- Elzéar-Auguste Cousin de Dommartin
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Elzéar-Auguste Cousin de Dommartin était un général de division lors de la Révolution, né le 26 mai 1768 à Dommartin-le-Franc et mort le 9 juillet 1799 à Rosette en Égypte.
Sommaire
Biographie
Son enfance et son adolescence
Elzéar-Auguste Cousin de Dommartin naquit le 26 mai 1768 à Dommartin-le-Franc dans la Haute-Marne, il était le fils de Arnoult François Cousin de Dommartin, seigneur de Dommartin et de Marie Rose Elisabeth d'Aulnay. La famille des Cousin de Dommartin était issue de la petite noblesse rurale et possédait un château dans le centre de Dommartin-le-Franc. Il fit ses études au collège des Capucins de Joinville, bourg célèbre pour avoir été le village de Jean de Joinville, le biographe de Louis IX.
Son parcours dans l'armée
Il commença ses classes à École royale d'artillerie de Metz en 1784, il passera son examen de sortie le 15 aout 1785 et devient sous-lieutenant le 1er septembre de la même année, il avait 17 ans. Il est classé à la 36e place de cet examen, devant un autre officier alors méconnu, Napoléon Bonaparte, classé 42e.
Il rejoignit en suite le régiment d'Auxonne et stationnera à Metz à partir de 1787, c'est de cette ville qu'il suivit les évènements de la Révolution, il est promu lieutenant en 1791. De janvier à mai 1792, il pris du à Dommartin-le-Franc puis il fut nommé capitaine et il fut affecté dans le sud de la France. On retrouve sa trace à Lyon le 8 juin 1792. Sa compagnie fut ensuite stationnée à Antibes et à Nice.
Des rébellions éclatant dans les villes du sud et partout en France, le général Jean-François Carteaux donne à Elzéar-Auguste Cousin de Dommartin le grade de lieutenant-colonel avec pour objectif de rétablir la discipline et d'instruire des hommes et des canonniers. En septembre 1793, il commanda l'artillerie sous les ordres de Carteaux lors des combats des gorges d'Ollioules, près la ville de Toulon qui était occupée par les Anglais.
Le 7 septembre, Dommartin s'exposa dangereusement pour maintenir ses canonniers à leurs postes, il fut blessé plusieurs fois lors de ce combat, il eut l'épaule fracassé, le bras fracturé, trois blessures au corps et la poitrine ouverte. Pour cet acte de bravoure, il fut fait général de brigade sur le champ de bataille. Il lui faudra plus d'un an pour récupérer de ses blessures, ce qu'il fit près Antibes commandant toujours sa compagnie. Son remplaçant fut le jeune capitaine Bonaparte qui acquit justement une certaine notoriété pour ses actes lors du siège de Toulon.
La campagne d'Italie
Il fut ensuite affecté à l'armée d'Italie le 13 juin 1795. Il y commandait une brigade d'avant-garde lorsque le général Bonaparte en prend le commandement en 1796. Au début de la campagne d'Italie, il prit commandement de l'artillerie à cheval, poste où il s'illustrera malgré la pauvreté du matériel déployé par l'armée d'Italie grâce à sa grande expertise dans le domaine de l'utilisation de ce type de formation. Il fut en permanence déployé au plus proche de Bonaparte durant cette campagne, qui avait confiance en ses qualités et souhaitait pouvoir disposer de l'artillerie à cheval en permanence tant il la jugeait efficace.
Il fut présent à la plupart des succès de cette campagne, il prit part à la bataille de Montenotte, à la seconde bataille de Dego et à la bataille de Mondovi le 21 avril 1796. Le 26 mai, il enfonça les portes de Pavie en révolte. Le 3 août, il commanda l'artillerie à la bataille de Castiglione. Le 7 août, il pénétra dans Vérone après en avoir fait sauter les portes. Le 4 septembre, Dommartin s'illustra une fois de plus au combat de Rovereto. En janvier 1797, il aida a repousser les colonnes autrichiennes lors de la bataille de Rivoli. À la fin de cette campagne, il fut nommé à la 17e division militaire avec laquelle il s'opposa à une insurrection royaliste à Paris, protégeant ainsi la République. En septembre, il fut employé à l'armée réunie de Sambre-et-Meuse et de Rhin-et-Moselle. Le 12 décembre 1797, il est nommé commandant en chef de l'artillerie de l'armée du Rhin.
La campagne d'Égypte
Le 11 mars 1798 le général Bonaparte le nomma commandement en chef de l'artillerie pour la campagne d'Égypte. Le 18 mai 1798, ils embarquent tous les deux à bord du vaisseau amiral L'Orient. Dommartin débarqua en pleine nuit près d'Aboukir et il organisa le débarquement des premières pièces d'artillerie. Le lendemain Alexandrie fut prise et les troupes françaises, descendirent vers Le Caire. Cette marche, effectuée en plein été dans le désert, resta gravée dans l'esprit de ceux qui en furent partie.
Dommartin fut ensuite fait général de division sur le champ de bataille des Pyramides le 22 juillet 1798. En octobre, il contribua à mater l'émeute du Caire, les savants français, les militaires isolés étaient attaqués et tués par la populace, qui fut prompte à se soulever contre les Français. Dommartin s'occupa encore une fois de l'artillerie, ses canons furent mis en batterie sur la place de la grande mosquée et les coups à mitraille dispersèrent la populace. Il fit ensuite ouvrirent les portes de la mosquée et ce fut la fin de l'émeute.
Dommartin chargea comme un hussard lors de la bataille de Salayeh, lorsque que la cavalerie française était encerclée de toute part, Bonaparte l'en réprimanda tout en faisant l'éloge de sa bravoure. Lors de l'expédition de Syrie, il dirigea les travaux des sièges de El Arish et de Saint-Jean-D'Acre. Il commanda l'arrière-garde pendant la retraite qui suivit et échappa de peut à la peste.
Composition de la Division Dommartin au début de la campagne :
- Effectifs : 3 150 hommes
- Distribués ainsi :
- 5 compagnies à cheval
- 14 compagnies à pied
- 9 compagnies de demi-brigades
Son dernier combat et sa mort
À peine fut il rentré au Caire que Bonaparte s'inquiéta de la protection des côtes, la menace d'une attaque anglaise étant de plus en plus présente, il envoya aussitôt le général Dommartin en mission d'inspection. Le 22 juin 1799, ce dernier embarqua sur le Nil à bord d'une felouque, petite embarcation à voile, baptisée elle aussi le Nil. Le lendemain, 23 juin, un convoi fut formé à partir de cette felouque, de son équipage, de son canot et d'une Djemé d'Alexandrie, de son équipage turc, d'un officier et de quatre volontaires de la 25e demi-brigade à son bord.
Dans la journée du 23 juin, la felouque eut tendance à s'envaser ce qui freina sa progression. L'équipage observa des éléments de cavalerie toute la matinée surveillant le lent convoi. Le capitaine de la felouque constata que les lieux étaient propices à une embuscade. Plus tard la felouque s'ensabla, les soldats étaient prisonniers de leur bateau et du Nil. Une masse d'infanterie et de cavalerie approchait alors que la felouque demeurait ensablée. Chacun se prépara à recevoir l'assaut qui ne faisait plus aucun doute.
Vers une heure de l'après-midi des canons de 8 ouvrirent le feu sur la felouque depuis une colline. Dans le même temps, près de deux mille hommes d'infanterie et de civils, armés de piques, de sabres et de mousquets firent mouvement vers le convoi, qui se retrouva vite sous le feu des mousquets et l'équipage de la felouque se tint prêt à repousser l'assaut. La masse d'infanterie passa à l'abordage du convoi, tandis que la cavalerie mamelouks manœuvra en s'approchant. Le général Dommartin fit tirer la mitraille sur cette masse qui recula. Des coups de fusil achevèrent de repousser le reste de la troupe. Pendant ce combat, l'équipage turc de le seconde djemé déserta, le canot fut envoyé rechercher les soldats isolés sur cette dernière.
Vers 15 heures, les canons se remirent à faire feu sur la felouque, le combat devint très vif de chaque côté. L'ennemi entreprit un second assaut avec des djemés que quelques coups de canons coulèrent, les coups de mousquets finirent par repousser l'infanterie. Les Français diminuèrent leur feu car les munitions vinrent à manquer. Le nombre de blessés et de tués encombrant le pont était impressionnant et le pont était maculé de sang. Un troisième abordage fut repoussé dans la soirée par les survivants exténués. À vingt heure trente, le feu cessa tout à fait. Dommartin profita de l'obscurité pour faire jeter à l'eau du lest et ainsi permit de désensabler le bateau. À dix heure, la felouque continuait sa route.
Il y eut peu de survivants : Trois matelots et deux mousses de la felouque étaient indemnes, pour le reste de l'équipage on compta dix hommes tués et trente et un blessés y compris le capitaine de la felouque et son lieutenant, blessé au poignet et à la cuisse. L'officier de la 25e demi-brigade fut tué dans l'affrontement. Le chef de bataillon D'Anthourd affichait des blessures à la main et à la tête. Le capitaine Cœuret fut blessé aux reins et aux bras. Sur les sept canonniers de Dommartin, quatre furent tués et trois blessés. Le général a été blessé à cinq reprises. Il s'était exposé afin de redonner du courage à ses hommes, de renforcer la défense et d'organiser la riposte.
Le 25 juin la felouque parvint à Rosette. Elzéar-Auguste Cousin de Dommartin, atteint par le tétanos, succomba le 9 juillet. Son corps repose à Rosette en Égypte.
Familles et autres informations
- Son père, Arnoult François Cousin de Dommartin, mourut 17 septembre 1791.
- Il eut une sœur ainée, Marie Rose Agnès Cousin de Dommartin (née le 8 novembre 1763 et morte le 29 décembre 1832). Elle se maria avec René-Joseph De Châteauvieux, qui mourut lui aussi en Égypte, le 1er aout 1800[1].
- Le Directoire offrit une pension à Madame de Dommartin pour la mort de son fils. Voici sa réponse brève et honorable : « Je remercie les représentants de la nation, mais je ne puis vivre du sang de mon fils. »
- Le nom d'Elzéar-Auguste Cousin de Dommartin apparait sur la 25e colonne du pilier sud de l'arc de triomphe de l'Étoile.
États de service
- Élève-officier au 1er septembre 1784.
- Sous-lieutenant au 1er septembre 1785.
- Lieutenant au 1er avril 1791.
- Capitaine au 6 février 1792.
- Chef de bataillon au 2 septembre 1793.
- Lieutenant colonel quelques jours plus tard.
- Général de brigade au 23 septembre 1793.
- Général de division (à titre provisoire) le 22 juillet 1798.
Affectations
- École royale d'artillerie de Metz (1784).
- Régiment d'artillerie d'Auxonne (1785).
- 1er régiment d'artillerie (1791).
- 4e régiment d'artillerie (1792).
- Commandant d'une compagnie d'artillerie légère (successivement les 13e, 14e, 15e et 17e) (1793).
- Armée d'Italie (de 1795 à 1797).
- Commandant de la 17e division d'artillerie (avril 1797).
- Armée de Sambre et Meuse et de Rhin et Moselle (12 septembre 1797).
- Armée du Rhin (Décembre 1797).
- Armée d'Orient (1798).
Sources
Références
Bibliographie
- Philip J. Haythornthwaite, Who Was Who in the Napoleonic Wars, London: Arms & Armour, 1998.
- Bouvier F., Bonaparte en Italie, 1796, Paris, 1899.
- Georges Six, Dictionnaire Biographique des Généraux & Amiraux Francais de la Revolution et de l'Empire (1792-1814), Paris, réédition 2003.
- Alfred de Besancenet, Le portefeuille d'un général de la République
Liens externes
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- Mort lors des guerres napoléoniennes
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