- Madame Arman de Caillavet
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Léontine Lippmann
Pour les articles homonymes, voir Lippmann.Léontine Lippmann, par son mariage Madame Arman, dite Madame Arman de Caillavet, est née en 1844 et morte en 1910. Égérie d'Anatole France, elle a tenu un salon littéraire très en vue sous la Troisième République.
Biographie
Issue d'une famille juive, fille de banquier, elle épouse Albert Arman, dont la mère était née Caillavet. Ils se font appeler Arman de Caillavet. « M. Arman de Caillavet [...] tenait la rubrique du yachting au Figaro ; il affectionnait les croisières à bord de sa Cymbeline : il était passionné des choses de la mer – comme ce M. Arman qui construisait au XIXe siècle des frégates pour l'Empereur de Russie et des canonnières pour notre flotte. M. Arman de Caillavet fut aussi à l'origine de la vogue du Cayla[1], cette plage de la côte landaise. »[2]
Ils ont un fils, l'auteur dramatique Gaston Arman de Caillavet. Les époux ne sont guère fidèles, mais ils ne divorcent pas.
Belle dans sa jeunesse, avec des yeux bleu clair, des cheveux noirs, un sourire moqueur, elle est intelligente, cultivée, parle quatre langues. Elle fréquente d'abord le salon de Lydie Aubernon. C'est sans doute là qu'elle rencontre Anatole France, en 1883. A partir de 1888, suivront des années d'une liaison passionnée, exclusive, souvent orageuse car les deux amants sont fort jaloux. Elle inspirera Thais (1890) et Le Lys rouge (1894).
Mme de Caillavet ouvre son propre salon dans son hôtel particulier situé n° 12 avenue Hoche, près de la place de l'Étoile. Assise dans une bergère à droite de la cheminée, devant laquelle se tient Anatole France, elle reçoit le dimanche l'élite intellectuelle, mondaine et politique. On y trouve des écrivains, des députés, des avocats, des acteurs, seuls en sont exclus les musiciens, car ni elle ni Anatole France n'aiment la musique : le comte Joseph Primoli, Jean-Élie, duc Decazes ; le prince et la princesse Bibesco, le baron et la baronne de Rothschild, Robert de Montesquiou, Anna de Noailles, Louis Barthou, Marie et Pierre Curie, Marcel Proust, Leconte de Lisle, J.-H. Rosny aîné, Gabriel Hanotaux, Marcel Prévost, Pierre Loti, Maurice Barrès, Marcelle Tinayre, Sarah Bernhardt, la comédienne Réjane, Fernand Gregh, l'abbé Mugnier, le comédien Lucien Guitry et son fils Sacha Guitry, le sculpteur Antoine Bourdelle, le peintre Munkaczy, Hugo Ogetti, le commandant Rivière, Georg Brandes, Jules Lemaître, Gugliemo Ferrero, l'abbé astronome Théophile Moreux, Colette et son premier mari Henry Gauthier-Villars dit Willy, Marcel Schwob, Robert de Flers, Paul de Grunebaum, Charles Rappoport, François Crucy, Michel Corday, Joseph Reinach, Tristan Bernard, la danseuse Loïe Fuller, Georges Clemenceau, le Professeur Samuel Pozzi, le Docteur Paul-Louis Couchoud, Aristide Briand, Léon Blum, Jean Jaurès, Léopold Kaher, Pierre Mille, Charles Maurras et Raymond Poincaré.
Le mercredi, Mme Arman de Caillavet donne des dîners à la conversation dirigée sur le modèle de ceux de Mme Aubernon où l'on trouve Alexandre Dumas fils, l'helléniste Brochard, le professeur Pozzi, Leconte de Lisle, José-Maria de Heredia, Ernest Renan et, bien sûr, Anatole France.
Bibliographie
- André Becq de Fouquières, Mon Paris et mes Parisiens. II. Le quartier Monceau, Paris, Pierre Horay, 1954
- Jeanne Maurice Pouquet, Le Salon de Madame Arman de Caillavet : ses amis, Anatole France, comdt. Rivière, Jules Lemaître, Pierre Loti, Marcel Proust, etc., Librairie Hachette, 1926, 268 p.
Notes et références
- ↑ Pyla-sur-Mer ?
- ↑ André Becq de Fouquières, Op. cit., p. 182
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