- René de Challant
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René de Challant (italianisé en Renato di Challant) (né v. 1503/1504 à Issogne, dans la Vallée d'Aoste - mort le 11 juillet 1565 à Ambronay, dans le département de l'Ain). Comte de Challant de 1517 à 1565. Administrateur, diplomate et soldat il est le plus illustre membre de la Maison de Challant et son action se caractérise par sa fidélité à la Maison de Savoie.
Sommaire
Biographie
René de Challant est le fils de Philibert de Challant (mort en 1517) et de son épouse Louise d’Aarberg (morte en 1519) fille et héritière de Claude d'Aarberg (mort en 1518) , comte de Neuchâtel en Suisse.
Il débute sa carrière à 15 ans comme conseiller et chambellan du duc Charles III de Savoie. En 1527 il est nommé Maréchal de Savoie[1]. L’année suivante il assiste au baptême du futur duc Emmanuel Philibert. Le 10 octobre 1529 il est nommé Lieutenant-Général de Savoie et effectue des missions diplomatique en Suisse (1530-1532) et en Espagne (1538).
Après l’occupation de la plus grande partie des États de Savoie par les troupes françaises entre 1536 et 1559, il demeure d’une indéfectible fidélité à la Maison de Savoie.
En 1536 il préside comme gouverneur de la Vallée d'Aoste à la constitution du Conseil des Commis qui prend en mains les destinées de la Vallée d'Aoste et permet d’éviter son occupation par les armées françaises. Il est également à l’origine de l’expulsion d’Aoste de Jean Calvin le 8 mars 1536.
Du fait se sa connaissance de la langue allemande il réalise une carrière de diplomate et il est envoyé auprès de l’Empereur Charles Quint (1538-1540, puis aux cours de Milan (1543) Vienne (1545-1547) et enfin Paris (1556).
En 1553 à la mort du duc Charles III de Savoie il est le Lieutenant-Général d’Émmanuel Philibert Ieret dirige de facto l’État. Capturé la même année au cours d’un combat à Verceil par les troupes du Maréchal Charles de Cossé-Brissac, il est mis à rançon pour la somme considérable de 30.000 écus. Il doit se racheter lui-même et pour ce faire il cède certains de ses Châteaux de la Vallée d'Aoste (1554).
Après la conclusion des Traités du Cateau-Cambrésis qui prévoyaient l’union d’Émmanuel Philibert de Savoie avec Marguerite, la sœur du roi de France Henri II de France et la restitution des États de Savoie. C’est lui qui reprend possession au nom du duc du Bugey, de la Savoie de la Maurienne et de la Tarentaise. Il restaure à Chambéry le « Sénat de Savoie » le 12 août 1559 avant d’être nommé Lieutenant-Général du Piémont.
Le 14 août 1556 il avait obtenu d'Emmanuel Philibert de Savoie la validation de la désignation comme unique héritière de sa fille cadette Isabelle de Challant au détriment de son aînée et des branches cadettes de la Maison de Challant ce qui entraînera de nombreuses contestations et de multiples procès.
René de Challant fait son testament le 31 mai 1557 et meurt le 11 juillet 1565. Il est inhumé dans l’église de Bourg-en-Bresse.
Titres
Pair du Duché de Savoie et comte de Challant en 1517.Chevalier de l’Ordre de l’Annonciade (12 octobre 1518). Il est également: comte d'Aarberg, comte souverain avec le rang de « Prince » de Valengin (Neufchâtel), baron de Bauffremont (en Lorraine) [2]. Baron d’Aymavilles et de Chatillon, Seigneur de Graines (Saint-Martin, Ayas, Brusson, Gressoney et sa vallée), Andorno, Surpierre Issogne, Ussel, Saint-Marcel, Verrès, Virieu-le-Grand (14 octobre 1532) et Coligny (16 décembre 1533) fiefs situés en Bresse et châtelain de Bard de 1517 à 1526.
Il hérite de plus en 1557 de la seigneurie de Montbreton et en 1560 celle de Varey, Usson et Retortour (près de Neuchâtel).
Unions et postérité
René de Challant contracta quatre unions mais il ne laissa que deux filles de son second mariage.
1) le 4 août 1522 avec Blanche-Marie Gaspardone. Après avoir abandonné son mari trois mois après leur union, elle est exécutée à Milan le 20 octobre 1526 pour avoir fait assassiner l'amant avec lequel elle s'était enfuie, le comte Ardizino Valperga di Masino qui par crainte des représailles de René de Challant voulait la quitter.
2) à Chambéry le 7 janvier 1528 avec Mencie de Portugal (morte à Verceil le 3 septembre 1558) fille de Denis de Bragance (1481-1516) [3]
- Philiberte de Challant (morte en 1589), écartée de la succession par le testament de son père pour inconduite[4] elle épouse à Turin en août 1565 un noble Milanais, Guiseppe Tornielli. Après une longue procédure qui ne se clôturera que le 24 décembre 1582 elle sera finalement déboutée.
- Isabelle de Challant (1530-Turin le 14 février 1596) épouse le 1er octobre 1557 à Pavie Jean-Frédéric Madruzzo de Trente (mort en 1586) qui deviendra en 1568 le 6e comte de Challant.
3) à Chambéry en mai 1561 avec Marie de La Palud (morte en couches au Château d'Issogne le 24 mars 1563), fille de Jean de La Palud, comte de Varax et de la Roche-en-Montagne.
4) en juin 1563 avec Péronne de La Chambre (morte en couches au Château d'Issogne en avril 1564), veuve de Claude de Clermont et fille de Charles de La Chambre.
Légende
Une « Légende noire » évoqué par Xavier de Maistre dans son ouvrage «Le lépreux de la cité d'Aoste» rapporte que selon la tradition populaire le comte René de Challant poussé par les fureurs de la jalousie aurait laissé mourir de faim son épouse Mencie de Portugal dans le Château de Bramafam: « Bramafam » (cri de la faim) en francoprovençal Valdôtain.
Cette légende[5] liée à une étymologie approximative est sans doute un souvenir déformé des déboires conjugaux du comte René de Challant avec sa première épouse.
Notes et références
- 1565 Il sera le dernier à porter ce titre jusqu’en
- 1519 du chef de son grand-père maternel ces derniers titres en
- Béatrice de Portugal parente de la duchesse de Savoie
- Jean-Frédéric Madruzzo de Trente s’enfuit, la veille de la noce, avec un valet séducteur. Elle est prestement déshéritée au profit de sa cadette et Jean-Frédéric épouse Isabelle de Challant Philiberte d’abord fiancée à
- Verceil en 1558, âgée d'environ 55 ans, après 30 années de mariage ! Mencie de Portugal est décédée à
Bibliographie
- (fr) Abbé Joseph-Marie Henry, Histoire populaire religieuse et civile de la Vallée d'Aoste. Imprimerie Marguerettaz, Aoste (1929) réédition en 1967.p.235-238
- (it) Vigilio Vescovi, Historia della casa di Challant e di Madruzzo, L. Colliard éd., Archivum Augustanum, II, Aoste, 1969.
- Orphée Zanolli, Généalogie des seigneurs de Challant dans Archivum Augustanum, IV Aoste (1970).
- Jules Bonnet & Charles Verge Calvin au Val d'Aoste, Académie des sciences morales et politiques (France) Publié par Grassart, 1861
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