- Victorine Meurend
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Victorine Meurent
Victorine Louise Meurent, parfois épelé Meurend ou Meurand, (née en 1844 - morte en 1927) est une artiste française restée célèbre pour avoir été la modèle la plus fréquemment utilisée par le peintre Édouard Manet. Victorine a elle-même réalisé quelques tableaux exposés au Salon de Paris, un seul a été retrouvé (Aujourd'hui conservé dans les collections du Musée de Colombes, Hauts-de-Seine, sa commune d'adoption). Son image, par conséquent, est aujourd'hui entièrement associée avec l'œuvre de Manet.
La jeune femme commença à poser à l'âge de seize ans, pour le peintre académique Thomas Couture. C'est là qu'elle rencontra Édouard Manet, alors un jeune apprenti à l'atelier du maître.
Le visage de Victorine Meurent, aisément reconnaissable, est celui qui revient le plus régulièrement dans l’œuvre de Manet. Le peintre, subjugué par la beauté fraîche et un peu insolente de la jeune femme, en fit très rapidement son modèle préféré, notamment pour ses peintures de nu. Victorine apparaît ainsi dans les tableaux les plus célèbres de Manet : en premier lieu dans Le Déjeuner sur l'herbe, bien sûr, où elle est dépeinte assise et entièrement dévêtue. La mystérieuse Olympia, de même, n’est autre que Victorine. Édouard Manet, dans chacun de ces deux cas, altère légèrement les traits de la jeune femme pour qu'ils correspondent mieux avec l’idée qu’il se faisait de la toile à accomplir.
À ceux qui auraient pu reprocher au peintre de ne réaliser que des nus lascifs et provocants de sa jeune égérie, Manet répondit par deux très beaux portraits d’une Victorine habillée de pied en cap. Dans La Chanteuse de rue, Manet déguise son modèle en une modeste chanteuse sortant d’un cabaret à la nuit tombée et dégustant étrangement quelques cerises. La Femme au perroquet avec son petit bouquet de violettes, quant à elle, est surtout un clin d’œil à une toile contemporaine de Gustave Courbet représentant une femme nue avec un perroquet.
Plus de dix années après la grande époque des scandales, c’est sans doute pour rendre hommage à leur longue relation artistique et amoureuse qu'Édouard Manet réalisa un dernier portrait de Victorine, Le Chemin de fer, où l’ancienne femme libérée s’est métamorphosée en une dame parfaitement respectable tenant compagnie à une petite fille, devant la gare Saint-Lazare. Cette œuvre, marquée par le symbole de la grille en fer, semble tirer un trait sur le passé avec une certaine amertume, et le chat inquisiteur d’Olympia laisse place à un petit chien sagement endormi. Manet, dès cette époque, commençait à souffrir d’une santé précaire.
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