Wackenbach

Wackenbach

Schirmeck

Page d'aide sur l'homonymie Pour le camp nazi, voir Schirmeck (camp).
Schirmeck

Vue depuis le Château. À droite, la déviation.
Vue depuis le Château. À droite, la déviation.

Administration
Pays France
Région Alsace
Département Bas-Rhin (Strasbourg)
Arrondissement Molsheim
Canton Schirmeck
(chef-lieu)
Code Insee abr. 67448
Code postal 67130
Maire
Mandat en cours
Frédéric Bierry
2008-2014
Intercommunalité C.C de la Haute-Bruche
Site internet www.ville-schirmeck.fr
Démographie
Population 2 177 hab. (1999)
Densité 1 906 hab./km²
Gentilé Schirmeckois(es)
Géographie
Coordonnées 48° 28′ 46″ Nord
       7° 13′ 11″ Est
/ 48.479444, 7.219722
Altitudes mini. 289 m — maxi. 823 m
Superficie 1,142 km²

Voir la carte physique

Voir la carte administrative


Schirmeck est une commune française, située dans la département du Bas-Rhin et la région Alsace. Schirmeck est synonyme de « endroit protégé », elle s'appelle Chermec en dialecte roman lorrain.

Ses habitants sont appelés les Schirmeckois.

Sommaire

Géographie

La ville est située au bord de la Bruche, au cœur de la vallée vosgienne du même nom. La commune s’étend sur 1 142 hectares du Petit Donon à la Bruche, du ruisseau de Grandfontaine à celui de Tommelsbach, englobant le massif de l’Evêché, de 290 m à 823 m d’altitude. Le relief très confus appartient à la formation du dévono-dinantien d’âge primaire et se compose d’une série de schistes et de grauwackes en coulissage irrégulier mise en place au fond d’une mer malmenée par des explosions volcaniques. La quasi-totalité du territoire est occupé par la forêt caractérisé par un relief très accidenté mais riche d’un point de vue minéralogique avec la formation de lentilles et de filons ferrifères et accessoirement de manganèse. L’étroitesse de l’établissement de la ville entre le relief et la Bruche a conduit au percement d'un tunnel de 610 m afin de soulager la ville du transit automobile. La déviation est ouverte à la circulation depuis le 28 janvier 2007.

Communes limitrophes

Histoire

Première mention

En 1315, apparaît dans un acte de fondation de la collégiale de Haslach (Niederhaslach) la première mention écrite de la ville : Schirmecke. La cité réapparaît dans la description des limites de l'abbaye de Senones, sous le nom de Neufville en Barembax : le terme de "ville neuve" suggère une création récente. La ville est cependant à peine plus grosse qu'un village, c'est une "micro-ville" dont on ignore tout de ses privilèges (marchés, franchises) et de l'étendue de sa justice sinon qu'elle dépend étroitement de l'Evêché de Strasbourg. Elle occupe néanmoins une position stratégique sur la rivière Bruche, à un carrefour de routes très fréqentées reliant l'Alsace à la Lorraine.

Le nom allemand Schirmeck (opido nostro Schirmeck) n'est adopté dans les actes de chancellerie qu'à partir de 1348.


Du Moyen-Âge à la Renaissance

Le territoire sur lequel va apparaitre la ville est une ancienne possession des comtes de Norgau acquise du dernier héritier (Frédéric de Leiningen - Linange) en 1239 par Berthold 1er de Buchhegg, évêques Strasbourg. C'est donc vers la fin du XIIIe siècle que se constitue progressivement un habitat avant qu'il ne soit doté du statut de Ville. La ville est entourée par l’évêque de Strasbourg Johann Ier de Dirpheim (1308-1328) d'un mur d'enceinte (Ringmauer, encore en 1666) et d'un château épiscopal.

Le château et la ville contrôlent un point de passage important entre l’Alsace et la Lorraine (par le comté de Salm). Un péage contrôlant le franchissement de la Bruche est cité pour la première fois vers 1350. A cette date, une administration urbaine est en place, avec à sa tête un écoutète (Schultheiss), fonctionnaire représentant de l’évêque. Un péage non moins important était également établi sur le col entre les deux Donons, par où transitèrent plusieurs milliers de têtes de bétails en 50 ans (déposition d’un habitant de Harbouey en 1579). Des relations économiques élargies aux marchés aux bestiaux de Francfort, de Strasbourg à Nuremberg font transiter par la ville du vin, du poisson, des céréales, du fer, des moutons, des porcs, des bœufs et des chevaux.

La ville (Statt) est pourtant vendue, le 26 novembre 1366, avec tout le territoire compris entre la seigneurie du Ban de la Roche et le château de Guirbaden, au comte Jean III de Salm et à son épouse Philippine de Falkenburg pour 12 000 florins d'or. L'origine lorraine de l'évêque, Jean de Luxembourg-Ligny, ne semble pas étrangère à cette vente en faveur du comte de Salm ; néanmoins ce dernier revend ce territoire dès 1373 en trois parts à des nobles strasbourgeois. Dès lors, les biens furent progressivement morcelés par des ventes, des successions et des engagements, jusqu'à ce qu'ils retournèrent enfin à l'Evêché en 1518 grâce aux efforts de l'évêque Guillaume de Honstein.

En 1362, la ville est peuplée d'environ 260 habitants, Wackenbach compris. Un incendie détruit en 1510 une partie de la ville qui ne comptait plus en 1544 qu'environ 140 habitants.

Rattaché au Moyen Age au bailliage de Molsheim, le château devint la résidence d'un bailli, lequel se trouva à la tête du nouveau bailliage que formait Schirmeck, comprenant 19 localités, de Mutzig à Natzwiller.

La situation géographique de la ville dans zone d’expression romane (et non alémanique) a sans doute favorisé l’installation de nombreuses familles originaires principalement du comté de Salm, à la condition d’avoir une fortune supérieure à 50 florins, d’être en règle avec la justice et de parler la langue allemande (ce qui n’était évidemment pas le cas des habitants de la partie lorraine).

Une économie minière

Exploités déjà au Moyen-Age, de nombreux filons et amas minéralisés en oxyde de fer ont été sollicités par des entrepreneurs principalement au XVIe par le comte Georg Hans von Veldenz dès 1577 (seigneur de La Petite Pierre) puis au XVIIIe siècle par les maîtres de forges de Rothau.

Entre ces deux périodes s'était développé une forte activité sidérurgique avec l'installation d'un haut fourneau à Wackenbach (fonderie de Elias Guntzer de Sainte Marie-aux-Mines) et de deux autres à Schirmeck à partir de 1597 sous la direction de Nicolas Gennetaire, maître des monnaies du duc de Lorraine de Nancy. Après un début prometteur, la démesure de cette implantation sidérurgique se trouva confronté à la pénurie chronique de charbon de bois que ne pouvaient assurer la couverture forestière trop morcelée et peu homogène de l’époque. Ayant réduit son ambition sidérurgique à deux hauts fourneaux, Gennetaire fut contraint d’abandonner son bail d’exploitation en 1611 à la suite du pillage de ses forges par des troupes favorables à l’union évangélique (Guerre des Evêques). Les grosses exploitations minières de la montagne de l’Evêché reprirent sous la direction des maîtres de forges de Rothau après 1724 et se poursuivirent jusqu’en 1785 sous Jean de Dietrich avant d’être reprises par la famille Champy, maître de forge de Framont-Grandfontaine. Plusieurs autres filons ferrifères furent accessoirement exploités ou sondés de 1827 à 1840 au-dessus du village de Wackenbach (amas d’hématite et de manganèse de Noire Maison) et sur la montagne du Crouhé par des villageois de Wackenbach et de Hersbach (recherche locale de manganèse). Bien que le minerai appartînt à la richesse du sous-sol de la communauté de Schirmeck-Wackenbach, son extraction et son traitement échappa totalement puis en partie après la Révolution à son contrôle, le domaine ayant appartenu jusque là à l’Évêché de Strasbourg.

La guerre de Trente Ans et ses conséquences

L’éclatement de la guerre de Trente Ans (1618-1648) qui ravage l’empire germanique ruine le pays ainsi que la ville. De violents combats se produisirent entre des troupes impériales aidées par des paysans de la vallée de la Bruche et du Val de Villé contre les troupes suédoises en 1633 et se soldèrent par la défaite des premiers nommés. La ville et le château furent détruits à cette occasion, seules neuf maisons dont trois auberges échappèrent aux flammes. L'année suivante, une nouvelle administration se met en place et attribue au nom de la couronne de Suède Schirmeck et son bailliage à la famille comtale de Veldenz, seigneur protestant du Ban de la Roche. Mais la vallée se trouve dès la même année, à la suite de la bataille indécise de Nördlingen et du retrait des armées suédoises, livrée à une soldatesque sans merci. La ville reçoit, en 1635, le cantonnement de mercenaires au service du roi de France qui paralyse la reconstruction et n'empêche pas son pillage par les impériaux la même année.

De plus de 300 âmes en 1634, la population passe à 110 habitants en 1653. La paix ne s’installe que tardivement avec la mort de Louis XIV en 1715, délivrant la ville de la lourdeur catastrophique des impositions militaires. Entre-temps, l’Alsace puis Strasbourg (1681) venait d’être annexées par la France.

Deux camps

Camp de travail obligatoire de Schirmeck en 1944

À proximité de Schirmeck, deux camps furent construits par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale  :

  • Le « Sicherungslager Vorbrück-Schirmeck », camp de rééducation destiné aux Alsaciens et Mosellans, situé en périphérie de la ville sur le territoire de la commune de La Broque, en activité d'août 1940 à novembre 1944.
  • Le camp de concentration du Struthof, construit sur un flanc isolé de la vallée sur le territoire de la commune de Natzwiller. Environ 40 000 personnes y ont été détenues, avec près de 25 000 victimes. Il s'agit de l'unique camp de concentration construit en France par les nazis (l'Alsace était alors considérée comme un territoire allemand à part entière).

La ville est libérée le 23 novembre 1944 par l'Armée américaine.

Administration

Lors de la création des départements en 1790, Schirmeck est d'abord rattachée provisoirement au Bas-Rhin, dans le canton de Rosheim, puis transférée en 1795 aux Vosges. C'est en 1801 qu'elle devient chef-lieu de canton à la place de Grandfontaine.

En 1871, Schirmeck et son canton font partie des territoires d'Alsace-Lorraine cédés par la France à l'Allemagne (traité de Francfort). La cité et le territoire généralemet dit de la Haute-Bruche sont définitivement réintégrés à la France après la Première Guerre mondiale.

Schirmeck appartient à la Communauté de communes de la Haute-Bruche.


Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2008 → en cours Frédéric Bierry[1] UMP
mars 2001 mars 2008 Frédéric Bierry UMP
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

La population est forte d'environ 250 âmes en 1362, mais chute à 25 bourgeois en 1544. Elle totalise environ 300 âmes en 1634 au début de la guerre de Trente ans pour retomber à 110 âme en 1653, 290 en 1723 et 530 en 1770.

Évolution démographique
1882 1962 1968 1975 1982 1990 1999
1372 2246 2605 2628 2352 2167 2177
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Statistiques

Dans les zonages d'étude de l'INSEE, Schirmeck est rattachée à l'unité urbaine de La Broque, laquelle groupe 5 communes de catégorie « Ville centre » (La Broque, Lutzelhouse, Rothau, Schirmeck et Wisches) et 3 communes de catégorie « Banlieue » (Barembach, Muhlbach-sur-Bruche et Russ).

Lieux et monuments

Musée dans les murs restaurés du Château
  • Château et musée.
  • L'ancienne Synagogue[2] de 1909, classée Monument Historique le 12 juin 1999.
  • Mémorial de l'Alsace-Moselle[3] : inauguré en 2005, ce lieu de mémoire retrace le destin de l’ancien Land Elsass-Lothringen de 1870 à nos jours en insistant plus particulièrement sur la Deuxième Guerre Mondiale en Alsace Moselle. Le visiteur est transporté au cœur d'un parcours historique et interactif dans les méandres du sort de l'Alsace Moselle, avec un espace consacré à la réconciliation franco-allemande et à la construction européenne.

Notes et références


Voir aussi

Articles connexes

Sources

  • Ouvrage collectif (sous la direction d'Arnold Kientzler): Schirmeck au cœur de la Vallée de la Bruche, Ville de Schirmeck, 1985.
  • Arnold Kientzler, « Le bailliage épiscopal de Schirmeck, le château de Schirmeck », L'Essor (81), 1972.
  • Arnold Kientzler, « Le bailliage épiscopal de Schirmeck, formation, composition, limites », L'Essor (84), 1973.
  • Arnold Kientzler, « Faits de guerre dans la vallée de la Bruche (1632-1639) », L'Essor (134), 1987, p. 3-8.
  • Denis Leypold, La métallurgie du fer dans le massif vosgien, la vallée de la Bruche de l'Antiquité au XIXe siècle, Société Savante d'Alsace (55), 1996.
  • Bernhard Metz, « La première mention de Schirmeck en 1315 », L'Essor (149), 1990.

Bibliographie

  • « Schirmeck », in La Haute vallée de la Bruche, Patrimoine d’Alsace, Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France, Éditions Lieux Dits, Lyon, 2005, p. 38-39 (ISBN 2-914528-13-9)

Liens externes

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