- Alexandre Parodi
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Alexandre Parodi, né le 1er juin 1901 à Paris et mort le 15 mars 1979 à Paris, est un haut fonctionnaire, résistant et homme politique français.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est un des hauts fonctionnaires qui suscitent et fédèrent la résistance. Fondateur ou dirigeant de plusieurs instances de la résistance intérieure, il devient en mars 1944 délégué général du Comité de libération nationale en France occupée. Ministre des territoires libérés en août 1944, il participe à l'insurrection de Paris et organise la mise en place des nouvelles autorités civiles. Il est compagnon de la Libération.
Il a profondément marqué la vie publique française au travers des fonctions multiples qu’il a exercées pendant un demi-siècle dans l’administration, la diplomatie, la vie sociale et la défense de l’intégrité du pays.
Sommaire
Biographie
Alexandre Parodi est le fils de Dominique Parodi, philosophe, et le frère du magistrat et résistant René Parodi.
Membre du Conseil d’État à compter de 1926 comme auditeur[1],[2], il contribue à forger le droit administratif. De 1929 à 1938, il est en parallèle secrétaire général adjoint du Conseil national économique (devenu le Conseil économique et social) et commissaire du gouvernement de 1933 à 1938[1].
En 1938, il devient maître des requêtes au Conseil d'État, et entre brièvement au cabinet du ministre du travail, Charles Pomaret, comme conseiller technique. Il devient en 1939 directeur général du travail et de la main d'œuvre au sein du même ministère[1],[2].
Durant la Seconde Guerre mondiale, il n'est pas mobilisé en 1939, à cause de ses responsabilités civiles. Il est révoqué des ses fonctions au ministère du travail par le régime de Vichy, en raison de ses opinions hostiles au régime[2]. Il reprend ses fonctions au Conseil d'État replié à Royat. Il contacte d'autres résistants potentiels, à Paris et à Lyon, et constitue (en liaison avec Jean Moulin) le Comité des experts qui devient en 1943 le Comité général d'études ; sous le pseudonyme de Quartus puis de Cérat, il y étudie et prépare les réformes judiciaires à mettre en place après la Libération[1],[2].
La Gestapo saisit des documents de la Délégation générale à Paris, ce qui oblige Parodi à entrer dans la clandestinité en 1943. Il devient en septembre responsable de la commission clandestine de la Presse et de l'Information, et étudie la question de l'épuration et de la presse après la libération. Il participe aussi à la fondation du comité financier de la Résistance[2].
En mars 1944, à la demande du général de Gaulle, il devient délégué général du Comité de libération nationale en France occupée, succédant à ce poste, après le préfet Emile Bollaert, à Jean Moulin. Il est l'intermédiaire entre le Conseil national de la Résistance, le gouvernement provisoire de la République française à Alger et les organisations de résistance sur le terrain et joue un grand rôle dans la libération de Paris. Le 25 août 1944, il accueille de Gaulle à Paris, et défile à côté de lui sur les Champs-Élysées. Il est Compagnon de la Libération[1],[2],[3].
Ministre du travail et de la sécurité sociale dans le gouvernement de Gaulle entre le 9 septembre 1944 et le 21 octobre 1945, il imprime sa marque aux textes fondamentaux relatifs à la Sécurité sociale, aux comités d’entreprise et au statut de l’immigration. Il est à l'origine en 1945 de la classification des ouvriers: manœuvres, ouvriers qualifiés et ouvriers spécialisés.
Alexandre Parodi mène ensuite, de 1945 à 1960, une brillante carrière de diplomate (représentant permanent de la France auprès des Nations unies, secrétaire général du Ministère des affaires étrangères, représentant à l'OTAN, ambassadeur au Maroc).
Enfin, vice-président du Conseil d’État de 1960 à 1970, il modernise l’institution en lui permettant de surmonter les remous liés aux événements politiques de l'époque.
Il est membre de l'Institut, au titre de l'Académie des sciences morales et politiques. Il est aussi président du Service social d'aide aux immigrés de 1973 à sa mort.
Alexandre Parodi, alors vice-président du Conseil d'État, a été de 1960 à 1970 président de l'Institut français des sciences administratives, association reconnue d’utilité publique, ayant pour but de promouvoir le modèle français de sciences administratives.
Distinctions
- Grand croix de la Légion d'honneur
- Compagnon de la Libération (décret du 27 août 1944)
- Grand Croix de l'Ordre national du Mérite
Voir aussi
Bibliographie
- « Alexandre Parodi », dans Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Bordeaux, Elytis, 2010. (Notice visible ici).
Liens externes
- Site de Sciences-Po avec le contenu du fonds Alexandre Parodi et une notice biographique.
- Positions d'une thèse d'École des Chartes sur "L'Engagement résistant d'Alexandre Parodi (1940-1944)" (Sébastien Studer, 2003).
Notes et références
- sur le site de Sciences-Po. Notice biographique
- Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Bordeaux, Elytis, 2010.
- cette page du site de la fondation de la résistance Photo de Parodi défilant à côté du général sur les Champs-Elysées sur
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