Éternel second

Éternel second

Raymond Poulidor

Pix.gif Raymond Poulidor Icône cycliste
Poulidor.jpg
Raymond Poulidor à Angers, sur le Tour de France 2004
Informations
Nom Poulidor
Prénom Raymond
Surnom Poupou
L'Éternel Second
Date de naissance 15 avril 1936
Pays France France
Équipe actuelle Retraité
Principales victoires

Raymond Poulidor lors du Salon du livre de Colmar le 25 novembre 2007
autographes sur le Tour de France 1993.

Raymond Poulidor, dit « Poupou », est un coureur cycliste français, né le 15 avril 1936 à Masbaraud-Mérignat, dans le département de la Creuse.
Sa popularité (« poupoularité ») fut exceptionnelle dans l'hexagone, en dépit de son statut d'« éternel second » sur le Tour de France, épreuve qu'il n'a jamais gagnée et au cours de laquelle il n'a même jamais porté le maillot jaune, mais dont il co-détient le record de podiums (8) avec l'américain Lance Armstrong.

Sommaire

L'enfance et ses débuts

Ses parents sont des métayers installés dans la Creuse avant de gagner Saint-Léonard-de-Noblat (Haute-Vienne), qui devient sa terre d'adoption. Il est habitué jeune à manier les charrues[1]. Rien ne semble le destiner à une carrière cycliste malgré son intérêt envers les exploits du coureur cycliste italien Gino Bartali, qui remporta trois Tours d'Italie et deux Tours de France.

Sa famille est elle aussi intéressée par l'univers du vélo. Ses frères aînés, Henri et André étaient pratiquants. Raymond quant à lui, devait se contenter du vélo de sa mère qu'il empruntait parfois en cachette. Raymond était privé de vélo car il butait sur l'opposition de sa mère que les nombreuses chutes dans le peloton local effrayaient. Mais au cours de sa croissance, son intérêt envers le vélo ne s'épuise pas, si bien qu'André Marquet, un marchand de cycles de Sauviat-sur-Vige, offre à Poulidor un demi-course pour ses 16 ans. En dépit de l'opposition de sa mère, il prit sa première licence auprès de « La pédale marchoise », dont le siège se trouvait à Montboucher. Il participe à sa toute première course en 1952 à Saint-Moreil. Il termine septième, tandis que son frère Henri l'emporte.

Sa carrière

Il est entré dans la légende en tant que «l' éternel second » du tour et de Jacques Anquetil dans les années 1960 puis d'Eddy Merckx dans les années 1970. Légende née d'exploits inachevés et d'infortunes rencontrées dans le Tour de France. Mais légende erronée au regard de nombreux succès majeurs. Au XXe siècle, il est l'une des personnalités les plus populaires en France. Au début du XXIe siècle, « Poupou » déclenche encore des applaudissements nourris lors de ses passages au sein de la caravane du Tour de France.

Cycliste professionnel entre 1960 et 1977. Il a ainsi pu courir avec Louison Bobet, Jacques Anquetil, Eddy Merckx et Bernard Hinault. Il est en contrat avec « Cycles Mercier » durant toute sa carrière, sous différentes dénominations : « Mercier-BP » (1960-1967), « Fagor-Mercier » (1970-1971), « Gan-Mercier » (1972-1976) et « Miko-Mercier » (1977).

La rivalité Jacques Anquetil - Poulidor est l'une des grandes oppositions du sport français. Avec en point d'orgue un combat coude à coude sur les pentes du Puy de Dôme dans le Tour 1964. La rivalité avec Merckx intervient dans la seconde partie de la carrière de Poulidor, trentenaire puis quadragénaire, ou quadragêneur selon Antoine Blondin. « Poupou » l'emporte à Paris-Nice en 1972 mais s'incline dans le Tour 1974 malgré une victoire au Pla-d'Adet.

Vainqueur de 189 courses dont Milan-San-Rémo, la Vuelta, les Nations etc., il est classé n°1 mondial en 1964, Raymond Poulidor n'a jamais remporté la Grande Boucle en 14 participations, ni même porté le maillot jaune serait-ce une journée. Il échoua à 14 secondes du maillot jaune au sommet du Puy de Dôme en 1964, ou encore à 8/100 de seconde lors du prologue de 1973.

Ses inconditionnels affirment qu'il aurait dû gagner au moins 3 Tours de France, sans les chutes et crevaisons en 1964, le secours « étonnant » d'Anglade à Gimondi dans le Ventoux en 1965, et surtout la moto qui le renversa en 1968, le contraignant à abandonner à Aurillac alors que la victoire lui était promise. Il co-détient cependant avec Lance Armstrong, le record du nombre de podiums sur la grande boucle (8) et remporta plusieurs victoires d'étapes dans la plus grande adversité.

Puncheur de très haute lignée, très bon rouleur, il a gagné sur tous les terrains. Selon Antonin Magne, son premier directeur sportif, il ne pouvait y avoir de gloire sans vertu. Poulidor ne fut jamais suspecté de dopage en 17 ans de carrière.

En 2004 sont sorties ses mémoires Poulidor par Poulidor avec la complicité de Jean-Paul Brouchon et la préface d'Eddy Merckx.

En 2008, il accepte de devenir, après Henri Desgrange et Jacques Goddet, le 3e président d'honneur des Audax.

Palmarès

Principales performances

  • Championnat de France 1961, Critérium National 1964, 1966, 1968, 1971 et 1972
  • Classiques : Milan San Rémo 1961, Flèche Wallonne 1963, Week End ardennais 1963
  • Courses par étapes : Tour d'Espagne 1964, Paris-Nice 1972 et 1973, Dauphiné 1966 et 1969, Semaine Catalane 1971, Midi Libre 1973
  • Plus de 40 victoires d'étapes
  • Contre-la-montre : Grand prix des Nations 1963, Grand prix de Lugano 1963, Mont Faron 1961 et 1966
  • Courses de côtes : Montjuich 1965, 1967 et 1968, À travers Lausanne 1967
  • Classements : Super-Prestige 1964, Prestige 1964, 1966, 1969 et 1972
  • 2e du Tour de France 1964, 1965 et 1974, 2e du Championnat du monde 1974, 2e du trophée Baracchi 1966, 2e de Tours-Versailles 1976
  • 3e du Tour de France 1962, 1966, 1969, 1972, 1976, 3e du Championnat du monde 1961, 1964, 1966, 3e du Tour de Lombardie 1966 et 1967, 3e de Liège-Bastogne-Liège 1968

Classements

  • Super-Prestige Pernod : 1964
  • Mendrisio d'Or : 1974
  • Challenge Yellow (Sédis): 1961, 1963, 1964, 1966, 1969, 1972, 1973
  • Prestige Pernod : 1964, 1966, 1969, 1972
  • Promotion Pernod (-25 ans): 1960, 1961
  • Champion des champions français L'Équipe : 1974

Courses par étapes

  • 7 victoires d’étapes sur le Tour de France : Aix-les-Bains 1962, Luchon 1964 (distance Anquetil), Châteaulin 1965 (c.l.m.), Mont Ventoux 1965 (distance Gimondi), Vals-les-Bains 1966 (c.l.m. bat Anquetil), Parc des Princes 1967 (c.l.m.), Pla-d'Adet 1974 (distance Merckx)
  • 6 victoires d’étapes sur le Critérium du Dauphiné libéré : 2 étapes 1964, c.l.m. 1966, 2 c.l.m. 1969, Vals-les-Bains 1974 (c.l.m.)
  • 5 victoires d'étape de l'Escalade de Montjuich : 1965 (c.l.m. et en ligne), 1967 (c.l.m.), 1968 (c.l.m. et en ligne)
  • 4 victoires d’étapes sur le Tour d'Espagne : Valladolid 1964 (c.l.m.), Col de Pajares 1965 (c.l.m.), San Sébastien 1965, Vitoria 1967 (c.l.m.)
  • 4 victoires d’étapes sur Paris-Nice : Porto Vecchio 1964, l'Ile Rousse 1966 (c.l.m. bat Anquetil), 1re étape 1969 (c.l.m. bat Merckx), col d'Eze 1972 (c.l.m. bat Merckx)
  • 4 victoire d’étapes sur le Critérium National (course de côte en 1963 et 1965, c.l.m. en 1964 et 1966)
  • 3 victoires d’étapes sur la Semaine catalane (2 c.l.m. 1970, Montjuich c.l.m. 1972)
  • 2 victoires d’étapes sur le Circuit du provençal (Mont Ventoux 1964 et 1965)
  • Prologue du Tour de Romandie (1974)
  • 1 victoire d’étape des Quatre jours de Dunkerque
  • 1 victoire d’étape de l'Étoile des espoirs
  • 1 victoire d’étape sur le Tour du Sud-Est (Carpentras 1960)
  • 1 victoire d’étape du Tour de Belgique
  • 1 victoire d’étape de Paris-Luxembourg
  • 1 victoire d’étape du Tour du Pays Basque
  • 1 victoire d’étape du Tour du Limousin
  • 1 victoire d'étape de la Polymultipliée : 1968 (c.l.m.)
  • 1 victoire d'étape du Trophée des Cimes : 1977 (c.l.m.)
  • Classement du meilleur grimpeur de Paris-Nice : 1962
  • Classement du meilleur grimpeur du Critérium du Dauphiné libéré : 1974
  • Classement du meilleur grimpeur de la Semaine catalane : 1971
  • Classement du meilleur grimpeur du Tour du Pays Basque : 1969


Courses en ligne et contres la montre

  • Milan-San Remo : 1961
  • Flèche Wallonne : 1963
  • Week-End ardennais : 1963
  • Championnat de France : 1961
  • Critérium National en ligne : 1968, 1971, 1972
  • Grand Prix des Nations (c.l.m.) : 1963
  • Grand Prix de Lugano (c.l.m.) : 1963
  • Mont Faron (c.l.m.) : 1961, 1966
  • Critérium des As (derny) : 1972
  • À travers Lausanne (course de côte) : 1967 (devant Merckx)
  • Bol d'Or des Monédières : 1963, 1967
  • Arrate (course de côte) : 1966, 1968
  • Mont Chauve (course de côte) : 1972
  • Nice-Seillans (tour du haut-var) : 1969
  • Bordeaux-Saintes : 1960

Critériums (115 victoires)

  • Prix de Saint-Claud : 1969
  • Critérium de Callac : 1965, 1972
  • Critérium de Châteaulin : 1967
  • Course à l'américaine de l'Omnium de Cherbourg : 1974 (avec Patrick Sercu)
  • Cyclo-cross de Fontenay-sous-Bois : 1966 (avec Jean Graczyk, vice-champion olympique de poursuite par équipes en 1956 et Lauréat du Super Prestige Pernod 1960)

Deuxièmes places

Troisièmes places

Résultats sur le Tour de France

  • 1962 : 3e et vainqueur d’une étape (Aix-les-Bains)
  • 1963 : 8e et 2e du classement du meilleur grimpeur
  • 1964 : 2e et vainqueur d’une étape (Luchon)
  • 1965 : 2e et vainqueur des deux étapes (Châteaulin c.l.m., Mont Ventoux)
  • 1966 : 3e et vainqueur d’une étape (Vals-les-Bains c.l.m.)
  • 1967 : 9e et vainqueur d’une étape (Paris c.l.m.)
  • 1968 : Abandon (16e étape)
  • 1969 : 3e
  • 1970 : 7e
  • 1972 : 3e
  • 1973 : Abandon (13e étape)
  • 1974 : 2e et vainqueur d’une étape (Pla-d'Adet)
  • 1975 : 19e
  • 1976 : 3e

Résultats sur le Tour d'Espagne

Décoration

Citations

  • À propos du Tour de France 1971, auquel il n'a pas participé : « Je le précédais afin de reconnaître le parcours et de donner mes impressions à un poste de radio. Mais jamais je ne me suis senti si étranger à mon milieu qui est celui du vélo et de la compétition. » (source : L'équipe Cyclisme, juin 1974).

Anecdotes

Raymond Poulidor et Guy Penaud inaugurant la plaque commémorant le passage de Lawrence d'Arabie à Châlus
Raymond Poulidor et Guy Penaud inaugurant la plaque commémorant le passage de Lawrence d'Arabie à Châlus

* Raymond Poulidor n'a jamais porté le maillot jaune ni celui à pois (créé en 1933), mais il a revêtu le maillot vert à l'occasion de la première étape du Tour 1973 ayant terminé second du prologue. Les photos de poupou en meilleur sprinter du Tour sont un collector.

  • Il n'aurait pas pu porter le maillot blanc du meilleur jeune (s'il avait existé dans les années « 60 ») car il avait déjà 26 ans lors de sa première participation au Tour, ayant dû faire 2 ans et demi de service militaire avant d'engager sa carrière professionnelle.
  • Il est le onzième cycliste à monter sur le podium d'une étape du Tour de France au moins 10 ans après une première victoire d'étape. C'est en remportant la 16e étape du Tour de France 1974 (sa 7e) entre la Seu d'Urgell et Saint-Lary-Soulan qu'il renoue avec la victoire sept ans après sa 6e victoire d'étape et 12 ans après son premier succès sur la Grande Boucle[2].

Bibliographie

  • Raymond Poulidor, Poulidor par Poulidor, Jacob-Duvernet, 2004
  • Raymond Poulidor, Poulidor intime, éditions Jacob-Duvernet, 2007
  • Jacques Augendre, Anquetil-Poulidor, un divorce français, Bernard Pascuito Editeur, 2008

Liens externes

Notes et références

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