Tintin et les picaros

Tintin et les picaros

Tintin et les Picaros

Tintin et les Picaros
23e album de la série Les Aventures de Tintin
Genre(s) Franco-Belge
Aventure
Auteur Hergé

Personnages principaux Tintin
Milou
Capitaine Haddock
Lieu de l’action Belgique et San Theodoros

Éditeur Casterman
Première publication 1976
Nombre de pages 62

Prépublication Le Journal de Tintin
Albums de la série Les Aventures de Tintin
Vol 714 pour Sydney
Tintin et l'Alph-Art

Tintin et les Picaros (Tintin et les Picaros, Hergé, 1976) est le 23e album de bande dessinée de la série Les Aventures de Tintin et Milou. C'est le dernier album qui a été achevé.

Sommaire

Synopsis

Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.

Lors d'un voyage au San Theodoros, Bianca Castafiore, sa bonne Irma, son accompagnateur Igor Wagner et ses gardes du corps, les Dupondt sont arrêtés par le régime du général Tapioca, sous prétexte d'un complot dont le capitaine Haddock serait le fomenteur. Plus tard, les Dupondt seront condamnés à mort et la Castafiore, à la prison à vie, à l'issu d'une parodie de procès. Après quelques télégrammes d'insultes, Haddock et le professeur Tournesol acceptent de se rendre à Tapiocapolis pour discuter avec le général, sans Tintin, qui refuse de venir... Ils sont accueillis à bras ouverts par le colonel Alvarez, l'aide de camps de tapioca, qui les envoie dans une villa luxueuse, où ils sont nourris et logés en attendant que Tapioca leur accorde un entretien. Peu à peu, ils comprennent que l'invitation était un piège : ils ne peuvent sortir qu'en étant étroitement surveillés. C'est alors que Tintin les rejoint. Il découvre que la villa est surveillé par des caméras et des micros. Puis le nouveau majordome de la villa, un certain Pablo, en qui Tintin a confiance depuis sa rencontre dans L'Oreille cassée, leur révèle, que c'est en réalité, le colonel Sponsz qui est derrière toute cette histoire. L'ancien chef de la police secrète bordure, n'a pas digéré l'affront subi dans l'Affaire Tournesol et souhaite se venger. Il prévoit, lors de la visite d'une pyramide, de simuler une fausse attaque de Picaros, les partisans d'Alcazar réfugiés dans la jungle, au cours de laquel, seront tués Tintin et ses amis. Mais heureusement, Pablo a prévenu le général Alcazar qui avec de vrais Picaros, viendra les sauver. Tout ceci est en réalité un piège et Pablo collabore en fait avec Sponsz. Le véritable plan est de se débarrasser de Tintin, de ses amis et d'Alcazar en même temps. En effet, après cette soi-disant évasion, un canon est censé ensuite détruire la camion transportant tout ce petit monde. Mais celui rate de peu sa cible et, Tintin, Haddock et Tournesol réussissent à fuir avec le général Alcazar dans la jungle. Il se dirige donc vers le camp des Picaros. Après être passé par le territoire des arumbayas, il parviennent chez les Picaros qu'il découvrent ivres mort. Le seul obstacle à la révolution qui permettrait à Alcazar de reprendre le pouvoir est donc l'alcoolisme de ses troupes. Cette alcoolisme proviens de caisse d'alcool largué par Tapioca pour neutraliser les Picaros. Heureusement, Tournesol a inventé un médicament et l'a testé sur Haddock, avec des résultats plus que concluants... Les rebelles sont sevrés et, grâce à l'arrivée providentielle de Séraphin Lampion et de ses Turlurons invités pour le carnaval du San Theodoros, ils déclenchent, sans verser une seule goutte de sang, la révolution en passant inaperçus au milieu du cortège. La Castafiore et les Dupondt sont libérés après le coup d'État et Alcazar, qui gracie Tapioca à la demande de Tintin, se retrouve une fois de plus au pouvoir... Sponsz est lui aussi gracié et renvoyé en Bordurie

Contexte

La genèse de l'album remonte au début des années 1960. Le contexte de Cuba inspire Hergé. À l'origine, l'histoire se déroulait juste après Les Bijoux de la Castafiore. Dans les premiers synopsis, les Dupondt parcourent l'Amérique du Sud à la recherche de la Castafiore, afin de lui remettre l'émeraude volée par la pie[1]. Tintin, invité au San Théodoros, voit son avion détourné par un « Bigotudos », moustachu partisan du général Alcazar qui a juré de ne plus se couper les moustaches jusqu'à la victoire finale. Après un atterrissage en catastrophe dans une ville « libérée » par les Bigotudos, Tintin et Haddock sont reconnus par le colonel Spontz, bordure qui soutient la révolution bigotudos. Il les enferme dans un camp de concentration avec un ministre de Tapioca qui était dans l'avion. Échappés, Tintin et Haddock sont trahis par ce ministre qui les fait envoyer dans un autre camp de concentration. Hergé envisage que Tintin, inquiet de sévices faits aux Indiens (ou à la population ?) favorise une révolution permettant la réconciliation nationale. Mais le scénario hésite sur le rôle à attribuer à Tintin : Doit-il prendre parti ? N'apparait il pas que comme une victime ? Peut-il devenir un militant ?

Ce blocage dure plusieurs années, ce qui exaspère ses collaborateurs : en 1965, ils réalisent une page de ce Tintin et la font paraître dans un journal suisse. Hergé abandonne alors le projet, ne retenant que le détournement d'avion pour mettre au point Vol 714 pour Sydney, et ne reprend l'idée d'un scénario pour les Picaros, complètement modifié, qu'après la parution de Vol 714.

Lors de sa parution en 1976, Tintin et les Picaros eut un énorme succès commercial, notamment en raison de l'espacement de plus en plus grand entre les sorties des albums de Tintin ; toutefois, l'accueil de la critique fut plutôt mitigé. Il est vrai que l'univers de Tintin continue de s'y décomposer, après le huis clos des Bijoux de la Castafiore et l'aventure effacée de Vol 714 pour Sydney. La « ligne claire » n'est plus ce qu'elle était, les personnages non plus... Si Tintin ne veut plus partir, si Haddock n'aime plus le whisky, si l'action n'est que carnaval, que reste-t-il à raconter ?

Les allusions à la situation politique internationale restent présentes. Ainsi peut-on voir le San Theodoros tapioquiste comme un de ces nombreux pays d'Amérique du Sud qui ont été terre d'accueil pour des nazis, qui ont eu le soutien tour à tour des blocs de l'Est ou de l'ouest, et sont aussi un terrain de luttes de pouvoirs personnels. Lors du procès en mondiovision des Dupondt, le procureur général fait référence à la « noble idéologie de Plekszy-Gladz », ce dernier étant le dictateur de la Bordurie, parodie hergéienne des régimes totalitaires. Le coup d'État réussi à la fin de l'album par Alcazar n'est pas sans rappeler celui de la révolution cubaine de Fidel Castro, accompli avec un faible nombre d'hommes (les « Barbudos »). L'auteur ne fait pas de concession à l'ami de Tintin : Alcazar apparaît illettré, cupide et imbu de lui-même. Il désire en effet rebaptiser la capitale « Alcazaropolis », et personnifie le régime tout autant que son prédécesseur.

Deux vignettes étroitement parallèles montrent la position dénonciatrice d'Hergé : page 11 D2 et page 62 D2. À l'arrière-plan, l'avion transportant nos héros, à l'atterrissage, puis au décollage (et un malentendu de Tryphon Tournesol). Au premier plan, deux soldats, d'abord en uniforme tapioquiste avec l'emblème de Plekszy-Gladz, puis en uniforme alcazariste, regardent passer l'appareil au loin tout en surveillant les malheureux habitants du même bidonville, au centre, toujours aussi misérable avec ses familles en haillons et la pancarte propagandiste « Viva Tapioca » simplement devenue « Viva Alcazar ». On note aussi la vignette montrant le contraste avec la richesse du centre ville « occidentalisé » où patrouillent aussi des militaires mais là... non casqués.

Que la dictature soit de droite ou de gauche semble nous dire Hergé le peuple, lui, ne voit pas son sort bouger tandis que les militaires s'adaptent sans état d'âme à leurs nouveaux dirigeants quels qu'ils soient (comme déjà bien montré dans L'Oreille cassée).

On trouvera un autre pamphlet de la pratique violente des régimes totalitaires dans l'ensemble des détails de la vignette montrant l'escorte militaire du capitaine Haddock « nettoyant » les environs du marchand de tabac où il va faire une halte. Toutefois, le scénario original (qui opposait deux « libérations » de ville ou deux camps de concentration) était encore plus net.

Anecdotes

  • Une page a dû être retirée lors de l'édition finale de l'album, car il devait en contenir au maximum 62 (comme à l'habitude). Cette page montre le colonel Sponsz « Esponja » boire son verre, puis grogner : « Cette fois-ci, je les briserai ! Comme... comme je brise ce verre ! » Il jette alors son verre par terre, qui ne se fêle même pas et rebondit contre un buste de Plekszy-Gladz, brisant sa moustache. L'officier militaire qui est avec Sponsz dans la pièce se met alors à éclater de rire, puis se fait réprimander par le Colonel qui le menace, indirectement, de bloquer sa promotion s'il raconte ce qui s'est passé, et fait passer la faute à une femme de ménage. Il faut savoir que ce gag a déjà été utilisé deux fois dans d'autres œuvres d'Hergé :
  1. dans La Vallée des Cobras, le Maharadjah de Gopal est en colère contre M. Legrand qui ne veut collaborer avec lui, ce qui le fait dire : « Votre volonté, je la briserai, comme... comme je brise cette tasse ! » et jetant à terre la tasse qu'il tenait en main, celle-ci rebondit sans se casser et heurte sa figure.
  2. dans Vol 714 pour Sydney, Rastapopoulos menace Tintin et ses amis en disant : « Je vous écraserai ! Comme... comme j'écrase cette misérable araignée ! ». Il essaie ensuite d'écraser sous sa botte une araignée qui passe par là, mais celle-ci parvient à échapper à chacun de ses coups, ce qui l'épuise et le met en rage.
  • Pour la première et dernière fois, Tintin quitte ses éternels pantalons de golf pour un jean marron (que l'on reverra sur Tintin dans les croquis de Tintin et l'Alph-Art).
  • Des personnes déguisées en Astérix (Goscinny et Uderzo lui renveront l'hommage en faisant apparaître les Dupondt l'année suivante dans Astérix chez les Belges), Snoopy, Donald Duck et Mickey Mouse sont présents au carnaval de San Theodoros.
  • Apparaît pour la première fois le prénom du Capitaine Haddock : Archibald.
  • La première page de Tintin et les Picaros était en cours de coloriage lorsqu'une erreur fut remarquée : Tintin évoluait dans un paysage estival avec des arbres fleuris alors que l'action était censée se dérouler en février, juste avant le carnaval. L'erreur fut corrigée et désormais, dans l'album, la première page de l'album affiche bien un paysage hivernal.

Adaptations

Série animée

Cet album fut adapté dans la série animée de 1992.

Notes et références

  1. Philippe Goddin, Hergé et les Bigotudos : Le roman d'une aventure, Casterman, coll. « Bibliothèque de Moulinsart », Paris, 1993, 287 p. (ISBN 2-203-01709-0) .
  • Portail de la bande dessinée Portail de la bande dessinée
Ce document provient de « Tintin et les Picaros ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Tintin et les picaros de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужна курсовая?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Tintin et les Picaros — 23e album de la série Les Aventures de Tintin Auteur Hergé Genre(s) Franco …   Wikipédia en Français

  • Tintín y los Pícaros — (Tintin et les Picaros) es el vigésimo tercero y último de los álbumes de Las aventuras de Tintín publicados por su autor (Hergé). El álbum apareció en 1976 tras 8 años de preparación desde la publicación del anterior volumen (Vuelo 714 para… …   Wikipedia Español

  • Tintín y los 'Pícaros' — (Tintin et les Picaros) es el último de los álbumes de aventuras de Tintín escritos e ilustrados completamente por Hergé. Su preparación duró 8 años desde el momento de la aparición de Vuelo 714 para Sidney, y al momento de hacerlo Hergé ya sólo… …   Enciclopedia Universal

  • Tintin and the Picaros — Graphicnovelbox| englishtitle=Tintin and the Picaros foreigntitle=Tintin et les Picaros caption=Cover of the English edition publisher=Casterman date=1976 series= The Adventures of Tintin (Les aventures de Tintin) origlanguage=French… …   Wikipedia

  • Tintin chez les Soviets — Tintin au pays des Soviets Tintin au pays des Soviets 1e album de la série Les Aventures de Tintin Genre(s) Franco Belge Aventure Auteur Hergé Personnages principaux Tintin Milou Lieu de l’action …   Wikipédia en Français

  • Tintin et les Oranges Bleues — Pour les articles homonymes, voir Tintin (homonymie). Tintin et les Oranges bleues est un film franco espagnol de Philippe Condroyer, sorti en 1964. Un album portant le même nom a été publié en 1965 à partir de photographies extraites de ce film …   Wikipédia en Français

  • Tintin et les oranges bleues — Pour les articles homonymes, voir Tintin (homonymie). Tintin et les Oranges bleues est un film franco espagnol de Philippe Condroyer, sorti en 1964. Un album portant le même nom a été publié en 1965 à partir de photographies extraites de ce film …   Wikipédia en Français

  • Tintin chez les Toreadors — Tintin et Milou chez les Toréadors Tintin et Milou chez les Toréadors est une nouvelle de Jean Roquette (1947) mettant en scène les personnages des Aventures de Tintin. Synopsis La guerre vient de se terminer. Tintin assiste à une corrida et se… …   Wikipédia en Français

  • Tintin chez les Toréadors — Tintin et Milou chez les Toréadors Tintin et Milou chez les Toréadors est une nouvelle de Jean Roquette (1947) mettant en scène les personnages des Aventures de Tintin. Synopsis La guerre vient de se terminer. Tintin assiste à une corrida et se… …   Wikipédia en Français

  • Tintin et les Oranges bleues — Pour les articles homonymes, voir Tintin (homonymie). Tintin et les Oranges bleues Données clés Réalisation Philippe Condroyer Scénario André Barret Acteurs principaux …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”