- Voix (instrument)
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Pour les articles homonymes, voir Voix.
Quand elle interprète sa partie d'une œuvre musicale, la voix est utilisée comme un instrument de musique (elle est à ce titre considérée comme le plus ancien).
La production du son vocal, ou phonation, est obtenue par l'envoi d'air à travers deux cordes vocales en vibration, situées dans le larynx, puis par amplification et résonance grâce aux différents organes résonateurs, comme le pharynx, la cavité buccale ou les fosses nasales.
La voix humaine est capable de produire une très grande variété de fréquences.
C'est en modifiant la tension, et surtout, l'épaisseur des cordes vocales, que l'on peut changer leur fréquence de vibration, ce qui a pour effet de faire varier la hauteur des sons émis par la voix. Toutes ces modifications sont le fruit d'actions neuro-cérébrales.
Sommaire
Technique
La technique du chant est très complexe et demande beaucoup de pratique pour pouvoir être bien maîtrisée. Contrairement aux idées reçues, lorsque l'on chante, ce ne sont pas seulement les cordes vocales qui se mettent en action, mais véritablement tout le corps.
En effet, les poumons sont la partie essentielle de l'instrument. Ce sont eux qui fournissent l'air permettant de mettre en vibration les cordes vocales. Le diaphragme (le muscle des poumons) commande l'inspiration. Quand il est en position basse, il cesse son action. L'expiration de l'air se fait alors par les muscles abdominaux, transverses et obliques appuyés sur le grand-droit, eux-mêmes en rapport direct avec les viscères (foie, estomac, intestin…).
C'est le larynx qui renferme les cordes vocales, qui se tendent ou se détendent sous l'action complexe de plusieurs muscles. Pour permettre au chanteur d'émettre des sons de différentes hauteurs, le larynx se tend de façon plus ou moins accentuée. Quand il monte ou descend dans la trachée, il modifie la dimension de la caisse de résonance et modifie en conséquence le timbre, mais pas la hauteur du son.
On distingue quatre façons d'émettre des sons vocaux, en rapport aux différents modes de fonctionnement du larynx, dits « mécanismes »[réf. nécessaire] :
- Le mécanisme 0 dit « Fry » ou « strowbass »
- Le mécanisme I dit « voix de poitrine », le larynx est parfaitement descendu dans la gorge, les sons sont timbrés. Exemple, la basse solo au début du Tuba Mirum du Requiem de Mozart.
- Le mécanisme II dit « voix de tête », le larynx est monté dans la gorge, les sons sont minces et légers. Exemple l'« air de l’Arithmétique » dans L'Enfant et les Sortilèges de Maurice Ravel.
- Le mécanisme III dit « voix de sifflet ».
La « voix mixte » n'est pas un mode de mécanisme du larynx mais une façon d'adapter les résonateurs.
Pour s'exercer le chanteur pratique ce que l'on appelle des vocalises, exercices très variés selon que le chanteur désire travailler le registre aigu ou grave de sa voix.
Typologies vocales
Note : Cette typologie est uniquement valable pour les chanteurs et chanteuses lyriques car elle implique l'utilisation d'une technique de chant classique, notamment chez les femmes avec l'usage de la voix de tête à partir d'une certaine hauteur[1], tandis que la plupart des chanteuses de variété utilisent la voix de poitrine (ou voix « pleine »).
Il existe différents types de voix. On différencie communément les voix de femmes et d'enfants des voix d'hommes, les voix féminines et enfantines étant plus aiguës que les voix d'hommes (sauf exceptions) en raison de phénomènes hormonaux.La typologie classique, reprise entre autres par Hector Berlioz dans son Traité de l'orchestration, a choisi de retenir six principaux registres (grave/médium/aigu), nommées comme suit en termes musicaux :
- Les sopranos, ou voix aiguës de femmes et d'enfants (voire rarement d'hommes)
- Les mezzo-sopranos, ou voix moyennes de femmes et d'enfants, voire d'hommes
- Les altos, ou voix graves de femmes et d'enfants, voire d'hommes
- Les ténors, ou voix aiguës d'hommes
- Les barytons, ou voix moyennes d'hommes
- Les basses, qui comme leur nom l'indique correspondent aux voix graves d'hommes.
Cette classification se fait en fonction du timbre, de l'épaisseur, et de la tessiture de la voix, terme utilisé en musique pour désigner une échelle sonore définie, dans laquelle la voix peut émettre des sons aisément, en gardant une homogénéité de timbre.
Certaines exceptions peuvent se rajouter à ces classifications :- Les contre-ténor et les haute-contre qui sont deux types différents de voix. Le premier est un ténor ou un baryton, chantant uniquement avec sa voix de tête, sauf pour le registre très grave où il passe en voix de poitrine. Le second est un ténor, utilisant occasionnellement sa voix de tête pour les aigus (ou sur-aigus) [1].
- Certaines femmes possèdent des voix très graves, appelées « femmes ténors ». On en trouve plus en Europe de l'Est et elles sont très employées dans la musique chorale de Bulgarie.
Enfin, certaines voix virtuoses peuvent atteindre des notes extrêmement aiguës comme les sopranos légers colorature ou encore des notes très graves comme les basses profondes (ou basses « nobles »), souvent présentes dans la musique slave.
Les notes extrêmes dans l'aigu (au-dessus du do4 pour les hommes, et au-dessus du do5 pour les femmes ou les enfants) sont également appelées « contre-nom-de-la-note ». Exemple : le contre-ut du ténor correspond au do4, le contre-mi de la soprano au mi5.
Pour les registres détaillés voir :Article détaillé : Voix (musique classique).Voix à la tessiture exceptionnellement étendue
- Maria Callas, soprano dramatique colorature. Tessiture[2],[3] : du fa♯2 au mi ou fa5 — et donc une amplitude de deux octaves et une septième. Le contre-fa de Callas est sujet à débats. Pour plus de détails, voir la section Puissance et tessiture de l'article.
- Farinelli, castrat. Tessiture[4] : du do2 au ré5 — et donc une amplitude de trois octaves et un ton.
- Manuel Garcia, ténor. Tessiture[5] : du sol ou la1 au contre-ré (ré4) — et donc une amplitude de deux octaves et une tierce ou une quarte.
- Maria Malibran, mezzo-soprano, tessiture[6] : du sol2 au contre-mi (mi5) — et donc une amplitude de deux octaves et une quinte.
- Giuditta Pasta, mezzo-soprano. Tessiture[7] : du la2 au contre-ré (ré5) — et donc une amplitude de deux octaves et une tierce.
- Mado Robin, soprano léger colorature. Tessiture supputée[8] : du mi3 au contre-contre-ré (ré6), en utilisant la voix de sifflet, mais elle se « limitait » la plupart du temps au contre-si bémol (si♭5) — et donc une amplitude de deux octaves et une septième.
- Yma Sumac : chanteuse péruvienne. L'amplitude de sa tessiture atteignait, dit-on, près de 5 octaves[réf. nécessaire].
- Adam Lopez : chanteur australien détenant le record de la note la plus haute pour un homme (atteint lors de l'émission télévisée Guinness World Records en 2005)[réf. nécessaire]. Tessiture allant du mi♭2 au do♯ 8, soient près de 7 octaves.
- John Daniel Sumner (en) : chanteur de jazz américain. Entré en 1983 dans le Livre Guinness des records comme la basse détentrice de la note la plus grave jamais enregistrée pour un être humain : do 1[9].
Voir aussi
Liens internes
- Voix solistes
- Ambitus
- Chant
- Professeur de chant
- École de chant
- Fausset
- Voix de poitrine
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- Orthophoniste
- Human Beatbox
- Chœurs
- Chœur d'enfants
- Maîtrises (musique)
- Chœur, Chorale, Choriste, Chef de chœur
- Musique, Musique vocale, Musique sacrée
- Liste de chœurs de garçons, Manécanterie
- L'Or des anges, film documentaire sur l'histoire de la tradition maîtrisienne
Bibliographie
- Philippe Barraque, La Thérapie vocale, éd. Jouvence, Paris, 2002.
- Yva Barthélémy, La Voix libérée, éd. Robert Laffont, Paris, 1984.
- Jean-Pierre Blivet, Les Voies du chant, éd. Fayard, Paris, 1999.
- Marie-France Castarède, La Voix et ses sortilèges, éd. Les Belles Lettres, Paris, 2000.
- Guy Cornut, La Voix (5e édition), Que sais-je ?, PUF, Paris, 1996.
- Christian Guérin, Comment gérer sa voix, La Voix Paris 2007
- Richard Miller, La Structure du chant, traduit par J.-M. Gouëlou, éd. Cité de la musique, 1996.
- Yves Ormezzano, Le Guide de la voix, éd. Odile Jacob, Paris, 2000.
- Louis-Jacques Rondeleux, Trouver sa voix, contrôler sa respiration, enrichir son timbre, élargir son registre vocal, éd du Seuil, 1977, réed. 2004.
- Bernard Baas, La Voix déliée, collection Le Bel Aujourd'hui, éditions Hermann, 2010.
Liens externes
- Site de l'Ircam sur la voix. De nombreux exemples sonores et vidéos
- Physiologie de la voix
Références
- La Boîte vocale
- Eve Ruggieri, La Callas, éd. Editions Succès du livre, 2008, p. 85.
- (en) Callas: As They Saw Her, New York, Ungar Publishing Company, 1986 (ISBN 0-8044-5636-4)
- F Haböck, Die Gesangkunst der Kastraten, Vienne, 1923 pp. 12 et 209.
- Gonzague Saint-Bris, La Malibran, éd. Belfond, 2009, p. 25.
- Gonzague Saint Bris, La Malibran, éd. Belfond, 2009, pp. 37, 104-105.
- Henry Pleasants, The Great Singers, Simon & Schuster Inc., 1966, p. 374.
- Abeille musique
- Dans Blessed Assurance enregistré avec la quatuor vocal Blackwood Brothers en 1966 et ressorti dans les albums Thank God For Kids (1984) et The Wait Is Over (1999)
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