- Vase marine
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Vasière
Une vasière est un habitat littoral, estuarien ou sous-marin constitué de matériaux sédimentés.
C'est l'habitat privilégié de certaines espèces et une zone de ponte et de refuge pour de nombreuses larves et alevins. Un biofilm se forme à l'interface vase/eau ou vase/air. Ces interfaces sont des écotones particuliers.
Les vasières littorales peuvent être fixées par des mangroves ou dues à la conjonction de configurations particulières de courants et du trait de côte. Elles constituent une source importante de nourriture pour des oiseaux d'eau spécialisés, canards ou limicoles (souvent caractérisés par un long bec leur permettant d'aller chercher des invertébrés dans la vase).
Sommaire
Typologies
On distingue
- les vasières d'accumulation sous-marine de matériaux pélitiques (les vasières au large) ;
- les vasières de la frange littorale (sur l’estran) ;
- les vasières d'estuaires ou de l'aval de fleuves, subdivisées en vasière nue ou slikke) en aval et schorre en amont, dans les estuaires.
La slikke est à la partie recouverte à chaque marée, surtout composée de vase molle, lisse et non végétalisée. Elle abrite une faune composée d'espèces bivalves (palourdes, coques...) et de petits gastéropodes brouteurs appréciés des oiseaux limicoles.
Article détaillé : Slikke.Le schorre est la partie haute et plus souvent émergée, mais exposée aux embruns et couverte aux grandes marées. Le schorre est couvert de plantes halophiles (supportant le sel), la soude et l'aster dans sa partie basse, la salicorne, la spartine, et la lavande de mer (limonium) en partie moyenne et des prés salés ou une végétation buissonnante dans sa partie haute.
Article détaillé : Schorre.État, pressions, menaces
Les vasières littorales sont - selon les cas - en progression ou plus souvent en régression (80 % des vasières auraient disparu au XXe siècle en France) presque partout dans le monde, à cause respectivement de l'augmentation de l'érosion du trait de côte et de l'érosion des continents, et à cause de l'extension des ports et de l'activité portuaire ou des curages faits pour permettre la circulation des navires.
Les vasières sont aussi des endroits qui peuvent être gravement pollués par l'adsorption de polluants sur les sédiments, et par l'accumulation de plomb de chasse, là où cette chasse a été pratiquée ou l'est encore.
En France, les vasières les plus importantes sont en baie du mont Saint-Michel, en baie d'Audierne et du golfe du Morbihan. De nombreux estuaires en contiennent aussi.
La vase et les ports
Dans les bassins portuaires, la vase rassemble, en un amalgame impressionnant, des rejets et déchets suspendus ou agrégés au sable. Sédiment onctueux, jamais uniforme, souvent travaillé par des micro-organismes, se gorgeant à l’occasion d’hydrocarbures, d’azote, de phosphore, de métaux lourds, la vase de mer perturbe la fluidité des chenaux.
Tous les ports sont concernés, petits ou grands, surtout les arsenaux où la vase est fort contaminée. Outre l’érosion naturelle, le trafic favorise l’accumulation de sédiments. Chaque jour, de coûteuses opérations de dragage libèrent l’accès des voies de navigation. Le clapage consiste ensuite à déporter les boues pour les rejeter en eaux profondes sans que l’on sache vraiment comment cohabitent les déchets portuaires et l’écosystème marin. Comme les lieux de clapage sont parfois distants des zones de dragage, le stockage à terre est parfois pratiqué. Mobilisant des surfaces impressionnantes, il n’est pas sans risque écologique si les déchets ne sont pas sanctuarisés, bouclés dans des caissons étanches. Dans un cas comme dans l’autre, la solution retenue ne s’accorde pas avec l’idée de ""port propre.
Aujourd’hui, les opérations du traitement de la vase de mer sont rares et concernent de faibles volumes, principalement des sédiments contaminés. Une fois décontaminés, laissés à l’abandon ou clapés, ces derniers ne sont pas valorisés. Une meilleure réponse consiste en la valorisation de la vase dans la perspective de produire des matériaux de construction (remblayage des routes ou de stationnements, bordures de trottoir, parpaings, produits moulés, dalles, briques). Comme s’y emploie le modèle Paneurochina, il faut d’abord déshydrater la vase, ensuite encapsuler les métaux lourds et autres impuretés et in fine augmenter ses performances mécaniques par des formules d’ajouts chimiques.
Comme partout dans le monde, les ressources minérales sont en voie de pénurie, notamment, les matériaux alluvionnaires, riche en granulats. Comme aussi, les carrières ferment, jugées polluantes, parfois dangereuses.
Voir aussi
Articles connexes
- Laisse de mer
- Pollution marine
- Aire marine protégée
- Zone morte
- Bioconcentration
- Bioturbation
- Bioaccumulation
- Océanographie
- Océanologie
- Sédiment
- Munition immergée
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