- Bataille de Bassignana
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La bataille de Bassignana eut lieu le 27 septembre 1745, en pleine guerre de Succession d'Autriche. Il s'agit d'une défaite des armées sardes en présence d'un ennemi supérieur en nombre.
Sommaire
Circonstances
En 1745, le camp franco-espagnol se renforce : la France adhère à la ligue de Francfort, le 22 mai 1745, qui rassemble la Prusse, la Suède, l'Électeur palatin, le Landgrave de Hesse-Philippsthal, à laquelle adhérait aussi Charles VII, (refusant de reconnaître Marie-Thérèse, fille de Charles VI, pour héritière des États d'Autriche auxquels il prétend avoir droit) mort le 20 janvier. Les Français avaient défait les Anglo-Hollandais à la bataille de Fontenoy le 11 mai 1745 ; Frédéric II de Prusse écrase les Autrichiens à la bataille de Hohenfriedberg (4 juin 1745), et les Saxons à la bataille de Kesselsdorf (15 décembre 1745) ce qui contraindra Marie-Thérèse à la paix de Dresde (25 décembre 1745).
De fait, en Italie, au début de 1745, la guerre semble tourner en faveur des armées franco-espagnoles, d'ailleurs en nombre impressionnant. L'armée du nord, sous le commandement de don Philippe de Bourbon et du maréchal de Maillebois était forte de 39 000 fantassins et 6 500 cavaliers, celle du sud, confiée au duc de Modène assisté de Gages, disposait de 35 000 fantassins et 3 500 cavaliers. Les deux armées devaient commencer la campagne chacune de son côté, puis opérer leur jonction à La Bocchetta pour donner le coup de grâce à la domination autrichienne en Italie.
Face à des forces aussi considérables, auxquelles il fallait encore ajouter les 10 000 soldats et 36 canons promis par Gênes, laquelle par le traité d'Aranjuez avait adhéré à l'alliance entre France, Espagne et Naples, les ressources de Charles-Emmanuel III de Sardaigne étaient fort modeste : un peu plus de 20 000 hommes, y compris des milices vaudoises peu habituées à la bataille rangée ; il comptait cependant sur les forces de Lobkowitz, qui sous la pression de l'Espagne et de Naples, avait dû abandonner Imola et se retirer à Fossalta.
Vint de Madrid l'ordre de faire la jonction entre les deux armées dans le pays génois : don Philippe devait passer du comté de Nice en Ligurie ; Gages, avec 20 000 hommes, devait prendre le chemin de Montepellegrino. De fait, ce dernier arrive à Sarzana le 1er juin 1745, puis se porte à Pontedecimo dans le Val di Polcevera. En face, Lobkowitz quittait la région de Reggio et de Parme pour rejoindre Charles-Emmanuel III sur une ligne commune le long du Tanaro, entre Pavone et Bassignana.
La bataille
Les armées de don Philippe, Maillebois et Gages se rassemblent donc, atteignant le chiffre de 60 000 hommes, et s'approchent de la ligne du Tanaro. Tortona, assiégée par les Français et les espagnols, tombe le 3 septembre 1745 ; envoyant de forts détachements à Pavie et Plaisance, sur le conseil de Maillebois, les alliés franco-hispano-napolitains séparent les Autrichiens de Charles-Emmanuel III, et menacent la Lombardie. Schulemberg, remplaçant de Lobkowitz à la tête des troupes autrichiennes, crut que ses ennemis visaient l'invasion du Milanais, et abandonna la ligne du Tanaro pour y courir. La disproportion des forces était en défaveur de l'armée sarde, qui en pouvait aligner que 20 000 hommes face aux 60 000 de ses ennemis.
Schulemberg parti, les Piémontais furent attaqués à Bassignana le 27 septembre. La bataille fut acharnée, mais devant le nombre, les Sardes se retirèrent à Valenza, puis à Casale.
Anecdote sur les milices vaudoises
- Lors de cette bataille, se manifesta la nette supériorité des Miquelets espagnols sur la Milice vaudoise : l'infanterie légère espagnole parvint à encercler la brigade Piémont dirigée par Alexandre Guibert de Sayssac, qui n'échappa que de peu à l'anéantissement. Leur équipement partiel en armes à canon rayé, qui rallongeait sensiblement les temps de rechargement est l'un des détails techniques qui s'ajoutait à leur peu d'habitude de la bataille rangée en terrain plat.
- À Bassignana toujours, notamment pendant la phase finale de l'affrontement, un élément d'infanterie légère faillit complètement à sa mission, qui était de couvrir le retrait de l'aile droite sarde, qui subit de ce fait des pertes sévères.
Conséquences
Au lieu de poursuivre l'armée sarde, les alliés franco-hispano-napolitains mirent le siège en octobre devant Alessandria, défendue par le marquis Isnardi, qui abandonna la cité après une brève résistance, et s'enferma dans la citadelle. Laissant là de quoi les surveiller, les alliés se dirigèrent sur Valenza, défendue par Balbiano, qui ne pouvant tenir, détruisit ses canons et se retira à Casale. Asti et Casale tombèrent à leur tour aux mains des alliés, qui alors se séparèrent : Maillebois resta au Piémont avec les Français; Gages passa en Lombardie avec les Espagnols, entrant même dans Milan, mais sans parvenir à prendre la citadelle où s'était réfugiée la garnison.
À l'approche de l'hiver, les opérations de guerre furent suspendues, et Louis XV chercha pendant cette trève forcée à séparer Charles-Emmanuel de ses alliés autrichiens, lui promettant toute la Lombardie à gauche du Pô et les territoires entre ce fleuve et la Scrivia. Le roi de Sardaigne était sur le point de céder, mais la paix de Dresde, le 25 décembre, permit à l'impératrice, libérée de la pression prussienne, d'expédier en Italie une armée dirigée par le général Browne devant faire jonction avec Lichtenstein qui succédait à Schulemberg. Fort de cet appui, Charles-Emmanuel III rompit les tractations avec la France et prépara la campagne suivante.
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