- Yves Bertrand
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Yves Bertrand, né le 25 janvier 1944 à Grasse, est un haut-fonctionnaire français. Il a dirigé les Renseignements Généraux de 1992 à 2004.
Sommaire
Carrière
Après des études de droit et un DES de science politique, il intègre l'école des commissaires de police. Rapidement, il rejoint les renseignements généraux (RG) où il effectue une brillante carrière de 1970 à 2004.
Chef de service à Montmorency puis à Lorient, il fut rapidement nommé chef de section, directeur des ressources humaines, directeur adjoint et enfin directeur central des RG de 1992 à 2003. Il collabore étroitement aux enquêtes menant à l'arrestation des membres d'Action directe, de Khaled Kelkal et de l'assassin du préfet Claude Érignac.
Il intègre ensuite l'Inspection générale de l'administration au mois de janvier 2004.
Financement occulte du RPR
Yves Bertrand et sa collaboratrice directe, le commissaire Brigitte Henri, ont fait l'objet d'une tentative complexe de déstabilisation à partir de 1995. Un ou plusieurs « corbeaux » firent parvenir à des juges d'instruction, en particulier le juge Éric Halphen, des notes blanches volées à la DCRG et divers « tuyaux » pour orienter leurs recherches. Ces documents mirent en évidence l'absence de transmission à la justice par les RG, d'informations compromettantes pour le pouvoir.
Affaire Clearstream 2
Début 2006, Yves Bertrand a été suspecté d'avoir fourni de faux listings dans l'affaire Clearstream 2, ce dont il se défend. Le 16 janvier 2008, son domicile et son bureau sont perquisitionnés dans le cadre de l'affaire Clearstream. Cependant, rien en relation avec cette affaire n'a été découvert par les juges d'Huy et Pons chargés de l'enquête.
Dans son livre d'entretiens avec le journaliste Frédéric Ploquin, Yves Bertrand, ce que je n'ai pas dit dans mes carnets..., Yves Bertrand dément avoir joué le moindre rôle dans cette affaire. Il fait en revanche part de sa conviction que Nicolas Sarkozy « a été informé de cette affaire plus tôt qu'on ne le dit »[1].
Lors de la perquisition effectuée au domicile d'Yves Bertrand, les juges chargés de l'affaire Clearstream 2, Henri Pons et Jean-Marie d'Huy, ont saisi une vingtaine de carnets de travail servant d'agenda à l'ancien directeur, datés jusqu'en 2003. Bien qu'ils soient personnels et qu'ils n'apportent aucun élément utile à l'enquête ils sont saisis et placés sous scellés, les informations qu'ils contenaient ont été divulguées dans l'hebdomadaire Le Point du 9 octobre 2008.
Mis en cause, le président Nicolas Sarkozy et l'ex-ministre et candidat à la présidentielle (en 2002) Charles Pasqua ont riposté par des dépôts de plainte. Les deux, ainsi que l'ex-premier ministre socialiste Lionel Jospin ont durement critiqué l'ex-directeur des RG[2].
Le cabinet noir
Yves Bertrand est soupçonné d’avoir constitué un « cabinet noir » au profit de Jacques Chirac et de Dominique de Villepin, sous le contrôle du « cerveau » Philippe Massoni, et dont Yves Bertrand serait l’exécutant[3].
2009 : entretiens avec Frédéric Ploquin et livre de Patrick Rougelet
Dans un livre d'entretiens avec le journaliste Frédéric Ploquin, paru fin septembre 2009, et dont les bonnes feuilles ont été publiées par l'hebdomadaire Marianne[1], Yves Bertrand livre de nouvelles révélations sur le travail qu'il a mené à la tête des Renseignements Généraux, ainsi que sur la vie privée et le financement occulte de personnalités politiques.
Il justifie son intérêt pour les « poubelles de la République » par le fait que sa mission lui imposait d'être informé des travers privés des personnalités politiques afin d'anticiper les conséquences d'un éventuel déballage sur la place publique. Il observe toutefois que les intéressés craignaient davantage les informations qu'il détenait sur les circuits de financement occulte des partis politiques et autres campagnes électorales.
Enfin, il dément avoir alimenté les médias dans le but de discréditer certains hommes politiques. Il rejette ainsi les accusations portés à son encontre dans l'Affaire Clearstream 2 (voir plus haut), les manipulations de Charles Pasqua, la révélation du passé trotskyste de Lionel Jospin, ou encore de participation à un prétendu « cabinet noir » au service de Jacques Chirac et de Dominique de Villepin.
En octobre 2009, dans son livre Les carnets noirs de la République, un ancien commissaire des Renseignements généraux, Patrick Rougelet, dément partiellement ces assertions d'Yves Bertrand, en déclarant que ce dernier a bel et bien œuvré contre Lionel Jospin, notamment en instrumentalisant et en amplifiant des calomnies relatives au train de vie et à la maison sur l'île de Ré de l'ancien Premier ministre socialiste, et en essayant en vain de manipuler des journalistes, tels que Nicolas Beau du Canard enchaîné, pour les convaincre que l'accident AZF de Toulouse en 2001 est un attentat islamiste illustrant l'incapacité de Lionel Jospin à lutter contre le terrorisme et l'insécurité[4]. Enfin, toujours selon Patrick Rougelet, Yves Bertrand aurait, à dessein, collecté en 2003 des ragots sur Cécilia Sarkozy[4].
Alliances à droite
Dans une interview parue sur le site Causeur.fr le 10 septembre 2011, Yves Bertrand appelle à des alliances entre les droites parlementaires et le Front National de Marine le Pen.
Publications
- Je ne sais rien... mais je dirai (presque) tout (avec Éric Branca), Plon, 2007 (ISBN 9782259202954).
- Yves Bertrand, ce que je n'ai pas dit dans mes carnets. Entretiens avec Frédéric Ploquin, Fayard, 2009 (ISBN 9782213644288).
Bibliographie
- Les carnets noirs de la République, Patrick Rougelet, Albin Michel, 2009.
Notes et références
- « Yves Bertrand, l'ex-patron des RG balance », publication des bonnes feuilles du livre d'entretiens avec Frédéric Ploquin dans Marianne, n°646 du 5 septembre 2009
- Les carnets noirs de la république - Réaction de Lionel Jospin aux révélations du « Point », Le Point, 16 octobre 2008.
- Enquête de Benoît Collombat pour France Inter
- Le Point du 8 octobre 2009, « Carnets noirs, derniers secrets », pages 50-52
Catégories :- Policier français
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