- Villa Arson
-
Villa Arson
Vue des terrasses sud de la Villa Arson, avec "Quatre points de vue, terrasse n°1" de Felice Varini (1988)Informations géographiques Pays France Ville Nice Adresse 20 avenue Stephen Liégeard
06105 Nice Cedex 2Coordonnées [1] Informations générales Date d’inauguration 1972 Informations visiteurs Site web http://www.villa-arson.org/ modifier La villa Arson est un établissement public administratif du ministère de la Culture à Nice qui réunit une école nationale supérieure d'art, un centre national d'art contemporain, une résidence d'artistes et une médiathèque spécialisée.
Elle est située sur la colline de Saint-Barthélemy, au nord de Nice, dans un domaine de deux hectares offrant un vaste panorama sur la ville. Inaugurée en 1972, elle a pour missions la formation artistique, le soutien à la création et la diffusion de l'art contemporain.
Sommaire
Chronologie
La villa doit son nom à Pierre-Joseph Arson, riche négociant originaire d’Avignon, qui en 1812, acquiert cette villa de style italien du XVIIIe siècle édifiée par le consul Peyre de la Coste. Dès l’acquisition de ce domaine, à l’époque de six hectares, la famille Arson s'emploie sans cesse à embellir la villa, et à transformer le terrain agricole en un jardin d’agrément dans le style des jardins à l'italienne. Le versant sud du terrain est aménagé en terrasses avec statues, balustrades, et fontaines baroques[2]. Le couvert végétal de ses jardins de rocaille mêle habilement les plantes endémiques (pins, chênes, caroubiers et oliviers) avec des espèces d’origine exotique, alors très à la mode (palmiers, aloès et cactus). Sur le flanc ouest, P.-J. Arson plante une imposante allée de cyprès. À sa mort en 1851, son fils Gonzague lui succède à la tête de la propriété. Au début du XXe siècle, un hôtelier anglais la transforme en "Grand Hôtel Saint Barthélémy", puis après la grande guerre elle devient une "Maison médicale", la Clinique de Cyrnos[3].
En 1964, la ville de Nice cède le domaine (préempté depuis 1943) pour en faire don à l’État en vue de la construction d’une École Internationale d'Art souhaitée par le ministre des Affaires culturelles André Malraux. En 1972, elle est inaugurée, et l’École Nationale des Arts décoratifs de Nice[4], installée depuis 1881, rue Tondutti de l’Escarène, emménage dans ce nouvel espace recomposé par l’architecte Michel Marot. En 1984, l’école prend le nom d’École Pilote Internationale d’Art et de Recherche (E.P.I.A.R)[5], associée au Centre National d’Art Contemporain, puis en 2003, elle adopte le statut d'Établissement public administratif directement sous tutelle du Ministère de la culture. A partir de 2005, le Ministère de la Culture et de la Communication engage un programme de rénovation et de valorisation des espaces permettant notamment la réouverture au public de l'ensemble du site et des terrasses, véritable jardin suspendu et belvédère sur la ville. En 2000, l'architecture de la Villa Arson a été labellisée au titre du Patrimoine du XXe siècle.
Les bâtiments actuels
Les réalisations de Michel Marot, à tort apparentées au style architectural dit brutaliste[6], se composent de plusieurs édifices enchâssant l'ancienne villa ocre (couleur rouge de Gênes) du XVIIIe siècle dans la construction, et investissent la quasi-totalité du terrain (17 000 m2 construits sur les 23 000 de la parcelle). La mise en œuvre du projet, qui tient à la fois du labyrinthe apparent et de la forteresse, a investi principalement la partie sud du site sous la forme d'un urbanisme organisé selon l'axe d'une rue centrale. Un grand hall monumental permet l'accès aux bâtiments, à la Villa ancienne, aux espaces du centre d'art (1200 m2), à la médiathèque, etc. De là part un double axe central de circulation qui, au niveau supérieur, ouvre sur de vastes toits-terrasses aménagés en promenade et jardins suspendus percés de patios d'où émergent des arbres ; et au niveau inférieur, conduit aux ateliers de l'école. Ces ateliers placés ainsi sous dalle bénéficient de systèmes d'éclairages naturels appropriés, combinant éclairage zénithal par pyramidions et éclairage latéral par lanterneaux. À l’intérieur, l’aspect général offre à la vue une impression de sobriété avec des parois de béton « brut de décoffrage » et des éclairages naturels astucieusement maîtrisés. A l'extérieur, le revêtement des parois des murs avec des galets puisés dans le lit du Var renvoie non seulement à un contexte régional d'architecture vernaculaire mais produit surtout un effet de pointillisme qui donne une très grande unité aux bâtiments. L'ensemble revêt un aspect moderniste singulier et un indéniable caractère méditerranéen.
-
Terrasses intermédiaires, vers le sud, au loin Nice et la baie des Anges.
-
Les bâtiments de Michel Marot, côté est.
Le jardin
La principale caractéristique du jardin de la Villa Arson d'antan était sa structuration en trois terrasses "à l'italienne" successives en direction du sud. Au début du XXe siècle, une partie du jardin est démantelée par l’installation d’un hôtel[7]. De la période de la famille Arson, subsistent aujourd'hui principalement d'imposants alignements de pins maritimes et de cyprès qui ont justifié la protection en 1943 de la Villa Arson au titre du patrimoine et des sites remarquables de la ville de Nice. Depuis, les bâtiments contemporains ont pris en grande partie place sur le jardin d’agrément de jadis mais en réussissant néanmoins à garder l'impression et l'esprit d'un jardin. En étageant les bâtiments principaux sur trois niveaux sur le versant sud l'architecte Michel Marot est parvenu à respecter la topographie originelle du site en trois terrasses. Des patios à ciel ouvert ont permis de préserver des espaces de verdure et des arbres à l'intérieur de l'édifice. Les toit-terrasses composés de jardinières et de massifs plantés permettent de restituer de manière suspendue ce que l'architecture a pris au jardin d'origine. À l’entrée de la Villa Arson, un jardin contemporain "Le Bosco" a été créé et se caractèrise par des cercles dallés sur une grande pelouse au centre desquels se trouvent des arbres provenant de différents continents, en référence à la vocation internationale de l'établissement artistique. D’autres végétaux choisis pour leurs feuillages offrent une résonance au regard des matériaux nus et bruts des bâtiments. La promenade dans le site, proposée un peu comme dans un village méditerranéen avec sa végétation, ses places et bancs publics et ses ruelles, replace le lieu dans son espace géographique.
- La villa et son jardin sont inscrits au titre des monuments historiques le 1er mars 1943[8].
- Elle a également obtenu le label « Patrimoine du XXe siècle » le 28 novembre 2000[8].
Les œuvres in situ
Au grè des expositions et des commandes publiques, le site présente plusieurs œuvres in situ. •Le mobilier de jardin de Siah Armajani, 1990 - commande publique de l’État • Pyramid for Villa Arson de Dan Graham, 1989 - dépôt de l’artiste • Argens sur Decaux de Bertrand Lavier, 1990 - dépôt de l’artiste • 90° à l’ombre de François Morellet, 1989 - dépôt de l’artiste • Nice, Nice de Maurizio Nannucci, 1990, dépôt de l’artiste • Quatre points de vue, terrasse numéro 4 de Felice Varini,1988 - dépôt du F.N.A.C. • Sous le plafond (sur le sol exactement) de Michel Verjux, 1988 - dépôt du F.N.A.C.
Le centre d'art, l'école, la médiathèque et la résidence d'artistes
Le Centre national d'art contemporain de la Villa Arson appartient à un réseau de 57 centre d'art recevant un soutien du ministère de la Culture. Les centres d'art sont nés d'expériences associatives dans les années 1970, sur le modèle des "Kunsthallen" allemands. A la faveur de la décentralisation culturelle dans les années 1980, l'Etat a consolidé ces expériences en leur apportant un soutien régulier. Le projet d'installer à la Villa Arson un centre d'art est dû à Henri Maccheroni, artiste niçois, qui le dépose en juillet 1982 au ministère de la Culture. Il est assuré du soutien de Michel Butor et de celui de Max Gallo. Le centre national d'art contemporain est ainsi créé en 1984 et se substitue au CARI (Centre artistique de rencontres internationales) mis en place au début des années 70 à l'ouverture de l'institution.La direction du centre d'art est assurée durant 10 ans par Christian Bernard et permet d'inscrire la Villa Arson dans le paysage artistique français et international. Le centre soutient les artistes dans leurs recherches, permet la concrétisation de nouveaux projets et contribue à rendre visible, à documenter et à diffuser leurs créations. Sa principale activité vise la conception et la mise en œuvre d'un programme d'expositions. Celles-ci peuvent être consacrées à un ou plusieurs artistes, le plus souvent en début de carrière ou peu présents sur le territoire français. La diversité des espaces, sur une surface totale de 1 200 m2, permet l'organisation de plusieurs expositions monographiques simultanées ou bien d'importantes expositions collectives. Contrairement à un musée ou à un Fonds régional d'art contemporain (FRAC), un centre d'art ne constitue pas de collection permanente. Il agit davantage comme un producteur, en apportant une aide technique et financière. Régulièrement, le centre d'art édite des catalogues (publications de la Villa Arson) en contribue ainsi autrement à la promotion des artistes et à une mémoire de la création contemporaine. Le centre d'art est ouvert au public en période d'expositions, tous les jours, sauf le mardi, de 14h à 18h (14h à 19h en juillet et août) en entrée libre et gratuite.
L'Ecole nationale supérieure d'art. Anciennement École nationale des Arts Décoratifs, elle a été transformée au milieu des années 1980 en une école entièrement dédié à l'art contemporain et à ses pratiques les plus expérimentales. L'ENSA de la Villa Arson fait partie des 7 écoles nationales implantées en région sous la tutelle du ministère de la Culture. Elle accueille environ 200 étudiants, dans un unique département Art, pour un cursus de 5 ans. Les orientations pédagogiques, portées par l'équipe enseignante, visent à proposer un parcours progressif sanctionné par deux diplômés d'Etat : le DNAP (Diplôme national d'arts plastiques) en 3ème année et un DNSEP ( Diplôme national supérieur d'expression plastique) en 5ème année, homologué au grade de master en 2012. La principale caractéristique de l'ENSA est d'offrir aux étudiants la possibilité de poursuivre leur cursus dans l'immédiate proximité du centre d'art et de bénéficier de la présence d'artistes accueillis en résidence ou invités à exposer. Les enseignements et ateliers s'organisent en 5 pôles : pôle numérique (studio son, vidéo, webauthoring, etc.), pôle édition et photographie (lithographie, sérigraphie, gravure, photo numérique et argentique), pôle volume (ateliers métal, bois, découpe, céramiques), pôle peinture dessin et pôle d'enseignements théoriques (histoire de l'art, histoire des idées, esthétique, langues). Les étudiants sont recrutés sur un concours annuel (inscriptions avant mars) ainsi que par équivalences. Une visite des ateliers est organisée chaque année début mars sous forme d'une Journée Portes ouvertes.
La médiathèque est le centre de ressources de l'ensemble de la Villa Arson. Ouverte à tous, elle accueille principalement chercheurs et étudiants en art. Riche d'un fonds d'environ 35 000 références, elle possède une collection patrimoniale (livres anciens, rares ou précieux) qui date pour l'essentiel du XIXe siècle et correspond au fonds de l'ancienne école des arts décoratifs. Ce fonds comprends de nombreux répertoires de modèle en usage pour l'architecture et les arts décoratifs ainsi que des ouvrages traitant de l'histoire de l'art. L'essentiel des collections résulte de la volonté depuis 30 ans de créer un centre de ressources documentaires spécialisé sur la création contemporaine en conduisant une politique d'achats et d'échanges entre institutions. Nombre d'artistes invités ou exposés à la Villa déposent des ouvrages. La mise à disposition du public de 65 périodiques vivants traitant des grandes tendances de la recherche et de la création actuelle atteste de ce souci de suivre au plus près l'actualité du monde des arts. Son catalogue est accessible en ligne.
La résidence d'artistes permet d'accueillir chaque année 6 résidents sur invitation et/ou projet en lien avec la programmation artistique de la Villa Arson. Chaque artiste perçoit une bourse d'allocation, dispose d'un hébergement sur place, d'un atelier et des l'accès à tous les ateliers de l'école. En contrepartie, le résident s'engage à s'impliquer activement dans la vie de l'école, soit en initiant un workshop avec les étudiants, soit en organisant des rencontres et conférences avec les étudiants et le publics. La durée des résidences varie entre 3 et 4 mois au maximum.
Annexes
Bibliographie
- "Villa Arson-Nice, une oeuvre d'architecture(s)" Editions Monografik - 2008 avec la contribution de Jean-Paul Potron, d'Alain Charre, de Bertrand Desmarais et de Patrice Lorho (ISBN 978-2-916545-24-0)
Expositions
Du 28 janvier 2009 au 11 mars 2009, Le Forum d'Urbanisme et d'Architecture lui consacre une exposition thématique nommée « La Villa Arson - Nice, une œuvre d’Architecture (s) ». La Villa Arson figurait dans l'exposition inaugurale "Chef-d'oeuvres" du centre Pompidou Metz en 2010 sous la forme d'une maquette et de plans de Michel Marot & Ass.
Lien externe
- Site officiel de la Villa Arson
- Programme d'expositions de la Villa Arson
- Librairie en ligne, Archives des expositions, des publications et des événements de la Villa Arson
Sources et notes
- Géoportail avec cartes à l’échelle 1:25000 Source : site
- ISBN 2-86410-323-0) Robert de Souza, Nice Capitale d’Hiver, Serre éditeur 2001, p. 87 (
- Eclaireur du Dimanche du 27 mars 1927
- Le bâtiment était situé au numéro 6 de la rue Tondutti de l'Escarène, aujourd'hui occupé par le Service social de la ville de Nice.
- Nice-Matin du 27 février 1985
- Michel Marot in 'Villa Arson-Nice, une oeuvre d'architecture(s),' Editions Monografik - 2008 avec la contribution de Jean-Paul Potron, d'Alain Charre, de Bertrand Desmarais et de Patrice Lorho (ISBN 978-2-916545-24-0) Voir le témoignage de
- Robert de Souza, op. cit., p. 168
- Notice no PA00080809, sur la base Mérimée, ministère de la Culture.
Catégories :- Études supérieures à Nice
- École d'art en France
- Monument historique de Nice
- Patrimoine du XVIIIe siècle
- Édifice labellisé « Patrimoine du XXe siècle »
- Monument historique inscrit en 1943
- Centre d'art contemporain
Wikimedia Foundation. 2010.