Bande aéronautique VHF

Bande aéronautique VHF
Un émetteur-récepteur aéronautique
Émetteur-récepteur de radiocommunication d'une station aéronautique sur un transpondeur
Émetteurs-récepteurs dans un cockpit
Antenne VHF 118 à 137 MHz et l'indicatif (radio) F-HBGB d'un aéronef français

La bande aéronautique VHF est une bande de fréquences du spectre radioélectrique, réservée à l'aéronautique par des traités internationaux. Elle est utilisée pour les communications à courte et moyenne distance entre les pilotes et le personnel des stations au sol. Elle permet de transmettre des clairances et des informations importantes pour la sécurité de la circulation aérienne et l'efficacité de la gestion du trafic aérien.

Sommaire

Généralités

Historique

  • Les premières liaisons radios aéronautiques remontent au début du XXe siècle, à une époque où les ballons dirigeables et les avions communiquaient en radiotélégraphie par un opérateur radio-navigant d'aéronef dans la bande aéronautique des 900 mètres, dans la bande marine des 600 mètres et dans la bande de radiogoniométrie des 450 mètres. Ainsi, en vol, une antenne pendante longue de 120 mètres à 450 mètres était déroulée pour établir les communications radios sur ces longueurs d'ondes. À l'extrémité de l'antenne pendante, un plomb de lestage portait l'indicatif radio de l'aéronef.
  • Dès 1932, en France, études pour une bande aéronautique VHF.
  • Dès 1935, début d'exploitation sur quelques canaux de la bande aéronautique VHF entre 150 MHz et 157 MHz (international en 1938)[1]. La sous-bande allouée au système de radionavigation est comprise entre 108 MHz à 117,5 MHz.
  • La bande aéronautique VHF mondiale est créée le 1er janvier 1949[2] : elle s'étend alors de 108 MHz à 132 MHz avec, pour la radiotéléphonie, 70 canaux espacés de 200 kHz, toutes les centaines de kilohertz impaires, par exemple : 118,1 MHz, 118,3 MHz, 118,5 MHz, 118,7 MHz, etc. Puis, la bande aéronautique VHF est étendue avec 140 canaux espacés de 100 kHz.
  • Dès 1959, la bande aéronautique VHF s'étend de 118 MHz à 136 MHz avec 180 canaux espacés de 100 kHz.
  • Dès 1964, la bande aéronautique VHF s'étend de 118 MHz à 136 MHz avec 360 canaux espacés de 50 kHz.
  • Dès 1974, la bande aéronautique VHF s'étend de 117,975 MHz à 136 MHz avec 720 canaux espacés de 25 kHz.
  • Depuis le 1er janvier 1990, la bande aéronautique VHF s'étend de 117,975 MHz à 137 MHz avec 760 canaux espacés de 25 kHz.
  • Depuis 1998, la bande aéronautique VHF s'étend de 108 MHz à 137 MHz. La partie allouée à la radiotéléphonie est comprise entre 117,975 MHz et 137 MHz, avec 2280 canaux espacés de 8,333 kHz.

Utilisations

Radiocommunication de contrôle
Radiocommunication de surface

La bande VHF est utilisée pour les communications en radiotéléphonie à courte ou moyenne distance entre les aéronefs et les stations au sol et entre les aéronefs. Elle est également utilisée pour la radionavigation (balises pour la navigation en route, l'approche et l'aide à l'atterrissage).

La bande hectométrique en radiotéléphoniqe avec une centaine de canaux espacés de 3 kHz en BLU J3E dans la bande comprise entre 2 850 kHz et 3 155 kHz est utilisée ( sans une parfaite couverture des stations VHF aéronautiques régionales au sol ) pour les communications régional jusqu'à 600 km entre le personnel des stations au sol et les pilotes des aéronefs au-dessus des parties désertiques, des mers et des océans[3]. Ainsi, les liaisons régionales font l'objet d'un contrôle aérien assuré par voix via des centres régionaux.

La bande décamétrique du service aéronautique est entre 3,4 MHz et 23,35 MHz en plusieurs sous bandes avec des canaux de 3 kHz en J3E (USB)[3]. Ces dernières sont utilisées pour une portée d’exploitation mondiale par les avions moyens courriers et longs courriers.

On distingue deux types de services mobiles aéronautiques régis par des procédures différentes[4] :

  • le service mobile aéronautique (R) (« en route dans des couloirs aériens ») réservé aux communications relatives à la sécurité et à la régularité des vols, principalement le long des routes nationales ou internationales de l'aviation civile[5];
  • le service mobile aéronautique (OR) (« hors des routes ») destiné à assurer les communications, y compris celles relatives à la coordination des vols, principalement hors des couloirs aériens[6].

Ordre de priorité dans les messages échangés

Article connexe : Message de détresse.
  • Détresse (sauf sur un message de détresse déjà en cours).
  • Urgence (sauf sur un message de détresse ou sur un message d’urgence déjà en cours).
  • Contrôle de la circulation aérienne (sauf sur un message déjà en cours).
  • Information de vol (sauf sur un message déjà en cours).
  • Exploitants d'aéronefs et pilotes (sauf sur un message déjà en cours).
  • Routine (sauf sur un message déjà en cours).

Modes de modulation et canaux

Les stations aéronautiques travaillent en modulation d'amplitude type H3E, avec une porteuse et une bande latérale supérieure (la bande latérale inférieure est supprimée arbitrairement), la bande passante étant de 2,7 kHz avec un espacement entre les canaux de 8,33 kHz, tels que 118,100 MHz118,10833 MHz118,11666 MHz118,125 MHz, etc. (le tiers des canaux est compatible avec les canaux espacés de 25 kHz).

En France, de la surface jusqu'au niveau 195 (19 500 pieds soit 5 800 m), les stations aéronautiques peuvent continuer à travailler à titre temporaire en modulation d'amplitude de type A3E, avec des canaux espacés de 25 kHz[7],[8], tels que 118,100 MHz118,125 MHz118,150 MHz118,175 MHz, etc.

Portée et propagation

Les principales circulations aériennes

La portée des ondes VHF étant quasi-optique, cette bande est utilisée pour des communications à courte ou moyenne distance. Pour des communications sur de grandes distances (traversée des océans, etc.), la bande HF est utilisée. La portée D (en milles nautiques) entre un aéronef de hauteur H (en pieds) et une station au sol de hauteur h (en pieds) est exprimée par la relation :

D=1,23(\sqrt{H}+\sqrt{h})

ou, avec H et h en mètres et D en kilomètres :

D=4,188(\sqrt{H}+\sqrt{h}).

Ainsi, un signal émis par un aéronef au niveau de vol 390 (11 900 mètres) peut être reçu au niveau de la mer par des stations distantes de 240 NM (450 km). Une même fréquence peut donc être attribuée à plusieurs services suffisamment distants au sein d'un même pays. Par exemple, la fréquence 118,100 MHz est attribuée, en France, aux contrôles d'aérodromes ou AFIS de Dunkerque, Granville, Lyon Bron, Ouessant et Toulouse Blagnac[9], sans brouillage mutuel entre ces services.

Manœuvre d’une station radiotéléphonique

Certificat restreint de radiotéléphoniste aéronautique

Pour manœuvrer une station radiotéléphonique dans les bandes aéronautiques, il est nécessaire de posséder un des certificats suivants[10] :

  • licence de pilote avec mention d'aptitude à la radiotéléphonie,
  • agrément de pompier d'aérodrome,
  • certificat d'exploitant avec mention d'aptitude à la radiotéléphonie,
  • agrément d'agent AFIS,
  • certificat d'exploitant hospitalier en télécommunications,
  • certificat restreint de radiotéléphoniste du service aéronautque (CRR),
  • qualification restreinte de radiotéléphoniste international (QRRI) ou qualification radiotéléphoniste international (QRI).

Sous-bandes

Sous-bande VHF

La bande aéronautique internationale 108 MHz à 137 MHz est nommée « bande VHF ». Ce tableau [11] intègre des spécificités propres à la France.

Fréquences en MHz Utilisations. Mode en AM (H3E ou A3E) sauf indication contraire, canaux aux pas de 8,333 kHz.
108,000 à 111,975 ILS : localizer, radiophares omnidirectionnels VOR (approches)
111,975 à 117,950 Radiophares omnidirectionnels VOR (en route)
117,975 à 119,675 Services mobiles aéronautiques nationaux et internationaux, (R) et (OR)
119,700 Fréquence internationale auxiliaire : aérodrome, contrôle espace aérien, porte-avions, (R) et (OR)
119,725 à 121,3666 Services mobiles aéronautiques nationaux et internationaux, (R) et (OR)
121,375 En France : simulations des détresses aéronautiques, simulations plan SATER, (OR)
121,3833 à 121,400 Services mobiles aéronautiques nationaux et internationaux, (R) et (OR)
121,500 Fréquence internationale d’urgence et de détresse, balises de détresse, plan SATER, (R) et (OR)
121,600 à 121,750 Communications de surface des aérodromes
121,750 Fréquence de surface de la station spatiale internationale ISS et Soyouz
121,750 à 121,9916 Communications de surface des aérodromes
122,000 à 122,2416 Services mobiles aéronautiques nationaux, (R) et (OR)
122,250 Inter-ballons libres, montgolfières, clubs, (OR)
122,2583 à 122,4916 Services mobiles aéronautiques nationaux, (R) et (OR)
122,500 Inter-vol à voile, inter-planeurs, clubs, (OR)
122,5083 à 122,8416 Services mobiles hélicoptères, (OR)
122,850 Fréquence information et circulation d’hélicoptères, (R) et (OR)
122,8583 à 123,0416 Services mobiles hélicoptères, (OR)
123,050 Inter-hélicoptères, clubs d’hélicoptères, (OR)
123,100 Fréquence internationale auxiliaire des secours (air, terre, mer), plan SATER, interconnexion entre aéronefs et navires
123,150 à 123,4416 Clubs, compagnies, services mobiles aéronautiques nationaux, (R) et (OR)
123,450 Inter-pilotes, communications air/air entre les aéronefs, (R) et (OR)
123,4583 à 123,4916 Clubs, compagnies, services mobiles aéronautiques nationaux, (R) et (OR)
123,500 Auto-informations tous aéronefs et ULM, aérodromes secondaires sans fréquence attribuée, parachutages, clubs, (OR)
123,5083 à 123,5916 Clubs, compagnies, services des essais aéronautiques, services mobiles aéronautiques nationaux, (R) et (OR)
123,600 à 123,6916 Services mobiles aéronautiques nationaux, (R) et (OR)
123,700 à 129,6916 Contrôle espace aérien, services mobiles aéronautiques nationaux et internationaux, (R) et (OR)
129,700 à 129,9916 Compagnies aéronautiques, services mobiles aéronautiques nationaux, (R) et (OR)
130,000 Fréquence vol de montagne, communications entre les aéronefs et navire à aéronef[12], (R) et (OR)
130,0083 à 130,1583 Compagnies aéronautiques, services mobiles aéronautiques nationaux, (R) et (OR)
130,1666 Fréquences spatiales (station spatiale internationale ISS et Soyouz) en AM/FM/numérique
130,175 à 130,5916 Compagnies aéronautiques, services mobiles aéronautiques nationaux, (R) et (OR)
130,600 à 130,8916 Compagnies aéronautiques, services maintenances et essais aéronautiques, (R) et (OR)
130,900 à 131,3916 Contrôle espace aérien, services mobiles aéronautiques nationaux et internationaux, (R) et (OR)
131,400 à 131,7166 Compagnies aéronautiques, services maintenances et essais aéronautiques (AM/numérique), (R) et (OR)
131,725 ACARS : informations et données en numérique, (R) et (OR)
131,7333 à 131,9916 Compagnies aéronautiques, services maintenances et essais aéronautiques en AM/numérique, (R) et (OR)
132,000 à 135,9916 Contrôle espace aérien supérieur, services mobiles aéronautiques nationaux et internationaux, (R) et (OR)
136,000 à 136,8916 Compagnies et services maintenances aéronautiques, contrôle espace aérien supérieur, (R) et (OR)
136,900 à 137,000 Compagnies et services mobiles aéronautiques en numérique, (R) et (OR)
137,100 à 137,900 Transmissions des photos météo des satellites défilant par fax en FM de 40 kHz[13]
138,000 à 143,975 Armée de l’air (R) et (OR), Canadairs, Soyouz et station spatiale internationale ISS, organisations diverses
143,9875 Pratique du vol libre, deltaplane, parapente en NFM - modulation de fréquence bande étroite[14], (OR)
  • (R) : Radiocommunications aéronautiques le long des routes, des couloirs aériens[5].
  • (OR) : Radiocommunications aéronautiques hors des routes, hors des couloirs aériens[6].

Sous-bande UHF

La bande aéronautique internationale 235 MHz à 360 MHz est nommée « bande UHF » afin d'être différenciée de la « bande VHF » proprement dite. Cette bande est utilisée en aéronautique militaire et pour le contrôle d'espace aérien supérieur (UTA, Upper Traffic Area) au-dessus du niveau 195 (5 800 m). Ce tableau intègre des spécificités propres à la France.

Radiocommunication de surface
Fréquences en MHz Utilisations. Mode : en AM (A3E).
225,000 à 235,000 Bande nationale aéronautique militaire, contrôle espace aérien supérieur
235,000 à 241,0916 Aéronautique militaire, contrôle espace aérien supérieur, service aéro-spatial
241,100 En France simulations des détresses aéronautiques, simulations Plan SATER
241,1083 à 242,900 Aéronautique militaire, contrôle espace aérien supérieur, service aéro-spatial
243,000 Fréquence internationale d’urgence et de détresse, balise de détresse militaire
243,100 à 277,9916 Aéronautique militaire, contrôle espace aérien supérieur, service aéro-spatial
278,000 Communications entre les aéronefs et navire à aéronef [12]
278,0083 à 282,775 Aéronautique militaire, contrôle espace aérien supérieur, service aéro-spatial
282,800 Fréquence auxiliaire à 243 MHz et fréquence auxiliaire des secours aéronautiques
282,825 à 317,4916 Aéronautique militaire, contrôle espace aérien supérieur, service aéro-spatial
317,500 Fréquence information et contrôle circulation aérienne militaire
317,508 à 326,500 Aéronautique militaire, contrôle espace aérien supérieur, service aéro-spatial
326,500 à 328,500 Radioastronomie
328,500 à 328,600 Aéronautique militaire
328,600 à 335,400 Radionavigation aéronautique, ILS : glide path
335,400 à 358,0416 Bande aéronautique militaire, contrôle espace aérien supérieur
358,050 Auto-informations air/air entre les aéronefs en vol en espace aérien supérieur au-dessus du niveau 195 (5 800 m) supplémentaire à 123,5 MHz
358,0583 à 360,000 Bande aéronautique militaire, contrôle espace aérien supérieur
360,000 à 399,900 Contrôle espace aérien supérieur partagé avec d’autres services, ACROPOL.

Fréquences d'urgence et de détresse

Fréquence 121,500 MHz

Émetteur récepteur aéronautique

Historique

Le choix de la fréquence 121,5 MHz a été fait par l'Organisation de l'aviation civile internationale en liaison avec ARINC et l'Union internationale des télécommunications à la suite de sa relation en troisième harmonique avec l’ancien canal d'urgence tactiques militaires sol-air (40,5 MHz) de l'ancienne bande aéronautique militaire VHF[15].

Utilisations

La fréquence aéronautique d'urgence 121,5 MHz en modulation d'amplitude doit être utilisée[16] pour la détresse et l'urgence en radiotéléphonie par les stations du service mobile aéronautique lorsqu'elles travaillent dans la bande comprise entre 117,975 MHz et 137 MHz. Normalement, les stations d'aéronef émettent les messages de détresse et d'urgence sur la fréquence de travail qu'elles utilisent au moment de l'incident. Cette fréquence peut être également utilisée par les stations d'engin de sauvetage et par les radiobalises de localisation des sinistres.

Les émissions radio autres que 121,5 MHz sont interdites dans une bande comprise entre 121,4 MHz et 121,6 MHz[17].

La fréquence d'urgence 121,5 MHz ne doit être utilisée que dans les cas d'urgence véritable, aux fins indiquées ci-après[18] :

  • pour assurer une voie libre entre un aéronef en état de détresse ou d'urgence et une station au sol, lorsque les voies normales sont utilisées pour d'autres aéronefs ;
  • pour assurer une voie de communication VHF entre un aéronef et un aérodrome qui n'est pas normalement utilisé par les services aériens internationaux, lorsqu'un cas d'urgence se présente ;
  • pour assurer une voie de communication VHF commune aux aéronefs, civils ou militaires, participant à des opérations conjointes de recherches et de sauvetage et entre ces aéronefs et les services au sol, avant d'effectuer s'il y lieu, le passage à la fréquence appropriée ;
  • pour permettre les communications air-sol avec les aéronefs lorsqu'une panne de l'équipement de bord interdit l'emploi des fréquences normales ;
  • pour permettre le fonctionnement de l'équipement radio de survie ou du radiophare de repérage d'urgence (ELBA) ainsi que les communications entre les engins de survie et les aéronefs effectuant des opérations de recherches et de sauvetage ;
  • pour assurer une voie VHF commune pour les communications entre un aéronef civil, d'une part, et un aéronef intercepteur ou un organe de contrôle d'interception d'autre part, et entre un aéronef civil ou un aéronef intercepteur, d'une part et un organe des services de la circulation aérienne, d'autre part, en cas d'interception de l'aéronef civil.

Veille de la fréquence 121,5 MHz

Radiophare de repérage d'urgence
Émetteur récepteur aéronautique.

La veille de la fréquence 121,5 MHz est assurée sans interruption durant les heures de service par :

  • les centres de contrôle régional et d'information de vol ;
  • les centres de détection et de contrôle militaire (H24 7/7) ;
  • les tours de contrôle d'aérodromes ;
  • les bureaux de contrôle d'approche des aérodromes internationaux.

De plus :

  • de nombreux aéronefs effectuent une veille de la fréquence 121,5 MHz ;
  • en mer, les vedettes hauturières sont équipées, sur la fréquence 121,5 MHz, d'un radiogoniomètre de repérage d'urgence[19]. Les quatre antennes (image de droite) du radiophare de repérage d'urgence 121,5 MHz à effet Doppler-Fizeau sont alimentées les unes après les autres pour déterminer la direction de la station en difficulté ;
  • tout navire à passager est pourvu des installations permettant d'émettre et de recevoir des radiocommunications sur place, aux fins de la recherche et du sauvetage, sur les fréquences aéronautiques 121,5 MHz et 123,1 MHz[20] ;
  • au début de la radiophonie internationale, tout avion survolant un océan, ou une région mal desservie par les services radio, était tenu d'observer une veille radio sur 121,5 MHz toutes les heures un quart et moins le quart. Soit à H+15 min et H-15 min.

Fréquence 123,100 MHz

La fréquence aéronautique auxiliaire 123,1 MHz (auxiliaire de la fréquence aéronautique d'urgence 121,5 MHz) est destinée à être utilisée par les stations du service mobile aéronautique et par d'autres stations mobiles et terrestres engagées dans des opérations coordonnées de recherche et sauvetage [21].

Les stations mobiles du service mobile maritime peuvent communiquer avec les stations du service mobile aéronautique sur la fréquence aéronautique d'urgence 121,5 MHz exclusivement pour la détresse et l'urgence et sur la fréquence aéronautique auxiliaire 123,1 MHz pour les opérations coordonnées de recherche et sauvetage, en émission de classe A3E pour les deux fréquences. Elles doivent alors se conformer aux arrangements particuliers conclus par les gouvernements intéressés et régissant le service mobile aéronautique.

Fréquence 243 MHz

Le choix de la fréquence 243 MHz a été faite par l'Organisation de l'aviation civile internationale en liaison avec ARINC et l'Union internationale des télécommunications à la suite de sa relation en deuxième harmonique avec le canal d'urgence 121,5 MHz et à la suite de sa relation en sixième harmonique avec l’ancien canal d'urgence tactiques militaires sol-air (40,5 MHz) de l'ancienne bande aéronautique militaire VHF[15].

La fréquence aéronautique d'urgence 243 MHz en modulation d'amplitude doit être utilisée pour la détresse et l'urgence en radiotéléphonie par les stations du service mobile aéronautique lorsqu'elles travaillent dans la bande comprise entre 235 MHz et 360 MHz. Normalement, les stations d'aéronef émettent les messages de détresse et d'urgence sur la fréquence de travail qu'elles utilisent au moment de l'incident. Cette fréquence peut être également utilisée par les stations militaires d'engins de sauvetage et par les radiobalises type militaire de localisation des sinistres. Les émissions autres que celle sur 243 MHz sont interdites dans la bande comprise entre 242,9 MHz et 243,1 MHz.

Transport neutre ou sanitaire en zone de conflit

Émetteur-récepteur de radiocommunication avec les forces militaires

La nécessité d'utiliser les radiocommunications pour annoncer et identifier les transports sanitaires est apparue pendant la Seconde Guerre mondiale. En mer, plus de 45 navires-hôpitaux et 4 navires affrétés par le CICR furent coulés ou endommagés par faits de guerre : l'absence de moyens d'identification efficaces fut la cause de la plupart des attaques en surface ou sous-marines. En 1943, un navire-hôpital attaqué par des avions s'efforça de se faire identifier par radio. La station côtière de Malte retransmit le message du navire sous forme d'appel à tous (CQ) sur les fréquences 1 950 kHz et 500 kHz (maritime et aéronautique), mais les avions assaillants ne purent capter cette émission.

  • Convention de Genève du CICR sur la radio[22] (dans une zone de combats, aux fins d'annonce et d'identification, pour les transports sanitaires et le navire ou l'aéronef placé sous la direction d'un État neutre à un conflit).

La fréquence de 243 MHz ne devrait pas être utilisée uniquement en cas de véritable urgence, c'est-à-dire dans des situations où l'ennemi est proche ou quand des actions hostiles vont être entreprises de manière imminente. Toutefois, il est aussi clair qu'une fois le premier contact établi sur la fréquences de d'urgence 243 MHz, les communications devraient être transférées le plus rapidement possible sur une des fréquences de travail qui sont en général attribuées par une force militaire ou bien définies préalablement par les parties à un conflit comme la fréquence 282,800 MHz.

  • Transport sanitaire (aux fins d'annonce et d'identification de transports sanitaires, qui sont protégés, conformément aux conventions susmentionnées).

Le signal d'urgence PAN PAN doit être suivi par l'adjonction du seul mot MAY-DEE-CAL, prononcé comme le mot français «médical», en radiotéléphonie. La fréquence de 243 MHz devrait être utilisée uniquement en cas de véritable urgence.

L'expression «transports sanitaires», définie dans les Conventions de Genève de 1949 et les Protocoles additionnels, recouvre tout moyen de transport, par terre, par eau ou par air, militaire ou civil, permanent ou temporaire, affecté exclusivement au transport sanitaire placé sous la direction d'une autorité compétente d'une partie à un conflit ou d'États neutres et d'autres États non parties à un conflit armé, lorsque ces navires, ces embarcations et ces aéronefs portent secours aux blessés, aux malades et aux naufragés.

  • Transport neutre [23] (dans une zone de combats, aux fins d'annonce et d'identification, le navire ou l'aéronef placé sous la direction d'un État neutre à un conflit).

Le capitaine du navire ou de l'aéronef doit faire transmettre les signaux d'urgence : d'un seul groupe PAN PAN suivie par l'adjonction du seul groupe NEUTRAL en radiotéléphonie sur la fréquence de 243 MHz et ne devrait être utilisée uniquement en cas de véritable urgence.

Fichier audio
Modulation d'une radiobalise de détresse sur 121,5 MHz et sur 243 MHz (info)

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Radiobalises

Principe

Article connexe : Radiophare.

Les radiobalises de bord sont aussi désignées par le terme ELT (Emergency Locator Transmitters)[24]. Elles émettent sur :

  • 406 MHz à 406,1 MHz ( pour la signalisation et le répérage par satellite Cospas-Sarsat ) et 121,500 MHz[25] ;
  • 243,000 MHz, version militaire.

L'émission sur les fréquences 121,500 MHz, 243,000 MHz, nécessite un repérage radiogoniométrique par les équipes de recherche au sol. Depuis le 1er février 2009, les satellites Cospas-Sarsat ne localisent plus les émissions sur les fréquences 121,500 MHz et 243,000 MHz [26].

Elles peuvent se mettre automatiquement en fonctionnement suite à un violent choc ou lorsqu’elles flottent sur la mer. Elles peuvent aussi être mises en marche manuellement.

Spécifications techniques

Radiobalise de localisation des sinistres (RLS) EPIRB

Une radiobalise a une puissance comprise entre 3 W et 7 W une fréquence entre 406 MHz à 406,1 MHz[27], en transmission numérique codée du MMSI d'une durée de 440 ms tous les 50 s pour le repérage par satellite Cospas-Sarsat.

Une radiobalise a une puissance comprise entre 25 mW et 350 mW sur 121,5 MHz. L'autonomie en émission est de 100 h à +20 °C et de 40 h à -40 °C. La modulation d'amplitude émise correspond à un balayage de plus de 700 Hz dans une plage entre 300 Hz et 1 600 Hz et servira au radioguidage des moyens de secours, une fois ces derniers arrivés sur les lieux du sinistre.

Recherche des radiobalises

La recherche radiogoniométrique de radiobalise de localisation des sinistres (RLS) est effectuée sur 121,500 MHz et 243,000 MHz.

En France, les radioamateurs réunis au sein des ADRASEC[28] participent aux missions de recherche des radiobalises. Ces activités ont lieu dans le cadre du plan SATER (sauvetage aéro-terrestre) qui est un plan de secours, mis en place au niveau départemental, ayant pour objectif la recherche terrestre et la localisation précise d'aéronefs civils ou militaires en détresse et de ses occupants.

En mer, les vedettes hauturières, les avions de patrouille et de surveillance maritimes sont équipées, sur la fréquence 121,5 MHz, d'un radiogoniomètre de repérage d'urgence[29]

Montre d’urgence

Chronographe Breitling Emergency

Les modèles de montres Chronographe Breitling Emergency comportent un radio-émetteur miniaturisé réglé sur les fréquences d’urgence et de détresse de 121,5 MHz (version civile)[30] ou de 243 MHz (version militaire), pouvant être activé en cas de détresse aéronautique, comme lors d'un atterrissage de détresse. Le signal peut alors être détecté dans une zone de 167 km par un avion volant à 6 000 m d'altitude[31]. Cette gamme de montres peut être achetée par des personnes sans licence de pilote mais elles doivent signer une clause indiquant qu'elles devront supporter les frais de recherche et sauvetage en cas de déclenchement injustifié de l'émetteur. Cette fréquence de 121,5 MHz servira au radioguidage des moyens de secours, une fois ces derniers arrivés sur les lieux du sinistre.

Fréquences particulières

Aérodromes secondaires, fréquence auto-informations 123,5 MHz (sans tour de contrôle).

Fréquence 123,45 MHz

La fréquence 123,450 MHz est une fréquence laissée aux pilotes pour des communications air-air lors de vols en formation par exemple. Dans certains pays (comme le Canada), la fréquence réservée pour cet usage est 122,750 MHz.

Fréquence 123,500 MHz

La procédure d’auto-info consiste à diffuser systématiquement ou périodiquement des messages de position permettant d’orienter la surveillance du ciel et de faciliter les évitements entre aéronef en vol à vue dans un même secteur.

En dessous de 500 pieds au-dessus de la surface, l’auto-info s’effectue dans tous les secteurs sur la fréquence VHF commune 123,500 MHz à l’exception des secteurs ou des zones d’aérodromes pour lesquels une fréquence VHF particulière est affectée.

La fréquence 123,500 MHz est utilisée sur de nombreux petits terrains qui n'ont pas de fréquence propre attitrée (ce sont toujours des aérodromes en auto-information). Comme cette même fréquence peut potentiellement être utilisée par plusieurs aéronefs sur plusieurs terrains, il est alors primordial de bien faire précéder l'indicatif de l'avion par celui du terrain.

Fréquence 130,000 MHz

La fréquence 130 MHz est une fréquence utilisée pour :

  • les aéronefs qui effectuent du vol en montagne,
  • les communications entre les aéronefs et navire à aéronef [32].

Notes et références

  1. Convention internationale des télécommunications du Caire de 1938 page 23 [PDF]
  2. Convention internationale des télécommunications à Atlantic City 1947
  3. a et b Appendice 27 (Rév.CMR-03) Plan de fréquences pour le service mobile aéronautique (R) dans ses bandes entre 2 850 et 22 000 kHz [PDF]
  4. Deux services, (R) et (OR), sont régis par des procédures différentes, dont certaines sont décrites dans le Règlement des radiocommunications (RR) et d'autres, concernant spécifiquement le service mobile aéronautique (R), dans l'Annexe 10 à la Convention de l'Organisation de l'aviation civile internationale.
  5. a et b Règlement des radiocommunications et Annexe 10 à la Convention de l'Organisation de l'aviation civile internationale.(numéro 1.33)
  6. a et b Règlement des radiocommunications et Annexe 10 à la Convention de l'Organisation de l'aviation civile internationale.(numéro 1.34)
  7. Extension verticale de l’espacement à 8,33 kHz au-dessus du FL 195, à compter du 15 mars 2007 [PDF]
  8. Communication en phonie - Sélection des canaux VHF 8,33 kHz à bord [PDF]
  9. http://www.paris.icao.int/documents_open/show_file.php?id=166 OACI - Fréquences Europe et Atlantique nord, mai 2008
  10. Arrêté du 19 décembre 1997 autorisant la manœuvre des stations radioélectriques du service aéronautique
  11. Communications VTR IFR JAR FCL
  12. a et b Volume 2090, A-26925 Article 2 [PDF]
  13. La polarisation de l'antenne au sol doit etre en circulaire droit.
  14. JO du 27 mars 1993 (page 5041). Arrêtés du 8 février 1993
  15. a et b En France une fraction de l'ancienne bande aéronautique militaire est toujours utilisée par l'A.L.A.T aviation légère armée de terre.
  16. Recommandation de l'Union internationale des télécommunications
  17. IUT Appendice
  18. Organisation de l'aviation civile internationale
  19. Arrêté du 18 janvier 2007 portant modification de l’arrêté du 23 novembre 1987 relatif à la sécurité des navires - Journal officiel de la République française du 30 janvier 2007
  20. Arrêté du 14 septembre 1998 portant modification de l'arrêté du 23 novembre 1987 relatif à la sécurité des navires - Article 219-7-5. Matériel radioélectrique dispositions générales, Journal officiel de la République française du 13 octobre 1998
  21. (cf. recommandation de l'union internationale des télécommunications)
  22. Annexe I (Protocole I) : Règlement relatif à l'identification (tel qu'amendé le 30 novembre 1993) : Article 8 - Signal radio - CICR
  23. Convention et Règlements administratifs de l'Union internationale des télécommunications. RÉSOLUTION 18 (Mob-83) Relative à la procédure d'identification et d'annonce de la position des navires et des aéronefs des États non parties à un conflit armée.
  24. Arrêté du 26 décembre 2008 modifiant l’arrêté du 26 mars 2008 relatif à l’obligation d’emport, aux fins de recherches et sauvetage des aéronefs, d’une balise de détresse fonctionnant sur 406 MHz - Journal officiel de la République française, 31 décembre 2008 [PDF]
  25. Toute balise de détresse doit être capable d’émettre simultanément sur les fréquences 121,5 MHz et 406 MHz. Conformément à l’annexe 10 de l’OACI. Arrêté du 26 mars 2008 relatif à l’obligation d’emport, aux fins de recherche et sauvetage des aéronefs, d’une balise de détresse fonctionnant sur 406 MHz — Journal officiel de la République française du 3 avril 2008
  26. http://www.cospas-sarsat.org/Status/spaceSegmentStatusF.htm
  27. Résolution 205 (rév.Mob-87)
  28. http://www.fnrasec.org Site internet de la FNRASEC
  29. Cf. Journal officiel de la République française du 30 janvier 2007, article 236-1.04, radiogoniométrie : « À compter du 1er février 2007, les vedettes armées en 2e ou 3e catégorie sont équipées d’un radiogoniomètre permettant de déterminer le relèvement ou l’azimut d’émissions radioélectriques sur toutes les fréquences de l’appendice 18 du règlement des radiocommunications de l’UIT ainsi que sur la fréquence aéronautique d’urgence 121,5 MHz. Ce radiogoniomètre est conforme aux exigences de la directive 1999/5/CE (directive R&TTE). »
  30. (en) Industry News - Breitling Emergency Watch Aids in Rescue - TimeZone
  31. Reuters rapporta l'histoire de deux pilotes britanniques, Steve Brooks et Hugh Quentin-Smith, qui s'étaient écrasés dans l'Antarctique avec leur hélicoptère et qui furent sauvés par leurs montres Breitling. Ils furent découverts par un avion chilien qui avait capté le signal.
  32. Volume 2090, A-26925 Article 2

Annexes

Articles connexes

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