- À la recherche du temps perdu
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À la recherche du temps perdu est un roman de Marcel Proust, écrit entre 1908-1909 et 1922 et publié entre 1913 et 1927 en sept tomes, dont les trois derniers parurent après la mort de l’auteur. Plutôt que le récit d'une séquence déterminée d'événements, cette œuvre s'intéresse non pas à la mémoire du narrateur mais à une réflexion sur la littérature : « j’ai eu le malheur de commencer mon livre par le mot « je » et aussitôt on a cru que, au lieu de chercher à découvrir des lois générales, je m’analysais au sens individuel et détestable du mot », écrit Marcel Proust[1].
Sommaire
Résumé
Le roman est publié en sept tomes :
- Du côté de chez Swann (à compte d’auteur chez Grasset en 1913, puis dans une version modifiée chez Gallimard en 1919) (texte sur Wikisource)
- À l'ombre des jeunes filles en fleurs (1919, chez Gallimard; reçoit le prix Goncourt la même année)
- Le Côté de Guermantes (en deux volumes, chez Gallimard, 1920-1921)
- Sodome et Gomorrhe I et II (chez Gallimard, 1921-1922)
- La Prisonnière (posth. 1925)
- Albertine disparue (posth. 1927) (titre original : La Fugitive)
- Le Temps retrouvé (posth. 1927)
En considérant ce découpage, son écriture et sa publication se sont faites parallèlement, et la conception même que Proust avait de son roman a évolué au cours de ce processus. Ce découpage est donc plus le fruit des circonstances du moment qu'un reflet de choix de l'auteur.
Que se passe-t-il dans ce volumineux ensemble ? Par souci de clarté, on peut proposer un bref résumé de chacun des sept volets de l’œuvre.
Du côté de chez Swann
Combray (nom que Proust donnait à Illiers, appelé aujourd'hui Illiers-Combray) est un petit ensemble qui ouvre La Recherche du Temps Perdu. Le narrateur, adulte, songe aux différentes chambres où il a dormi au cours de sa vie, notamment celle de Combray, où il passait ses vacances lorsqu’il était enfant. Cette chambre se trouvait dans la maison de sa grand-tante : « La cousine de mon grand-père — ma grand-tante — chez qui nous habitions… »
Le narrateur se souvient à quel point l’heure du coucher était une torture pour lui ; cela signifiait qu’il allait passer une nuit entière loin de sa maman, ce qui l’angoissait au plus haut point : « …le moment où il faudrait me mettre au lit, loin de ma mère et de ma grand-mère, ma chambre à coucher redevenait le point fixe et douloureux de mes préoccupations. » Pendant longtemps, il ne se souvint que de cet épisode de ses séjours dans la maison de sa grand-tante. Et puis, un jour, sa mère lui proposa une tasse de thé et des madeleines, qu’il refusa dans un premier temps puis finit par accepter. C’est alors que, des années après son enfance, le thé et les miettes du gâteau firent remonter toute la partie de sa vie passée à Combray : « … et tout Combray et ses environs, tout cela qui prend forme et solidité, est sorti, ville et jardins, de ma tasse de thé. »
Cette partie de la vie du narrateur n’était pas seulement marquée par le drame du coucher. Elle fut l’occasion de s’éveiller aux sens (l’odeur des aubépines, la vue de la nature autour de Combray, lors de promenades familiales), à la lecture (les romans de Bergotte, auteur fictice qui d'ailleurs sera lui-même un personnage du roman) ; le narrateur se promène de part et d’autre de Combray avec sa famille : du côté de chez Swann, un voisin et ami de la famille, ou du côté de Guermantes si le temps le permet. Il adore sa mère et sa grand-mère, mais plus globalement, sa famille apparaît comme un cocon dans lequel le narrateur enfant se sent heureux, protégé et choyé.
Un amour de Swann est une parenthèse dans la vie du narrateur. Il y relate la grande passion qu’a éprouvée Swann pour une cocotte, Odette de Crécy. Dans cette partie, on voit un Swann amoureux mais torturé par la jalousie et la méfiance vis-à-vis d’Odette. Les deux amants vivent chacun chez eux, et dès que Swann n’est plus avec son amie, il est rongé par l’inquiétude, se demande ce que fait Odette, si elle n’est pas en train de le tromper. Odette fréquente le salon des Verdurin, couple de riches bourgeois qui reçoivent tous les jours un cercle d’amis pour dîner, bavarder ou écouter de la musique. Dans un premier temps, Swann rejoint Odette dans ce milieu, mais au bout d’un moment, il a le malheur de ne plus plaire à madame Verdurin et se fait écarter des soirées organisées chez elle. Il a alors de moins en moins l’occasion de voir Odette et en souffre affreusement, puis peu à peu il se remet de sa peine et s’étonne : « Dire que j’ai gâché des années de ma vie, que j’ai voulu mourir, … pour une femme…qui n’était pas mon genre ! » Cette parenthèse n’est pas anecdotique. Elle prépare la partie de la Recherche dans laquelle le héros connaîtra des souffrances similaires à celles de Swann.
Noms de pays : le nom commence par une rêverie sur les chambres de Combray, et sur celle du grand hôtel de Balbec (c'est ainsi que Proust appelait la ville de Cabourg). Adulte, le narrateur compare, différencie ces chambres. Il se souvient que, jeune, il rêvait sur les noms de différents lieux, tels Balbec, mais aussi Venise, Parme ou Florence. Il aurait alors aimé découvrir la réalité qui se cachait derrière ces noms, mais le docteur de la famille déconseilla tout projet de voyage à cause d’une vilaine fièvre que contracta le jeune narrateur. Il dut alors rester dans sa chambre parisienne (ses parents vivaient à deux pas des Champs-Élysées) et ne put s’octroyer que des promenades dans Paris avec sa grand-mère ou seul. C’est là qu’il fit connaissance avec Gilberte Swann, qu’il avait déjà aperçue à Combray. Il se lia d’amitié avec elle et en tomba amoureux. Sa grande affaire fut à ce moment d’aller jouer avec elle et ses amies dans un jardin proche des Champs-Élysées. Il remarque les toilettes d’une femme élégante, qui n’est autre qu’Odette Swann, devenue la femme de Swann, et la mère de Gilberte.
À l’ombre des jeunes filles en fleurs
À l’ombre des jeunes filles en fleurs commence à Paris, et toute une partie intitulée Autour de Madame Swann marque l’entrée de notre héros dans la maison des parents de Gilberte. Il s’y rend sur invitation de sa jeune amie, pour jouer ou goûter. Il est si épris qu’une fois rentré chez ses parents, il fait tout pour orienter les sujets de conversation sur le nom de Swann. Tout ce qui constitue l’univers des Swann lui semble magnifique : « …je ne savais ni le nom ni l’espèce des choses qui se trouvaient sous mes yeux, et comprenais seulement que quand elles approchaient les Swann, elles devaient être extraordinaires… » Il est heureux et fier de sortir dans Paris avec les Swann. C’est au cours d’un dîner chez eux qu’il rencontre l’écrivain Bergotte, dont il aime les livres depuis longtemps. Il est désappointé : le vrai Bergotte est à mille lieues de l’image qu’il s’était forgé de lui à la lecture de ses œuvres ! « Tout le Bergotte que j’avais lentement et délicatement élaboré… se trouvait d’un seul coup ne plus pouvoir être d’aucun usage… » Sa relation avec Gilberte évolue : ils se brouillent et le narrateur décide de ne plus la voir. Sa peine est intermittente. Peu à peu il parvient à se détacher d’elle, à ne plus ressentir que de l’indifférence à l’égard de Gilberte. Il reste néanmoins lié avec Odette Swann. Deux ans après cette rupture, il part à Balbec avec sa grand-mère (dans la partie intitulée Noms de Pays : le Pays). Il est malheureux lors du départ pour cette station balnéaire, car il va se trouver éloigné de sa mère. Sa première impression de Balbec est la déception. La ville est très différente de ce qu’il avait imaginé. En outre, la perspective d’une première nuit dans un endroit inconnu l’effraie. Il : se sent seul puis, jour après jour, il observe les autres personnes qui fréquentent l’hôtel. Sa grand-mère se rapproche d’une de ses vieilles amies, madame de Villeparisis. C’est le début de promenades dans la voiture de cette aristocrate. Au cours de l’une d’elles, le narrateur ressent une étrange impression en apercevant trois arbres, alors que la voiture se rapproche d’Hudimesnil. Il sent le bonheur l’envahir mais ne comprend pas pourquoi. Il sent qu’il devrait demander qu’on arrête la voiture pour aller contempler de près ces arbres mais par paresse, il y renonce. Madame de Villeparisis lui présente son neveu, Saint-Loup, avec lequel le héros se lie d’amitié. Il fait aussi la connaissance de Bloch, puis du baron de Charlus (un Guermantes, comme madame de Villeparisis et bien d’autres personnages de l’œuvre de Proust). Le héros est surpris par le comportement étrange du baron : celui-ci commence par dévisager intensément notre héros, puis une fois qu’il a fait connaissance avec lui, il se montre incroyablement lunatique. Petit à petit, le narrateur élargit le cercle de ses connaissances : Albertine et ses amies deviennent ses amies et au début, il se sent attiré par plusieurs de ces jeunes filles. Il finit par tomber amoureux d’Albertine. Le mauvais temps arrive, la saison se termine et l’hôtel se vide.
Le Côté de Guermantes
Le Côté de Guermantes : Ce volet est divisé en deux parties, qui se passent surtout à Paris : les parents du narrateur y changent de logement et vivent désormais dans une partie de l’hôtel des Guermantes. Leur bonne, la vieille Françoise, regrette ce déménagement. Le narrateur rêve au nom des Guermantes, comme jadis il rêvait aux noms de pays. Il aimerait beaucoup pénétrer dans le monde des aristocrates. Pour tenter de se rapprocher de madame de Guermantes, dont il est amoureux et qu’il importune à force de la suivre indiscrètement dans Paris, il décide de rendre visite à son ami Robert de Saint-Loup, qui est en garnison à Doncières : « L’amitié, l’admiration que Saint-Loup avait pour moi, me semblaient imméritées et m’étaient restées indifférentes. Tout d’un coup j’y attachai du prix, j’aurais voulu qu’il les révélât à madame de Guermantes, j’aurais été capable de lui demander de le faire. » Il rend donc visite à son ami qui le reçoit avec une très grande gentillesse et est aux petits soins pour lui. De retour à Paris, le héros s’aperçoit que sa grand-mère est malade. Saint-Loup profite d’une permission pour se rendre à Paris ; il souffre à cause de sa maîtresse, Rachel, que le narrateur identifie comme une ancienne prostituée qui travaillait dans une maison de passe. Le narrateur fréquente le salon de madame de Villeparisis, l’amie de sa grand-mère ; il observe beaucoup les personnes qui l’entourent. Cela donne au lecteur une image très fouillée du faubourg Saint-Germain entre la fin du dix-neuvième siècle et le début du vingtième. Le narrateur commence à fréquenter le salon des Guermantes. La santé de sa grand-mère continue à se détériorer : elle est victime d’une attaque en se promenant avec son petit-fils.
Sodome et Gomorrhe
Sodome et Gomorrhe : Dans ce volet, le narrateur découvre que l’homosexualité est très présente autour de lui. Un jour, il découvre celle de monsieur de Charlus et de Jupien, un giletier qui vit près de chez lui. Charlus n’est pas seulement l’amant de Jupien ; riche et cultivé, il est aussi son protecteur. Le narrateur, après la découverte de l’inversion sexuelle de Charlus, se rend à une soirée chez la princesse de Guermantes. Cela lui permet d’observer de près le monde de l’aristocratie du faubourg saint-Germain, et de se livrer à des considérations sur cette partie de la société. Après cette longue soirée, le narrateur rentre chez lui et attend la visite de son amie Albertine ; comme celle-ci se fait attendre, le héros s’irrite et devient anxieux. Finalement, Albertine arrive et la glace fond. Cela dit, le cœur du narrateur est instable. Il lui arrive de ne plus ressentir d’amour pour Albertine, ce qu’il appelle ‘les intermittences du cœur’. Il effectue un deuxième séjour à Balbec. Cela l’amène à établir des comparaisons avec son premier séjour dans cette station balnéaire. Cette fois-ci, il est seul, sa grand-mère est morte : en se déchaussant, il se souvient qu’alors, sa grand-mère avait tenu à lui ôter elle-même ses souliers, par amour pour lui. Ce souvenir le bouleverse ; il comprend seulement maintenant qu’il a perdu pour toujours sa grand-mère qu’il adorait. Ce séjour à Balbec est rythmé par les sentiments en dents de scie que le héros éprouve pour Albertine : tantôt il se sent amoureux, tantôt elle lui est indifférente et il songe à rompre. Il commence d’ailleurs à avoir des soupçons sur elle : il se demande si elle n’est pas lesbienne. Mais il n’arrive pas à avoir de certitudes. À la fin de ce second séjour, il décide d’épouser Albertine, pensant que ce faisant, il la détournera de ses penchants pour les femmes.
La Prisonnière
La Prisonnière : Le narrateur est de retour à Paris, dans la maison de ses parents, absents pour le moment. Il y vit avec Albertine, et Françoise, la bonne. Les deux amants ont chacun leur chambre et leur salle de bains. Le narrateur fait tout pour contrôler la vie d’Albertine, afin d’éviter qu’elle donne des rendez-vous à des femmes. Il la maintient pour ainsi dire prisonnière chez lui, et lorsqu’elle sort, il s’arrange pour qu’Andrée, une amie commune aux deux amoureux, suive Albertine dans tous ses déplacements. L’attitude du narrateur est très proche de celle de Swann avec Odette dans Un Amour de Swann. L’amour, loin de le rendre heureux, suscite une incessante méfiance, et une jalousie de tous les instants. Le héros se rend compte aussi que malgré toutes ses précautions, Albertine lui est étrangère à bien des égards. Quoi qu’il fasse, elle reste définitivement un mystère pour lui. Cette vie en commun ne dure pas longtemps. Un matin, Françoise annonce au narrateur qu’Albertine est partie de bon matin.
Albertine disparue
Albertine disparue : Dans certaines éditions, ce volet est intitulé La Fugitive, titre qui correspond aussi très bien au contenu de cette partie. Albertine s’est enfuie de chez le narrateur alors que celui-ci commençait à ressentir la plus complète indifférence pour elle. Cela provoque un nouveau revirement de son cœur. Il fait tout pour retrouver sa maîtresse, et veut croire qu’il sera très vite en sa présence. Hélas, il apprend par un télégramme qu’Albertine est morte, victime d’une chute de cheval. Elle lui échappe ainsi définitivement. Son cœur oscille entre souffrance et détachement au fil du temps. Il se livre, auprès d’Andrée, à un travail d’enquêteur pour savoir si oui ou non elle était lesbienne. Effectivement, elle l’était. Il se rend chez la duchesse de Guermantes et y croise son amour d’enfance, Gilberte Swann, devenue mademoiselle Gilberte de Forcheville : Swann est mort de maladie, et Odette s’est remariée avec monsieur de Forcheville. Swann rêvait de faire admettre sa femme dans les milieux aristocratiques : à titre posthume, son souhait est exaucé par le riche remariage d’Odette. Le narrateur effectue un voyage à Venise avec sa mère. De retour de ce voyage, il apprend le mariage de Gilberte avec son ami Robert de Saint-Loup. Quelque temps après, il se rend à Tansonville, non loin de Combray, chez les deux nouveaux mariés. Gilberte se confie au narrateur : elle est malheureuse car Robert la trompe. C’est exact, mais elle croit que c’est avec des femmes alors que Robert est attiré par les hommes.
Le Temps retrouvé
Le Temps retrouvé : Le début de ce dernier volet se passe encore à Tansonville. Le narrateur, qui voudrait devenir écrivain depuis qu’il est enfant, lit un passage du Journal des Goncourt avant de s’endormir, et cela l’amène à croire qu’il n’est pas capable d’écrire. Il décide de renoncer à devenir écrivain. Nous sommes en pleine première guerre mondiale. Le Paris de cette période montre des personnages globalement germanophobes, et totalement préoccupés par ce qui se passe sur le front. Charlus est une exception : il est germanophile. Saint-Loup s’est engagé et il est parti combattre. Il se fait tuer sur le champ de bataille. Après la guerre, le narrateur se rend à une matinée chez la princesse de Guermantes. En chemin, il a de nouveau conscience de son incapacité à écrire. Il attend la fin d’un morceau de musique dans le salon-bibliothèque des Guermantes et le bruit d’une cuiller, la raideur d’une serviette qu’il utilise déclenchent en lui le plaisir qu’il a ressenti autrefois en maintes occasions : en voyant les arbres d’Hudimesnil par exemple. Cette fois-ci, il décide d’approfondir son impression, de découvrir pourquoi certaines sensations le rendent si heureux. Et il comprend enfin que la mémoire involontaire est seule capable de ressusciter le passé, et que l’œuvre d’art permet de vivre une vraie vie, loin des mondanités, qu’elle permet aussi d’abolir les limites imposées par le Temps. Le héros est enfin prêt à créer une œuvre littéraire.
Analyse
Il est difficile d'essayer de résumer la Recherche. Mais l'on peut se reporter à des études portant sur l'œuvre de Proust comme par exemple l'essai de Gérard Genette : « Comment le petit Marcel est devenu écrivain » (Figures) ou le livre de Jean-Yves Tadié, "Proust et le Roman".
Éléments de réflexion
La démarche de Proust est paradoxale : dans la recherche, l'étude de sa vie personnelle dans ses moindres détails, dans un milieu très spécifique (la haute bourgeoisie et l'aristocratie française du début du XXe siècle) il accède à l'universel.[réf. nécessaire]
Influence
La philosophie, l'esthétique de l'œuvre de Proust ne peuvent cependant être extraits complètement de leur époque :
- la philosophie de Schopenhauer,
- l'impressionnisme,
- la musique de Wagner,
- l'affaire Dreyfus.
Son style reste très particulier. Ses phrases, souvent longues et à la construction complexe rappellent le style du duc de Saint-Simon, l'un des auteurs qu'il cite le plus souvent. Certaines nécessitent un certain effort de la part du lecteur pour distinguer leur structure et donc leur sens précis. Ses contemporains témoignent que c'était à peu près la langue parlée de l'auteur.
Ce style particulier traduit une volonté de saisir la réalité dans toutes ses dimensions, dans toutes ses perceptions possibles, dans toutes les facettes du prisme des différents intervenants. On rejoint les préoccupations des impressionnistes : la réalité n'a de sens qu'à travers la perception, réelle ou imaginaire, qu'en a le sujet.
Le prisme n'est pas uniquement celui des différents acteurs, mais il est également celui de l'auteur qui se trouve dans différents angles de vue avec le temps qui passe, le point de vue du moment présent, le point de vue du moment passé, le point de vue du moment passé tel qu'il le revit au présent.
L'œuvre ne se limite pas à cette dimension psychologique et introspective, mais analyse aussi, d'une manière souvent impitoyable, la société de son temps : opposition entre la sphère aristocratique des Guermantes et la bourgeoisie parvenue des Verdurin, auxquelles il faut ajouter le monde des domestiques représenté par Françoise. Au fil des tomes, l'œuvre reflète l'histoire de son temps, depuis les controverses de l'affaire Dreyfus jusqu'à la guerre de 1914-1918.
Personnages principaux
- le narrateur ;
- sa mère ;
- sa grand-mère ;
- Albertine ;
- Françoise ;
- Charles Swann : inspiré par Charles Haas (1833-1902) ;
- Odette (Madame Swann): Laure Hayman, amie de Proust et de Paul Bourget, serait le modèle supposé du personnage.
- Gilberte Swann ;
- Robert de Saint-Loup ; inspiré en partie par le prince Léon Radziwill, par Gaston Arman de Caillavet et par le duc de Guiche
- le baron de Charlus ;
- la duchesse de Guermantes : inspirée notamment par Mme Straus, la comtesse de Chevigné et par la comtesse Greffulhe ;
- Madame Verdurin. Inspirée en partie par Madame Arman de Caillavet
mais aussi des représentants emblématiques des arts (Bergotte pour la littérature, Vinteuil pour la musique, Elstir pour la peinture), de la médecine (le docteur Cottard), etc.
Une liste exhaustive des personnages de La Recherche est également disponible.
Guides de lecture
Le volume de texte représenté par la Recherche ne permet pas d'en lire l'intégralité en une seule fois. Pour aider les lecteurs qui n'ont pas pris de notes, voici quelques articles synthétiques susceptibles de servir d'aide-mémoire :
- Liste des personnages de « À la recherche du temps perdu »
- Liste des lieux de « À la recherche du temps perdu »
- Chronologie des évènements de « À la recherche du temps perdu »
Éditions
Les éditions françaises de La Recherche disponibles actuellement sont listées ci-dessous.
- Gallimard : Les quatre versions chez Gallimard utilisent tous le même texte
- Pléiade : édition en 4 volumes, relié cuir, avec de copieux notes et variantes
- Folio : édition en 7 volumes, poche
- Collection Blanche : édition en 7 volumes, grand format
- Quarto : édition en 1 volume, grand format
- Garnier-Flammarion : édition en 10 volumes, poche
- Livre de Poche : édition en 7 volumes, poche
- Bouquins : édition en 3 volumes, grand format
- Omnibus : édition en 2 volumes, grand format
- Éditions Thélème : intégrale de La Recherche en livres audio (111 CD, environ 128 heures), lue par André Dussollier, Guillaume Gallienne, Michaël Lonsdale, Denis Podalydès, Robin Renucci et Lambert Wilson
Une description détaillée des éditions de « À la recherche du temps perdu » servira à ceux qui veulent situer les passages de La Recherche cités dans Wikipedia, dont les articles se réfèrent à l'édition Garnier-Flammarion.
Adaptations
- Delcourt : une adaptation de La Recherche en bande dessinée est en cours par Stéphane Heuet
- Studio Variety Artworks : une version manga de La Recherche, traduit du japonais, ISBN 2302018796
Adaptations cinématographiques
- Un amour de Swann (1984, de Volker Schlöndorff avec Jeremy Irons et Ornella Muti)
- Le temps retrouvé (1999, de Raoul Ruiz avec Catherine Deneuve, Emmanuelle Béart et John Malkovich)
- La Captive (2000, de Chantal Akerman)
- À la recherche du temps perdu (2011, de Nina Companeez) (TV)
Voir aussi
Bibliographie
- Alain de Botton, Comment Proust peut changer votre vie, Paris, 10/18.
- Antoine Compagnon, Proust entre deux siècles, Paris, Le Seuil, 1989.
- Ernst Robert Curtius, Marcel Proust, Paris, La Revue Nouvelle, 1928.
- Gilles Deleuze, Proust et les signes, Paris, PUF, 1964.
- Michel Erman, Le bottin proustien. Qui est dans "La Recherche"?, Paris, La Table Ronde, 2010.
- Gérard Genette, Figures I, Paris, Le Seuil, 1966.
- Gérard Genette, Figures III, Paris, Le Seuil, 1972.
- Gérard Genette, Palimpsestes, Paris, Le Seuil, 1982.
- Yves Lelong, Proust, la santé du malheur, Paris, Séguier, 1987.
- Claude Mauriac, Proust par lui-même, Paris, Le Seuil, coll. "Écrivains de toujours", 1953.
- François Mauriac, Du côté de chez Proust, Paris, La Table Ronde, 1947.
- George Duncan Painter, Marcel Proust, Paris, Mercure de France, 1985.
- Gaëtan Picon, Lecture de Proust, Paris, Mercure de France, 1963.
- Léon Pierre-Quint, Marcel Proust, sa vie, son œuvre, Paris, Kra, 1925.
- Georges Poulet, L'espace proustien, Paris, Gallimard, 1963.
- Jean-Yves Tadié, Proust et le roman, Paris, Gallimard, 1971.
- Jean-Yves Tadié, Marcel Proust, Paris, Gallimard,, 1996.
- Stéphane Zagdanski, Le sexe de Proust, Paris, Gallimard, 1993.
Articles connexes
Notes et références
- Journées de lecture sur institutfrancais.com
Liens externes
- A la recherche du temps perdu, édition complète en ligne sous forme de 1588 fragments indexés, pour études et références : Proust.tv
- Textes électroniques des 3 premiers tomes : Projet Gutenberg
- Texte électronique de Le Temps retrouvé : sur Gallica
- Textes électroniques Bibliothèqu'électronique du Québec : À la recherche du temps perdu, édition Gallimard de 1946-47.
- Sur les lieux de La Recherche (Illiers-Combray, Paris, Trouville et encore Trouville), le site http://www.terresdecrivains.com offre une brève présentation, tous les renseignements pour visiter et surtout, de très belles photos.
- La Société des Amis de Marcel Proust et le Musée de Tante Léonie à Illiers-Combray : http://perso.wanadoo.fr/marcelproust/
- Les chercheurs et amateurs de bibliographies fournies trouveront leur bonheur en visitant le site du Centre de Recherche de Kolb-Proust qui, après numérisation complète du fonds, deviendra l'une des meilleures ressources sur l'écrivain : http://www.library.illinois.edu/kolbp/fr/index.html
- Sur le vocabulaire de La Recherche : cette page synthétise les résultats d'un ouvrage de statistiques sur les mots de La Recherche (Le Vocabulaire de Proust par Étienne BRUNET, Éditions Slatkine Champion 1983).
- Série de 50 billets sur A la recherche du temps perdu, à lire sur maglm.fr
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