Armes nucléaires du Royaume-Uni

Armes nucléaires du Royaume-Uni

Le Royaume-Uni est le troisième pays au monde, après les États-Unis et l'Union soviétique, à se doter de l'arme nucléaire, dans le cadre de l'opération Hurricane en 1952. Cinq ans plus tard, il est à nouveau le troisième à se doter de la bombe H. En 1968, il signe le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.

L'arsenal des forces armées britanniques en matière nucléaire est estimé en 2011 à un total de 225 têtes nucléaires, dont 160 considérées comme opérationnelles embarqué exclusivement à bord de quatre sous-marin nucléaire lanceur d'engins[1].

Sommaire

Historique

Le gouvernement britannique instaure la commission MAUD pour coordonner les efforts du projet Tube Alloys de recherche sur l’arme nucléaire au début de la Seconde Guerre mondiale; en 1943, tout est arrêté et les éléments utiles sont transférés dans le Nevada aux États-Unis en vertu de l'accord de Québec dans le cadre du projet Manhattan.

Le 2 octobre 1952, le premier essai nucléaire britannique à lieu dans les Îles Montebello au large de l'Australie.

Force aérienne

Un B-29A Washington du Bomber Command en 1952
Bombardier Handley Page Victor avec la livrée blanche d'attaque nucléaire en 1961.
Avro Vulcan
Vickers Valiant

Lors de l'après-guerre, le Royal Air Force Bomber Command contrôlait les bombardiers nucléaire du Royaume-Uni. Outre les classiques bombardiers survivants de la Seconde Guerre mondiale, elle eu en location dans le cadre du programme d'assistance de défense mutuelle, de 1950 à 1955, 87 Boeing B-29 Superfortress sous la désignation de Boeing Washington.

Le 23 mai 1963, la V-force ou Bomber Command Main Force, surnom de la force de bombardement donné car le nom des trois types de bombardiers alors en service commençait par cette lettre, était affectée officiellement au Commandant suprême des forces alliées en Europe pour la mise en œuvre de la désignation de cible, la planification et la coordination des missions nucléaires, ce qui était l’équivalent du SIOP de l’OTAN.

Les V bomber car leur nom commençait par un « V », étaient le Vickers Valiant (premier vol en 1951, entré en service en 1955), le Handley Page Victor (premier vol en 1952, en service en 1958, retiré en 1984) et le Avro Vulcan (premier vol en 1952, en service en 1956). La V-Bomber force a atteint son apogée en juin 1964, elle était alors composée de 50 Valiants, de 39 Victor et de 70 Vulcan en service.

Bombe d'entrainement WE.177 dans un musée.

Le gouvernement britanniques avait prévu d'équipé ces avions du missile sol-air américain AGM-48 Skybolt et le premier ministre Macmillan rencontra le président des États-Unis Eisenhower en mai 1960, accepta d'acheter 144 Skybolts pour la RAF, ce qui scella le destin des projets de missile balistique sol-sol Blue Streak.

L'arrêt du programme américain Skybolt, qui fut compensé lors des accords de Nassau par la fourniture de missiles lancés par sous-marin Polaris, fit que le programme de missile sol-air Blue Steel Mk 2 d'une portée de 300 km qui avait connut des aléas depuis son lancement en 1957 fut remit en selle et entra en service de 1963 à 1970 à bord des Vulcan Mk 2 et plus tard sur Victor Mk 2.

Avec l'entrée en service des SNLE de la Royal Navy, le rôle de dissuasion nucléaire du Bomber Command à baissé et ce commandement fut absorbé en 1968 par le nouveau RAF Strike Command.

La dernière arme nucléaire aéroporté britannique à était la bombe nucléaire tactique WE.177 qui fut en service de 1966 jusqu'en 1992 dans la Royal Navy et 1998 pour la RAF. Elle pouvait être emporté par des chasseurs-bombardiers tel le Blackburn Buccaneer, le Hawker Siddeley Harrier et le Panavia Tornado.

Force sous-marine

Maquette de l'HMS Resolution (S22), le 1er SNLE britannique. On distingue les 2 rangées de silos entre le kiosque et la salle des machines.
Le HMS Vanguard en 1994.

En 2011, la Royal Navy possède quatre SNLE de la classe Vanguard emportant au total environ 160 ogives et à en stock 58 missiles Trident D5, ayant succédé aux quatre bateaux de classe Resolution lancés entre 1966 et 1968 dont la tête de série est entrée en service en octobre 1967; il s'agit des :

Leur port d'attache est la Her Majesty's Naval Base Clyde dans la région d'Argyll and Bute dans l'ouest de l'Écosse.

D'ici 2015, la Royal Navy prévoit de maintenir à quatre son nombre de SNLE. En 2007, le Parlement du Royaume-Uni a décidé de lancer un programme de renouvellement de la flotte avec mise en service de trois nouveaux submersibles pour remplacer les Vanguard à partir de 2022.

En juin 2011, le nombre de têtes nucléaires embarquées sur chaque sous-marin nucléaire lanceur d’engins britannique a été réduit de 48 à 40; le nombre de missiles opérationnels Trident D5 embarqués sur chaque sous-marin sera réduit à 8 et le nombre total de têtes nucléaires opérationnelles passera de 160 à 120 d’ici 2015[2].

Force terrestre

En 1956, les États-Unis ont approché le Royaume-Uni pour étudier la possibilité de baser sur le sol britannique des IRBM en raison des inquiétudes croissantes sur les missiles balistique de l'armée rouge. Soucieux de rétablir une relation qui avait souffert après la crise du canal de Suez, Harold Macmillan et Dwight David Eisenhower se rencontre dans les Bermudes et les graines sont été semées pour que le Bomber Command deviennent l'unique opérateur de 20 escadrons de 3 missiles Thor chacun qui commence à être déployaient à partir de d'août 1958 du Yorkshire au Suffolk. Cependant, une fois leurs propres bases ont été établies dans les États-Unis contigus, le gouvernement américain considère ces IRBM obsolète et il a été décidé de geler la force de Thor en 1962, 5 ans plus tôt que prévu. La crise des missiles de Cuba changea la situation et 59 des 60 missiles ont été portées à la préparation opérationnelle durant la crise, mais en dépit de la reconnaissance de leur efficacité en cette occasion, les escadrons ont été dissous, les derniers en septembre 1963 et les plans britanniques pour un programme de suivi ont également été mis au rebut[3].

La British Army of the Rhine stationné en Allemagne de l’Ouest était dotée de la capacité nucléaire avec, en 1966, six batteries d'obusiers M110 de 203 mm et six batteries de missiles sol-sol MGR-1 Honest John dont les ogives nucléaires étaient fournies par la 7e armée américaine[4].

Notes et références

  1. Federation of American Scientists, « Status of World Nuclear Forces ». Consulté le 16 juin 2011
  2. (en)Nuclear warhead cuts under way, 29 juin 2011. Consulté le 2 juillet 2011
  3. (en) John Boyes, Project Emily : Thor IRBM and the RAF, The History Press Ltd, 2008, 192 p. (ISBN 978-0752446110) 
  4. (en) Special Ammunition Support Command, 1966 Non-US NATO Batteries supported by SASCOM Annual Historical Summary, USAREUR & Seventh Army, 1 January to 31 December 1966 Number of Non-US NATO Batteries Programed and Supported

Voir aussi


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Armes nucléaires du Royaume-Uni de Wikipédia en français (auteurs)

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