- Direction générale de l'Armement
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Direction générale de l'Armement
Logotype de la DGAPériode 1961 – aujourd'hui Pays France Branche Interarmées Type Direction Rôle Concevoir, acheter et évaluer les systèmes d'armes destinés à l'armée française Fait partie de Ministère de la Défense Ancienne dénomination Délégation ministérielle pour l'Armement
Délégation générale pour l'Armementmodifier La direction générale de l'Armement (DGA) est une direction du ministère de la Défense, qui a pour mission de concevoir, d'acheter et d'évaluer tous les systèmes d'armes destinés à l'armée française.
Sommaire
Histoire
La DGA fut créée en 1977 pour remplacer la DMA (délégation ministérielle pour l'Armement) qui vit le jour en 1961. Elle comptait à l'origine six corps d'ingénieurs militaires : ingénieurs de l'aéronautique, ingénieurs militaires des fabrications d'armement, ingénieurs du génie maritime, ingénieurs hydrographes de la marine, ingénieurs des poudres, ingénieurs militaires des télécommunications. Un corps unique apparut le 1er janvier 1968.
La DGA est passée progressivement d’une structure de production industrielle d’armement à une agence de maîtrise d’ouvrages complexes[1]. Elle s’est progressivement séparée de ses activités industrielles, à commencer par le service des poudres en 1971 qui est devenue une entreprise industrielle du secteur public, la SNPE. En 1990, le groupement industriel des armements terrestres de la DGA devient la société anonyme GIAT Industries (aujourd’hui Nexter Systems) puis c’est au tour de la direction des constructions navales de devenir une société de droit privé à capitaux publics sous le nom de DCNS. Dans le cadre de la séparation des rôles de maîtrise d’ouvrage et de maîtrise d’œuvre industrielle, le service de soutien de la flotte (SSF) a été créé en juin 2000 pour assurer dans une structure unique la maîtrise d’ouvrage du maintien en condition opérationnelle (MCO) des bâtiments de surface et des sous-marins de la marine nationale. Jusqu’en 2007, la DGA remplissait par ailleurs des missions de domaine de la maintenance et de la modernisation des avions et hélicoptères militaires via le service de la maintenance aéronautique qui employait environ 3000 personnes. Ce service a été transféré à l’état major de l’armée de l’air et renommé service industriel de l'aéronautique (SIAé).
Le 5 octobre 2009, le décret no 2009-1180 a officialisé le changement de nom et d'organisation de la délégation générale pour l'Armement qui devient dès lors direction générale de l'Armement[2].
Le centre d’études de Gramat, responsable de l’évaluation des vulnérabilités des systèmes d’armes aux agressions des armes nucléaires et conventionnelles, dépendait de la DGA et a été transféré au CEA en janvier 2010.
Missions
La DGA a trois missions principales :
- équiper les forces armées : piloter la réalisation des matériels militaires, les acquérir, les évaluer et les tester ;
- préparer l'avenir : imaginer les futurs possibles, garantir la disponibilité des technologies et des savoir-faire ;
- promouvoir les exportations d'armement.
Plus précisément, les différentes missions de la DGA sont :
- la préparation des futurs systèmes de défense,
- la conduite des programmes d'armement,
- l'expertise scientifique et technique,
- les essais et évaluations des équipements et des systèmes de défense,
- le maintien des relations internationales dans le domaine de l'armement.
Le délégué général à l'armement est aujourd'hui l'un des trois principaux assistants du ministre de la défense avec le Chef d'État-Major des armées et le secrétaire général à l'administration (SGA).
La DGA travaille en étroite collaboration avec l'État-major des armées. À partir des besoins de celui-ci, elle conçoit les matériels et les systèmes d'armes, depuis les études préliminaires jusqu'à la phase d'utilisation en passant par les essais de mise en service et l'entretien.
Programmes
La DGA coordonne les programmes d'armement avec les partenaires de la France, au sein de l'Union européenne, mais aussi les clients à l'exportation. Au service de l'Europe de la Défense, la DGA favorise l'émergence de programmes d'armement en coopération et contribue au développement de l'Agence européenne de défense. Quinze programmes d'armement sont conduits en coopération. L'OCCAr (Organisation conjointe de coopération en matière d'armement) assure la conduite de six programmes destinés à équiper, entre autres, les forces françaises : hélicoptère de combat Tigre, missiles sol-air courte portée Roland/Frole, radar de contre-batterie Cobra, famille de systèmes sol-air futur (FSAF), avion de transport militaire A400M, système de lutte anti-aérienne PAAMS.
La DGA comprend également en son sein les activités d'essais et d'expertise des matériels et technologies militaires. Ainsi, dispersés sur toute la France, des centres d'essais interviennent dans le tests des technologies de pointe, que ce soit dans le domaine aéronautique, ou dans celui des missiles (cf infra sites).
Ces prestations contribuent à la validation des matériels industriels, mais aussi à la qualification des systèmes au profit des directions de programmes.
La DGA est le premier investisseur de l'État, et investit chaque année de l'ordre de onze milliards d'euros pour financer les activités de recherche, de développement de nouveaux équipements, ainsi que d'acquisition et de soutien de tous les matériels ou logiciels destinés à être mis en œuvre par les armées.
À côté de ces tâches de nature étatique, la DGA remplissait des missions industrielles jusqu'en 2007 dans le domaine de la maintenance et de la modernisation des avions et hélicoptères militaires via le Service de la Maintenance Aéronautique (SMA) qui employait environ 3000 personnes. Ce service a été transféré à l'état major de l'armée de l'air et renommé Service Industriel Aéronautique (SIAé) au 1er janvier 2008.
Organisation
Récemment réorganisée (2004), la DGA (alors Délégation générale pour l'armement) s'est dotée d'un outil permettant d'assurer la cohérence de l'ensemble de ses activités tant dans la conduite des programmes (sous-direction de coordination de programme) que dans l'approche technique inter-systèmes (Service d'architecture inter-systèmes) que dans les développements technologiques (responsables de pôles).
La DGA a développé le cadre d'architecture AGATE pour gérer la relation avec les fournisseurs.
Bien que membre à part entière du ministère de la défense, la DGA se distingue au sein de celui-ci par une forte proportion de civils au sein de son personnel, mais aussi par la quasi-absence de sous-officiers et la coexistence, parmi les cadres militaires, de trois corps d'officiers distincts : les ingénieurs de l'armement (IA), les ingénieurs des études et techniques d'armement (IETA) et les officiers du corps technique et administratif de l'armement (OCTAA), auxquels s'ajoutent des officiers volontaires de haut niveau (VHN). Les cadres civils sont, eux, fonctionnaires ou sous contrat.
Le délégué général pour l'armement a été, quant à lui, et selon les périodes, membre du corps des ingénieurs de l'armement, ou personnalité civile issue du monde industriel. Ses missions premières s'avérant bien spécifiques, il n'y a pas au sein de cette direction de forces combattantes : la DGA présente bien plus le caractère d'une administration chargée d'études, de recherches et d'acquisition que d'une force armée.
En 2004, la DGA employait 17 979 personnes, dont environ 15 000 civils, et conduisait 77 programmes d'armement. Elle a passé 9,9 milliards d'euros de commandes à l'industrie. En 2008, la DGA employait 13 000 personnes, et prévoit en 2014 une organisation resserrée à 10 000 personnes.
Sites de la DGA
L'organisation de la DGA a été modifiée au 1er janvier 2010[3]. Ci-dessous figure la nouvelle organisation, avec mention des anciennes dénominations des entités.
Direction technique
Le directeur technique de la DGA est Vincent Imbert[4].
- DGA Maîtrise NRBC (ex Centre d'Étude du Bouchet, CEB) à Vert-le-Petit : défense radiologique, biologique et chimique
- DGA Maîtrise de l'information (ex CELAR) à Bruz : maîtrise et protection de l'information
- DGA Techniques navales (ex CTSN) à Toulon : systèmes navals
- GESMA à Brest : lutte sous-marine
- LRBA à Vernon : missiles navigation
- ETAS à Angers : systèmes terrestres
- DGA Techniques terrestres (ex ETBS) à Bourges : combat aéroterrestre
- DGA Ingénierie de projets (ex CEP) à Arcueil et à Bagneux : expertises techniques au profit des programmes d'armement (voir DSA)
- DGA Techniques hydrodynamiques (ex Bassin d'essais des carènes, BEC) à Val-de-Reuil : essais hydrodynamiques et hydroacoustiques
- DGA Techniques aéronautiques (ex CEAT) à Toulouse : essais aéronautiques
- DGA Essais de missiles (ex CELM) à Biscarrosse, à Saint-Médard-en-Jalles et sur l'île du Levant au large d'Hyères : essais de lancement de missiles
- DGA Essais propulseurs à Saclay (ex Centre d'essais des propulseurs, CEPr)
- DGA Essais en vol (ex Centre d'essais en vol, CEV) à Istres et Cazaux : essais en vol
- DGA Formation (ex CEFIF) à Arcueil et à Villebon-sur-Yvette
La direction du Développement international
La direction du Développement international (DI) est chargée de la promotion des exportations d'armement. À cette fin, elle renforce la relation bilatérale de Défense et d'armement en s'appuyant notamment sur le réseau des attachés d'armement. Elle anime et coordonne le soutien de l'État aux industriels exportateurs, en liaison étroite avec les états-majors et le réseau diplomatique. Elle est actuellement dirigée par Yves Blanc[5].
En septembre 2007 la direction du Développement international a quitté le site de Balard dans le 15e arrondissement de Paris pour déménager dans les anciens locaux de la société Thalès à Bagneux (92), puis en décembre 2008, la direction du Développement international est retournée de nouveau s'installer dans les mêmes bureaux qu'elle avait quittés une dizaine de mois auparavant.
Autres
- DO, direction des opérations (anciennement direction des systèmes d'armes), à Bagneux : en charge de la conduite des programmes d'armement,
- DS (direction de la Stratégie, anciennement D4S) à Bagneux : en charge de la stratégie pour la recherche technologique, l'industrie, et les programmes d'armement menés en coopération en s'appuyant notamment sur la MRIS (Mission pour la Recherche et l’Innovation Scientifique),
- DP, direction des plans des programmes et du budget,
- Services de soutien : le service central de la modernisation et de la qualité (SMQ), l’inspection, le département central d’information et de communication (COMM), le service de la sécurité de défense et de l’information (SSDI), la gendarmerie de l’armement (GArm).
Relation avec d'autres entités
La DGA finance des organismes de recherche tels que l'Office national d'études et de recherches aérospatiales (ONERA), le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) et le Centre national d'études spatiales (CNES). Le Centre d'études de Gramat, qui dépendait jusque là de la DGA, a été transféré au CEA en janvier 2010[6].
Pour la conduite de la politique industrielle de la France dans le secteur de l'armement, le ministre de la Défense est assisté :
- par le Chef d'État-Major des armées (CEMA) pour l'organisation générale des forces et les choix capacitaires,
- par le délégué général pour l'armement en ce qui concerne la recherche, la réalisation des équipements des forces et la politique technique industrielle
- et, enfin, par le secrétaire général pour l'administration (SGA) pour tous les domaines de l'administration générale du ministère et, notamment, en matière budgétaire, financière, juridique, patrimoniale, sociale et de ressources humaines.
La coordination de ces trois entités au sein du ministère de la défense sur le plan de l'interopérabilité et de la sécurité des systèmes d'information est de la responsabilité de la direction générale des Systèmes d'information et de communication (DGSIC).
La DGA devient signataire du Pacte PME le 1er décembre 2004. La DGA tient à accompagner, au travers de ce Pacte, le développement du tissu industriel des PME intéressant la défense (i.e. détenant des savoir-faire stratégiques).
Délégué général pour l'Armement
- 1961-1966 : général Gaston Lavaud
- 1966-1968 : général Michel Fourquet
- 1968-1973 : Jean Blancard
- 1973-1977 : Jean-Laurens Delpech
- 1977-1983 : Henri Martre
- 1983-1986 : Émile Blanc
- 1987-1989 : Jacques Chevallier
- 1989-1993 : Yves Sillard
- 1993-1996 : Henri Conze
- 1996-2001 : Jean-Yves Helmer
- 2001-2004 : Yves Gleizes
- 2004-2008 : François Lureau
- 2008- : Laurent Collet-Billon[7] (directeur général adjoint : Patrick Auroy[8])
Formation
La DGA exerce la tutelle sur les écoles suivantes qui forment principalement des ingénieurs destinés à des carrières civiles :
- Institut supérieur de l'aéronautique et de l'espace (ISAE) à Toulouse, issu du rapprochement de l'École nationale supérieure de l'aéronautique et de l'espace (SUPAERO) et de l'École nationale supérieure d'ingénieurs de constructions aéronautiques (ENSICA).
- École nationale supérieure de techniques avancées de Bretagne (ENSTA Bretagne, ex-ENSIETA) à Brest (promotion 1/4 militaire ; 3/4 civile).
- École nationale supérieure de techniques avancées (ENSTA ParisTech) à Paris.
- École polytechnique à Palaiseau. Les élèves français de l'X ont, durant leur scolarité, le statut militaire (élève officier puis aspirant).
Elle exerçait également cette tutelle sur l'école qui forma jusqu'en 2010 ses officiers du corps technique et administratif :
- École supérieure d'administration de l'armement (ESAA) à Villebon-sur-Yvette (Essonne).
Références
- Optronique et Défense . Externalisation de la production industrielle de la DGA sur le site
- Décret no 2009-1180 du 5 octobre 2009 fixant les attributions et l'organisation de la direction générale de l'Armement, JORF no 231 du 6 octobre 2009, texte no 21, NOR DEFD0918700D, sur Légifrance.
- texte n°9, Instruction n°008/DEF/DGA/SMQ/SDSE fixant la liste des organismes extérieurs relevant des directions et services de la direction générale de l’armement. Bulletin officiel des armées, édition chronologique n°49 du 18 décembre 2009,
- Plaquette de présentation de l'organisation de la direction technique de la DGA
- http://www.defense.gouv.fr/actualites/la-vie-du-ministere/yves-blanc-rejoint-la-direction-generale-de-l-armement
- http://www.defense.gouv.fr/dga/votre_espace/communiques_de_presse/2010/le_centre_d_etudes_de_gramat_rejoint_le_cea
- Jean-Dominique Merchet, « Laurent Collet-Billon, nouveau DGA », sur son blog Secret Défense, 28 juillet 2008.
- http://www.defnat.com/acc_frames/resultat.asp?cid=20070645&ccodoper=1
Liens externes
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