- Sidi Bou Saïd
-
Sidi Bou Saïd Administration Pays Tunisie Gouvernorat Tunis Délégation(s) Carthage Maire Mokhtar Karoui[1] Code postal 2026 Site web officiel Municipalité de Sidi Bou Saïd Démographie Population 4 793 hab. (2004[2]) Géographie Sidi Bou Saïd (سيدي بو سعيد) est un village de Tunisie situé à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Tunis. Il compte 4 793 habitants selon le recensement de 2004[2].
Perché sur une falaise dominant Carthage et le golfe de Tunis, il porte le nom d'un saint : Abou Saïd.
Il est desservi par la ligne ferroviaire du TGM qui le relie à La Marsa et Tunis.
Sommaire
Histoire
Les Carthaginois puis les Romains auraient utilisé les hauteurs de l'actuel Sidi Bou Saïd pour y établir une tour à feu. Une mosaïque de six mètres sur cinq prouve d'ailleurs l'existence ancienne d'une villa romaine.
Au XIe siècle, les hauteurs du village sont choisies par les Almoravides pour la défense des côtes nord-est de la Tunisie. Des tours de guets et des tours à feu y sont construites. Elles donnent d'ailleurs l'appellation de la colline : Djebel Menara (« montagne du phare »).
Khalaf Ben Yahia Tamimi El Béji, né en 1156 et originaire de Béja, enseigne dans la rue qu'il habite à Tunis et qui a depuis conservé son nom. Vers la fin de sa vie, il se retire sur le Djebel Menara, dans le ribat construit sur la colline dominant le cap Carthage, pour monter la garde et y enseigner le soufisme. Il est alors surnommé « maître des mers » à cause de la protection que les marins naviguant à proximité du site pensent recevoir. Il meurt en 1231 et est enterré sur la colline. Sa zaouïa constitue sans doute le premier élément du village qui prendra son nom.
Des traces archéologiques repérées sur le versant nord laissent penser qu'un mur d'enceinte contourne alors le site.
Dès le XVIIe siècle, le charme de ce village séduit la bourgeoisie tunisoise qui y fait construire des demeures luxueuses. Il reçoit le nom de Sidi Bou Saïd lorsqu'il devient le siège d'une municipalité en 1893[3]. Le 28 août 1915, un décret est pris pour assurer la protection du village, imposant le bleu et le blanc si chers au baron d'Erlanger et interdisant toute construction anarchique sur le promontoire[4], faisant de Sidi Bou Saïd le premier site classé au monde.
Sidi Bou Saïd est rattaché au site de Carthage, classé patrimoine mondial par l'Unesco en 1979. Toutefois, les consignes de l'Unesco cédent devant l'urbanisation qui se développe depuis Sidi Bou Saïd jusqu'à La Malga et Salammbô ; les connexions électriques et téléphoniques aériennes dénaturent par ailleurs le paysage. De plus, la municipalité ne parvient pas à maîtriser le développement du souk du village.
À partir du XIXe siècle, Sidi Bou Saïd attire nombre d'artistes, musiciens et écrivains, dont Chateaubriand, Gustave Flaubert, Alphonse de Lamartine, André Gide, Colette et Simone de Beauvoir. Michel Foucault y rédige L'Archéologie du Savoir.
Tourisme
Les maisons de Sidi Bou Saïd qui combinent l'architecture arabe et andalouse et qui sont d'une blancheur éclatante et aux portes bleues, sont dispersées au hasard de ruelles tortueuses. Haut-lieu touristique aux couleurs de la mer Méditerranée, classé depuis 1915, le site est surnommé le « petit paradis blanc et bleu ».
Dar El Annabi, maison construite au XVIIIe siècle, a été la demeure du mufti El Annabi ; formée d'une cinquantaine de chambres et surnommée le « palais des milles et nuits », elle est transformée en musée qui présente des objets de style arabo-musulman dont une robe de mariée qui pèse 22 kilos.
Patrie de la musique, le village accueille le Centre des musiques arabes et méditerranéennes dans le palais de Rodolphe d'Erlanger. Baron franco-britannique à l'origine de la protection de la ville, il contribue grandement à la notoriété du site en revalorisant l'architecture tunisienne traditionnelle. Bénéficiant d'une décoration intérieure raffinée et d'un jardin luxuriant, le palais d'Erlanger est ouvert au public.
Sidi Bou Saïd est également réputé pour ses cafés dont les terrasses sont des lieux de détente très prisés des Tunisois :
- le Café Halia (ou Café des nattes) qui abritait les soirées de malouf organisées par les mélomanes du village ;
- le Café de Sidi Chaabane, voyant le jour vers la fin des années 1960, qui offre une vue unique sur le golfe de Tunis ;
- le Café de la place du village qui était le domaine réservé des anciens de Sidi Bou Saïd.
Personnalités liées au village
- Gustave-Henri Jossot, dessinateur, caricaturiste, peintre, affichiste et écrivain français mort à Sidi Bou Saïd le 7 avril 1951.
Cinéma
Les scènes du marché aux esclaves dans le film Indomptable Angélique sont tournées à Sidi Bou Saïd.
Références
- (fr) « Dissolution de 22 conseils municipaux et désignation de délégations spéciales », Leaders, 19 avril 2011
- (fr) Recensement de 2004 (Institut national de la statistique)
- (fr) Histoire de la ville de Sidi Bou Saïd (Municipalité de Sidi Bou Saïd)
- (fr) Paul Sebag, Tunis : histoire d'une ville, éd. L'Harmattan, Paris, 1998, p. 454
Lien externe
Catégories :- Village de Tunisie
- Banlieue de Tunis
- Tourisme en Tunisie
Wikimedia Foundation. 2010.