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Elinor Ostrom
Conférence de presse à l'occasion de sa réception du « Prix Nobel » d'économie, 7 décembre 2009. Biographie Naissance 7 août 1933 Nationalité États-Unis Vie universitaire Formation sciences politiques, économie Titres « Prix Nobel » d'économie 2009, membre de la National Academy of Sciences, professeur et directrice d'institut de recherche. Approche disciplinaire nouvelle économie institutionnelle Principaux travaux biens communs modifier Elinor Ostrom (née le 7 août 1933 à Los Angeles[1]) est une économiste et politologue américaine. Ses travaux portent principalement sur la théorie de l'action collective et des biens publics (matériels ou immatériels) et s'inscrivent dans le cadre de la « nouvelle économie institutionnelle ».
En octobre 2009, elle est la première femme à recevoir le « Prix Nobel » d'économie, avec Oliver Williamson, « pour son analyse de la gouvernance économique, et en particulier, des biens communs »[2],[3].
Sommaire
Biographie
Née à Los Angeles en 1933 d'Adrian et de Leah Awan, respectivement juif et protestante, Elinor Ostrom fut diplômée de Beverly Hills High School en 1951 puis soutint en 1965 sa thèse en sciences politiques à l'UCLA où elle avait effectué toutes ses études supérieures.
Huit ans plus tard, elle fonda, en 1973, le Workshop in Political Theory and Policy Analysis à l'Université d'Indiana avec son mari, Vincent Ostrom (en), de 14 ans son aîné. Les deux travaillent alors dans le domaine de la théorie du choix public, prêtant une attention particulière aux biens communs non exclusifs mais rivaux, qu'ils théorisent sous le nom de common-pool ressources (en) (pâturages, zones de pêche, les nappes phréatiques des systèmes d'irrigation, etc.).
Elinor Ostrom fait ainsi des enquêtes empiriques sur la gestion des pâturages en Afrique ou de l'irrigation dans des villages du district de Dang, au Népal.
Ex-présidente de l'American Political Science Association et de la Public Choice Society, elle est membre de l'Académie nationale des sciences des États-Unis depuis 2001. Elle fut la première femme à recevoir le Johan Skytte Prize in Political Science (en) en 1999, puis obtint en 2004 le John J. Carty Award (en) de l'Académie des sciences, suivi l'année suivante du James Madison Award (en) octroyé par l'American Political Science Association.
En 2009, Elinor Ostrom est professeur de sciences politiques à l'Université d'Indiana, à Bloomington (USA) où elle a créé le « Workshop in Political Theory and Policy Analysis » avec son mari Vincent Ostrom.
Elle est aussi directrice du Center for the Study of Institutional Diversity à l'Université d'État de l'Arizona.
Elinor Ostrom est professeur de sciences politiques à l'Université d'Indiana, à Bloomington (USA) où elle a créé le « Workshop in Political Theory and Policy Analysis » avec son mari Vincent Ostrom.
Travaux
Elle est principalement connue pour ses travaux portant sur la gestion collective des biens communs. À partir des travaux de Garrett Hardin, les économistes se sont interrogés sur la tragédie des biens communs, c'est-à-dire sur le fait que la rationalité économique doit a priori pousser des individus qui se partagent un bien en commun à le surexploiter. Quand un individu accroît son utilisation du bien commun, il en retire en effet seul l'utilité. Par contre, le coût de l'usure de ce bien que suscite cette utilisation est partagé par tous. Puisque l'utilité est individuelle mais le coût partagé collectivement, cela doit conduire à une surexploitation. Par exemple, des villageois qui se partagent un champ de pâture sont incités à le surexploiter : chacun a intérêt à y faire paître le plus grand nombre possible de ses vaches, puisque le champ ne lui appartient pas, et que le coût lié à son usure est partagé avec tous les autres éleveurs. Pour la plupart des économistes, la solution à cette « tragédie » passe soit par la création de droits individuels de propriété, qui font que le coût est payé par celui qui tire profit du bien, soit par la gestion des biens communs par la puissance publique.
Cette tragédie des communs se pose, en particulier, dans la gestion des ressources environnementales, qui n'ont souvent pas de propriété individuelle (ni même collective souvent) établie.
Elinor Ostrom s'est, au contraire, efforcée de montrer que, depuis longtemps et presque partout dans le monde, des collectivités ont pu et peuvent encore gérer - de manière économiquement optimale - des biens commun, à travers la création d'« arrangements institutionnels ». À côté de la gestion par des droits de propriété individuels ou par l'État, il peut ainsi exister un troisième cadre institutionnel efficace dans lesquels des communautés gèrent collectivement des biens communs. Elle a ainsi montré que ces arrangements institutionnels avaient permis la gestion collective de nombreux écosystèmes sans conduire à leur effondrement.
Toutefois, Ostrom a également souligné que, malgré de nombreux succès, les hommes sont également responsables d'un nombre important d'effondrements environnementaux. Son travail actuel met en avant le caractère multifactoriel des interactions entre les hommes et les écosystèmes et le fait qu'il n'y a pas de solution unique capable de résoudre tous les problèmes que pose la gestion commune de ces écosystèmes.
Dans les années 1990, elle s'est également attachée à démontrer la spécificité des biens communs du savoir, qu'elle définit comme « biens non-rivaux », c'est-à-dire que l'utilisation par les uns de ceux-ci n'appauvrit pas le stock commun mais au contraire l'enrichit [4].
Voir aussi
Publications
- Ostrom, Elinor, La gouvernance des biens communs : Pour une nouvelle approche des ressources naturelles ; Ed. De Boeck, 2010
- Ostrom, Elinor, Governing the Commons: The Evolution of Institutions for Collective Action, Cambridge University Press, 1990
- Ostrom, Elinor, Schroeder, Larry et Wynne, Susan, Institutional Incentives and Sustainable Development: Infrastructure Policies in Perspective, Oxford, Westview Press, 1993
- Gardner, Roy, Ostrom, Elinor, et Walker, James (éd.) Rules, Games, and Common Pool Resources , Anne Arbor, University of Michigan Press, 1994
- « A Behavioral Approach to the Rational Choice Theory of Collective Action: Presidential Address », American Political Science Association, 1997, dans The American Political Science Review, 92(1): 1-22. 1998
- Ostrom, Elinor et Walker, James (éd.), Trust and Reciprocity: Interdisciplinary Lessons for Experimental Research {Volume VI in the Russell Sage Foundation Series on Trust}, Russell Sage Foundation, 2003
- Understanding Institutional Diversity, Princeton, Princeton University Press. 2005.
- Hess, Charlotte et Ostrom, Elinor (éd.), Understanding Knowledge as a Commons: From Theory to Practice, The MIT Press, Cambridge, Massachusetts, 2007
Notes et références
- Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, vol. 103, 2006. Nick Zagorski, « Profile of Elinor Ostrom »,
- Communiqué de presse de l'Académie royale des sciences de Suède, 12 octobre 2009.
- «Creative Commons se félicite du prix Nobel d'économie, Elinor Ostrom» d'Emmanuelle Delsol sur Le Monde Informatique le 13 octobre 2009
- Christian Laval, « La nouvelle économie politique des communs : apports et limites », contribution au séminaire Du Public au Commun], 9 mars 2011
Liens externes
Catégories :- Politologue américain
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- Lauréat du prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel
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