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Barry Lyndon
Barry Lyndon Titre original Barry Lyndon Réalisation Stanley Kubrick Acteurs principaux Ryan O'Neal
Marisa Berenson
Leon Vitali
Patrick Magee
Hardy Kruger
Marie Kean
Murray MelvinScénario Stanley Kubrick Musique Jean-Sébastien Bach
Georg Friedrich Haendel
Wolfgang Amadeus Mozart
Giovanni Paisiello
Franz Schubert
Antonio Vivaldi
Airs traditionnels IrlandaisDécors Ken Adam Costumes Ulla-Britt Söderlund, Milena Canonero Photographie John Alcott Montage Tony Lawson Production Stanley Kubrick Société de distribution Warner Bros. Budget 11 000 000 dollars US (estimation) Durée 184 minutes Sortie 8 septembre 1976 Langue(s) originale(s) Anglais Pays d’origine États-Unis
Royaume-UniPrincipale(s) récompense(s) 4 oscars, 1 césar, 2 Golden Globes et 8 autres récompenses Barry Lyndon est un film historique anglo-américain réalisé par Stanley Kubrick en 1975, d'après le roman picaresque de William Makepeace Thackeray Les mémoires de Barry Lyndon.
L’histoire commence au début de la guerre de Sept Ans et dépeint le destin d'un jeune intriguant irlandais sans le sou, Redmond Barry (Ryan O'Neal), de son ascension pleine d'audace, de diablerie et de perversité, à sa déchéance dans la fastueuse société anglaise[1] du XVIIIe siècle, après son mariage avec une riche Lady (Marisa Berenson), qui lui apporte une fortune considérable et un fils.
Sommaire
Synopsis
Au XVIIIe siècle en Irlande, au début de la guerre de Sept Ans, un jeune homme sans le sou élimine en duel (qui s'avère par la suite être un faux duel) son rival, un riche officier britannique amoureux comme lui de sa cousine. Pour fuir la justice de son pays, il s'engage dans l'armée anglaise pour combattre les Français sur le continent.
Les circonstances l'amènent à déserter et se mettre au service de l'armée prussienne pour échapper à la peine de mort : il doit espionner un noble joueur, mais il mène un double-jeu et ce dernier le prend sous sa protection. Il l'introduit dans la brillante société européenne où il parvient à devenir par ambition l'amant puis l'époux d'une riche et belle jeune femme (dont le vieil époux meurt de dépit après avoir eu connaissance de l'adultère). Mais le destin saura frapper ...
Réalisation
Tourné entièrement en décors d’époque (à Castle Howard notamment) et en lumière naturelle (à la bougie, pour les scènes de nuit ou d'intérieur), grâce à des objectifs de caméra très lumineux (bricolage d'une caméra Mitchell BNC, déjà utilisée pour Orange mécanique et qui est sacrifiée pour l'occasion puisqu'elle subit des modifications irréversibles afin de la rendre compatible avec un objectif fourni par la NASA, un Zeiss de focale 50 mm et d'ouverture f/0,7) et au traitement spécial des pellicules, ce film bénéficie d'une photographie exceptionnelle, véritable prouesse technique qui lui confère une esthétique plutôt sombre et très particulière, tout à fait dans le ton de l'histoire et des peintures de genre de l'époque. Le spectateur se trouve ainsi de fait plongé dans l'intimité des personnages, ainsi que le désirait Kubrick, qui voulait réaliser un documentaire qui se serait passé au XVIIIe siècle. Il disait à ce propos : « Le cinéma doit avoir l'air réaliste, puisque son point de départ est de faire croire à l'histoire qu'il raconte ». Ces exigences expliquent que le film a nécessité un an de préparation.[2]
Pour les extérieurs, Kubrick utilisa des focales de 18 ou 25 mm et de faibles ouvertures ; la profondeur de champ importante qui en résulte confère aux paysages une allure de peinture filmée.
La scène de la bataille (« Une bataille qu'aucun livre d'histoire n'a retenue et dont personne ne se souviendra, sauf ceux qui y participèrent » [3]) se trouve être réussie, sans contre-sens historique.
On retrouve dans ce film beaucoup d'éléments présents dans La Bataille de Culloden de Peter Watkins : le thème de la bataille, le rythme assez lent et répétitif, la voix-off (narrateur de la version française Jean-Claude Brialy) systématique, l'emploi récurrent de zooms arrières.
Cette esthétique particulière est soutenue par la bande originale, qui mêle folklore irlandais (joué par The Chieftains) et musique classique, avec entre autres la sarabande variée de Haendel, le Barbier de Séville de Paisiello, un trio de Schubert ou encore des compositions de Bach.
Rôle du commentaire
Kubrick utilise la voix off depuis ses premiers films: L'Ultime Razzia, ou Lolita par exemple. Dans Barry Lyndon, le commentaire permet à Kubrick de limiter les dialogues entre les différents protagonistes, de préciser les lieux et les dates, mais il l'utilise également pour contredire le récit en images. Il permet également à Kubrick d'annoncer à l'avance les moments importants de l'intrigue pour renforcer le côté « inévitable » de ce qui doit se passer[4].
Contrairement au roman qui est à la première personne, le conteur dans le film utilise la troisième personne. Kubrick pensait que dans le livre, la première personne avait pour but de présenter les faits réels de manière déformée. Selon lui, un film montrant une réalité objective racontée par un héros de manière faussée ne pouvait être qu'une comédie, ce qu'il ne voulait pas[5].
Exploitation
Si Barry Lyndon est salué comme un film d'une grande beauté visuelle, c'est un échec commercial dans les pays anglo-saxons. Kubrick fut particulièrement affecté par le fait que son travail de retranscription de l'esthétique du XVIIIe siècle n'ait pas été accueilli avec le même enthousiasme que le sien.
En Europe, notamment en France, en Italie et en Espagne, le film connait en revanche un certain succès.
Fiche technique
- Production, réalisation et scénario : Stanley Kubrick
- Directeur de la photographie : John Alcott
- Direction artistique : Roy Walker
- Costumes : Ulla-Britt Söderlund, Milena Canonero
- Montage : Tony Lawson
- Durée : 184 minutes
- Musique :
- Jean-Sébastien Bach (Concerto pour 2 clavecins en mi mineur - adagio)
- Georg Friedrich Haendel (Sarabande de la suite pour clavecin n°4)
- Wolfgang Amadeus Mozart (Idomeneo - marche)
- Giovanni Paisiello (le barbier de Séville)
- Franz Schubert (danse n°1 en Do majeur, trio opus 100 2ème mouvement)
- Antonio Vivaldi (concerto pour violoncelle en mi mineur - 3ème mouvement)
- Frédéric II de Prusse Hohenfriedberger March
- Seán Ó Riada
- Direction musicale : Leonard Rosenman
Distribution
- Ryan O'Neal : Barry Lyndon, né Redmond Barry en Irlande
- Marisa Berenson : la Comtesse de Lyndon, belle et fragile
- Leon Vitali : Lord Bullingdon, beau-fils et ennemi juré de Barry
- Patrick Magee : le chevalier de Balibari
- Hardy Kruger : capitaine Potzdorf, l'officier prussien qui démasque Barry
- Marie Kean : Belle, la mère de Barry
- Murray Melvin : le révérend Samuel Runt
- David Morley : Bryan Patrick Lyndon, le fils de Barry et de la comtesse, enfant chéri
- Dominic Savage : Lord Bullingdon enfant, immédiatement hostile à son beau-père
- Steven Berkoff : Lord Ludd
- Gay Hamilton : Nora Brady, cousine et premier amour déçu de Barry
- Diana Körner : Lischen, la belle prussienne au bébé
- Frank Middlemass : Sir Charles Reginald Lyndon, "chevalier des Bains", invalide premier époux de la comtesse
- André Morell : Lord Gustavos Adolphus Wendover, courtisé dans la course à la pairie
- Arthur O'Sullivan : capitaine Feeny, voleur de grand chemin qui détrousse Barry
- Godfrey Quigley : capitaine Grogan, officier britannique ami de Barry
- Leonard Rossiter : capitaine John Quinn, l'officier britannique que courtise Nora Brady
- Philip Stone : Graham, le secrétaire de Mme Lyndon
- John Bindon : le sergent recruteur
- Billy Boyle : Seamus Feeny, le fils du capitaine Feeny
- Jonathan Cecil : Lt. Jonathan Fakenham
- Peter Cellier Sir Richard, le second de Lord Bullingdon
- Geoffrey Chater : Dr Broughton
- Roger Booth : George III, le roi sous le règne duquel se déroule l'histoire
- Michael Hordern : le narrateur (voix)
Distinctions
Année Cérémonie Prix Lauréat 1975 Oscar direction artistique Roy Walker 1975 Oscar meilleure photographie John Alcott 1975 Oscar meilleurs costumes Ulla-Britt Söderlund
Milena Canonero1975 Oscar meilleur arrangement musical Leonard Rosenman Kubrick a été nommé trois fois : meilleur réalisateur, meilleur film et meilleur scénario adapté.
Anecdote
Une surprenante curiosité de la distribution est à signaler : le nombre considérable d'interprètes ayant tourné, dans les années 60, dans la célèbre série britannique Chapeau melon et bottes de cuir (The Avengers). On en compte au moins 17, parmi lesquels Patrick Magee (le chevalier Balibari), Murray Melvin (le révérend), Léonard Rossiter (le capitaine Quinn), Godfrey Quigley (le capitaine Grogan), Philip Stone (le secrétaire), Frank Middlemass (Sir Charles Lyndon), Roger Booth (George III) et Michael Hordern (le narrateur).
De plus, le titre du film à la particularité de reprendre à la lettre les prénoms des deux principaux candidats à l'Élection présidentielle des États-Unis d'Amérique 1964, le républicain Barry Goldwater et le démocrate Lyndon Johnson.
Notes et références
- ↑ La dernière phrase du roman
- ↑ Jean-Pierre Frimbois, Les 100 chefs-d'œuvre du film historique, Marabout, 1989, (ISBN 2-501-101141-4), p. 34.
- ↑ Citation du narrateur à propos de la bataille de Minden (près d’Hanovre) le 1er août 1758
- ↑ Michel Ciment (préf. Martin Scorcese), Kubrick, Calmann-Lévy, 2004, (ISBN 2-7021-3518-8), p. 170.
- ↑ Michel Ciment, op. cit., p. 167.
Lien externe
- (fr+en) Barry Lyndon sur l’Internet Movie Database
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