Baldaccini

Baldaccini

César (sculpteur)

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César
Liberté, rue des Minimes à Épinal
Liberté, rue des Minimes à Épinal

Nom de naissance César Baldaccini
Naissance 1er janvier 1921
Marseille (France)
Décès 6 décembre 1998
Paris (France)
Nationalité France France
Profession(s) Artiste sculpteur


César Baldaccini, dit César, est un sculpteur français, né le 1er janvier 1921 à Marseille (Bouches-du-Rhône) et mort le 6 décembre 1998 à Paris.

Sommaire

Biographie

Son père tenait un bar à Marseille, où César Baldaccini est né en 1921 dans le quartier populaire de la Belle-de-Mai. « Je suis fondamentalement un autodidacte absolu », dira-t-il. Il travaille d'abord chez son père, avant de suivre les cours de l'école des Beaux-Arts de sa ville natale en 1935 puis, en 1943, de l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris avec Michel Guino, Albert Féraud et Philippe Hiquily, comme lui dans l’atelier de Marcel Gimond. Il occupe un atelier dans un ancien bordel de la « rue de l'Échaudé », dont les chambres, suite à la loi Marthe Richard, avaient été attribuées à des étudiants.

Dès 1947, il travaille le plâtre et le fer. En 1952, en Provence, il fait ses premiers essais de soudure et ses premières sculptures en ferrailles, en utilisant des matériaux de récupération peu coûteux : ses moyens sont alors toujours modestes, ainsi par manque d'argent pour s'offrir du marbre, César va récupérer dans les décharges de ferraille les matériaux de ses premières sculptures ; des tubes, des boulons, des vis.., qui deviennent des insectes, ou se retrouvent dans les courbes puissantes de la Vénus de Villetaneuse.

En 1954, il expose à la galerie Lucien Durand et obtient le prix « collabo » pour une sculpture intitulée Le poisson réalisée à Villetaneuse ; ville où il travaillera une douzaine d'années, grâce à l'aide d'un industriel local, Léon Jacques[1]. En 1956, il participe à la biennale de Venise ; ensuite à la biennale de Sao Paulo et à la Documenta II en 1959.En 1961 il rejoint le groupe des nouveaux réalistes avec Mimmo Rotella, puis Niki de Saint Phalle et Gérard Deschamps.

Les Compressions

À partir de 1960, César centre ensuite son travail sur la technique de la « compression dirigée », qui devient sa marque de fabrique : à l'aide d'une presse hydraulique, il compresse des objets divers. La vicomtesse de Noailles lui offre sa première voiture, une Zil soviétique toute neuve, la seule à Paris. César la renvoie compressée et plate comme une omelette et ayant perdu 90 % de son volume, d'autres automobiles vont aussi subir le même sort. Cet acte d'appropriation se veut un défi à la société de consommation et le rapproche des Nouveaux réalistes, dont il fait partie aux côtés de son ami Arman, auquel son nom est souvent associé.

À la Fondation Cartier en 1986 il présente ainsi une compression monumentale de Peugeot 205 Turbo 16 accidentées dans des rallyes automobiles (les Championnes). Ce sont les voitures de Jean Todt compressés comme des galettes de maïs. À la Biennale de Venise, il présente une montagne de compressions, œuvre monumentale de 520 tonnes. En 1998, sa Suite milanaise est une série réalisée avec des voitures Fiat neuves qui, une fois compressées, sont passées dans les chambres à peinture de l'usine Fiat de Turin, aux couleurs de la gamme de l'année. Il compresse toutes sortes de matériaux : tissus, papiers, et même bijoux en or que les femmes du monde lui apportent et qu'il rend compressés en cube à porter autour du cou.

Les Expansions

En inversant l'esprit des compressions, César présente au Salon de Mai en 1967 La grande expansion orange, réalisée en polyuréthane. Ses « expansions » exploitent les possibilités de ce matériau en coulées lisses et dures; l'intervention du créateur se fait soit sur la rigidité, l'épaisseur, la coloration , soit sur les coulées (superposition ou juxtaposition) soit sur la masse figée (travail de finition sous forme de nappage, de ponçage , de laquage). Il commence à travailler le cristal en fusion. Dans les années 1970, il accède à une reconnaissance internationale. Désormais universellement connu, il devient un des artistes français de tout premier plan et bénéficie de très nombreuses expositions.

En 1971 lors d'une première au Lido, il trouve plus médiatique que lui : Salvador Dali, le maître de l'extravagance.

Les Empreintes humaines

Panorama de La Défense, avec Le pouce, bronze monumental

Deux facteurs vont l'amener à se pencher sur cette problématique: tout d'abord l'invitation à participer à une exposition de groupe consacrée à La Main, de Rodin à Picasso et sa découverte de l'agrandissement pantographique.

  • En 1965, il présente son célèbre Pouce agrandi (1,85 mètres de haut). C'est l'empreinte de son propre pouce[2]. À l'occasion des Jeux Olympiques de Séoul (1988), il crée un Pouce en bronze de 6 mètres de haut. Cette œuvre a été la plus médiatisée et répétée.
  • Il crée le Poing, sculpture monumentale de 7 tonnes en fonte d'acier inoxydable polie, installée sur la place d'armes au Lycée militaire de Saint-Cyr à l'été 1970[3].

Les Fers et les Animaux imaginaires

César commence dès 1949 à s'approprier la technique de la soudure à l'arc et créera plus de 300 constructions jusqu'en 1966.

  • En 1983, il entreprend la réalisation de son Centaure en « hommage à Picasso », sculpture de 4,70 mètres de haut, achevée en 1985. La sculpture est installée au carrefour de la Croix-Rouge à Paris.
  • Toujours en 1983, César réalise son Hommage à Eiffel pour la Fondation Cartier à Jouy-en-Josas et Le flying French man, pour la Ville de Hong Kong.
  • Il est également le créateur du trophée César du cinéma, récompense attribuée par les professionnels du cinéma français, pour laquelle il réalise une compression en bronze.

Homme à la fois simple et complexe, au franc-parler méridional, il cultive son image d'éternel artisan, de soudeur, et surtout de grand créateur. Les dernières années de sa vie ont été très heureuses, César multiplie les expositions : grande rétrospective au Jeu de Paume à Paris en 1997, rétrospectives à Malmö, Milan, San Paolo, à Mexico. César termine sa carrière par une série de portraits et d'autoportraits, face à face marquant avec la mort.

Il partage les dix dernières années de sa vie avec Stéphanie Busuttil, qui gère aujourd'hui son œuvre et est détentrice de son droit moral.

Les œuvres de César sont collectionnées par les musées (Centre Pompidou, Tate Gallery, MoMA ...) et les particuliers du monde entier

Citations et jugements

  • « Je n’ai pas d’imagination. Elle ne me vient qu’avec le toucher et les yeux. Sans ces deux éléments, le cerveau ne fonctionne pas. » (César)
  • « Ce sont mes mains qui font travailler ma tête » (César)

Lieux d'exposition

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Le public peut admirer ses œuvres en de nombreux endroits :

Filmographie

  • César, film de Marc Petitjean avec la participation de Bernard Blistène, 1993, 45 min, une production Terra Luna Films et le Centre Pompidou. Edition RMN[4].

Notes et références

  1. Source : Villetaneuse-souvenirs, catalogue de l'exposition César-Villetaneuse 1999-2000, édition Commune de Villetaneuse
  2. Il invoque à ce propos, son « narcissisme » et la commodité offerte par la disponibilité immédiate du modèle
  3. Ce poing supporte le mât des couleurs du lycée (25 mètres de haut et 3 mètres dans le sol). Sa mise en place a nécessité deux mois de travail (du 27 mai au 21 juillet) et des moyens de levage importants, dont une grue de 50 tonnes.
  4. Terra Luna Films

Sources

Bibliographie

  • Jean-Charles Hachet, César ou les métamorphoses d'un grand art, Éditions Varia, 1990
  • [Catalogue], César, œuvres de 1947 à 1993, Musées de Marseille, 1993
  • [Catalogue], César, Paris, Galerie nationale du Jeu de Paume, 1997
  • Denise Durand-Ruel, César, catalogue raisonné, Éditions de la Différence, 1994
  • Otto Hahn, Les Sept Vies de César, Éditions Favre, 1988
  • Marc Petitjean et Bernard Blistène, César, Collection Mémoire, 1994
  • Pierre Restany, César, Paris, 1988

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