Arsenal nucléaire de la Russie

Arsenal nucléaire de la Russie
Russie
Arsenal nucléaire
Image illustrative de l'article Arsenal nucléaire de la Russie
Programme
Date de lancement 1943
Premier essai nucléaire 29 août 1949
Premier essai Bombe H 12 août 1953
Dernier essai nucléaire 24 octobre 1990
Statistiques
Charge nucléaire la plus élevée 57 Mt (testée le 30 octobre 1961)
Nombre maximal d'armes nucléaires 41 000 armes (1991)
Nombre total d'essais nucléaires 715
Arsenal courant En 2008, 3 113 ogives stratégiques[1] ; 2 079 ogives non stratégiques et 8 808 ogives en réserves[1]
Portée maximale 16 000 kilomètres (SS-18)
12 000 kilomètres (sous-marin)
Traités internationaux
Traités signés TNP (1968), ABM (1972), SALT I (1972), SALT II (1979), START I (1991), START II (1993), START III (1997)

L'arsenal nucléaire de la Russie est l'unique héritier de l'arsenal nucléaire de l'Union soviétique.

Sommaire

Union soviétique

L'URSS fut la deuxième puissance nucléaire de l'histoire. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et pendant la Guerre froide, l'industrie nucléaire soviétique développa son arsenal concurremment à celui des États-Unis et mit au point de nombreux types d'armes et de vecteurs dépassant son concurrent en nombres d'ogives et de mégatonnage dès les années 1970.

Début du programme

Le programme nucléaire fut lancé en secret en 1943 lorsque les services de renseignement soviétiques obtient une copie du rapport final de la commission MAUD indiquant la faisabilité de l'arme atomique. Ceci conduit Staline à décider le début d'un programme soviétique, mais avec des ressources très limitées. Plus tard la même année, Igor Kourtchatov est nommé directeur du programme naissant qui à partir de 1944 est placé sous la direction du NKVD, il s'entoure de savants tels Iouli Khariton, Iakov Zeldovitch et le futur dissident et concepteur de la bombe H soviétique Andreï Sakharov.

Essais nucléaires

Le champignon de l'explosion de la RDS-37.

L'Union soviétique a effectué officiellement un total de 715 essais nucléaires entre le 29 août 1949 et le 24 octobre 1990 dont 124 à titre pacifiques. Ne sont pas inclus une centaine de essais hydronucléaire, portant sur les matières fissiles avec des rendements (par conception) de moins d'un kilogramme[2].

Le RDS-1 (réacteur spécial 1), du russe Реактивный двигатель специальный (Reaktivnyi Dvigatel Specialnyi) fut la première bombe A soviétique et la première arme nucléaire conçue hors des États-Unis. D'une puissance de 22 kilotonnes, elle fut conçue par l'Institut panrusse de recherche scientifique en physique expérimentale et testée le 29 août 1949 sur le polygone nucléaire de Semipalatinsk, Kazakhstan.

Le RDS-37 (en russe : РДС-37) fut la première bombe H soviétique à étages. Elle fut testé le 22 novembre 1955.

Réplique de la Tsar Bomba présentée dans le Musée de la bombe atomique à Sarov.

La Tsar Bomba (en russe : Царь-бомба, littéralement « Impératrice des Bombes ») fut l'arme la plus puissante jamais utilisée dans l'histoire de l'humanité. Cette bombe à hydrogène développée par l’Union soviétique fut larguée par un bombardier Tupolev Tu-95 Bear le 30 octobre 1961 au dessus de l'archipel de Nouvelle-Zemble dans l'Arctique russe et dégagea une puissance d’environ 57 mégatonnes.

Déploiement

Tracteur-Érecteur-Lanceur de RSD-10 Pioneer plus connut en Occident sous le nom de code OTAN SS-20.
Évolution de l'arsenal nucléaire entre 1949 et 2002.

Le gouvernement américain à la fin de la guerre froide pensait qu’il y avait en URSS 30 000 armes nucléaires et 500 à 600 tonnes d’uranium enrichi, alors qu’il y en avait respectivement 45 000 et 1 200 selon V. Mihailov, l’ancien ministre russe de l’énergie atomique[3].

Armement tactiques

Lance-missile code OTAN SS-1c Scud-B. Testé à partir de 1954, des milliers de missiles tactiques Scud pouvant emporter l'arme nucléaire furent produit[4].

Missiles balistiques stratégiques

Les Troupes des missiles stratégiques détenait la majorité de l'arsenal de l'armée soviétique, elle fut le principal pilier de la triade nucléaire soviétique et se développa rapidement. Elle surpassa à partir des années 1970 en nombres d'armes et de vecteurs la composante terrestre du Strategic Air Command des États-Unis avec 1 030 ICBM en 1974 et 1 398 ICBM au 1er janvier 1984 emportant un total d'environ 4 500 ogives d'une puissance globale d'environ 4 100 mégatonnes répartit sur plus de 300 sites de lancement et 28 bases de missiles en Russie d'Europe, en Ukraine et le long du Transsibérien[5]. Ses effectifs en 1989 était de 300 000 hommes.

Malgré les traités de désarmement signé par Gorbatchev, elle comptait encore 1 054 missiles intercontinentaux et 4 278 têtes nucléaire en 1990[6].

La marine soviétique eu un maximum de 940 missiles mer-sol balistique stratégique embarqué à bord de 67 sous-marins nucléaire lanceur d'engins en 1984.

Voici les forces nucléaires stratégiques des deux supergrands en 1990, les armes tactiques n'étant pas comptabilisé[7].

Date ICBM, SLBM et bombardiers lourds ICBM lourds Ogives (ICBM, SLBM et bombardiers lourds) Ogives (ICBM et SLBM) Ogives (ICBM sur lanceurs mobiles) Ogives (ICBM lourds) Puissance (ICBM et SLBM) (Mt)
Limites imposées par START-1
31 juillet 1991 1 600 154 6 000 4 900 1 100 1 540 3 600
Drapeau des États-Unis États-Unis
1er septembre 1990 2 246 0 10 563 8 210 0 0 2 361,3
Drapeau : URSS Union soviétique
1er septembre 1990 2 500 308 10 271 9 416 618 3 080 6 626,3

Fédération de Russie

Le président russe Dimitri Medvedev devant le Iouri Dolgorouki, le 1er SNLE de la classe Boreï en essais en 2009.

Après la chute de l'URSS, la Russie est restée la seule héritière de l'arsenal nucléaire soviétique. En 2010, elle est toujours la première puissance en capacité disposant d'environ 2 600 armes stratégiques et de milliers d'armes tactiques[8], et des nombreuses structures de recherche, de développement et de production constituant l'industrie nucléaire russe.

Lutte contre la prolifération

Cependant, depuis la fin de la Guerre froide, la sécurité de ces installations est devenue déficiente au point de présenter des risques de prolifération nucléaire.

Cela a incité les États-Unis à mettre en œuvre depuis 1991 un Cooperative Threat Reduction Program visant à réduire le stock de matières fissibles et à le sécuriser[9].

Déploiement

TEL de missile balistique intercontinental Topol-M en 2010. Ce missile est entré en service en 2009.

Tableau récapitulatif de l'avancé du Memorandum of Understanding (MOU) de START-1 en janvier 2008[10], janvier 2009[11] et juillet 2009[12].

Date ICBM, SLBM et bombardiers lourds ICBM lourds Ogives (ICBM, SLBM et bombardiers lourds) Ogives (ICBM et SLBM) Ogives (ICBM sur lanceurs mobiles) Ogives (ICBM lourds) Puissance (ICBM et SLBM) (Mt)
1er janvier 2008 848 104 4 147 3 515 207 1 040 2 373,5
1er janvier 2009 814 104 3 909 3 293 195 1 040 2 301,8
1er juillet 2009 809 104 3 897 3 289 191 1 040 2 297,0

Début 2011, le Bulletin of the Atomic Scientists estime que 295 ICBM sont déployé emportant 1 007 ogives, que la marine russe déploie 160 missiles mer-sol balistique stratégique emportant 576 ogives à bord de 10 sous-marins opérationnels, un onzième étant en essais, que 76 bombardiers pouvant emporter 844 ogives sont en service et plus de 2 080 armes tactiques - essentiellement des missiles surface-air - sont en stock[13].

Références

  1. a et b Les Armes nucléaires : mythes et réalités, Georges Le Guelte
  2. (en) Soviet Nuclear Test Summary, 7 octobre 1997, Soviet and Russian Nuclear Weapons and History
  3. S. Rosefielde, Back to the Future? Prospects for Russia’s Military Industrial Revival, Orbis, septembre 2001, p. 10.
  4. (en) R-11FM / SS-1b Scud
  5. L'équilibre militaire des superpuissances, Bordas, 1985, (ISBN 2-04-012911-1)
  6. (en) Russia: ICBM Tables
  7. (en)START au 1er septembre 1990, fas.org
  8. (en) Federation of American Scientists
  9. (fr)[PDF] L'ANCIEN ARSENAL NUCLÉAIRE SOVIÉTIQUE: LES MESURES COOPÉRATIVES AMÉRICANO-RUSSES, Le maintien de la paix, bulletin n°56, janvier 2002
  10. START au 1er janvier 2008, cdi.org
  11. START au 1er janvier 20009, state.gov
  12. START au 1er juillet 2009, state.gov
  13. Hans M. Kristensen, Robert S. Norris, « Russian nuclear forces, 2011 » sur Bulletin of the Atomic Scientists, mai 2011. Consulté le 23 octobre 2011

Liens externes

Bibliographie

  • La guerre nucléaire de Staline à Krouchtchev. Essai sur la constitution d'une culture stratégique en URSS, 1945-1965, Jean-Christophe Romer, :Publications de la Sorbonne, 1991

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Arsenal nucléaire de la Russie de Wikipédia en français (auteurs)

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