- Yvon Morandat
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Marie Léon Yvon Morandat, dit Yvon Morandat, né le 25 décembre 1913 à Buellas (Ain) et mort le 8 décembre 1972 à Marseille, est un homme politique et résistant français.
Sommaire
Biographie
Origine et formation
Il nait en 1913 dans une famille modeste de fermiers de l'Ain. Il milite à la Jeunesse agricole chrétienne puis quitte la ferme, et devient vendeur puis représentant de commerce à Bourg-en-Bresse.
Il fait son service militaire dans les chasseurs alpins en Savoie. Il s'établit à Chambéry et devient permanent à la CFTC. Il s'engage également dans la Ligue de la Jeune République.
Deuxième Guerre mondiale
En 1939, il est mobilisé dans les chasseurs alpins. Il est volontaire pour rejoindre le front de Norvège et participe à la Bataille de Narvik en avril et mai 1940. Le 18 juin, il rejoint l'Angleterre et s'engage dans les rangs de la France libre. Il est attaché au cabinet du général de Gaulle.
Mission politique en France
A l'été 1941, le général de Gaulle lui confie la mission d'établir le contact avec les syndicats et mouvements de Résistance de la zone sud et de les financer. Son ordre de mission sera complété par les instructions d'André Diethelm, commissaire à l'intérieur : il est le premier agent à recevoir une telle mission politique de la France libre. Il prend comme pseudonyme son deuxième prénom « Yvon », dont il fera son prénom usuel à la Libération, et comme nom de code Pierrelot.
Son parachutage fait l'objet d'une mission conjointe du BCRA et du Special Operations Executive, nommée OUTCLASS, utilisant les moyens aériens de la RAF. Dans la nuit du 6 au 7 novembre, il est parachuté à Fonsorbes (Haute-Garonne), près de Toulouse.
Il établit rapidement les contacts attendus. Constatant l'ampleur du travail à accomplir en matière de résistance, il reste sur place pour s'y atteler. Il rejoint le mouvement Libération-Sud et devient membre de son comité directeur. Il subventionne ce mouvement, ainsi que le Comité d'action socialiste. Grâce à lui, Le Populaire clandestin peut être imprimé.
Il rédige un rapport détaillé, dans lequel il précise, entre autres, que le mouvement syndical existant dans la région pourrait être un support intéressant, parce que bien structuré et à l'esprit résistant très sûr. Il constate toutefois que celui-ci, pour fonctionner dans de bonnes conditions, aurait besoin d'une aide matérielle importante, et qu'il serait urgent d'envoyer un agent sur place pour constituer des équipes et les entraîner. Ce rapport aura des difficultés pour parvenir à Londres, et c'est en fin de compte par l'intermédiaire de René Bertholet, citoyen suisse et syndicaliste international, et du consulat britannique à Genève, qu'il y parviendra et se retrouvera sur un bureau du SOE. Pour assurer cette mission, le colonel Buckmaster désignera Tony Brooks, qui sera parachuté le 1er juillet 1942.
Avec Jean Moulin en Zone Sud
En février 1942, il rencontre André Boyer (chef du réseau Brutus), dans la salle des pas perdus du palais de justice de Marseille. Morandat reçoit mission de se mettre aux ordres de Jean Moulin, parachuté en France dans la nuit du 1er au 2 janvier 1942. Il le voit deux fois par mois, pour lui faire des propositions de distribution de subventions aux organismes dont il a la responsabilité.
Le 22 juin, lors d'une réunion à Toulouse avec Jean Moulin « Rex », Christian Pineau « Francis » et André Boyer, il lance l'idée d'un Parlement de la Résistance. Jean Moulin ne donne pas suite, estimant un tel projet prématuré.
Retour à Londres
Morandat est renvoyé à Londres par Jean Moulin, avec lequel il est en désaccord. En septembre 1943, il collabore avec André Philip et est désigné à l'Assemblée consultative provisoire.
La Libération
En janvier 1944, il retourne en France (parachutage près de Tain-l'Hermitage) pour assister Alexandre Parodi. Le 25 août, lors de la Libération de Paris, seul avec sa future femme Claire, il prend possession de l'hôtel Matignon au nom du Gouvernement provisoire[1].
Après-guerre : un gaulliste de gauche
Il milite à l'Union démocratique et socialiste de la Résistance, au Rassemblement du peuple français puis à l'Union démocratique du travail (gaullistes de gauche).
Il est également président des Houillères de Provence, puis du Nord-Pas-de-Calais, président des Charbonnages de France. Il deviendra membre du Conseil économique et social.
En 1965, il fonde le Front travailliste, mouvement gaulliste de gauche. De mai à juillet 1968, il est secrétaire d'État, auprès du ministre des Affaires sociales, chargé de l'Emploi dans le dernier gouvernement Georges Pompidou.
Il meurt le 8 novembre 1972 à Marseille.
Distinctions
France
- Grand Officier de la Légion d'honneur
- Compagnon de la Libération - décret du 13 juillet 1945
- Grand Officier de l'Ordre national du Mérite
- Croix de guerre 1939-1945 (3 citations)
- Médaille de la Résistance avec rosette
Royaume-Uni
- Officier de l'Ordre de l'Empire britannique
Belgique
- Officier de l'Ordre de Léopold
- Croix de Guerre belge
Annexes
Notes
- Paris brûle-t-il ?, où il est incarné par Jean-Paul Belmondo Son action lors de la libération de Paris est évoquée dans le film
Sources et liens externes
- Biographie d'Yvon Morandat sur le site de l'Ordre de la Libération
- Fiche Yvon Morandat, avec photographie, sur le site Special Forces Roll of Honour
- Michael Richard Daniell Foot, Des Anglais dans la Résistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Tallandier, 2008, (ISBN 978-2-84734-329-8), (EAN 9782847343298). Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004.
Ce livre présente la version officielle britannique de l’histoire du SOE en France.
- Paul Rivière, « Yvon Morandat, figure exemplaire de la Résistance », Revue de la France libre, n° 198, novembre-décembre 1972
Catégories :- Ancien ministre de la Cinquième République
- Personnalité de la France libre
- Personnalité de la Jeune République
- Personnalité de l'Union démocratique et socialiste de la Résistance
- Personnalité du Rassemblement du peuple français
- Personnalité de l'Union démocratique du travail
- Syndicaliste CFTC
- Gaullisme
- Special Operations Executive
- Compagnon de la Libération
- Grand officier de la Légion d'honneur
- Titulaire de la médaille de la Résistance
- Titulaire de la Croix de guerre 1939-1945
- Grand officier de l'ordre national du Mérite
- Officier de l'ordre de Léopold
- Membre de l'Assemblée consultative provisoire
- Naissance en 1913
- Décès en 1972
- Naissance dans l'Ain
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