- Île aux Cochons
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Pour l’article homonyme, voir Île aux Cochons (îles Kerguelen).
Île aux Cochons
Carte des îles Crozet avec l'île au Cochon à gauche.Géographie Pays France Archipel Îles Crozet Localisation Océan Indien Coordonnées Superficie 67 km2 Point culminant Mont Richard-Foy (770 m) Géologie Île volcanique Administration France Collectivité d'outre-mer Terres australes et antarctiques françaises District Îles Crozet Démographie Population Aucun habitant Autres informations Géolocalisation sur la carte : Océan Indien
Îles de France L’île aux Cochons est une île de l'archipel des Crozet.
L'île aux Cochons fait partie du groupe occidental de l'archipel, dont elle est le membre le plus important. De forme grossièrement circulaire elle mesure 6 km de diamètre (25 km²). Son sommet, situé au centre de l'île, le mont Richard-Foy est le cratère principal du volcan et culmine à 770 mètres. Son littoral, défendu par des falaises d'érosion marines continues, est difficilement accostable sauf au niveau du cap Verdoyant.
Sommaire
Volcanologie
L'étude volcanologique de l'île a été effectuée en 1981 par G. Boudon.
L'île aux Cochons est un strato-volcan de type central (comme le sont les îles Amsterdam et Saint-Paul). L'appareil s'est édifié au cours de deux phases d'activité dont les foyers se trouvaient au centre et à la verticale de l'édifice actuel.
La phase ancienne (I) est représentée par des dépôts de 400 m d'épaisseur de brêches phréatomagmatiques intercalées de coulées de lave d'un mètre d'épaisseur. Ces formations s'observent le long de falaises de faille orientées à l'ENE-WSW au Nord de l'île (Les Cinq Géants) et au SSE-NNW au Sud de l'île (Pointe Sud).
La phase récente (II) s'est produite après la tectonique de faille décrite ci-dessus, de telle manière qu'elle la scelle. Il s'agit de coulées laviques issues du cratère central (mont Richard-Foy) qui est une petite caldeira axiale ouverte sur le Sud. Ultérieurement, de nombreux cones de scories (une soixantaine) se sont alignés selon des fractures radiales d'orientation 40°, 70°, et 160°. Certains de ces cones adventifs ont une structure de maar avec des dépôts de hyaloclastites. Ce volcanisme récurrent à moins de 5.500 ans. Il doit être rapproché de celui de l'île de la Possession, aussi abondant, et de celui de l'île de l'Est, beaucoup moins présent.
L'importante récurrence volcanique récente de l'île aux Cochons classe cette île parmi les volcans potentiellement actifs.
Histoire
Le nom de l'île (Hog Island) a été donné par les chasseurs de phoques américains qui fréquentaient ses plages et qui introduisirent en 1820 des cochons pour leur nourriture et celle d'éventuels naufragés.
Le 25 juillet 1825, la goélette française l'Aventure partie de l'île Maurice pour une campagne de chasse aux Crozet essuie une forte tempête et, à court d'eau, envoie sur les Cochons une corvée de 9 hommes. Le temps empirant, l'équipe fut abandonnée à terre tandis que le navire était poussé jusquà l'île de l'Est où il se brisa (voir le récit de Guillaume Lesquin dans Trois naufrages pour trois îles, 1998). Les naufragés des Cochons ne furent récupérés qu'en janvier 1827 par le Cape Packet qui venait, quelques jours plus tôt, de sauver le reste l'équipage naufragé à l'île de l'Est. En 1880, le navire britannique Comus vint y établir un dépôt de vivres qui sera renouvelé en 1887 par l'aviso français la Meurthe.
Dans la nuit du 8 au 9 mars 1887, le voilier de 450 tonneaux Tamaris (capitaine Majou) en provenance de Nantes touchait un récif de l'île des Pingouins et coulait à 3 milles dans le SW de cette île. Les 13 naufragés, montés dans un canot, atteignent l'île aux Cochons le 11 mars et utilisent le dépôt de vivres du Comus. Le 4 août un matelot décide de graver un message sur une plaque de tôle et de le confier à un albatros. L'oiseau est repéré le 22 septembre à Freemantle en Australie, soit à 5.700 kilomètres de là.
Le ministère français des Colonies alerté, ordonne à l'aviso la Meurthe (Lt de vaisseau Richard Foy) stationné à Madagascar, de se porter au secours des naufragés du Tamaris. La Meurthe atteignit les Cochons le 2 décembre pour constater que l'équipage du Tamaris avait quitté l'île à court de vivres le 30 septembre à bord de leur canot pour la Possession. Ils n'arrivèrent jamais. La Meurthe les rechercha à la Possession jusqu'au 9 septembre et découvrit le 11, sur la plage de l'Abondance (côte Sud de l'île de l'Est) des phoquiers américains débarqués là quelques semaines plus tôt.
Depuis 1887, exception faite de quelques brefs séjours non identifiés de phoquiers et de rapides missions d'exploration commanditées par les TAAF, l'île n'a jamais été habitée de façon permanente.
Environnement
L'île aux Cochons, au même titre que les autres îles de l'archipel, est protégée au sein de la Réserve naturelle nationale des Terres Australes Françaises. Cette protection couvre tant l'espace terrestre de l'île que ses eaux territoriales[1]. Elle prend la forme d'une réserve intégrale, où seules les activités liées à la recherche scientifique et technique sont autorisées[2].
Faune
La faune est essentiellement composée d'oiseaux marins de la famille Diomedeidae, de (manchots et de mammifères marins comme les (otaries, les éléphants de mer). Une très importante colonie (manchottière) de manchots royaux (Aptenodytes patagonicus), est installée sur le flanc du volcan au niveau du cap Verdoyant.
Insolite
La Carte IGN 1:25000 [3] de l'Île aux Cochons comprend des zones non cartographiées avec pour seule légende la mention "nuages". En effet, en raison de la fréquence importante de nuages orographiques sur les hauteurs, la mission chargée de cartographier l'île en une dizaine de jours n'a pu réaliser de photographies aériennes de l'ensemble de l'île. L'intérêt de ces zones n'étant pas primordial, aucune autre mission n'a été envoyée pour combler ces lacunes cartographiques, faisant de cette carte l'une des seules au monde indiquant des nuages[4].
Notes et références
- (fr) « Décret no 2006-1211 du 3 octobre 2006 portant création de la réserve naturelle des Terres australes françaises ».
- (fr) « Liste des zones protégées », site Internet des Terres australes et antarctiques françaises.
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- La grande encyclopédie du dérisoire : Tome 1
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