Conclave de 1939

Conclave de mars 1939
Début du conclave	1er mars 1939
Fin du conclave	2 mars 1939
Lieu du vote	Chapelle Sixtine Vatican
Nom de l'élu	Pie XII
Nombre de cardinaux	62
Nombre d'électeurs	62
Camerlingue	Eugenio Pacelli
Doyen	Gennaro Granito Pignatelli di Belmonte
Conclave de 1922 Conclave de 1958

Le conclave papal de 1939 a été convoqué à la veille de la Seconde Guerre mondiale suite à la mort de Pie XI, le 10 février de la même année au Palais apostolique. Les 62 cardinaux se sont réunis en conclave pour élire le successeur de Pie XI, à partir du 1^er mars et jusqu'au lendemain, 2 mars, après trois tours de scrutin. À l'issue de ce conclave, les cardinaux électeurs élisent le cardinal Eugenio Pacelli, alors Camerlingue de la Sainte Église catholique romaine et Secrétaire d'État du défunt pontife, en tant que nouveau pape. Celui-ci accepte l'élection et prend le nom de règne de Pie XII.

Papabili et scrutin

Tout comme le pape Pie X, Pie XI était considéré comme un homme au franc-parlé, qui allait droit au but, aussi les cardinaux décidèrent qu'ils avaient désormais besoin d'un diplomate pour les guider dans la guerre qui s'annonçait.

Parmi les prétendants susceptibles à la papauté figuraient August Hlond (archevêque de Gniezno-Poznań), Karl Joseph Schulte (archevêque de Cologne), Eugène Tisserant (membre de la Curie romaine), Ildefonso Schuster (archevêque de Milan), Adeodato Giovanni Piazza (patriarche de Venise), Maurilio Fossati (archevêque de Turin, et le Camerlingue et cardinal Secrétaire d'État Eugenio Pacelli^[1]. La perspective d'un pape non-Italien (dont le dernier, à cette époque, avait été le pape Adrien VI en 1522) est clairement envisagée en 1939, du moins avec plus d'insistance que dans les conclaves précédents^[2].

Lors du premier tour de scrutin, le cardinal Pacelli reçoit 35 votes, alors que les autres votes sont répartis entre Luigi Maglione, Elia Dalla Costa de Florence, et Jean-Marie-Rodrigue Villeneuve de Québec^[3]. Lors du second tour de scrutin, Pacelli obtient cinq voix supplémentaire, atteignant un total de 40 voix^[2].

L'élection de Pacelli

Le jour du second tour de scrutin, Pacelli, qui fêtait alors son soixante-troisième anniversaire, obtint la majorité requise des deux-tiers, mais, selon la rumeur, il demanda un nouveau tour de scrutin pour confirmer la validité de son élection. Il fut à nouveau désigné lors du troisième tour, avec cette fois 61 votes en sa faveur, accepta l'élection et prit le nom de Pie XII. Avec son élection, ce n'était que la quatrième fois depuis 1823 (en comptant les conclaves de 1829, 1878 et 1914) qu'un cardinal considéré comme papabile était effectivement élu. De plus, Pacelli était le premier Secrétaire d’État du Vatican à devenir pape depuis le pape Clément IX (1667), le premier camerlingue depuis le pape Léon XIII (1878), le premier membre de la Curie depuis le pape Grégoire XVI (1831), et le premier cardinal romain depuis le pape Clément X (1670).

La fumée blanche, signifiant l'élection d'un nouveau pape, apparut à 17h30 le 2 mars 1939, mais, de manière étrange elle commença à devenir noire au fil des minutes^[1]. Cependant, Monsignor Vincenzo Santoro, le secrétaire du Conclave, envoya alors une note à Radio Vatican pour confirmer que la fumée était bien blanche et qu'Eugenio Pacelli avait été élu sous le nom de Pie XII^[4]. Le Protodiacre Camillo Caccia-Dominioni prononça plus tard la formule latine Habemus Papam au balcon de la Basilique Saint-Pierre de Rome, et, dans la joie de l'élection de Pacelli, la foule réunie Place Saint-Pierre commença à chanter l'hymne Christus Vincit.

À l'intérieur du Vatican, Eugenio Pacelli continuait d'occuper son appartement de Secrétaire d’État. Il avait donné ordre, de tout déménager pour faire place nette au nouveau Secrétaire d’État, chaque Pape ayant le pouvoir de procéder à de nouvelles nominations. Plus tard, Sœur Pascalina se souviendra de cet appartement au Vatican avec ses volets fermés:

« À environ 17h30, nous étions encore tous occupés avec l'emballage et le nettoyage des locaux, lorsque nous avons entendu de la Place Saint-Pierre s'élever des cris et des applaudissements. Nous n'avons pas osé ouvrir les fenêtres et regarder (ce qui était strictement interdit) et personne n'est venu nous dire. Nous avons donc attendu... jusqu'à ce que la porte du bureau s'ouvre. Dans l'entrée se trouvait une figure grande et mince, - maintenant vêtue de blanc. Ce n'était plus le cardinal Pacelli, c'était désormais le Pape Pie XII.

Comment peut-on oublier un tel moment. Nous, les sœurs nous sommes mises à pleurer et nous nous sommes agenouilla devant lui et avons embrassé la main du Saint-Père, pour la première fois. Il avait les yeux humides lui aussi. Baissant les yeux, il dit: Regardez ce qu'ils ont fait de moi. » ^[5]

Programme à l'issue de l'élection

Après son élection, Pie XII rendit public ses trois objectifs prioritaires en tant que souverain pontife^[6].

1. Une nouvelle traduction des psaumes, récités chaque jour par les prêtres et religieux, afin de permettre aux membres du clergé de mieux apprécier la beauté de l'Ancien Testament. Cette traduction fut achevée en 1945.
2. Une définition du Dogme de l'Assomption. Cela nécessita de nombreuses études de l'Histoire de l’Église et des consultations avec les épiscopats dans le monde entier. Ce dogme fut proclamé en novembre 1950.
3. La reprise des fouilles archéologiques sous la Basilique Saint-Pierre de Rome, pour déterminer si les restes de Saint-Pierre y étaient ensevelis ou si cette croyance était, depuis 1500 ans, infondée. Ce point fut sujet à controverses en raison de la possibilité de découvrir une réalité embarrassante pour l’Église d'une part, et de la faisabilité technique de la conduite de fouilles sous l'autel principal, à proximité des colonnes de Bernini soutenant la coupole de Michelange^[7]. Les premiers résultats concernant la tombe de Saint-Pierre furent publiés en 1950^[8].

Divers

• Le conclave de 1939 fut le plus court du XXe siècle, avec celui d'août 1978 arrivant deuxième.
• Le Cardinal Pacelli, qui fut élu pape, aurait voté pour le Cardinal Federico Tedeschini.
• Pendant une pause après le deuxième tour de scrutin, le cardinal Pacelli fit une chute dans les escalier, mais il s'en sortit qu'avec quelques bleus^[3].

Notes et références

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