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Église Saint-Étienne-du-Mont
Église Saint-Étienne-du-Mont Vue générale de l'édifice Latitude
LongitudePays France Région Île-de-France Département Paris Ville Paris 5e arrondissement Culte Catholique romain Type Église paroissiale Rattaché à Archidiocèse de Paris Début de la construction 1494 Fin des travaux 1624 Style(s) dominant(s) Gothique flamboyant
RenaissanceClassé(e) Monument historique (1862) modifier L'église Saint-Étienne-du-Mont est une église située sur la montagne Sainte-Geneviève, dans le Ve arrondissement de Paris, à proximité du lycée Henri-IV et du Panthéon.
Cette église fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1862[1]. Sommaire
Histoire
L'église Saint-Étienne-du-Mont tire son origine de l'abbaye Sainte-Geneviève, où la sainte éponyme avait été inhumée au VIe siècle. L'abbaye attirant à elle une foule de laïcs à son service, une chapelle leur est d'abord affectée dans la crypte. Consacrée à la Vierge Marie, puis à saint-Jean apôtre, le lieu s'avère trop exigu pour accueillir tous les fidèles. En 1222, le pape Honorius III autorise la fondation d'une église autonome, qui est consacrée cette fois à saint Étienne, alors saint patron de l'ancienne cathédrale de Paris qui se trouvait également à l'emplacement de Notre-Dame.
Rapidement, le nouvel édifice est débordé par une population de plus en plus dense : la Sorbonne et de nombreux collèges sont situés sur le territoire de la paroisse. Il est agrandi en 1328, mais une reconstruction complète devient nécessaire dès le XVe siècle. En 1492, les moines génovéfains font don d'une partie de leurs terres pour la construction de la nouvelle église. Celle-ci se déroule en plusieurs étapes, donnant au bâtiment actuel un aspect composite. Sous la direction de l'architecte Étienne Viguier, l'abside et le clocher sont ébauchés en 1494 ; les deux premières cloches sont fondues en 1500. Le chœur, d'époque gothique flamboyant, est achevé en 1537 ; l'année suivante, c'est au tour de la charpente d'être posée. Le jubé est bâti vers 1530-1535. En 1541, Guy, évêque de Mégare, bénit les autels des chapelles du chevet. La même année, la paroisse passe des marchés pour les vitraux et les statues auprès d'artisans parisiens. La nef, d'époque Renaissance, n'est pas voûtée avant 1584. La première pierre de la façade est posée en 1610 par Marguerite de Valois, qui a consenti à cet effet un don personnel de 3000 livres.
L'église est dédiée le 25 février 1626 par Jean-François de Gondi, premier archevêque de Paris, oncle du cardinal de Retz. Néanmoins, les aménagements continuent : en 1636, on installe les grandes orgues, œuvre du facteur Pierre Pescheur, dont le buffet est réalisé par Jean Bureau. En 1651, une nouvelle chaire est installée. On aménage également des locaux pour les marguilliers et des logements pour les prêtres.
Aux XVIIe et XVIIIe siècle, l'église Saint-Étienne-du-Mont jouit d'un grand prestige. Elle est le théâtre de grandes processions où la châsse de Sainte-Geneviève se rend à Notre-Dame pour revenir ensuite dans son église. Celle-ci accueille également les dépouilles de Pierre Perrault, père de l'auteur des Contes, du peintre Eustache Le Sueur et de Pascal. Celles de Racine et d'Isaac Lemaistre de Sacy sont également transférées en 1711 de Port-Royal à Saint-Étienne.
Sous la Révolution française, l'église est d'abord fermée, puis transformée en « temple de la Piété filiale ». Le culte catholique est restauré en 1801, à la faveur du concordat. L'année suivante, la démolition de l'église abbatiale de l'abbaye Sainte-Geneviève et la percée de la rue Clovis font de Saint-Étienne un édifice autonome. Sous le Second Empire, l'église est restaurée par Victor Baltard : la façade est remontée et les statues, détruites par les révolutionnaires, sont restituées. Baltard bâtit également la chapelle des catéchismes.
Le XIXe siècle est marqué par plusieurs événements. Le 10 janvier 1805, le pape Pie VII célèbre la messe dans l'église. En 1833, Frédéric Ozanam, paroissien de Saint-Étienne, fonde avec des amis la Société de Saint-Vincent-de-Paul. Le 3 janvier 1857, Mgr Sibour, archevêque en titre, y est assassiné aux cris de « à bas les déesses ! » par le prêtre interdit Jean-Louis Verger, opposé au dogme de l'Immaculée Conception. Une plaque à l'entrée de la nef marque l'endroit où tombe le prélat, qui allait inaugurer la neuvaine de sainte Geneviève. L'occultiste Eliphas Lévi est indirectement mêlé à cet événement tragique et en fait le récit dans l'un de ses ouvrages.
Le 23 août 1997, le pape Jean-Paul II y célèbre une messe lors de la visite à Paris, à l'occasion des Journées mondiales de la jeunesse.
Caractéristiques
Aujourd'hui, l'église est caractérisée par son axe courbe, de la nef au transept, son jubé de pierre finement sculpté par Biart le Père (1545) (le dernier existant à Paris), sa chaire dessinée par Laurent de La Hire et sculptée par Claude Lestocart, ainsi que son buffet d'orgues (1631) (le plus ancien de la capitale). L'église renferme également la châsse qui contenait les reliques de sainte Geneviève jusqu'en 1793 (date à laquelle elles ont été jetées aux égouts), le tombeau de Blaise de Vigenère, de Blaise Pascal, de Racine, et de Mgr Sibour.
Huysmans la décrivait dans En route (1895) comme l'une des plus jolies églises de Paris.
Les grandes orgues
Le buffet, tel qu'il apparaît actuellement, est considéré comme un véritable chef-d'œuvre de menuiserie construit par Jean Burron en 1630. L'orgue en lui-même est de Pierre le Pescheur et date de 1634.
L'orgue est gravement détérioré en 1760 au cours d'un violent incendie.Vincent Warnier et Thierry Escaich sont les organistes actuels. Cet instrument fut également la tribune du célèbre compositeur Maurice Duruflé et de sa femme Marie-Madeleine Duruflé.
Chronologie
- VIe siècle - La première chapelle est bâtie sur la crypte de l'abbaye de Sainte-Geneviève
- XIIIe siècle - Une église séparée est construite sur le côté nord de la chapelle
- 1491 - Construction du clocher
- 1537 - Construction du sanctuaire
- 1545 - Construction des galeries
- 1580 - Construction des voûtes de la nef et du transept
- 1624 - Érection du clocher
- 1802 - Démolition de l'église abbatiale de l'abbaye Sainte-Geneviève
Littérature
C'est dans cette église qu'Eugène de Rastignac assiste seul à la messe dite pour l'enterrement de Jean-Joachim Goriot dansLe Père Goriot d'Honoré de Balzac. « Rastignac et Christophe accompagnèrent seuls, avec deux croque-morts, le char qui menait le pauvre homme à Saint-Etienne-du-Mont, église peu distante de la rue Neuve-Sainte-Geneviève.[2] »
Notes et références
- ↑ notice de la base Mérimée
- ↑ Wikisource ch.IV, dernière page le Père Goriot
Voir aussi
Personnages célèbres
- Le diplomate et cryptographe Blaise de Vigenère est enterré dans l'église.
Bibliographie
- Bernard Mahieu, L'église Saint-Étienne-du-Mont de Paris, SIDES/Éditions de la Tourelle, coll. « Les plus belles églises de Paris », Paris, 1985 (ISBN 2-86861-007-2).
Liens externes
- Diaporama de L'Internaute Magazine
- Vitraux et œuvres d'art dans l'église sur le site Insecula
- Université du Québec Les grandes orgues de St-Étienne-du-Mont.
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