Église Saint-Étienne de Beauvais

Église Saint-Étienne de Beauvais
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Église Saint-Étienne
Image illustrative de l'article Église Saint-Étienne de Beauvais
Présentation
Culte Catholique
Type Église
Rattaché à diocèse de Beauvais
Début de la construction XIIe siècle
Fin des travaux XVIIIe siècle
Style(s) dominant(s) mi-romane mi-gothique
Protection  Classé MH (1846)
Géographie
Pays Drapeau de France France
Région Picardie
Département Oise
Ville Beauvais
Coordonnées 49° 25′ 44″ N 2° 04′ 49″ E / 49.428756, 2.08038649° 25′ 44″ Nord
       2° 04′ 49″ Est
/ 49.428756, 2.080386
  

L'église Saint-Étienne de Beauvais est une construction remarquable de type architectural mi-romane mi-gothique. Construite hors de la cité épiscopale à partir du XIe siècle. Elle est située Rue de l'Etamine. L'Eglise fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 25 avril 1846[1].

Sommaire

Construction

Plan

La partie de la construction de type romane (la nef et le transept) date de 1120.

La nef mesure 38 mètres de long sur 18,3 mètres de large et 17,4 mètres de hauteur pour ses voûtes. Elle est constituée de 6 travées.

Le transept mesure 36 mètres de long sur 8,6 mètres de large.

Le Chœur date XVIe siècle mesure 39,4 mètres de long sur 32 mètres de large et 29,50 mètres de haut pour ses voûtes sur trois étages. Soit une longueur totale de 86 mètres.

La majorité des matériaux utilisés est la craie extraite à Saint-Martin-le-Nœud.

Histoire

Saint Étienne sur une plaque de bois.

L’église est construite sur un ancien site balnéaire romain détruit vers 275. Saint Firmin d'Amiens de passage à Beauvais est arrêté puis libéré par les Beauvaisiens. Il demande la construction d’une église dédiée à Saint-Étienne sur le lieu même de sa détention. Selon des fouilles le chœur était long de 25 mètres sur 18 mètres de large.

Au Xe siècle l’église essaye de rassembler les reliques de Saint-Vaast avant de les restituer à Arras quelques années après.

En 1072, le pape Urbain II la déclare «mère et tête de toutes les églises de Beauvais»[2].

L’église est complètement détruite par un incendie en 1180. Une nouvelle église est reconstruite. La place située contre le bras nord du transept servait de tribune (tribune aux harangues) notamment pour les serments solennels et l’élection du maire.

La nef et la façade sont achevées au XIIIe siècle et à la fin du XIVe siècle la commune y installe ses cloches.

Entre 1506 et 1556 la ville fait construire un nouveau chœur de style gothique flamboyant, par Michel de Lalict. On y expérimenta la construction de croisée d'ogive dans le collatéral sud.

L’église s’équipe d’un grand autel, d’un jubé et d’une clôture qui enferme le chœur. À la fin du XVI siècle l’état du clocher est inquiétant. En 1583, une tour beffroi remplace la tour lanterne, détruite en 1480. De ce fait ils changent les deux piliers à l’est du transept et construisent une tour au nord ouest. Au final le clocher est détruit en 1672.

En 1702 un ouragan endommage le chœur de l’église. Des travaux sont lancés pour réparer et embellir l’église. En 1731 le jubé est supprimé au profit d’une grille de même que les murs encadrent le chœur.

À la Révolution, l’église récupère une partie du mobilier des églises avoisinantes qui sont fermées mais très vite elle fait les frais de la vindicte populaire. La majorité des cloches, le mobilier, les statues ainsi que le dôme de la tour sont vandalisés ou détruits.

L’église est reconvertie en grange et de nouvelles dégradations sont commises.

Le culte ne peut reprendre qu’en 1796 mais les réparations nombreuses que nécessite l’église coûtent chères : La perte des cloches, de l’orgue, les vitraux abîmés ou détruits, la chute de la Rose du chœur et les combles de la chapelle de la Vierge.

Le 25 avril 1846 l’église est classée Monument Historique grâce à l’implication de l’archéologue Louis Graves. L'architecte Aymard Verdier, entreprend sa rénovation, il confie au ferronnier d'art Pierre François Marie Boulanger la réalisation des pentures de la porte latérale nord. Les fonds nécessairesq à la rénovation ne sont attribués qu’en 1892. Lors des travaux des vestiges gallo-romain sont découverts et des fouilles sont lancées et ce pendant 4 ans.

Le 4 mars 1912 un nouvel ouragan endommage un arc du chœur et la toiture.

Lors de la guerre de 14/18 l’église est endommagée à nouveau par les tirs allemands mais heureusement, les vitraux avaient été retirés pour être entreposés à Blois. Il en sera de même pour la seconde guerre mondiale certains vitraux sont mis à l’abri à Carrouges. Une nouvelle restauration longue et coûteuse est entreprise : le sanctuaire le chœur et ses grilles sont déplacés, le portail sud et certains vitraux sont remis en état.

Extérieur

Le pignon de l'Église Saint-Étienne de Beauvais, levé parViollet-le-Duc dans son Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle de 1856
Porte avec les pentures de P. Boulanger sur le côté de la nef

L’extérieur est constitué de nombreux arcs boutants à double volée qui prennent appui sur des culées et des contreforts surmontés de pinacles. Les chapelles et les bas côtés sont couvertes par des combles avec des toits en tuiles. Les corniches sont ornées de modillons sous la toiture. La toiture de la nef romane est en tuiles roses alors que la toiture du chœur gothique est en ardoises.

Sur le bras du transept Nord, qui donne sur la place, la décoration est plus soignée qu’au sud du fait de situation sur la place. Une Rose de 3,5 mètres est ornée d’une douzaine de personnages telle une roue de la fortune. Elle est soutenue par deux vitraux et surmontée par un treillis d’alvéoles de pierres, dont chaque alvéole accueille une rosace de quatre pétales.

Depuis l’extérieur la nef a l’air de n’avoir que deux étages alors qu’il y en a trois en réalité car des combles séparent les deux niveaux.

À l’origine la façade Ouest de l’église avait son entrée principale et deux bas-côtés identiques. Mais la construction de la tour du clocher vient rompre l’harmonie de l’ensemble sur les deux premières travées. La tour du beffroi comprenait un dôme de bois qui a été détruit dans un incendie et n’a jamais été remplacé. Le portail occidental date du XIIIe siècle. Son tympan rend hommage au couronnement de la Vierge. Il est surmonté de trois fenêtres et d'un pignon orné d'une petite rose. Les vitraux ne laissent pas passer la lumière dans la nef car l’orgue est posé devant. À droite du portail se trouve un portail plus petit orné au dessus d'une simple rose et surmonté d'une petite tour avec un toit hexagonal. Le portail nord date du XIIe siècle, il n’est pas situé dans le bras du transept mais dans l'avant dernière travée de la nef. Il est orné de motifs végétaux, de lions et de basilics. Sous la toiture se trouve la remarquable Corniche beauvaisine.

Intérieur

Le chœur est constitué dans ses deux premières travées d’un déambulatoire double puis le couloir extérieur est remplacé par dix chapelles qui entourent le chœur :

  1. Chapelle du Sacré-Cœur ou Saint-Michel.
  2. Chapelle Notre-Dame de Lorette ou Saint-Sébastien.
  3. Chapelle Sainte-Marthe.
  4. Chapelle Sainte-Claude.
  5. Chapelle de la Vierge.
  6. Chapelle Sainte-Nicolas et Saint-Étienne.
  7. Chapelle Saint-Jean-Baptiste ou Saint-Joseph.
  8. Chapelle Saint-Pierre ou Saint-Philomène.
  9. Chapelle Saint-Eustache ou des Malinguehen.
  10. Chapelle des Morts ou de Saint-Martin.

Le long du bras du transept Nord un baptistère à voûtement donne sur un escalier descendant en sous-sol.

Le maître autel actuel date de 1774, l'autel de la chapelle Saint-Claude date du XIXe siècle et l’autel de la Chapelle Saint-Pierre date du XVIIIe siècle.

Une série de panneaux sculptés du XVIe siècle de l'ancienne clôture du chœur, sur les quels sont représentés des saints et les douze Sibylles.

Mobilier

L’église possède deux orgues l’un installé contre le grand portail d'entrée de la nef du XVIe siècle et le second datant de 1880 est installé prêt du chœur.

L’église possède un riche mobilier tant en sculpture qu’en peinture

  • Une piéta en pierre polychromée de 1760.
  • Une statue de Sainte Wilgeforte en bois peint du XVIe siècle.
  • Un chemin de croix constitué de 14 pierres en bas relief de 1950 par Marguerite Chaurand.
  • Une statue de Sainte-Angadreme en bois du XVIème, par Ph. Lesueur
  • Statue en bois de Saint Roch XVIe siècle
  • Statue en pierre de sainte Marie-Madeleine
  • Statue en pierre du «Christ aux liens» du XVIe siècle
  • Un triptyque sculpté en pierre attribué à Jean Lepot du 1er quart du XVIe siècle représente Jésus en martyr (surnommé "le Dieu piteux"). Il est accompagné par Sainte Marthe et Sainte Marguerite.
  • 30 stalles du XVIe siècle restaurées ont été installées dans le chevet
  • Un retable de Sainte-Marthe en pierre polychrome

Grand-Orgue

Le grand orgue

On connaît mal l'histoire de cet instrument. Il a été restauré par Pierre-François Dallery en 1815, Pierre-Marie Hamel en 1835 et Charles Barker en 1869. Endommagé lors de la seconde guerre mondiale, il a été reconstruit en 1954 par Jacquot-Lavergne de Rambervillers. Le buffet, en deux corps Grand-Orgue et Positif, pourrait dater des environs du XVIIe siècle. Le Grand-Orgue comporte trois tourelles de 5 tuyaux, la petite au centre, encadrant deux plates-faces dédoublées; les tourelles extérieures dépassent du soubassement. Ce buffet mesure 3m. 17 de largeur au soubassement, 4m. 37 au niveau de la tuyauterie, 2m. 77 de hauteur pour le soubassement et environ 3 mètres pour les tourelles latérales. Le buffet originel, d'une profondeur de 1m. 48, a été prolongé jusqu'au mur de 2m. 13. Le Positif, dont il ne reste que la façade, reprend la même structure; deux grandes tourelles encadrent deux plates-faces séparées par une petite tourelle. Le Positif mesure 2m. 27de largeur et 1m. 85 de hauteur sur les côtés[3].

I. Grand-Orgue, 54 notes
Ut1-Fa5
II. Positif, 61 notes
Ut1-Ut6
III. Récit, 61 notes
Ut1-Ut6
Pédalier (à l'allemande)
32 marches
Ut1-Sol3

Bourdon 16
Montre 8
Flûte harmonique 8
Bourdon 8
Salicional 8
Prestant 4
Quinte 2 2/3
Doublette 2
Plein-Jeu V rangs
Trompette 8
Clairon 4

Flûte de creuse 8
Cor de nuit 8
Flûte douce 4
Nazard 2 2/3
Quarte de Nazard 2
Tierce 1 3/5
Cromorne 8
Voix humaine 8

Quinton 8
Diapason 8
Flûte 8
Gambe 8
Voix céleste 8
Flûte 4
Octavin 2
Plein-Jeu IV rangs
Bombarde 16
Trompette 8
Clairon 4
Basson-Hautbois 8

Soubasse 16
Flûte 16
Basse 8
Flûte 8
Flûte 4
Bombarde 16 (emprunt)
Trompette 8 (emprunt)
Clairon 4 (emprunt)

Orgue de chœur

L'orgue de chœur

L'orgue a été construit par les frères Stoltz en 1878. Une grande plate-face de 13 tuyaux, surmontée d'une petite façade de 7 tuyaux, est encadrée par deux petites plates-façes surélevées de 7 tuyaux. Le buffet mesure 3m. 45 de largeur, 5m. 20 de hauteur sur les côtés, 1m. 50 de profondeur au niveau du soubassement et 2 mètres de profondeur à l'étage de la tuyauterie[4].

I. Grand-Orgue, 54 notes
Ut1-Fa5
II. Récit, 42 notes
Ut2-Fa5
Pédalier (à l'allemande)
27 marches
Ut1-Ut3

Montre 8
Bourdon 16
Prestant 4
Salicional 8
Bourdon 8
Doublette 2
Plein-Jeu III rang
Trompette 8
Clairon 4

Gambe 8
Flûte octaviante
Bourdon 8
Voix céleste 8
Hautbois 8

Contrebasse 16 (emprunt Grand-Orgue)

Les tableaux

Une collection de huit petits tableaux réunis deux par deux orne les piliers.

  • Le couronnement de la Vierge.
  • La rencontre de la Porte Dorée.
  • La Cène.
  • La Pentecôte.
  • L'ascension.
  • La mort de la Vierge.
  • L'immaculée conception.
  • Le Christ au jardin des Oliviers.

Et des grands tableaux ornent les murs

  • Le « Christ au puits avec la Samaritaine ».
  • Un retable de bois ciré «La descente de croix» de L. Depape date de 1724.
  • Un retable « Jésus recevant les adorations de l'univers» de N. Delobel date de 1732.
  • «Le baptême du Christ» d’Alexis Ledieu date de 1867.
  • Le tableau le «Christ de Pitié».
  • «le Portement de croix» XVIIe siècle.
  • Un retable «l'Assomption de la Vierge».

Les Vitraux

L'arbre de Jessé par Engrand Le Prince

L'église accueille de nombreux trésors dont des verrières du XVIe siècle, parmi celles-ci : L'arbre de Jessé peint par Engrand Leprince, le plus célèbre maître verrier de la lignée beauvaisienne Le Prince. Avec comme contemporain François Ier de France et Charles Quint.

La baie représentant Adam et Eve chassés du Paradis est du début du XVIIe siècle

Vie Paroissiale

Bibliographie

  • Stanislas de Saint-Germain, Notice historique et descriptive sur l'Église Saint-Étienne de Beauvais, 1843, 94 p. [lire en ligne] 
  • Philippe Bonnet-Laborderie, L'Église Saint-Étienne De Beauvais : Histoire, Architecture, Sculpture, Mobilier et Vitraux, 1995 (ISBN 2-903729-73-5) 
  • Alain Erlande-Brandenburg, Architecture romane, architecture gothique, Jean-Paul Gisserot, 2002 (ISBN 2877476820) 

Liens externes

Notes et références


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