THX 1138

THX 1138

THX 1138

Réalisation George Lucas
Scénario George Lucas
Walter Murch
Acteurs principaux Robert Duvall
Donald Pleasence
Maggie McOmie
Pedro Colley
Ian Wolfe
Sociétés de production American Zoetrope
Pays d’origine Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Science-fiction
Drame
Sortie 1971
Durée 88 minutes

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

THX 1138 est un film américain de science-fiction réalisé par George Lucas (1971) et produit par Francis Ford Coppola.

Sommaire

Synopsis

Dans une société souterraine du futur, les hommes vivent sous sédatifs. Ils sont socialement brimés par un pouvoir totalitaire et invisible au sein d'un univers blanc monochrome. Sous l'impulsion de sa compagne LUH 3417, l'ouvrier THX 1138 accepte de fuir avec elle. En conflit avec le chef de LUH 3417 (SEN 5241) qu'il dénonce, THX 1138 se retrouve finalement aussi en prison. THX 1138 est inculpé d'avoir enfreint la règle du sexe interdit avec LUH 3417 et pour n'avoir pas pris certaines des drogues obligatoires (que LUH 3417 lui remplaçait pour le sortir de son état robotique). Les deux hommes s'enfuient de prison à l'aide d'un hologramme humain (le seul humain de peau noire du film). Mais SEN 5241 renonce à quitter la cité. THX 1138 y parvient après avoir découvert que LUH 3417 a été exécutée.

Univers

L'univers de THX 1138, est un univers uniforme, la couleur dominante est le blanc.

La situation

Pour habiter une cité souterraine, il semblerait que la terre ait subi de nombreux bouleversements, cependant le film donne très peu d'informations à ce sujet. Lorsque le héros (THX 1138) atteint l'extérieur lors de la dernière séquence, le soleil semble gros et rouge... effet esthétique ou univers post-apocalyptique où passe un oiseau ? De plus, les forces chargées de l'ordre, ne sont pas des humains, mais des policiers-robots ultra-violents qui semblent cependant capables de liens humains (comme prêter la matraque aux enfants, rassurer les gens, etc.). Il n'existe que peu de contact humain entre les gens.

Le pouvoir

Le pouvoir semble assuré par une sorte de caste, qui dispose d'une force de renseignement et de répression terrible. Les dirigeants ont accès aux conversations des gens, ils peuvent les voir et les entendre à l'aide de caméras. La délation est très encouragée. Il semble aussi exister un système juridique : lorsque THX 1138 sera condamné pour avoir fait l'amour, il y aura un procès, durant lequel les avocats et l'accusé sont séparés.

La prison

La prison est un vaste lieu, entièrement blanc immaculé, qui semble s'étendre à l'infini (ce qui peut laisser penser qu'il est dans un espace-temps différent de celui de la ville, une sorte d'univers parallèle). Au "centre" de celui-ci sont regroupés des sortes de canapés où peuvent s'allonger les prisonniers. Les détenus reçoivent régulièrement de la nourriture, sous forme de biscuits, et reçoivent régulièrement la visite de policiers robots, qui viennent pour amener un nouveau prisonnier ou en maltraiter un autre (en le touchant avec leurs bâtons). Il existe au moins une sortie, empruntée par THX et SEN, qui est en fait une porte, repérable par le fait que l'espace autour d'elle n'est plus blanc, mais gris foncé. Elle ne semble pas avoir de localisation précise dans la prison, puisqu'elle apparaît à un endroit apparemment déjà visité par THX et SEN. Elle débouche directement sur ce qui semble être une grosse voie piétonne (à peine sont-ils sortis que THX et SEN sont emportés par la foule, qui le prête pas attention à l'ouverture de la porte, ni à eux).

L'économie

Cette société utilise une économie fictive, les ouvriers sont rémunérés, il n'y a pas de nom de monnaie ("crédits"). Leur rémunération leur sert à acheter des sortes de rhomboèdres de couleurs, appelés "le Produit", dont le prix varie chaque jour, ce qui laisse supposer l'existence d'un marché d'offre et de demande. Les Produits n'ont aucune utilité réelle, chaque "appartement" où vit un couple masculin/féminin est muni d'un "consommateur" dans lequel le produit est jeté. Il arrive que certains "produits" soient refusés par le "consommateur", sans explication.

Les policiers-robots

Les policiers-robots sont comme des vrais policiers, sauf qu'ils ne sont pas humains. Ils sont vêtus de vêtements noirs moulants, d'un casque blanc à visière et de bottes assez hautes. Ils sont équipés d'une matraque blanche ou d'un long bâton noir qui délivrent une onde de choc aussi violente qu'un coup porté avec un mouvement de recul. Ces policiers robotisés fonctionnent avec une pile radioactive. Ils semblent être capables de contacts humains et ont des mouvements humains. Leur visage ressemble à celui d'un humain, excepté la couleur argentée réfléchissante, et leurs voix sont différentes (bien que proches dans le timbre et les intonations). Les policiers robots sont néanmoins très violents et répressifs.

La ville

La cité sous terre, est toujours de couleur blanche, et les gens aussi sont habillés en blanc (exceptées quelques tenues orange ou jaunes), ce qui contraste avec les policiers robots. Tous les habitants ont la tête tondue à ras. Dans le centre de la ville il y a des projections murales de film. La plupart des gens marchent à pied, mais il existe tout de même des voitures puissantes et autres moyens de transport.

Les rapports sexuels

Les gens n'ont plus le droit de faire l'amour, les rapports sexuels entre humains étant interdits et sanctionnés. La masturbation est autorisée (on voit THX se faire masturber par une machine devant une projection érotique), probablement à des fins de contrôle de la population (il semble que la machine récupère la semence de THX).

La nourriture

Les gens sont nourris avec des sortes de petites éponges et des pilules de couleurs, rouges et jaunes. Même si rien ne semble l'indiquer, on peut supposer que cette nourriture n'a aucun goût (ou alors des arômes bien définis, et d'origine artificielle), et sert uniquement à apporter aux habitants les nutriments pour les maintenir en vie, et des sédatifs pour les maintenir dans un état de docilité, un peu comme des robots.

La religion

La religion semble être unique (christianisme) et imposée à tous. Elle est personifiée par une grande image lumineuse bleue du Christ qui se trouve dans une sorte de confessional (petite salle fermée par des parois transparentes). Un haut-parleur diffuse à intervalles réguliers durant l'entretien individuel des phrases rassurantes qui encouragent le monologue du "confessé", et lui donnent l'impression d'être écouté ("Mon temps t'appartient. Je t'écoute", en début de séance, puis "Oui", "Oui, je vois", "Oui, je comprends", "Excellent", "Pourrais-tu être plus ... explicite ?", ...). Tout ce qu'il dit est cependant enregistré et écouté ultérieurement afin de répérer d'éventuels écarts ou déviances à la législation en vigueur. La fin de l'entretien correspond au moment où le haut-parleur diffuse un message servant à rappeler au "confessé" sa condition de "maillon" de la société (probablement afin d'éliminer toute naissance d'individualité), et en l'encourageant à participer au système économique : "Tu es un bon croyant. Bénédiction de l'Etat, bénédiction des masses. Tu es un sujet du divin, créé à l'image de l'Homme, par les masses, pour les masses. Soyons reconnaissants d'avoir une occupation à remplir. Travaillons dur. Augmentons la production. Prévenons les accidents. Et ... soyons heureux." (fin alternative : "Soyons reconnaissants d'avoir le commerce. Achète plus. Achète plus maintenant. Achète. Et sois heureux"). Il semble cependant aussi exister des unités religieuses humaines. En effet, on voit parfois passer dans les couloirs de la ville des groupes de femmes, vêtues de toges de religieuses grises. On ne voit parfois pas leur visage, caché par la capuche, ce qui peut faire douter de leur nature humaine.

Fiche technique

Distribution

Commentaires

Encore proche des premiers courts-métrages expérimentaux de George Lucas, le film met l'accent sur l'aspect introspectif et cauchemardesque de cette société future, où les murs blancs, entourant des personnages eux aussi vêtus de blanc suppriment toute profondeur et renforcent chez le spectateur le caractère aseptisé de cet univers.

À l'époque, en matière de science-fiction, la référence était encore, pour tous les réalisateurs, le 2001 : l'odyssée de l'espace de Kubrick, qui ne sera dépassé techniquement (et encore, uniquement au niveau effets spéciaux) que par Un nouvel espoir en 1977. En 1971, Lucas n'avait évidemment pas encore les moyens dont disposait Kubrick, mais il reprit certains concepts esthétiques de 2001[réf. souhaitée] : couleurs très blanches, presque pastel, une bande-son extrêmement sophistiquée (voix inquiétantes continuelles des agents de surveillance contrôlant en permanence les faits et geste des individus) et l'utilisation de la musique classique pour la scène la plus poignante (la Passion selon saint Matthieu de Bach).

D'un point de vue subliminal, la ville souterraine ne peut manquer d'être une métaphore des enfers.[réf. souhaitée] L'idée qu'une guerre nucléaire a ravagé la surface, censée être « radio-active » et donc impraticable, permit à Lucas de brillamment varier sur un vieux thème de la science-fiction : une communauté fermée reste coincée dans sa hantise du « dehors » par l'effet de ses croyances. Un bonheur insoutenable en est un exemple, tout comme Le Monde aveugle (Dark Universe, 1961), de Daniel Galouye, Croisière sans escale (non stop), de Brian Aldiss, ou encore La Cité et les Astres, de Arthur C. Clarke. Invariablement, un individu isolé se rebiffe contre l'ordre social et s'échappe.

Ce schéma très classique ne pouvait qu'inspirer un jeune étudiant de gauche, qui comme son contemporain Philip K. Dick, considérait sans doute l'Amérique de Nixon comme la cible désignée de toutes les satires libertaires. Les « flics » robots, au coup de matraque facile, ressemblent étrangement aux policiers anti-émeute (CRS en France) avec lesquels les étudiants remuants s'affrontaient à l'époque des deux côtés de l'Atlantique.[réf. souhaitée] Décrit par George Lucas comme une « métaphore des années 1970 », le film garde, selon son auteur, toute son actualité. Le mensonge d'État, à la fin, n'est que brièvement matérialisé par un oiseau passant devant un magnifique soleil couchant, trait poétique invalidant la propagande selon laquelle la planète est morte et impraticable. Cela faisait donc des lustres que l'humanité restait enterrée dans un vaste hôpital psychiatrique souterrain uniquement parce qu'elle ignorait que la radioactivité justifiant cet enterrement avait cessé.[réf. souhaitée]

Ce film d'art et d'essai a su faire beaucoup d'effet avec peu de moyens, de façon bien plus professionnelle qu'Alphaville.[réf. souhaitée] Lucas, n'ayant pas les budgets pour des maquettes géantes « à la Kubrick » dont il ne disposera que plus tard, s'est servi d'installations souterraines réelles : tunnels autoroutiers, parkings, escaliers roulants, centres commerciaux utilisés aux heures de fermeture, égouts, postes de contrôles et divers établissement publics (hôpitaux, etc) prêtés par la municipalité de San Francisco dont le Centre municipal du comté de Marin de l'architecte Frank Lloyd Wright, réutilisé dans une autre production de SF, Gattaca. Ces décors « naturels », très habilement choisis, donnent une grande impression de vraisemblance et d'unité. De simples ajouts peu coûteux (panneaux, slogans totalitaires, etc) suffisent à créer l'ambiance. D'autres réalisateurs s'inspireront ensuite de ces techniques, comme Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet avec Le Bunker de la dernière rafale.[réf. souhaitée]

La version définitive (DVD director's cut) comporte des ajouts utilisant les technologies actuelles (images de synthèse) récemment incrustés, permettant ainsi de montrer de plus grandes foules et, notamment, une chaîne d'assemblage d'une usine de robots.

THX 1138 est, en dépit de ses faibles moyens financiers, considéré aujourd'hui par plusieurs cinéphiles[Lesquels ?] comme l'un des chef-d'œuvres de la science-fiction, à parité avec des films de valeur qualitative comparable mais qui ont été beaucoup plus coûteux à produire (2001 : l'odyssée de l'espace, Soleil Vert, la Planète des singes, Rencontres du troisième type, etc.).

Autour du film

  • Le film se base sur un court-métrage d'étudiant de George Lucas intitulé THX 1138 4EB qui est disponible dans son intégralité dans les bonus de l'édition collector du DVD.
  • Enfin, le THX a été repris pour la charte de qualité sonore et graphique émise par Lucasfilm Ltd. et signifie dès lors Tom Holman eXperiment.
  • Certaines séquences de THX-1138 peuvent évoquer plusieurs romans : Nous autres (1920) de Ievgueni Zamiatine, Le Meilleur des mondes (1932) d'Aldous Huxley, 1984 (1949) de George Orwell, Un bonheur insoutenable (1970) de Ira Levin.
  • Le nom de THX est dû à son homophonie avec le mot « sex » : prononcer « thex ». Le sexe étant l'un des crimes commis par ce personnage.[réf. souhaitée]
  • THX-1138 correspond au numéro de téléphone de George Lucas, lorsqu'il était étudiant (THX équivaut à 849 sur un clavier alphanumérique).

Références à THX 1138

Au cinéma

  • Star Wars : Sur l'étoile noire, Luke et Han, déguisés en stormtroopers, indiquent le numéro de cellule dans laquelle Chewbacca est censé être transféré. C'est le numéro 1138.
  • L'Empire contre-attaque : sur la planète des glaces Hoth un général demande d'« envoyer Rogue 10 et 11 au secteur 38 » (soit 1138).
  • Star Wars, épisode I : La Menace fantôme : à la fin de la bataille de Naboo, le vaisseau qui commande les droïdes explose, les droïdes présents sur Naboo sont désactivés. Le droïde que renverse Jar Jar Binks porte le n°1138 sur son dos.
  • American Graffiti : la plaque d'immatriculation de la voiture de John Milner est « THX 138 ».
  • Astérix & Obélix : Mission Cléopâtre : le personnage Caius Céplus (interprété par Dieudonné), qui écorche tous les noms, remplace le nom de Panoramix pour celui de THX.
  • The Island : les protagonistes sont enfermés dans un complexe sensé les protéger d'une contamination présente sur Terre. Le décor est très similaire, le complexe est entièrement blanc et les personnages constamment vêtus de blanc. De plus, les personnages principaux, Lincoln 6-Echo et Jordan 2-Delta, sont également soupçonnés d'avoir des relations intimes théoriquement interdites.
  • Fanboys : Les gardes du Skywalker Ranch sont vêtus de l'uniforme des policiers-robots.

Dans la littérature

  • Les Ombres de l'Empire (Fleuve noir) : les plans secrets de l'Étoile de la Mort se trouve dans le secteur Tango-Hector-Xenon (THX) de l'ordinateur (page 220). Plus loin, à la page 370, un garde parle dans son comlink : « - Tehachix ? Qu'est-ce qui se passe en bas ? Tehachix ? Répondez, secteur un-un-trois-huit, répondez... »

Dans les jeux vidéo

  • Outlaws : dans la séquence d'introduction de ce jeu produit par LucasArts, la locomotive porte le numéro 1138.
  • Star Wars: Jedi Starfighter : la TriHeXalophine ou TriHeXalon 1138 est un poison mortel.
  • Star Wars: Jedi Starfighter : la station spatiale à détruire est la station 1138.
  • Star Wars: Galactic Battlegrounds : les stormtroopers impériaux, quand on les sélectionne, disent « THX 1138, je suis prêt ». Il y a également un droïde de combat dont le matricule est LUH-989 lors de l'invasion de Kashyyyk.
  • Star Wars: Republic Commando : le matricule de « Boss » le chef de l'Escouade Delta est RC-1138 (RC = Republic Commando). Le Commandant Clone Bacara a pour matricule CC-1138 (CC = Clone Commander).
  • Fallout 3 : dans la République de Dave, le code du coffre de Dave est 1138.

Divers

  • Dans le générique de la série animée Minus et Cortex (présenté par Steven Spielberg), Cortex écrit à la craie « THX = 1138 » sur le tableau noir.
  • Dans l'un des mini films Lego StarWars sur le site officiel de Lego, l'un des hangars porte le numéro THX-1138.
  • Dans la bande-dessinée Clone Wars : la TriHeXalophine ou TriHeXalon 1138 est un poison mortel.
  • Dans la série The Clone Wars : dans l'épisode 1 de la saison 3, lors du passage de l'escadron Bravo au test de la citadelle, le commandant des soldats ARC demande le lancement du programme THX version 1138.
  • Dans l'album Neurophonie de Micropoint, des répliques du film sont reprises en samples : "J'ai l'impression qu'il me faut quelque chose de plus fort.... Prenez 4 capsules rouges...dans 10 minutes reprenez en 2...vous vous sentirez mieux.... "

Notes et références

  1. Le chiffre 7 était le chiffre porte-bonheur de Coppola. (Pollock 1999, p 97)

Liens externes



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