis le centre de la musique européenne :

« […] soit ses harmonies douces ont été interrompues par les tempêtes de Mars, trop longtemps maître de ces régions, soit la musique a cessé d'être considérée par celui qui, pleine de confusion [...], n'est pas capable de reconnaître ce qui est tellement riche en accords et en harmonie. »^[1]

Ce qui subsiste de l’œuvre de Verdonck sont, pour la plupart, des œuvres sacrées. Pourtant, il écrivit également des chansons et madrigaux en langues italienne et française. Certaines de ces chansons furent écrites pour un nombre de voix inhabituellement élevé. Ainsi, son recueil Poésies françaises de divers autheurs de 1599, est destiné à dix voix indépendantes. La texture de la musique est le plus souvent en contrepoint, avec parfois des syncopes animées. Les paroles d'un de ses madrigaux, Donna belle e gentile, furent substituées à celles d’un texte en anglais (Lady your look so gentle), paru dans Musica Transalpina, une collection rassemblée par Nicholas Yonge, qui lança ainsi l’engouement excessif pour les madrigaux en Angleterre.

Verdonck et d'autres compositeurs, tels que Hubert Waelrant et André Pevernage, mirent en musique des vers « brabançons » (c’est-à-dire, en néerlandais, mais à la mode et dans le style des Brabançons) de Jean van der Noot. On ne garde aucune trace de ces chansons néerlandaises, si ce n’est leur mention dans une source secondaire.

L’œuvre de Verdonck contient plusieurs motets et un Magnificat à quatre, cinq et, même, six voix. Le Magnificat de 1585, à cinq voix, est reproduit sur une gravure originale sur cuivre.

Référence

Bibliographie

• (en) R. B. Lenaerts et Kristine Forney, Cornelis Verdonck, Grove Music Online [lire en ligne (page consultée le 29 octobre 2010)] 
• (en) René B. Lenaerts, Cornelis Verdonck, The New Grove Dictionary of Music and Musicians, éd. Stanley Sadie, 20 vol., Londres, Macmillan Publishers Ltd., 1980. ISBN 1-56159-174-2
• (en) Gustave Reese, Music in the Renaissance, New York, W.W. Norton & Co., 1954. ISBN 0-393-09530-4

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