Édouard Lebas

Édouard Lebas
Édouard Lebas
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Le préfet Lebas, à droite, accompagné du général de Gaulle, à gauche, lors d'une visite dans la Manche[1].

Parlementaire français
Date de naissance 18 novembre 1897
Date de décès 4 juillet 1975
Mandat Député
Début du mandat 9 décembre 1958
Fin du mandat 9 octobre 1962
Circonscription Troisième circonscription de la Manche
Groupe parlementaire Non inscrit
Ve République

Édouard Lebas (Édouard Augustin Lebas), né à Octeville (Manche), le 18 novembre 1897 et mort à Carteret (Manche), le 4 juillet 1975[2], est un préfet et homme politique français.

Sommaire

Biographie

Jeunesse et formation

Fils d'un père propriétaire terrien et éleveur de chevaux, Edouard suit des études secondaires aux lycées de Cherbourg puis Saint-Brieuc. Intégrant le lycée Lakanal à Sceaux en classe préparatoire, il a dix-huit ans lorsque la Première Guerre mondiale éclate. Mobilisé le 3 novembre 1917, il est touché par un obus, et transporté avec les mourants vers l'hôpital militaire. Il n'est rendu à la vie civile que deux ans plus tard. Cette première expérience de guerre l'aidera dans son choix de résistance, lorsque la Seconde Guerre mondiale éclata[3].

Il devient maître d'internat au lycée Lakanal tout en fréquentant la faculté des lettres de Paris. Il obtient ainsi l'agrégation d'histoire et de géographie.

D'abord professeur au lycée Malherbe à Caen de 1925 à 1928, il est successivement envoyé à Cherbourg de 1928 à 1932, Angers en 1932 et Caen de 1933 à 1945 en qualité de censeur[4].

Durant la Seconde Guerre mondiale, horrifié par l'occupation partielle puis totale de l'armée allemande, il s'engage dans la Résistance dans le Calvados[5], communiquant avec de Gaulle par messages secrets dissimulés dans des tubes d'aspirine[3]. Ces actions lui valent d'être noté sur les listes clandestines de nouveaux préfets rédigées par Michel Debré et Emile Laffon dans le but d'assurer une autorité administrative française dès la Libération.


« Le préfet des ruines »

Au lendemain de la libération du Cotentin par les Alliés en juin 1944, le Général de Gaulle, par le biais de François Coulet, Commissaire régional de la République, sur proposition du Conseil national de la Résistance[6], en fait son représentant dans la Manche. Il entre ainsi en fonctions le 9 juillet à Bayeux. Il obtiendra plus tard, à cette occasion, le surnom de « préfet des ruines », réputé du travail colossal qu'il entreprit pour reconstruire la Manche.

Le 13 juillet, il écrit, en lettre ouverte affichée sur les murs de la Manche[7] :

« Carentan, le 13 juillet 1944

Au nom du gouvernement provisoire de la France, au nom du Général De Gaulle, je prends le pouvoir dans le Département de la Manche.

Demain 14 juillet 1944, sera fêtée la renaissance de la France libérée, généreuse et souveraine. Cherbourg sera le théâtre d'une manifestation républicaine où s'affirmeront pleinement les idées de LIBERTÉ, de JUSTICE et de SOLIDARITÉ. Que nos pensées émues aillent à tous nos morts, civils et militaires, à nos blessés, à tous ceux que la mort a durement frappés, à nos alliés qui combattirent si vaillamment pour notre délivrance.

La Manche a eu avec le Calvados le terrible honneur de voir débarquer les forces Alliées : nos peines sont la rançon de notre joie, acceptons-les avec une digne abnégation. Acceptons tout pour que vive une France nouvelle, purifiée, tendue vers l'Idéal. Que la France que nous allons construire soit éloignée des erreurs d'un passé déjà lointain, et d'un passé tout récent fait de trahison et d'abdication.

Que tous les Français s'unissent demain dans une même pensée d'amour, de travail et de discipline.

Pavoisez tous aux couleurs Alliées.

Vive De Gaulle, Vive la France une et indivisible.

Votre Préfet : Edouard Lebas. »

Du 13 juillet au 4 août, il réside à Cherbourg puis s'intalle à Lengronne, le nouveau préfet s'établit ensuite à l'École normale d'institutrices de Coutances tandis que Saint-Lô est entièrement détruite par les bombardements et les combats[4].

Surnommé « préfet des ruines », en référence aux ravages subis par le département lors de la Bataille de Normandie et aux travaux de reconstruction qu'il entreprend, il reste en poste de préfet de la Manche jusqu'en octobre 1953, hormis une parenthèse éphémère comme préfet de l'Orne entre le 25 mai et le 1er août 1946.

Il s'était donné pour objectif d'assurer une transition politique la plus calme possible avec Vichy, tout en restant très fidèle à ses idéaux de Résistance. C'est dans cet esprit qu'il appelle les Manchois, dans ses vœux du 1er janvier 1945, à « vaincre leur égoïsme », à « s’aider les uns les autres » et à « punir les gros profiteurs » de la pénurie alimentaire pour que « partout règnent la justice, la solidarité et la bonté ».


Edouard Lebas, à gauche, accompagné du général Eisenhower lors de cérémonies, devant la première borne de la Voie de la Liberté en 1951.

L'après-guerre et l'apogée

Il accueillit le général de Gaulle le 20 août 1944 et le 10 juin 1945 dans cette Manche libérée. Edouard Lebas est fait chevalier de la Légion d'honneur le 1er janvier 1946.

En 1951, il accueil le général Eisenhower à Sainte-Mère-Église pour fleurir la première borne de la voie de la liberté à l'occasion du 7ème anniversaire du débarquement.[8]

En 1952, il participe à l'inauguration de la nouvelle gare transatlantique de Cherbourg en accueillant le président Antoine Pinay dans la Manche, en campagne de diffusion publique de son emprunt gagé sur l'or.[9]


De la préfecture à l'Assemblée Nationale

Candidat gaulliste[10] à la députation dans la 3e circonscription de la Manche, il siège comme non inscrit à l'Assemblée nationale entre novembre 1958 et 1962. Pendant sa campagne, il terminait ses discours par des « Vive de Gaulle ». Il déclara ainsi, dans une réunion électorale : « Le général de Gaulle m'a dit que c'est cent Lebas qu'il lui faut »[11]. Aussi, il affirma à ses électeurs que « Voter Lebas, c'est soutenir De Gaulle, c'est voter pour la France »[12].

Critique, il dira de l'Assemblée nationale que ses élu n'étaient que des pantins.[13]

Jean Faucher le qualifiera du « plus spirituel de nos élus ».[14]

Il devint ensuite Inspecteur Général de l'Administration au Ministère de l'Intérieur[2].


Le déclin

Partisan de l'Algérie française, il s'oppose à De Gaulle. Le 17 mars 1963, il écrit dans Combat : « Nous vivons depuis mai 1958 sur la plus grande duperie de l'histoire et depuis octobre 1962 sur la plus grande imposture. La cause du mal c'est la volonté tenace, bien que supérieurement camouflée, du Général de Gaulle. Il faut donc dénoncer à la masse, sans subterfuges et sans faux-fuyants, le responsable du mal dont meurent la République et la Liberté »[15].

Il se retire de la vie politique dans le Cotentin et se consacre à l'écriture[4].

Distinctions

  • Chevalier de la Légion d'honneur.

Publications

  • Guillaume Lecadet, La guerre dans le Cotentin : Montebourg dans la bataille (préface, 1945)
  • Le Champ de bataille de la libération, 1946
  • Guillaume Lecadet, Le Versailles normand aux heures tragiques (préface, 1947)
  • Quand le soleil s'éteint, 1947
  • Des jeunes filles dans la bataille de Normandie : juin-juillet 1944 : carnet de bord des pensionnaires sous les bombes (préface, 1949)
  • Putpoule, 1971
  • Monsieur de La Cordillère, 1971
  • Le Contestataire, 1972
  • Les Fossoyeurs du soir, 1973
  • Les Amitiés dangereuses, 1975

Sources

http://www.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche.asp?num_dept=7635#biographie

Lien externe

http://www.ina.fr/histoire-et-conflits/seconde-guerre-mondiale/video/AFE85004100/anniversaire-du-debarquement.fr.html

Notice sur le site de l'Assemblée nationale

Précédé par Édouard Lebas Suivi par
Jacques Martin-Sané (1944)
Jean Morin (1946)
Blason département fr Manche.svg
Préfet de la Manche
1944-1946 puis 1946-1952
Jean Morin (1946)
Henri Larrieu (1952-1959)
Robert Lecuyer (1944)
Blason département fr Orne.svg
Préfet de l'Orne
1946
Roland Bechoff (1946)

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Édouard Lebas de Wikipédia en français (auteurs)

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