- Concile de Paris (1811)
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Le Concile de Paris ou Concile National est un événement important qui marque les dissensions entre l’empereur Napoléon Ier et le pape Pie VII. Il s’est déroulé en deux phases essentielles, du 17 juin au 5 août 1811 à Paris. Ce concile a en effet lieu alors que le pape est retenu prisonnier à Savone avant d’être transféré secrètement le 12 juin 1812 à Fontainebleau.
L’empereur souhaite transférer l’institution canonique du pape à l’archevêque métropolitain, mais il se heurte à la décision des prélats qui souhaitent que toutes les décisions qu’ils prennent soient approuvées par le pape en personne.
Sommaire
Déroulement du Concile
Avant le début du concile, Napoléon a dépêché trois prélats à Savone (de Barral, Duvoisin, et Mannay) auxquels s’est joint Bonsignore [A 1], dans le but d’obtenir un accord signé de Pie VII. Cet accord stipule que le pape consent : « à instituer les évêques déjà nommés. » et « qu'une nouvelle clause fût insérée dans les Concordats : sauf cas d'indignité, les métropolitains accorderaient l'institution aux évêques nommés qui n'auraient pas, dans les six mois, reçu leurs bulles canoniques. » [1].
Première phase (du 17 juin au 10 juillet)
Le concile débute donc le 17 juin mais met un certain temps à aborder la question de l’institution canonique du pape. On sait que dans les premières séances il est question de rédiger une adresse à l'Empereur. La rédaction de celle-ci donne lieu à de longues discussions : on y avait inséré la doctrine contenue dans la déclaration des quatre articles de 1682 relative au gallicanisme, que les évêques italiens n'admettent point.
C’est ainsi, après de nombreux débats, que la majorité des prélats se prononce en faveur de Pie VII. Les prélats demandent toutefois, avant d’annoncer leur réponse à Napoléon, la permission de présenter au Saint-Père, « l’état déplorable des Églises de l’Empire français et du Royaume d’Italie » [A 2], ce qui agace grandement l’empereur.
Le 7 juillet, après que l’empereur ait rappelé l’accord signé par Pie VII, le projet impérial est accepté mais les prélats reviennent dès le lendemain sur leur décision. Le projet impérial se définit comme suit[A 3] : Les évêques seront nommés par l’empereur est institués canoniquement par le métropolitain le plus ancien. Si le métropolitain refuse d’instituer l’évêque, c’est la Cour d’appel qui se charge de déclarer le siège vacant. Dans les diocèses où il n’y plus d’évêques, les séminaires seront fermés, les élèves envoyés dans les diocèses alentours et les curés seront nommés par le préfet.
Le 10 juillet 1811, un décret impérial annonce la dissolution du concile.
Seconde phase (du 10 juillet au 5 août)
Pour éviter d’envenimer les choses, Mgr de Cambacérès, archevêque de Rouen fait acte de soumission envers l’empereur[A 4], tout en exprimant des réserves sur les décisions impériales. Le 22 juillet[2], Napoléon demande au président du concile, Mgr Fesh, d’en faire de même, ce qu’il refuse.
Personnalités présentes au Concile[B 1]
Liste des Cardinaux
- Mgr Joseph Fesch, archevêque de Lyon, primat des Gaules, Grand Aumônier de l’Empire ; présidant le Concile,
- Mgr Jean-Sifrein Maury, archevêque de Montefiascone, nommé à l’archevêché de Paris,
- Mgr Antonio Felice Zondadari, archevêque de Sienne
- Mgr Giuseppe Spina, archevêque de Gênes,
- Mgr Carlo Francesco Maria Caselli, évêque de Parme,
- Mgr Étienne Hubert de Cambacérès, archevêque de Rouen.
Liste des Archevêques
- Mgr Antonio Codronchi, archevêque de Ravenne,
- Mgr Charles François d'Aviau du Bois de Sanzay, archevêque de Bordeaux,
- Mgr Hyacinthe de La Tour, archevêque de Turin,
- Mgr Claude Le Coz, archevêque de Besançon,
- Mgr Claude François Marie Primat, archevêque de Toulouse,
- Mgr Louis-Mathias de Barral, archevêque de Tours,
- Mgr Rainieri Alliata, archevêque de Pise,
- Mgr Paolo Lamberto D'Allègre, archevêque de Pavie,
- Mgr Dominique Dufour de Pradt, archevêque de Malines.
Liste des Archevêques nommés
- Mgr Antoine Eustache d'Osmond, évêque de Nancy, nommé à l’archevêché de Florence,
- Mgr Gaspard-André Jauffret, évêque de Metz, nommé à l’archevêché d’Aix-en-Provence,
- Mgr Stefano Bonsignore, évêque de Faenza, nommé au patriarcat de Venise.
Notes et références
- de Barral, Fragments relatifs à l’histoire ecclésiastique des premières années du XIXème siècle, p.301
- Lecestre, Lettres inédites de Napoléon Ier (Paris, 1897, tome 2 p. 147)
- Charles Ledré, 1946 (voir dans la bibliographie) :
- p. 87
- p. 88
- p. 91
- p. 99
- Cérémonial du Concile national de Paris, 1811 (voir dans la bibliographie) :
- p. 42
Voir aussi
Liens internes
Bibliographie
- Louis-Mathias de Barral, Fragments relatifs à l’histoire ecclésiastique des premières années du XIXème siècle, 1814
- Charles Ledré, Revue d'histoire de l'Église de France : Un archevêque français au concile de 1811, vol. 32, 1946 [lire en ligne (page consultée le 5 juillet 2011)]
- Cérémonial du Concile national de Paris : tenu l’an 1811, Clere, 1811, 58 p. [lire en ligne (page consultée le 5 juillet 2011)]
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