Francois Coulet

Francois Coulet

François Coulet

François Coulet, né le 16 janvier 1906 à Montpellier et décédé le 11 juin 1984 à Paris, était un diplomate qui a rejoint le général de Gaulle et la France libre dès juin 1940. Lors de la Guerre d'Algérie, il a participé à la mise en place des commandos parachutistes de l'air.

Sommaire

Biographie

Un diplomate en guerre

François Coulet naît le 16 janvier 1906 à Montpellier. Son père est recteur d'académie. Après des études de lettres, de droit et de sciences politiques, il embrasse la carrière diplomatique en 1935. Diplomate à Helsinki, il quitte son poste le 19 juin 1940 pour rejoindre l’Égypte et les Forces françaises libres. Révoqué par Vichy, il devient chef de cabinet du général de Gaulle à Londres de mai 1941 à octobre 1942. La même année, le capitaine Coulet prend le commandement de l’infanterie française de l’air basée à Camberley, en Angleterre. Il se soumet lui-même à l'entraînement parachutiste avec la 2e brigade parachutiste polonaise du général Sosabowski à Largo, en Écosse, du 3 au 15 octobre 1942. Il obtient son brevet (n° 1681 du stage n° 45)[1] à Ringway (Manchester) le 6 novembre 1942[2]. Il participe à quelques missions en Afrique. En juin 1943, François Coulet quitte ce commandement. Il est nommé secrétaire général de préfecture d'une Corse en cours de libération en septembre 1943.

Le retour aux fonctions administratives

Le 12 juin 1944, il est nommé Commissaire de la République institué par le Gouvernement provisoire de la République française, en remplacement d’Henri Bourdeau de Fontenay qui n’avait pu rejoindre son poste, et s'installe à Bayeux[3]. Deux jours plus tard, le 14 juin, on le retrouve sur « La Combattante » pour la première visite du général de Gaulle en France. François Coulet met alors en œuvre la volonté du général de faire échec à l’AMGOT en imposant aux alliés une administration française sur chaque portion de territoire liberé. Dès sa prise de fonction, il procède à plusieurs nominations : Raymond Triboulet, résistant, devient sous-préfet ; l'ancien recteur d'université Pierre Daure est préfet du Calvados après la libération de Caen ; Geoffroy Chodron de Courcel, aide de camp du général de Gaulle, et Pierre Laroque, futur organisateur de la sécurité sociale sont chargés de mission. Le premier commissaire de la République est aussi opposé au billet drapeau des alliés ; il les décrit comme de « drôles de dollars décorés d'un drapeau tricolore ». Le 9 juillet 1944, il s'attire les reproches de Montgomery : « Qu'est-ce que c'est que cette histoire concernant les billets de banque que nous avons apportés ? On me dit que la population n'en veut pas ? Il faut qu'ils acceptent. Il faut les forcer. C'est du bon argent. C'est notre argent ! » Finalement, il conseille aux banques locales d'accepter cette monnaie supplémentaire, mais sans la remettre en circulation. Puis, François Coulet s'installe à Rouen et, à partir du mois d'août 1944, il est nommé à un nouveau poste par le général : commissaire de la république aux liaisons interalliés. Après la guerre, il réintègre le corps diplomatique (1945). François Coulet retrouve Helsinki de 1947 à 1950, puis est ambassadeur de France en Iran (de 1950 à 1954) et en Yougoslavie (de 1954 à 1956).

La guerre d'Algérie et les commandos parachutistes de l'air

En 1956, François Coulet n'admet pas de voir l'Algérie s'installer dans la rébellion, surtout après la perte récente de l'Indochine. De plus, il estime que sa participation physique à la dernière guerre, vu sa propre préparation, a été insuffisante. Breveté parachutiste, commandant de réserve de l'Armée de l'air, âgé de 49 ans et bien portant, il demande et obtient du ministère des affaires étrangères sa mise en disponibilité. Il a évidemment une arrière-pensée. Sa rencontre avec le général de Maricourt, commandant de l'Air en Algérie qui souhaite créer une unité de « commandos de l'air », lui offre une opportunité : il redevient officier parachutiste en mai 1956. Malgré les inévitables difficultés techniques de cette reconversion (nouvelles procédures, nouveaux sigles, nouvelles terminologies...), François Coulet parvient à intégrer ces commandos, aidé à la fois par un bon conseiller, le colonel Sermet, et par son sens diplomatique[4], ses appuis en haut-lieu ou tout simplement l'effet de surprise. Il participe, dès juin 1956, à des stages auprès du 3e RPC du colonel Bigeard[5] et du 2e RPC du colonel Chateau-Joubert[6]. Le lieutenant-colonel Coulet dit lui-même qu'il apprend pour son propre compte « à souffrir, à se taire et à commander »[7]. Finalement, il est nommé à la tête des commandos parachutistes de l'air (CPA) à l'automne 1956. Du 1er juillet 1957 au 28 février 1960, il dirige le groupement des commandos parachutistes de l'air 00/541 (CGPA). Pour parfaire la formation des commandos, il impose à ses hommes des stages opérationnels conjoints avec les meilleurs régiments parachutistes (de l'Armée de terre). Par une initiation ultra-rapide au combat, il espère un dépassement de soi favorisé par l'esprit de corps. En mars 1960, il est remplacé à la tête du groupement par le lieutenant-colonel Emery. Devenu colonel, François Coulet retrouve néanmoins des fonctions plus administratives en devenant directeur des affaires politiques de la délégation générale du gouvernement en Algérie. Il prend ce nouveau poste surtout par fidélité au général de Gaulle. Il est alors très gêné de constater que la plupart des commandos participent au putsch des Généraux à Alger (avril 1961). Il assiste impuissant à la dissolution, le mois suivant, du groupement des commandos parachutistes de l'air et à la dispersion de ses éléments[8]. Après la guerre d’Algérie, il est un temps président de la société financière de radiodiffusion (Sofirad), de 1962 à 1965. Il meurt à Paris le 11 juin 1984 .

Voir aussi

Bibliographie

  • François Coulet, Vertu des temps difficiles, Paris, Plon, 1966.
  • Henri Féraud, Les Commandos de l’Air, contribution à l’historique des Commandos parachutistes de l’Air en Algérie (1956-1962), Nouvelles Éditions latines, 1986, 332 p.

Liens internes

Liens externes

Notes, sources et références

  1. Ce chiffre de 1681 est très élevé. En France, on n'atteignait pas 300 parachutistes. Cela est du au fait que les parachutistes polonais ne sont pas forcément volontaires : ils reçoivent sans discuter leur affectation selon leurs capacités physiques et morales. Par ailleurs, ils sont souvent instructeurs de saut auprès d'autres unités alliées auxquelles ce brevet de parachutiste est ensuite décerné.
  2. Forum de l'Union nationale des parachutistes
  3. Une rue de Bayeux porte son nom.
  4. Diplomate de carrière, le commandant Coulet choisit comme indicatif radio « Norpois ». Le marquis de Norpois est, dans l'œuvre de Proust le prototype du « diplomate idiot ». Il s'attache à cet indicatif qu'il réussit à conserver alors que toutes les unités d'Algérie sont tenues d'en changer périodiquement. Ces changements étaient destinés à rendre plus difficile l'identification sur les ondes des messages radio éventuellement captés par l'ennemi.
  5. Bigeard dira de lui qu'il s'imposait « par son courage, sa résistance physique et son parfait esprit de camaraderie ». (Général Bigeard, Pour une parcelle de gloire, Paris, Plon, 1975)
  6. Le capitaine Coulet qui commandait en 1942 à Camberley l'Infanterie de l'Air a eu sous ses ordres pendant quelques semaines Pierre Chateau-Jobert.
  7. François Coulet, Vertu des temps difficiles, Paris, Plon, 1966.
  8. Henri Féraud, Les commandos de l'air, Paris, Nouvelles éditions latines, 1986.
Ce document provient de « Fran%C3%A7ois Coulet ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Francois Coulet de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем решить контрольную работу

Regardez d'autres dictionnaires:

  • François Coulet — Pour les articles homonymes, voir Coulet. François Coulet, né le 16 janvier 1906 à Montpellier et décédé le 11 juin 1984 (à 78 ans) à Paris, était un diplomate qui a rejoint le général de Gaulle et la France libre dès… …   Wikipédia en Français

  • Coulet — Cette page d’homonymie répertorie les différents sujets et articles partageant un même nom.  Pour l’article homonyme, voir Coulais.  Corinne Coulet (1956 2010), universitaire française ; François Coulet (1906 1984), personnalité de …   Wikipédia en Français

  • Francois-Timoleon de Choisy — François Timoléon de Choisy François Timoléon de Choisy, né à Paris le 16 août 1644 et mort à Paris le 2 octobre 1724, était un abbé et littérateur français. Sommaire 1 Biographie 2 Œuvres …   Wikipédia en Français

  • François-Timoléon De Choisy — François Timoléon de Choisy, né à Paris le 16 août 1644 et mort à Paris le 2 octobre 1724, était un abbé et littérateur français. Sommaire 1 Biographie 2 Œuvres …   Wikipédia en Français

  • François-timoléon de choisy — François Timoléon de Choisy, né à Paris le 16 août 1644 et mort à Paris le 2 octobre 1724, était un abbé et littérateur français. Sommaire 1 Biographie 2 Œuvres …   Wikipédia en Français

  • François Commeinhes — Mandats Maire de Sète Actuellement en fonction Depuis le Mars 2001 Prédécesseur …   Wikipédia en Français

  • Francois Commeinhes — François Commeinhes François Commeinhes est un homme politique français né le 10 novembre 1949 à Sète (Hérault). Gynécologue de profession et PDG de la polyclinique Sainte Thérèse située Quai Mas Coulet, il est le maire UMP de la Ville… …   Wikipédia en Français

  • François-Timoléon de Choisy — Pour les articles homonymes, voir Choisy (homonymie). François Timoléon de Choisy, né le 16 août 1644 à Paris où il est mort le 2 octobre 1724, est un abbé et homme de lettres français. Sommaire …   Wikipédia en Français

  • Groupement des Commandos Parachutistes de l'Air 00.341 — Groupement des commandos parachutistes de l air 00/541 Sommaire 1 L origine des commandos de l air 2 La constitution des commandos de l air (Algérie) 3 L activité des ces premiers commandos de l air …   Wikipédia en Français

  • Groupement des Commandos Parachutistes de l'Air 00.541 (G.C.P.A. 00.541). — Groupement des commandos parachutistes de l air 00/541 Sommaire 1 L origine des commandos de l air 2 La constitution des commandos de l air (Algérie) 3 L activité des ces premiers commandos de l air …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”