- The Island (film, 2005)
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The Island
Données clés Titre original The Island Réalisation Michael Bay Scénario Alex Kurtzman
Roberto Orci
Caspian Tredwell-OwenActeurs principaux Ewan McGregor
Scarlett JohanssonPays d’origine États-Unis Sortie 2005 Durée 136 minutes Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
The Island est un film américain de science-fiction réalisé par Michael Bay, sorti en 2005.
Sommaire
Synopsis
En 2019, Lincoln 6-Echo (Ewan McGregor) et son amie Jordan 2-Delta (Scarlett Johansson) font partie des centaines de pensionnaires d'un gigantesque complexe fermé, un espace confiné, aseptisé, mais dit idyllique. À en croire le Docteur Merrick et ses agents, une terrible contamination a ravagé la Terre quelques années auparavant... Heureusement, des survivants sont régulièrement retrouvés pour être ramenés dans le complexe dont le but est de préserver les résidents de la contamination. La vie y est encadrée et est étroitement surveillée. Aussi, pour illuminer l’existence morne de cet univers stérile et totalitaire, chaque personne espère en « la Loterie », un générateur numérique aléatoire qui appelle régulièrement quelques noms. Les heureux gagnants reçoivent le privilège de quitter le complexe pour un transfert sur « l'Île », censée être le dernier territoire à avoir échappé à la contamination, et ce afin d'y être les Adam et Ève d'une nouvelle humanité...
Lincoln remet en question les restrictions faites à sa liberté. Lié d'amitié avec McCord, un des techniciens qui travaillent dans la salle des machines du complexe, il découvre un jour dans ce secteur un insecte venu de l'extérieur... Comment a-t-il pu échapper à la contamination ? Poussé par la curiosité, il découvre bientôt que les choix de « La Loterie » ne seraient pas du hasard car « l'Île » cache une terrifiante vérité. Que lui et les centaines de « survivants » sont des clones de personnalités riches et célèbres et qu'ils sont des « police d’assurance » et s'ils sont tiré au sort, les gagnants meurent pour se faire prélever leurs organes...
Commentaire
The Island varie une nouvelle fois sur une trame très classique exploitée à maintes reprises par les auteurs de science-fiction. L'on y retrouve thèmes et schémas qui ont fait leurs preuves, à savoir la société post-apocalyptique trop parfaite, maintenue dans la crainte de l'extérieur, contre laquelle un individu inadapté, qui "ne marche pas dans les clous", se rebiffe et s'échappe. Citons quelques précédents illustres: La cité et les astres, de Arthur C. Clarke, L'Âge de cristal (Logan's Run) de William F. Nolan, Un bonheur insoutenable, de Ira Levin ou encore THX 1138, de George Lucas, dont la première partie de The Island est un hommage appuyé.
L'originalité du scénario consiste à faire du thème rebattu de la société figée et totalitaire, née de la fin du monde, un leurre fabriqué par une entreprise privée opérant dans un secteur de pointe, aux pratiques illégales sur lesquelles les pouvoirs publics ferment les yeux. Ce qui amène une autre série de clichés classiques mais toujours efficaces : installations secrètes dans le désert du Nevada, dirigeants inhumains et vêtus de noir, savant fou prométhéen, agents de sécurité opérant en hélicoptère, fuite des rebelles par les conduits d'aération, clients fortunés odieux, élites compromises. On pensera ainsi à quelques idées exploitées dans le fort cynique The Truman Show ou dans le terrifiant Soleil vert. Par ailleurs, le thème récurrent de la récupération des organes, voire de leur commercialisation sans vergogne a été évoqué dans Morts suspectes (Coma) basé sur le roman de l'écrivain américain Robin Cook et également dans le roman Reproduction interdite de Jean-Michel Truong.
Le film pose néanmoins des questions aussi actuelles que sérieuses sur la défaillance ultime de la morale face à une science fondée sur les demandes individuelles et donc devenue purement commerciale : répondre à une logique d'enfants à la demande, de clonage thérapeutique, entraîne euthanasie de routine, réification totale de l'être humain, être réduit à l'état de "produit", à l'opposé de "l'Homme" des théologiens et des philosophes.
L'inhumanité absolue de l'entreprise, de ses dirigeants et de son personnel médical, qui euthanasient une jeune mère porteuse clonée, dès sa délivrance, comme un animal de compagnie, prélèvent les organes d'un athlète noir alors que l’anesthésie défaille manifestement, éliminent un clone trop curieux ou s'apprêtent à en gazer plusieurs pour "défaut de fabrication" (parfois dans les rires des sous-fifres), est bien sûr une satire terrifiante de la techno-science et une énième allusion aux totalitarismes de toutes natures.
Mais il s'agit surtout, une fois de plus, de nous mettre en garde contre les menaces récurrentes d'une science ou d'une médecine vénales et sans conscience face à un contrôle politique démissionnaire, tant devant le pouvoir de l'argent que devant l'individualisme sans moralité.
Fiche technique
- Titre Français : The Island
- Titre Québécois : L'Île
- Réalisation : Michael Bay
- Scénario : Alex Kurtzman, Roberto Orci et Caspian Tredwell-Owen
- Production : Michael Bay, Ian Bryce, Laurie MacDonald et Walter F. Parkes
- Sociétés de production : DreamWorks SKG et Warner Bros. Pictures
- Budget : 122,2 millions de dollars
- Musique : Steve Jablonsky (additionnel : Trevor Morris, Blake Neely, Mel Wesson, Clay Duncan, Bart Hendrickson et Ramin Djawadi)
- Photographie : Mauro Fiore et Maurice K. McGuire
- Montage : Paul Rubell et Christian Wagner
- Décors : Nigel Phelps
- Pays d'origine : États-Unis
- Langue : anglais
- Format : Couleurs - 2,35:1 - DTS / Dolby Digital / SDDS - 35 mm
- Genre : Action, science-fiction
- Durée : 136 minutes
- Dates de sortie :
Distribution
- Ewan McGregor (VF : Bruno Choël) : Lincoln Six Echo / Tom Lincoln
- Scarlett Johansson (VF : Julia Vaidis-Bogard) : Jordan Two Delta / Sarah Jordan
- Djimon Hounsou (VF : Jean-Paul Pitolin) : Albert Laurent
- Sean Bean (VF : François-Eric Gendron) : Merrick
- Steve Buscemi (VF : Hervé Bellon) : McCord
- Michael Clarke Duncan (VF : Saïd Amadis) : Starkweather
- Ethan Phillips (VF : Daniel Lafourcade) : Jones Three Echo
- Brian Stepanek (VF : Pierre-François Pistorio) : Gandu Three Alpha
- Kim Coates (VF : Patrick Osmond) : Charles Whitman
- Shawnee Smith (VF : Laëtitia Godes) : Suzie
- Siobhan Flynn : Lima One Alpha
- Troy Blendell : Technicien de Laurent
- Yvette Nicole Brown : Infirmière
- Whitney Dylan : Agent service consommateur
- Svetlana Efremova : Sage-femme
Bande originale
- The Island Awaits You
- Where Do These Tubes Go?
- Sector 6
- Starkweather
- Agnate Ukuleles
- You Have A Special Purpose In Life
- Mass Vehicular Carnage
- Renovatio
- I'm Not Ready To Die
- This Tongue Thing's Amazing
- Mass Winnings
- The Craziest Mess I've Ever Seen
- Send In The Clones
- My Name Is Lincoln
- Blow
Autour du film
- À cause de nombreuses similarités, des personnes accusent le film d'être un remake du film The Clonus Horror, réalisé en 1979 par Robert S. Fiveson, sans créditer le film original (Article en anglais).
- C'est le premier film du cinéaste à ne pas être produit par Jerry Bruckheimer.
- Le bateau "Renovatio" est un Wallypower 118.
- La "Cadillac 09 V12" est un concept-car du nom de Cadillac Cien présenté en 2002 pour célébrer le 100e anniversaire de la marque Cadillac.
Erreurs
- Après que le clone de Tom Lincoln demande de conduire la voiture de son commanditaire, il parvient à la démarrer à l'aide de son empreinte digitale (1 h 41 min). Or, l’empreinte digitale est le modèle du relief cutané des doigts. Ce relief se forme durant la période fœtale. Ainsi un clone n'a pas la même empreinte digitale que son « semblable » (preuve en est les vrais jumeaux, clones naturels, qui n'ont pas les mêmes empreintes digitales). Cela dit, ce n'est pas forcément une erreur : étant donné que les clones sont fabriqués adultes on peut imaginer que le procédé de fabrication reproduit les empreintes du commanditaire.
Œuvres d'où le film tire quelques éléments
- L'Âge de cristal (1976) : un autre film de science-fiction dans lequel, là aussi, une population est enfermée dans une bulle censée la protéger d'un monde extérieur contaminé.
- Le Meilleur des mondes, un livre de science fiction écrit en 1931 par Aldous Huxley, qui suggère que l'on peut éduquer des personnes en les stimulant par des moyens auditifs et visuels répétés d'innombrable fois. De même, on retrouve la production d'enfants créés artificiellement.
- 1984, un livre écrit par George Orwell en 1948. Il décrit un état totalitaire. On retrouve notamment les télécrans. Dans le film, ceux-ci donnent des informations sur l'état de santé du clone.
- À l'aube du 6e jour, un film sur la production de clones. On y voit le processus de croissance accéléré qu'exploite The Island.
- Freejack, Où des personnes riches sur le point de mourir implantent leur esprit dans un corps sain, prélevé non pas sur un clone mais sur une personne capturée dans le temps une seconde avant sa mort accidentelle. Encore une fois, le thème de l'humanité d'une créature crée ou ayant dépassé "son heure" ou bien de l'abus d'un corps en vie, est présent.
- THX 1138, film réalisé par George Lucas et produit par Francis Ford Coppola. Dans une société souterraine du futur, les hommes vivent sous sédatifs, socialement brimés par un pouvoir totalitaire et invisible au sein d'un univers blanc monochrome. Sous l'impulsion de sa compagne LUH 3417, l'ouvrier THX 1138 accepte de fuir avec elle. En conflit avec le chef de LUH, SEN 5241, ils se retrouveront tous deux en prison. Il découvrent aussi une zone de "recyclage" d'humain qui crée en quelque sorte des clones.
Lien externe
Catégories :- Film américain
- Film sorti en 2005
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- Film dystopique
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- Film de DreamWorks
- Film se déroulant dans le futur
- Clonage au cinéma
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