- Famille de Challant
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- Pour l'ancienne commune valdôtaine, voir Challant.
La famille de Challant est une famille noble, apparue au XIIe siècle, originaire de la vallée d'Aoste et qui a porté le titre de vicomte d'Aoste jusqu'en 1295 et celui de seigneur en 1200, puis de comte de Challant à partir de 1424 jusqu'au XVIe siècle, où le titre passe par mariage à la famille de Madrus.
Cette famille féodale reçoit son nom au XIIIe siècle lorsque le comte de Savoie Thomas 1er, lui donne le château de Ville-sur-Challant ; Elle sera désormais connue sous ce patronyme[1].
Au cours de son histoire de nombreux membres de cette famille qui demeura toujours très proche de la Maison de Savoie, furent les détenteurs dans le Vallée d'Aoste mais également dans les États de Savoie d'un pouvoir temporel (vicomtes, comtes, baillis) ou spirituel (cardinal, évêques ou prévôts de la cathédrale d'Aoste). La dernière branche masculine s'est éteinte en 1802/1804.
Sommaire
Patronyme
On trouve plusieurs façon d'écrire le nom de cette illustre famille. Si l'article retient le patronyme Challant, on peut trouver dans certaines anciennes éditions d'ouvrages consacrés à l'histoire de la vallée d'Aoste les patronymes suivant : Challan, Challand, Chalant.
L'histoire de la maison de Savoie de la reine Marie-José de Belgique, épouse du roi d'Italie Humbert II, nous indique donc que cette famille seigneuriale aurait reçu son patronyme en 1200, alors qu'il semblerait, d'après les archives de Turin, qu'elle soit apparue au XIe siècle.
Histoire
D'après les archives de Turin, la famille de Challant apparaît vers le XIe siècle[2] dans le comté d'Aoste - comitatus augustanus - qui appartient, semble-t-il, à Humbert aux Blanches Mains, fondateur de la maison de Savoie, seigneurs des terres de Maurienne, du comté de Sion, de Belley (du Chablais ?).
Il semble que la famille de Challant occupe une position d'intermédiaire pour la famille de Savoie dans la vallée d'Aoste et qu'elle soit détentrice du titre de vicomte d'Aoste et détiennent un certain nombre de seigneuries (cf. infra).
C'est le 13 avril 1200 le comte Thomas Ier de Savoie donne comme fief au vicomte d'Aoste Boson II, le château de Villa l'actuel Château de Challand-Saint-Victor: « Concedimus dilecto nostro Bosoni vice comiti Augustensi catrum de Villa in feudum in augmentum sui feudi ut in eo edificet et castellet »
Famille et armes
Les armes de la famille de Challant se blasonnent ainsi : D’argent, au chef de gueules à une (cotice) de sable brochant sur le tout[3].
Le blason laisse à penser que la famille de Challant serait une branche cadette des seigneurs de Montferrat.
Les vicomtes, puis parfois les comtes, intégraient dans leur armes aux 2 et 3, d'or à l'aigle éployée de sable, couronnée, becquée et membrée de gueules (vicomté d'Aoste).
Devise : Tout est monde et le monde n'est rien[4], une autre variante apparaît ainsi Tout est et n'est rien. Johannes Baptist Rietstap donne quant à lui cette version TOUT EST o (monde) et o (monde) N'EST RIEN[5].
La famille de Challant donnera naissance à plusieurs branches cadettes :
- Les Challant Aymavilles : qui se blasonne D’argent au chef de gueules à une bande de sable, brochant sur le tout, chargeant la bande d'une colombe d'argent mise en chef pour brisure.
- Les Challant Châtillon :
- 1ère branche : qui se blasonne D’argent au chef de gueules à une bande de sable, brochant sur le tout, chargeant la bande d'un annelet d'or mis en chef pour brisure.
- 2ème branche : qui se blasonne D’argent au chef de gueules à une bande de sable, brochant sur le tout, chargeant la bande d'une palme d'or mise en chef pour brisure.
- Les Challant Varey : D’argent au chef de gueules à une bande de sable, brochant sur le tout, chargeant la bande d'une moucheture d'hermine posée du mesme.
- Les Challant Cly, qui se blasonne D’argent au chef de gueules à une bande de sable, brochant sur le tout, chargeant la bande de trois croissants renversés d'or sur le tout.
- Les Challant d'Ussel et Saint-Marcel, qui se blasonne D’argent au chef de gueules à une bande de sable, brochant sur le tout, chargeant la bande d'une étoile d'or mise en chef pour brisure.
- Les Challant Fénis (Suisse)
Personnalités
Une généralogie simplifiée est proposée sur ce site [1].
Les vicomtes d'Aoste
- 1er vicomte : Boson Ier (vers 1100)
- 2e vicomte : Aymon Ier, son fils apparaît dans les chartes entre 1127 et 1147.
- 3e vicomte : Boson II de Challant, son fils mort en 1210. Reçoit du comte Thomas Ier de Savoie le 13 avril 1200 la seigneurie de Challant qui sera le patronyme de la famille.
- Aymon (II) de Challant, son fils, curé de Chambave et Chanoine de Saint-Ours en 1174.
- 4e vicomte : Boson III de Challant, son frère mort en 1240
- 5e vicomte : 1276/1277
- 6e vicomte : Boson (IV) de Challant, son frère, seigneur de Cly et de Châtillon avec comme co vicomte Aymon (III) de Challant, son frère.
- 7e vicomte : Ebal Ier de Challant « le Grand », son neveu, mort après le 23 mai 1323. le 24 septembre 1295, il renonce avec son fils aîné au titre de « Vicomte d'Aoste » au profit de la Maison de Savoie.
- Godefroy II de Challant, fils d'Ebal « le Grand » mort avant le 6 juin 1305,
Seigneurs d'Ussel et de Fénis
- Ebal II son fils mort après 1359
- Aymon II de Challant, son frère mort vers 1388. Il porte les titre de seigneur de Fénis et d'Aymavilles. Il est aussi l'un des premiers chevaliers de l'Ordre du Collier, en 1380, de la famille[6].
- Amédée de Challant, mort le 25 octobre 1423, son fils, arrière-petit-fils d'Ebal « le Grand » et fondateur de la branche cadette des Challant Aymavilles. Il épouse Isabelle de Langin. Il est bailli du Chablais et le père de Jacques de Challant, 2e comte de Challant.
Les comtes
- François de Challant (mort le 28 avril 1442) fils de Yblet de Challant et arrière-petit-fils d'Ebal Ier de Challant, créé 1er comte de Challant, Pair des Duchés d'Aoste et de Savoie le 15 août 1424. Il ne laisse comme héritière qu'une fille Catherine de Challant.
- Jacques de Challant-Aymavilles, (teste le 5 août 1458 et le 14 juin 1459). Il est seigneur d'Aymavilles, de Châtillon, d'Ussel, de Verrès, d'Issogne et de Greines. Chevalier de l'Ordre du Collier en 1440[6].
- Louis de Challant Aymavilles (?- après le 22 avril 1487), son fils. Il est seigneur de Saint-Marcel, d'Aymavilles, d'Issogne, de Graines, d'Ussel et de Verrès, ainsi que chevalier de l'Ordre du Collier en 1465[6].
- Philibert de Challant-Aymavilles (?-1518), son fils. Il est baron d'Aymavilles et de Châtillon, seigneur de Saint-Marcel, d'Issogne, de Graines, d'Ussel et de Verrès, baron de Bauffremont et fait chevalier de l'Ordre du Collier en 1482[6].
- René de Challant Aymavilles (1503-1565), son fils. Baron d'Aymavilles, de Bauffremont, souverain de Valengin, seigneur de Greines, Verrès, Issogne, Châtillon, Ussel, Virieu-le-Grand et Saint Marcel, et de seigneur de la grange de Guadarpas dans le duché de Montferrat. Il est gouverneur puis lieutenant général du duché d'Aoste, grand bailli, maréchal de Savoie, et enfin chevalier de l'Ordre du Collier en 1519[6],[7].
Le titre passe ensuite à la famille de Madrus (italien Madruzzo), avec le mariage d'Isabelle, la fille de René, avec Jean-Frédéric Madruzzo de Trente le 6e comte.Puis avec Henri, le 9e comte mort en 1669, à la famille Lorraine des Marquis de Lenoncourt jusqu'à la mort du 10e comte tué le 4 octobre 1693 lors de la Bataille de La Marsaille. Il revient ensuite en 1696 à la branche cadette des Challant, les Barons de Châtillon.
Barons de Châtillon et comtes de Challant
- Paul Emmanuel 3e Baron de Châtillon (mort à Aoste le 17 septembre 1641) fils de Georges (mort le 5 février 1595) de Charles d'Humbert de Guillaume de Boniface II de Boniface Ier le Maréchal de Savoie mort en 1426.
- François-Jérome de Challant Châtillon (?-31 août 1702) son fils, titré 12e comte de Challant le 14 août 1696.
- Georges-François de Challant Châtillon (?- à Issogne le 28 mai 1729), son fils
- Charles François Octave de Challant Châtillon (1711-Turin le 18 septembre 1770), son fils
- François Maurice Grégoire de Challant Châtillon (1749-Turin le 29 mars 1796), son fils
- Jules-Jacinthe, son fils mort l'âge de 7 ans le 4 mai 1802 au château de Châtillon.
- Maurice-Philippe de Challant-Châtillon (Aoste 28 mai 1724-18 octobre 1804) son arrière-grand-oncle (dernier fils de Georges-François de Challant), le dernier des Challant.
Les autres personnalités
- Boniface de Challant (?-1308), évêque de Sion (1289-1308)[8].
- Yblet (ou Hyblet, parfois Iblet) de Challant mort en 1410, fils de Jean, fils d'Ebal Le Grand. Seigneur de Châtillon, de Chalant, de Graines, de Monjouvet, de Chenal, de Verrès et d'Issogne, Il fut gouverneur de Nice puis du Piémont et chevalier de l'Ordre du Collier en 1380[6].
- Antoine de Challant, fils d'Aymon II de Challant archevêques-comtes de Tarentaise de 1405-1418, cardinal de Sainte-Cécile.
- Guillaume de Challant (?-1431), fils d'Aymon II de Challant évêque de Lausanne (1406-1431)[9]
- Boniface Ier de Challant, mort le 24 février 1426, fils de Aymon II de Challant, est seigneur de Fenis, de Varey, de Montbreton, de Usson et de Retortour. Il porte le titre de Maréchal de Savoie. Il fut aussi gouverneur du Piémont et chevalier de l'Ordre du Collier en 1410[6].
- Claude de Challant, Baron de Fenis, seigneur de Saint-Marcel, de Saint-Vincent; Attalens, Billens, Châtel-St-Denis, Le Châtelard, Torny-le-Grand, Villargiroud et Villarsel -le-Gibloux (Suisse) et de Montbreton. Il est nommé lieutenant général d'Aoste, d'Ivrée et de Canavais, puis du Comté de Nice. Il fut Grand-Maître de Savoie et chevalier de l'Ordre du Collier en 1581[6].
Notes et références
- « Bozon, vicomte d'Aoste, reçoit en 1200 du comte de Savoie l'investiture du château de la Ville sur Challant, d'où le nom de sa famille », p.123, in S.M Marie-José, La Maison de Savoie : les origines, le Comte Vert, le Comte Rouge, Paris : Albin Michel, 1956, 373 pages.
- Présentation générale "Les Challant dans les archives de Turin", in www.taieb.net
- Amédée de Foras, Armorial et nobiliaire de Savoie, 6 vol., Grenoble, 1863-1934 . La plupart des armoriaux présente un blason avec une bande alors qu'en réalité il s'agit, d'après le dessin de celui-ci, d'une cotice.
- Abbé Joseph Henry, Histoire populaire, religieuse et civile de la Vallée d'Aoste, Imprimerie Valdotaine, 1959.
- Johannes Baptist Rietstap, Armorial général, 1926, p.110.
- François Capre, Catalogue des chevaliers de l'ordre du collier de Savoie, dict. de l'Annonciade, Turin, 1654
- René de Challant » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne «
- Boniface de Challant » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne «
- Guillaume de Challant » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne. «
Bibliographie
Pour une bibliographie plus complète, consultez cette page.
- Abbé Joseph-Marie Henry, Histoire populaire, religieuse et civile de la Vallée d'Aoste, Imprimerie valdôtaine, Aoste 1929. 3e édition 1967.
- Joseph-César Perrin, Inventaire des archives des Challant, Archives historiques régionales, Aoste, 4 tomes, 1974-1976.
- Luigi Bruzzo, Ascendenti e discendenti di Renato di Challant e di sua moglie Mencia di Portogallo, Genève, 1974
- Orphée Zanolli, Les Testaments des Seigneurs de Challant, Archives historiques régionales, Aoste, 2 tomes, 1979
- Pierre Du Bois, Chronique de la Maison de Challant (XVe siècle)
Voir aussi
Articles connexes
- Duché d'Aoste
- Histoire de la Vallée d'Aoste
- Châteaux de la Vallée d'Aoste
- Histoire de la Savoie et Armorial et nobiliaire de Savoie
Liens externes
- Les Challant dans les archives de Turin (présentation de la base de données)
- Artcile "La Savoie au Moyen-Age, 1032-1536" de Guido Castelnuovo, in Sabaudia.org.
- « De Challant » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne
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