- François de Vial
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François de Vial est un diplomate et un ministre plénipotentiaire français. Il est né le 4 octobre 1904 au château Lynch-Bages Pauillac[1]. Il est mort le 16 mai 1984[1].
Études et cursus universitaire
Il fait ses études lycée Saint-Joseph de Tivoli de 1910 à 1918[2].
Il obtient son baccalauréat et sa licence de droit à Paris.
Carrière diplomatique
- Attaché au consulat de France de Berlin 1932[3]
- Détaché à l’ambassade France de Prague 1933[3]
- Ambassade de France à Berne de 1934 à 1935[3]
- Ambassade de France à Budapest de 1935 à 1938[3]
- Vice-consul à Naples de 1938 à 1939, il ne rejoindra pas son centre de mobilisation[3]
- Attaché à l’ambassade de France auprès du Saint-Siège de 1940 à 1944: Palazzo Taverna Orsini, fondé par la famille Orsini[3].
Réseaux de résistance
Il sera le seul français de l’ambassade autorisé à pouvoir circuler dans Rome : l’ambassadeur de France Léon Bérard et son conseiller Georges de Blesson étant reclus au Vatican, François de Vial sera, entre autres, effectivement chargé de la fondation des Pieux Établissements de la France à Rome et Lorette initiés par le legs du cardinal de Joyeuse, ambassadeur du roi Henri IV près le Saint-Siège, et d'Anne d'Autriche, en 1635 et devra négocier avec le gouvernement fasciste pour en éviter l’annexion, ceci avant la chute du grand conseil fasciste et du gouvernement de Benito Mussolini le 24 juillet 1943[4].Il sera aidé dans cette circonstance par Mgr Montini, futur Paul VI.
En 1942, il sera l'un des fondateurs du mouvement de résistance interallié contre le fascisme italien et les Allemands, en liaison avec l’ambassadeur américain auprès du Saint-Siège, de l’ambassadeur de Grande-Bretagne :Sir Perceval d'Arcy Osborne 12th Duke of Leeds, KCMG , M. Debroise, consul de France (dont l'épouse sera tuée lors du grand bombardement de Rome de juin 1943), M. Sommaruga, ministre plénipotentiaire de Suisse et Monseigneur Hugh O'Flaherty[5].
En liaison, entre autres, avec le Père Marie-Benoît, plusieurs centaines de personnes, sinon plusieurs milliers, indistinctement des aviateurs américains, anglais, des résistants de toutes origines, des juifs italiens et français recherchés par la Gestapo, seront mis à l’abri, cachés dans des couvents italiens chez des particuliers ou au Vatican même[4],[6].
À la Libération, il prendra en charge le rapatriement des prisonniers avant de rejoindre son poste de consul de France à Florence, sur nomination de M. Couve de Murville.
Postes à l'étranger après-guerre
- Consul général à Québec de 1951 à 1955 où il défendra un projet d’implantation d’aciéries à capitaux français[7]
- Consul à Florence de 1944 à 1947[7]
- Agent au département Amérique du Sud au Quai d’Orsay de 1947 à 1951[7]
- Ministre et consul général à Liverpool 1956[7]
- Ministre plénipotentiaire et conseiller auprès l’ambassade de France à Madrid 1957 1959[7]
- Quai d’Orsay : Collège de l'Otan[7]
- Ministre plénipotentiaire et consul général à Liverpool[7]
- Ministre plénipotentiaire et consul général à Londres 1960 1966[7]
- Ministre plénipotentiaire et consul général à Florence 1966 1969[7]
Il rejoint de 1969 à 1973 la commission d’exportation des vins de France alors présidée par le comte de VogüéDécorations
Ses décorations[7] :- Officier de la Légion d'honneur
- Commandeur de l'ordre national du Mérite
- Médaille de la résistance
- Membre de l'ordre de l'Empire britannique
- Ordre de saint Étienne
Partenaires alliés
Extrait de l’article consacré à L’action des diplomates britanniques et des Américains à Rome pendant la guerre
- « In the spring of 1943, his operation broadened to include escaped British POWs; and he acquired a most improbable partner, Sir Francis D'Arcy Godolphin Osborne, British Minister to the Vatican. The POWs would be safe in the Vatican, but as internees they would be unable to rejoin their fighting units. Sir D'Arcy's status prevented him from leaving the Vatican, so Msgr. O'Flaherty developed a network of apartments in Rome in which they could hide. »
United Kingdom :Sir Perceval d'Arcy Osborne 12th Duke of Leeds, KCMG (1936-1947) Envoy Extraordinary and Minister Plenipotentiar
United States : Myron Charles Taylor (1939-1950) « Peace Ambassador » and « personal envoy » [1]
les fondations françaises en Italie
Les Pieux Établissements de la France à Rome et à Loreto (Italie)[8] sont une fondation française installée en Italie, constituée au cours des âges de dons et de legs de Français illustres ou obscurs, dirigée par des organes propres, et placée sous la tutelle de l'Ambassade de France près le Saint Siège.
L'affectation de certains de ses biens, comme l'ensemble conventuel de l'église et abbaye de la Trinité-des-Monts et l'église de Saint-Claude des Francs-Comtois de Bourgogne, fait l'objet d'accords internationaux bilatéraux entre la France et le Saint-Siège. En outre, son dernier règlement, du 25 août 1956, a été approuvé par bref du pape Pie XII, en date du 8 septembre 1956.
Résistance et capucins français
Extrait de la biographie du père Marie-Benoît, chapitre 3 :
- « Rome : Ces terribles semaines qui ont précédé la Libération !
- " Nous eûmes la chance de pouvoir prendre contact avec les Pères Salvatoriens, dont le Supérieur Général, allemand, faisait la navette entre le Vatican et les autorités militaires allemandes. Il nous fut ainsi possible d'être prévenus des éventuelles opérations de police et aussi, à plusieurs reprises d'obtenir des interventions efficaces. D'ailleurs avec Schwamm, nous n'avions même pas reculé devant une démarche à l'ambassade d'Allemagne au Vatican. Nous avions été reçus par le baron Braun, mais il ne put rien faire pour nous, car nous avions été obligés d'avouer qu'il s'agissait de Juifs. On commença aussi à avoir de plus nombreux contacts avec les autorités anglaises et américaines, car certains de nos gens aidaient des prisonniers alliés évadés. Schwamm accueillit chez lui deux jeunes Français, des alsaciens ex-prisonniers de guerre enrôlés de force dans l'armée allemande et qui avaient réussi à déserter.
- Ces deux évadés furent pour nous de très tristes sires.
- M. Debroise leur fournit des passeports et M. de Vial, de l'ambassade de France auprès du Saint-Siège leur procura des certificats de travail à l'ambassade.
- Note externe : (des Alsaciens qui firent du chantage envers leurs sauveteurs, en menaçant de les dénoncer eux et leurs familles à la Gestapo.)
- Un jour le consulat suisse, qui jusqu'à ce temps avait continué à fournir à nos « Français » des lettres de protection, fait grève. M. Chauvet avait dû avoir des ennuis de la part de ses supérieurs. Il faut reconnaître qu'il y avait de quoi. Je vais lui demander des explications. Sa réponse est que le ministère de l'Intérieur italien est informé de la présence à Rome de 400 français, qu'il veut les rapatrier et qu'on m'en demande la liste. Panique parmi nos gens.
- Les Allemands vont tout découvrir, nous sommes tous perdus. Après avoir tenu conseil au Comité, je vais avec Schwamm au consulat suisse. Nous y trouvons présents, à nous attendre, M. Sommaruga, conseiller légal, Chauvet, Debroise et de Vial.
- Je déclare d'abord que nous ne pouvons donner aucune liste et Schwamm fait la proposition suivante : " Dites au ministère de l'Intérieur qu'il renonce à son projet de rapatriement, qui lui donnerait trop de soucis. Il s'agit d'évacuer de Rome un surplus d'étrangers. Nous disposons de camions et nous nous chargeons, nous-mêmes de l'opération ". Nos interlocuteurs nous regardent quelque peu ahuris- " Le capitaine de la P.A.I, Giraldi, ami de Schwamm, a une autorisation de provenance allemande, mais sans autorisation de circuler. Je vais avec Schwamm chez le comte de Salis, de la Croix-Rouge internationale, et nous obtenons de lui une lettre de recommandation en italien et en allemand, dans laquelle on prie toutes les autorités d'aider le Père Marie Benoît et son compagnon de voyage M. Lioré (Schwamm) qui vont visiter des camps de prisonniers français.
- Debroise et de Vial, ce qui permettait au délégué de la Croix-Rouge de parler ainsi. »
Bibliographie
- La Course pour Rome : comment la ville éternelle fut sauvée de la destruction nazie, Dan Kurzman, Éditions Elsevier 1977
- Chadwick, Owen. 1988. Britain and the Vatican During the Second World War. Cambridge University Press.
Notes et références
- Registre d’état civil de Pauillac N° 88-1904
- Annuaire des anciens élèves de Tivoli. 1929
- Annuaire du corps diplomatique 1978
- F. Clarks, The freedom of Rome, 1973
- Site consacré au père Capucin Marie-Benoit
- le site consacré au père Capucin français Marie-Benoit (Pierre Péteul) Un Juste parmi les nations Voir
- Annuaire du corps diplomatique 1985
- Site france-vatican.org
Liens internes
- Famille de Vial (du Forez)
- Félix de Vial
- Jean-Népomucène de Vial
- Pie XII
- Colonel S.S. Herbert Kappler
- Massacre des Fosses ardéatines
- Résistance en Italie pendant la Seconde Guerre mondiale
- Léon Bérard (homme politique)
- Campagne d'Italie (Seconde Guerre mondiale)
- Général Joseph de Goislard de Monsabert
- Alphonse Juin
- Liste des ambassadeurs de France près le Saint-Siège
- Maurice Couve de Murville
- Charles de Gaulle
Sources
- Généalogie de la Famille de Vial (du Forez) sur Rodovid.
- Bombardement de Rome par les alliés[2]
- Pie XII et ses vues sur l'agression nazie [3]
- Liste des consuls généraux français à Québec :[4]
- Réception du docteur L.P. Roy Article de la Patrie [5]
- Liens économiques et échanges avec le Québec et le gouvernement fédéral 1953 Pages 117, 121, 135: lettres de François de Vial à Maurice Schumann, ministre des Affaires étrangères.
1° Page 191,192,205,206 Réactions du Québec à l' américanisation de la culture.
2° Relations France Canada : Archives de l' université .Mac Gill Montréal.
N.B.: Consulter le dossier PDF Strange Allies: Canada-Quebec-France Triangular Relations, 1944-1970
Sites audiovisuels
Catégories :- Naissance en 1904
- Diplomate français
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- Commandeur de l'ordre national du Mérite
- Titulaire de la médaille de la Résistance
- Décès en 1984
- Membre de l'ordre de l'Empire britannique
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- Noblesse française du XXe siècle
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