Micropoint (groupe)

Composé de Al Core et de Radium, Micropoint était l'un des piliers de la techno hardcore française.

Biographie

Dans plusieurs dizaines d’années, lorsque des historiens musicologues se pencheront sur notre époque et voudront dresser un inventaire de la scène techno hardcore française, ils ne retiendront vraisemblablement que quelques noms, dont sans nul doute, celui du duo Micropoint !

Camarades de lycées, les parisiens Denis aka Al Core et Daniel aka Radium accrochent dés la fin des années 80 aux sonorités électroniques. Al Core ayant même participé furtivement à l’adolescence à un groupe EBM/Indus nommé Kriegbereit. Mais c’est un soir de 1992, lors d’une rave party sauvage que nait véritablement leur vocation. Ils y découvrent un style en pleine éclosion, issu du bouillonnement créatif techno de cette époque : le hardcore. Ils voient en lui l’opportunité de s’exprimer au travers d’une musique à la fois énergique et débarrassée de toute norme d’écriture conventionnelle. La machine est lancée, et les deux amis s’associent pour un projet live qu’ils nomment Micropoint. Ils se font rapidement remarquer, non seulement pour la qualité de leur prestations, mais également par leur particularité d’être a deux, dans un milieu ou la plupart des artistes se produisent seuls.

On les retrouve bientôt à l’affiche de grandes raves françaises comme Underdome ou D-Mention. Au même moment, Radium se lance en parallèle dans le Djing. Mais l’envie de laisser des traces vinylistiques se fait sentir et Micropoint sortent leurs premiers maxis en 1995 sur le label Marseillais Beast, ainsi que chez les parisiens Epiteth. L’année suivante, ils créent leur propre structure, Dead End Records, en compagnie de deux autres artistes : Speedyq’s et Sarin Assault. Ils en profitent aussi pour réaliser leurs premières compositions en solo. Al Core signant notamment la première référence du label Epileptik, quand Radium participe à la création en 1996 de Psychik Genocide, qui deviendra plus tard Audiogenic..

On les retrouve ainsi, ensemble ou séparément, sur des labels aussi divers que Deathchant, Head Fuck, Gooble ou Sodom. Ne reniant pas leurs racines underground, ils ne rechignent pas à se produire en free-party et teknivals, un fait immortalisé par la mixtape de Radium sur le mythique label Stormcore des non moins fameux Spiral Tribe.

1999 sera l’année de la consécration avec la sortie de Neurophonie, premier album de hardcore français de l’histoire, qui s’écoule à plus de 30 000 exemplaires. La France devient alors une référence mondiale en matière de hardcore industriel et bruitiste, à milles lieux des tonitruantes productions hollandaises. Emprunt de références cinématographiques - les deux sont fans de films comme THX 1138, Rubber Johnny, Las Vegas Parano, Punishment Park, Eraserhead ou encore le Festin Nu - et faisant la part belle à des rythmiques à la fois très appuyées et groovy, tout en demeurant minimaliste, la musique "bassdrum" de Micropoint pose les fondations de ce que l’on nommera par la suite "Frenchcore".

Le duo se voit offrir les grandes scènes françaises comme celles d’Astropolis ou de Borealis. On les retrouve même lors du grand final de la 1ere Techno Parade en 98, Place de la Nation, aux côtés de Laurent Garnier et Carl Cox, devant 200 000 personnes, une performance retransmise par les cameras de M6. Difficile, pour les observateurs d’alors, de placer la barre plus haut.

Un défi relevé brillamment l’année suivante avec la sortie d’Anesthesie Internationale. Un album plus ouvert, ou le duo fait part de ses influences, pas seulement hardcore, comme Prodigy, Aphex Twin, Front 242, Pink Floyd ou encore Berurier Noir. Ils s’entourent pour cela de plusieurs guests, à l’instar d’EHB le chanteur de LTNO, Did’s, l’ancien batteur de Treponem Pal ou encore Manu Le Malin aux scratchs. Le disque pulvérise tous les records de vente hardcore en France – certifiable disque d’argent. La tournée qui suit, Nocturnal Disturbance, en compagnie de Did’s (à la batterie) et de Mc Youthman reste gravée dans les mémoires, comme celle d’un hardcore décomplexé et n’hésitant plus à se mêler à l’acoustique. Les portes de l’international leurs sont également ouvertes, allant jouer en Allemagne, Hollande, Italie, Espagne, Belgique, Suisse et même au Canada et aux USA. Hélas, grisé par le succès, le duo voit naitre en lui des tensions qui mènent à sa séparation...provisoire... en 2001.

Radium et Al Core suivent alors des carrières parallèles mais toujours saluées par un public fidele. Le premier sort trois albums : Paranoïa Performance en 2002, In Extremist en 2003, Terminal Trauma en 2006 et Masterpiss en 2009. Le second fonde son label Golghott records en compagnie de Trypod et sort l’album Body Hammer en 2003 - dont la pochette est confiée à Fred Beltran des Humanoides associés qui avait déjà illustré celle d’Anesthesie International - puis une version remixée intitulée Body R-Mix l’année suivante et Atomic Requiem en 2010. En 2005 parait Remontées, un recueil d’inédits et de morceaux lives, l’occasion pour les deux de partager l’affiche d’une soirée au Rex Club.

Ils finissent par se retrouver dans le même studio pour produire "L’empereur Tomato Ketchup", un remix des Berurier Noir paru sur la compilation Manifeste Electronique en 2007. La Machine est relancée ! On les retrouve ensemble pour des performances à l’été 2007 notamment à Astropolis, Electromind et Ososphére. Le printemps 2008 a ravi tous les fans avec la sortie d’un nouvel album, 100% inédit, Overdose United, le premier depuis 7 ans et une tournée live avec les vidéos de Stef Bloch - qui a travaillé pour Berurier Noir, Vitalic, Manu Chao.

Micropoint n’a de cesse de se renouveler et l’étendue de leur talent leur permet de ne pas se laisser enfermer dans un style ou un autre, comme le prouve aujourd’hui "Exit Mankind". Un album très attendu qui ne devrait décevoir ni les fans de Micropoint, ni les plus jeunes ayant connu jusqu’à présent les deux artistes séparément.

Ils propulsent aujourd’hui le live électronique dans des contrées inexplorées : au travers d’un hardcore futuriste, agrémenté de riffs de guitare, et de vocaux alliant sensualité extravertie et violence sourde... Al Core et Radium ne semblent pas avoir fini de nous triturer le corps et l’esprit.

Et afin de mieux propager leur transe possédée et déviante, ils exposeront aux adeptes leur nouvelle incarnation lors de la prochaine tournée 2011/2012 avec des prestations live, performances hybrides entre concert rock/metal et set club electro/hardtek.

Le puissant théâtre du bruit devenu musique, est toujours présent, plus que jamais même....

Albums

Neurophonie, le 1^er album de Micropoint : Neurophonie, leur premier album, est une phénoménale montée en puissance, passant en revue et sans concessions, tout ce que le hardcore industriel peut proposer comme martèlement psychique lourd en basse. Cet album est considéré comme un véritable manifeste hardcore, œuvre qui sous un format album a théorisé la musique des free-parties françaises de la fin des années 90. Le terme frenchcore peut qualifier la musique de Micropoint. Tout est réuni pour passer 57 minutes 47 d'intense bonheur hardcore, des beats aspirés et des samples cuisants qui ont assis la réputation du duo. Radioactif jusqu’au design de la pochette, cet album dont la réputation n’est vraiment plus à faire, est une grosse référence. Les samples de voix en langue française utilisés tout au long de l'album sont tirés de THX 1138, les samples du titre "Die, Vermin..." proviennent quant à eux du film néerlandais Naar de Klote! (nl) (diffusé en France sous le titre Wasted! (en)).

Anesthésie Internationale, le 2^e album de Micropoint :

L'album "Anesthésie Internationale" est dans une certaine mesure décevant, la barre ayant était mise très haute avec Neurophonie. mais malgré cela, il reste quand même un chef d'œuvre du hardcore francais. A noter la participation sur cet album de Manu Le Malin, de Fast Forward (Did.S / batterie) et de EHG (chanteur de LTNO). L'album contient de nombreux extraits du film Matrix (principalement dans sa version originale), du film Cube (dans sa version française) et du film le Dobermann.

Enfin, le double-album posthume Remontées qui sort en 2005, nous livre un CD d'inédits (1996 - 2001) jusqu'alors disponibles uniquement en vinyles et un CD enregistré live à Verdun en 2001, sur lequel on retrouve, outre Radium et Alcore, le M.C. Youthman et le batteur Did.S (Fast Forward).

Discographie

Maxis 12"

• Untitled (Gazole Records)
• Dirty Vinyl (B.E.A.S.T. Records 1995 )
• E-Man (Dead End Records 1996)
• Return Of The T-Rex Epiteth Rec. 1996
• Hidden Resistance (12") ZEQ 9, Dishwasher Network23 1997
• Anti-Nazi Vendetta (Dead End Records 1997 )
• Hardbreak (B.E.A.S.T. Records 1997)
• Sodomination EP (Head Fuck Records 1998 )
• Dirty Vinyl (12") B.E.A.S.T. Records 1995
• From Explicit Bass Drum Vol. 2 (Epiteth Records 1999)
• My Computer (Deathchant 1999 )
• Mastodont EP (Neurotoxic 2000 )
• Motordog / Healing Mod (Psychik Genocide 2001 )

Albums

Compilation

• Remontées (2005, Epiteth Records)
• Manifeste Electronique - Hommage du mouvement Electro aux Béruriers Noirs (2007)

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