- Avion militaire
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Un avion militaire est un avion développé pour répondre aux besoins des forces armées d'un pays. Ils se divisent en deux catégories principales, en fonction de leur mission : les avions de combat dotés d'armements offensifs ; les avions de soutien, non armés ou dotés d'armements défensifs.
Cette définition s'applique aussi aux hélicoptères.
L'aviation militaire s'est développée dès la Première Guerre mondiale, une décennie après le premier vol, avant de devenir une composante essentielle de la stratégie militaire à partir de la Seconde Guerre mondiale. Les forces armées de nombreux pays disposent d'une composante aérienne séparée (armée de l'air) mais certaines missions spécialisées et leurs moyens peuvent être affectés à d'autres composantes comme l'aéronavale sous le contrôle de l'armée de mer.
Sommaire
Historique
L'avion apparaît quelques années seulement avant la Première Guerre mondiale et est rapidement utilisé par les militaires. Ses premières missions sont les mêmes que celles des ballons utilisés précédemment, à savoir la reconnaissance et le réglage des tirs d'artillerie, puis le bombardement léger. C'est afin d'empêcher et de contrer les missions adverses qu'apparaissent les premiers avions de chasse.
La guerre italo-turque est le théâtre de la première utilisation militaire de l'aviation : le 23 octobre 1911, un aviateur italien (le capitaine Carlo Piazza) survole les lignes turques pour une mission de reconnaissance et, le 1er novembre, la première bombe lancée de l'air par un avion tombe sur les troupes turques en Libye. Le 10 septembre 1912, un monoplan Nieuport est le premier avion abattu au combat, descendu par une batterie de mitrailleuses. Il faut attendre le 5 octobre 1914 pour enregistrer le premier combat aérien entre un avion français et un avion allemand, près de Reims.
Dans l'entre-deux-guerres, l'aviation militaire se perfectionne (les monoplans remplacent la plupart des biplans, les moteurs deviennent de plus en plus puissants et les profils d'avions de plus en plus aérodynamiques). Les armées développent beaucoup cette arme, sentant une nouvelle guerre venir. Mais, avant le déclenchement de cette guerre, des nations sont très en avance technologiquement (France, Allemagne, Royaume-Uni) pendant que d'autres prennent du retard (États-Unis, Italie, etc.) alors que les prototypes fleurissent et que leurs performances sont de plus en plus élevées.
L'aviation militaire est utilisée de façon intensive dès le début de la Seconde Guerre mondiale : c'est une composante indispensable de la Blitzkrieg allemande, et la bataille d'Angleterre est la première bataille aérienne de l'Histoire. Cette guerre marque hélas également le début des bombardements massifs d'objectifs civils effectués avec des formations de plusieurs centaines d'avions : d'abord par l'Allemagne (raids sur Rotterdam et Coventry dès 1940) et le Japon, puis par les États-Unis et le Royaume-Uni à partir de 1943 (raids sur Hambourg, Tōkyō, etc.). En Asie, la Seconde Guerre mondiale se termine après les bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki.
Tous les conflits survenus depuis (Guerre de Corée, Guerre du Viet-Nam, etc.) ont vu l'aviation militaire jouer un rôle d'autant plus essentiel que les performances des avions ont augmenté considérablement. La nécessité de s'assurer la supériorité sur l'aviation adverse a même été un moteur puissant des différentes innovations apportées depuis le début de la Seconde Guerre mondiale.
Classification
On catégorise généralement les avions militaires en fonction de leurs missions :
- Avions de combat :
- chasse, interception ;
- attaque au sol ;
- guerre électronique ;
- bombardement tactique ou stratégique.
- Avions de soutien :
- reconnaissance, surveillance, patrouille maritime ;
- transport de troupe, de matériels ;
- largage de parachutistes ;
- école, entraînement ;
- ravitaillement en vol ;
L'aéronautique navale effectue les mêmes missions avec des appareils capables de décoller et apponter sur un porte-avion.
Beaucoup d'avions sont développés en plusieurs versions et adaptés à différentes missions : intercepteur monoplace de base avec une version biplace pour l'entraînement et une version équipée d'une crosse d'appontage pour l'aéronavale.
Les avions de combat sont souvent dotés d'armements externes à la cellule et disposent d'un radar multi-fonctions. Le même avion peut alors être utilisé pour différentes missions en fonction des emports (réservoirs largables, bombes, missiles, pods photographiques, etc.) voire être capable d'effectuer plusieurs missions au cours d'un même vol : avion multirôle.
Les avions de soutien sont parfois développés à partir de versions civiles, c'est le cas de nombreux avions-école et de certains avions de surveillance ou de ravitaillement en vol.
Pour un même type de mission les avions sont ensuite classés en fonction de leur caractéristiques opérationnelles (rayon d'action, vitesse, etc.) ou de leur construction. Par exemple, les performances actuelles des réacteurs ont généré deux types d'avions de combat : monoréacteur, moins de 10 tonnes ou biréacteurs, classe 20 tonnes.
Technologies
La Seconde Guerre mondiale et la Guerre froide ont entraîné un effort de recherche et d'innovation considérable afin d'obtenir une supériorité sur le camp adverse. Cet effort s'est naturellement manifesté dans la mise au point de technologies de plus en plus avancées.
D'abord propulsés par le moteur à combustion interne entraînant une hélice, puis un modèle conçu avec un moteur-fusée (le Messerschmitt Me 163), les avions militaires ont utilisé le moteur à réaction dès la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ceci a rapidement permis de voler à des vitesses tout juste supersoniques dès les années 1950, et encore plus élevées à partir des années 1960.
Des progrès considérables ont également été accomplis dans le domaine électronique (radar, commandes de vol électriques, systèmes de navigation, etc.) et de l'armement (missile, bombe guidée laser, etc.) : aujourd'hui, un chasseur peut en abattre un autre à 80-90 km de distance avec un missile air-air et tirer une munition air-sol à des centaines de km de sa cible.
Coûts d'un avion militaire
Les améliorations des performances (nouveaux moteurs, nouveaux matériaux, nouvelles techniques de construction) et des équipements (radar, avionique) font que le prix des avions augmente fortement d'une génération à l'autre et, par conséquent, même le nombre d'appareils modernes que les nations les plus riches peuvent s'offrir diminue inexorablement. L'Armée de l'air française à ainsi au 1er septembre 2011 un total de 247 avions de combat[1] contre environ 550 au début des années 1980 et pour de 120 à 140 avions quittant le service dans les années 2010 n'en recevra sans soute que 70.
À titre d'exemple parmi les avions conçus aux États-Unis :
Evolution du coût des avions militaires américains Désignation Mise
en
serviceExemplaires
construitsCoût unitaire en monnaie courante P-51 Mustang 1942 15 575 50 985 $ F-86 Sabre 1949 8 740 220 000 à 343 000 $ suivant les versions F-4 Phantom II 1960 5 195 2,4 millions de $ F-15 Eagle 1976 1 300 28 à 30 millions de $ suivant les versions F-22 Raptor 2005 187 350 millions de $ Il convient de préciser, toutefois, que le nombre d'exemplaires de P-51 Mustang comporte des avions construits pendant la Seconde Guerre mondiale, que le nombre d'exemplaires de F-86 Sabre comporte des avions construits pendant la guerre de Corée et que le nombre d'exemplaires de F-4 Phantom comporte des avions construits pendant la guerre du Viet-Nam. Un certain nombre de ces appareils ont donc été construits en remplacement d'appareils détruits par les combats ou en prévision de combats imminents, ce qui relativise sans le remettre en cause l'effet de l'évolution des coûts sur le nombre d'appareils construits.
À ces coûts directs d'achat de l'avion lui-même, il faut ajouter les coûts de maintenance (entretien régulier) et les coûts de formation des pilotes et mécaniciens, eux aussi en hausse constante en raison de l'augmentation de la complexité des avions. Voici quelques chiffres de 2006 concernant l'aviation navale française [2]:
- E-2 Hawkeye : 40 300 €/h.
- Dassault Rafale : 39 000 €/h.
- Atlantique 2 : 18 800 €/h.
- Dassault Super-Étendard : 13 000 €/h.
Le faible nombre d'appareils utilisés augmente les coûts. Si l'on prend le cas du E-2 Hawkeye, l'US Navy chiffre en 2006 l'heure d'exploitation à 18 000 US$ pour 150 exemplaires acheté depuis 1960, tandis que la Marine nationale n'a que trois exemplaires de cet avion qui lui coûte pratiquement trois fois plus cher à l'heure.
Parc d’avions de combat en 2002
On estime qu'en 2002 environ 28 000 avions de combat étaient opérationnels dans le monde, avec la répartition géographique suivante :
- États-Unis : 22 %
- Alliés de l’OTAN : 14 %
- Russie : 9 %
- République populaire de Chine : 10 %
- Reste de l’Asie : 18 %
- Moyen-Orient et Afrique du Nord : 13 %
- Reste du monde : 14 %
Avions militaires et environnement
L'aviation militaire (terrestre et aéronavale) déroge au protocole de Kyoto et est très émettrice de gaz à effet de serre. L'utilisation de drones est parfois présentée comme permettant une surveillance à moindre impact environnemental, en complément de l'imagerie satellite dont l'écobilan ne semble pas non plus avoir été fait.
Les carburants de ces avions peuvent contenir des additifs toxiques et polluants. Les produits (antigels, produits de nettoyage..) peuvent aussi au sol contribuer à polluer les aérodromes militaires et leurs environs. Un avion en difficulté se débarrasse généralement de son carburant avant un atterrissage en urgence, souvent au-dessus d'une forêt ou d'une zone agricole ou de la mer, pour éviter de polluer les villes.Les munitions des avions et hélicoptères sont aussi sources de pollution lors de leur usage, des exercices ou en fin de vie si elles ne sont pas démantelées dans les meilleures conditions (ce qui est le plus souvent le cas depuis l'invention de l'aviation militaire).
Se pose aussi la question des déchets militaires et du démantèlement en fin de vie (les avions comprennent de nombreux métaux polluants, et contiennent généralement de l'amiante et des matériaux amiantés [3].. À titre d'exemple, l’armée de l’air française prévoit le retrait d'environ 70 aéronefs par an en moyenne sur la période 2009 – 2014 (800 t/an d'aluminium et autres métaux et composites, soit 6 000 t de matériel volant à démanteler pour 2009 – 2015 ; plus de 800 cellules d’aéronefs dont 300 d'hélicoptères). Ce matériel s'ajoute aux environ 400 aéronefs déjà en attente d’élimination (+/- 2750 t), notamment regroupés sur la base aérienne de Châteaudun [3].
Notes et références
- Les chiffres-clés de la Défense – édition 2011 sur Ministère français de la Défense, 30 septembre 2011. Consulté le 3 octobre 2011
- Air et Cosmos Source :
- Synthèse de 20 pages du Rapport (200 pages) sur le « démantèlement des matériels d'armement », faisant suite à une mission sur le démantèlement des matériels d’armement conduite en 2008 par le CGARM (Xavier Lebacq, Franck L’hoir) et le Bureau-Environnement de la DMPA (avec états-majors et services concernés)
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- [PDF] Un demi-siècle d'aéronautique en France : Les avions militaires, 436 pages
- « La guerre de l'air » - Histoires orales de la Première Guerre mondiale : Les anciens combattants de 1914 à 1918 à Bibliothèque et Archives Canada
- www.liaison16.com, actualité aéronautique militaire au jour le jour.
- Encyclopédie aéronautique Aérodream, qui répertorie les avions militaires du monde entier
- www.avion-de-combat.com, annuaire internet consacré aux avions et hélicoptères militaires
- Avions de combat :
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