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Séfarade
Les Séfarades (parfois orthographié sépharade) constituent une branche du peuple juif qui suit le judaïsme liturgique espagnol et portugais (en particulier dans la prononciation des mots des prières). Ils ont contribué de façon significative aux sciences et techniques en al-Andalus avec des érudits comme Maïmonide, Abraham ibn Ezra, Juda Halevi, Nahmanide, Salomon ibn Gabirol, Moïse de Léon et bien d'autres. Le terme "Sépharade" désigne aussi souvent les Juifs originaire du Maghreb.
Sommaire
Étymologie
Les Séfarades tirent leur nom de l'hébreu Sefarad qui désigne la Péninsule Ibérique. Ce mot est un hapax, c'est-à-dire un terme qui n'apparaît qu'une seule fois, dans la Bible et désignerait Sardes, la capitale de la Lydie sur le fleuve Pactole, dont le fameux Crésus fut roi au VIe siècle av. J.-C. Un rapprochement de sonorité avec les Hespérides, nymphes de l'occident, n'est pas exclu.
Il est possible aussi de voir dans le mot « séfarade » un lien avec l'akkadien et surtout l'arabe safar (« voyage »), qu'on retrouve dans safari en swahili. En effet, l'idée du perpétuel exil, du Juif errant, la nécessité de fuir sans cesse les persécutions peut avoir produit une appropriation patronymique du concept de voyage, d'errance (ce que ce mot signifie aussi en akkadien).
Au sens étroit, Sefarad qui en hébreu, veut dire Espagne, désigne ce pays et les Juifs originaires de cette région.
Une autre origine possible voudrait que le mot "sfarad" soit un anagramme du mot "pardes" en permuttant le p avec le s pour donner la racine trilitère "spard" puis sepharad désignant ceux qui étudient le sod, littéralement la kabale
Dans un sens plus élargi, le mot a progressivement désigné toutes les communautés juives pratiquant les formes rituelles propres au Juifs originaires d'Espagne et du Portugal. Ceux-ci, après leurs exils de 1492-1493, se sont en effet répandus à travers le bassin méditerranéen (et dans une moindre mesure à travers l'Europe du Nord-Ouest), influençant les populations juives locales arabo-berbère. En Israël, le grand rabbin séfarade représente surtout les Juifs issus des anciens pays arabes, bien plus que ceux se réclamant d'une origine ibérique de plus en plus diluée avec le temps.
Histoire
« Un nouveau mouvement religieux rigide chez les Berbères de l’Atlas, le mouvement Almohade dirigé par Ibn Tûmart, se substitue aux Almoravides ; le roi almohade Abd el-Moumein occupe l’Afrique du Nord tout entière. N’admettant pas l’existence de non-musulmans, il oblige tous les Juifs d’Afrique du Nord à se convertir ou mourir; c’est alors que des communautés entières sont mises à mort. À Sijilmassa – au Sud du Maroc – prend fin ce qui semble être jusqu’alors l'âge d'or juif vécu depuis l'arrivée des musulmans en Espagne à l’époque romaine. » [1]
Diaspora
Contraints par le décret de l'Alhambra signé par la reine Isabelle la Catholique en 1492 de quitter l'Espagne, les Séfarades conservent néanmoins une langue proche du castillan du XVIe siècle que l'on nomme judéo-espagnol, encore parlées aujourd'hui, et qui connaît des variantes dialectales que sont le judéo-catalan, le judéo-portugais et le ladino.
Les juifs d'Espagne s'exilent essentiellement en Afrique du Nord, dans les Balkans, en Grèce et en Anatolie alors sous le contrôle de l'Empire ottoman, mais aussi en Italie. Les juifs du Portugal l'emmenèrent vers les Pays-Bas. Les séfarades émigrent aussi dans le Nouveau Monde ; ce furent les premiers juifs d'Amérique.
Le décret de l'Alhambra de 1492, responsable de l'expulsion des Séfarades d'Espagne, est resté en vigueur officiellement jusqu'en 1967.
Spécificités
Outre les différences de prononciation avec les ashkénazes, il existe des différences mineures dans les programmes de prières et dans la façon de pratiquer certains commandements de la loi juive[2]. Les différences majeures entre séfarades et ashkénazes ne sont pas dans le domaine religieux, mais surtout dans le domaine culturel et physique : langue vernaculaire, chansons, musique, poésie, littérature, nourriture, pilosité plus développée, type plus sémite, etc...
Notes
Voir aussi
Bibliographie
- Eva Touboul-Tardieu, Séphardisme et hispanité, Paris, PUPS, 2009
- Philippe Bouba, L'arrivée des Pieds-Noirs en Roussillon, en 1962, éditions Trabucaire, 2009
Articles connexes
liens externes
- WSLibrary.net : La librairie sépharade mondiale!
- Les Juifs dans l’Afrique septentrionale Ab. Cahen (Grand Rabbin de la province de Constantine) - Imprimerie L. ARNOLET - 1867 - 116 pages
- Les noms des Juifs du Portugal au temps de l'Inquisition
- Portail de la culture juive et du judaïsme
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