- Cospas-Sarsat
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Le système Cospas-Sarsat est un système mondial d'alerte et de localisation de radiobalise de localisation des sinistres (EPIRB activées sur un bateau, ELT activées dans un avion, ou PLB activées par des individus, comme des alpinistes, par exemple).
Sommaire
Présentation générale
Le système a été dérivé du système Argos.
Mis en place par les États-Unis, le Canada, l'URSS et la France entre 1979 et 1988, il fournit une aide précieuse aux opérations de recherche et de sauvetage (SAR), qu'elles soient maritimes, aéronautiques ou terrestres.
Depuis sa création, le système Cospas-Sarsat a permis de sauver des milliers de vies humaines : environ 1 500 vies sont épargnées chaque année (65% dans le domaine maritime, 23% dans le domaine aéronautique et 12% dans le domaine terrestre).
Les médias rapportent souvent, à tort, qu'un navigateur en détresse déclenche sa balise Argos, alors qu'il s'agit de ce système.
L'acronyme russe COSPAS veut dire Cosmicheskaya Sistyema Poiska Avariynich Sudow (système spatial pour la recherche des navires en détresse); l'acronyme anglais SARSAT veut dire Search and Rescue Satellite-Aided Tracking (localisation par satellite pour les opérations de recherche et sauvetage (SAR)).
Histoire
Après la disparition en 1970 de deux députés du Congrès américain en Alaska lors d'un accident d'avion, une loi fut adoptée aux États-Unis qui obligeait tous les avions d'être équipé d'une balise de détresse. Les balises à l'époque opéraient sur la fréquence d'urgence aéronautique, 121,500 MHz, ou militaire, 243 MHz. Dans les années 1970, ce type de balises était aussi souvent utilisé sur les navires.
À cause de nombreuses difficultés avec ce mode d'exploitation (comme un delai indéfini pour la réception du signal, une localisation trop imprécise, près de 99 % de fausses alarmes…), les États-Unis, le Canada et la France commencèrent à développer le système SARSAT pour créer une autre solution technique, plus sûre. Parallèlement, le système COSPAS fut développé dans l'URSS.
Entre 1979 et 1988, à la fin de la Guerre froide, les deux systèmes furent combinés pour former le système COSPAS-SARSAT : le premier satellite commun fut lancé en 1982, et le système fut déclaré opérationnel en 1984.
Le 1er janvier 1988, la fusion des deux systèmes fut formellement achevée par la signature de l’'International COSPAS-SARSAT Programme Agreement à Paris.
Aujourd'hui, la partie COSPAS du système est dirigée par la Russie, tandis qu'aux États-Unis, la responsabilité pour la partie SARSAT a été transmise de la NASA à l'Agence américaine d'étude de l'atmosphère et de l'océan (NOAA). Beaucoup d'autres nations ont rejoint le programme COSPAS-SARSAT aujourd'hui (au total 40 pays et 2 organisations en 2010).
Cospas-Sarsat est dirigé par un conseil international, présidé alternativement par un des quatre pays fondateurs : États-Unis, Russie, Canada et France[1].
Principe de fonctionnement
COSPAS-SARSAT est composé de deux systèmes complémentaires : LEOSAR (Low-Earth Orbiting Search and Rescue) consiste en six satellites méteorologiques à orbite basse traversant les pôles, et GEOSAR (Geostationary Search and Rescue) avec cinq satellites en orbite géostationnaire.
Tous ces satellites permettent de recevoir un signal sur la bande de détresse internationale de 406 MHz à 406,1 MHz ( [2] ). Dès que possible, le signal est transmis à une station de réception au sol (Local User Terminal, LUT). Les signaux de 406 MHz sont mémorisés jusqu'à ce qu'une station de réception sol soit visible.
À partir de la LUT, les informations de détresse sont envoyées par le Centre de Contrôle de Mission (MCC) responsable du satellite qui a reçu les signaux, au service de recherche et de sauvetage (SAR) responsable de la zone dans laquelle se trouve la balise.
Localisation de la balise
Selon le type de satellite recevant le signal
Les méthodes utilisées pour déterminer la position de la balise de détresse varient selon le type de satellite qui reçoit le signal:
- Les satellites du système LEOSAR circulent autour de la terre en à peu près 100 minutes sur une trajectoire qui est incliné de 83° (COSPAS) ou 99° (SARSAT) par rapport à l'équateur. Malgré le champ de visibilité limité de chaque satellite à cause des orbites basses, un lieu donné sur la surface de la terre est balayé par l'un des satellites au moins toutes les quatre heures. Grâce à l'effet Doppler-Fizeau, la fréquence du signal reçu par un tel satellite varie légèrement, ce qui permet de déterminer la position de la source du signal avec une précision de 1-3 milles (sur 406 MHz) ou de 10 milles (sur 121,5/243 MHz). Comme il faut environ 15 minutes pour mesurer la variation de fréquence avec une précision satisfaisante, le temps entre le déclenchement de la balise et sa localisation varie entre 15 minutes et quatre heures.
- Les satellites géostationnaires du système GEOSAR profitent d'un champ de visibilité assez vaste (voir la photo), mais ils ne bougent pas par rapport à la balise de détresse. Ils permettent donc de recevoir immédiatement le signal de détresse d'une balise 406 MHz sans toutefois pouvoir les localiser à moins que la balise ne soit associée à un récepteur GPS. Quatre satellites météorologiques géostationnaires sont capables de recevoir les signaux de détresse des balises 406 MHz. Il s'agit des satellites GOES Est et Ouest de la NOAA, du satellite indien INSAT et du satellite Meteosat de seconde génération (MSG) de l'Agence européenne de satellites météorologiques (EUMETSAT).
Selon la fréquence de la balise émettrice
Les balises émettant sur les fréquences de 121,500 MHz et 243 MHz présentent plusieurs inconvénients par rapport à celles utilisant la fréquence de 406 MHz :
- il n'y a aucune possibilité de vérifier la réalité d'une détresse ;
- il y a près de 99 % de fausses alarmes, parfois aussi causées par des sources n'ayant rien à voir avec des balises [1] ;
- aucune information d'identité n'est incluse dans le signal de détresse et la fréquence d'émission est assez instable.
Par contre, les balises émettant à 406 MHz sont enregistrées et associées au bateau au moment de l'achat, ce qui présente plusieurs avantages :
- des informations telles que l'identité du bateau peuvent donc être transmises avec le signal de détresse ;
- en achetant la balise, il est également nécessaire de donner le nom d'une personne pouvant être contactée après un déclenchement de la balise, ce qui permet souvent de vérifier assez rapidement s'il s'agit d'une véritable alerte ou non.
Pour ces raisons, depuis le 1er février 2009, les balises 121,500 MHz et 243 MHz ne sont plus traitées par le système[3].
Tableau des canaux assignés
Tableau des canaux assignés de la bande 406 MHz à 406,1 MHz ([4]):
Fréquences Canaux Dates de commercialisations 406,025 MHz B balises construites de 1982 à 2001 406,028 MHz C balises construites de 2000 à 2006 406,037 MHz F balises construites depuis 2004 406,040 MHz G balises construites depuis 2011 406,049 MHz J futures balises 406,052 MHz K futures balises 406,061 MHz N futures balises 406,064 MHz O futures balises 406,073 MHz R futures balises 406,076 MHz S futures balises Fichier audio Modulation d'une radiobalise de détresse sur 121,5 MHz (info)
Des problèmes pour écouter le fichier ?La fréquence de 121,500 MHz toujours présente sert au radioguidage des moyens de secours, une fois ces derniers arrivés sur les lieux du sinistre ([5]).
Voir aussi
Références
- Communiqué Cnes, juin 2007
- Résolution 205 (rév.Mob-87)
- http://www.cospas-sarsat.org/index.php?option=com_content&view=article&id=165&catid=29&lang=fr
- C/S T.012 Issue 1- Rév 4 Novembre 2007.
- Annexe 10 de l’OACI. Arrêté du 26 mars 2008 relatif à l’obligation d’emport, aux fins de recherche et sauvetage des aéronefs, d’une balise de détresse fonctionnant sur 406 MHz. Journal Officiel du 3 avril 2008.
Liens externes
- (fr)(en)(ru) Site de l'organisation Cospas-Sarsat
- (en) Page EPIRB de la US Coast Guard
- (en) Satellites Nadezhda utilisé par le Cospas
- (en) Satellites Sterkh 1 et 2 utilisé par le Cospas
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