- Sept saints fondateurs de la Bretagne
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Les Sept-Saints fondateurs de la Bretagne sont sept saints catholiques ayant vécu au Ve et VIe siècles à l'époque de l'émigration bretonne en Armorique. L'histoire des Sept-Saints est celle du passage de la Gaule Armorique à la Bretagne. Hormis les pays de Rennes et Nantes qui étaient restés en liaison avec la civilisation latine, et qui ne furent adjoints à la Bretagne que sous Nominoë (mort en 851), la Bretagne s'organisa, sous l'impulsion de l'immigration des Bretons insulaires, en sept diocèses fondés chacun par un clerc qui fut ensuite proclamé « saint » par le peuple. Certains indices permettent de supposer que ces religieux appartenaient à l'aristocratie britto-romaine, car certains portent des noms latins gentilices, comme par exemple Paulus Aurelianus, saint Pol Aurélien. Ces sept diocèses d'origines ainsi constitués, formeront avec ceux de Rennes et Nantes, les 9 diocèses bretons[1] qui perdureront sans changement jusqu'à la création des départements par la Révolution française.
Sommaire
Les Sept-Saints
Les Sept-Saints auraient fondé sept cités épiscopales :
- Saint-Malo fondée par saint Malo (ou Maclou),
- Dol-de-Bretagne fondée par saint Samson
- Saint-Brieuc fondée par saint Brieuc
- Tréguier fondée par saint Tugdual
- Saint-Pol-de-Léon fondée par saint Pol Aurélien
- Quimper fondée par saint Corentin
- Vannes fondée par saint Paterne (ou Patern)
Lieux de cultes dédiés aux Sept-Saints collectivement
Une chapelle dédiée aux Sept-Saints fondateurs existe sur la commune d'Erdeven, dans le Morbihan. Vers 1980, la chapelle a été reconstruite et une fête annuelle, un « pardon », est célébrée de nouveau.
La première église connue de Brest se trouvait, au Moyen-Âge, dans l'enceinte du château gallo-romain et était à la dédicace des Sept-Saints. Lors de l'intronisation du maire de Brest, avant la Révolution, une cérémonie d'allure archaïque se tenait dans l'église.Le pélerinage aux Sept-Saints de Bretagne
La renommée des Sept-Saints est à l'origine du Tro-Breizh (tour de Bretagne, en latin, circuitus Britanniae), souvent appelé aussi « pèlerinage aux Sept Saints », effectué pour les honorer, car les récits populaires sur ces saints sont émaillés d'innombrables miracles produits autour de leurs tombeaux[2].
Le pélerinage à saint Paterne a laissé une trace dans le procès qui oppose, à la fin du 15ème siècle, les paroissiens et les chanoines de la cathédrale de Vannes sur la destination des revenus des offrandes déposés dans l'église Saint-Patern. Une des pièces du procès inclut le nom de Tro Breiz et c'est la plus ancienne trace du nom en breton du pélerinage.Autres Sept-Saints en Bretagne
Sur la foi d'un cantique en breton édité par Alexandre Lédan, à Morlaix, entre 1808 et 1860, Louis Massignon a souhaité en 1954, au début de la Guerre d'Algérie, mettre en valeur le culte des Sept Dormants d'Éphèse, dont le souvenir s'est conservé dans les textes aussi bien chrétiens que musulmans (sourate 18 du Coran, dite « La Caverne »). Un pélerinage réunissant chrétiens et musulmans a donc lieu, chaque année, dans la chapelle des Sept-Saints, à Plouaret, maintenant, dans le la commune du Vieux-Marché,
À une date indéterminée, la chapelle des Septs-Saints, parce qu'elle a été, en 1703, partiellement bâtie sur un dolmen aménagé en crypte latérale, aurait abrité un culte à ces Sept-Saints orientaux.
Sur la partie en français de la plaque informative fixée sur le portail, il est mentionné une hypothèse de marchands musulmans ayant emprunté la Route de l'étain au Moyen-Âge[3]. La version en breton, sur cette même plaque, indique une substitution des saints d'Éphèse aux Sept-Saints fondateurs.
Le remplacements de saints bretons par des saints non bretons, auquel il était fait grief de ne pas être mentionnés dans la Tradition latine de Rome et ne pas avoir été canonisés[4], a été une pratique souvent constatée aux 17e et au 18e siècle.Symbolique du chiffre sept
Le nombre « sept » a une valeur symbolique très forte dans les traditions juive et chrétienne :
- il rappelle les sept branches de la menorah, témoin visible de la présence divine,
- il rappelle également sa présence anaphorique dans l'Apocalypse : Les Sept anges qui sont devant Dieu (Ap VIII,2), que l'on assimile généralement aux archanges, le livre roulé scellé de sept sceaux (Ap V,1), les sept trompettes (Ap VII,2), annonçant les sept malheurs puis la voix paradoxalement mystérieuse des sept tonnerres (Ap X,3), au message demeuré caché, viennent ensuite sept anges portant sept fléaux (Ap XV,1)... sans oublier, bien sûr et surtout, les Sept Églises (Ap I,4) auxquelles est envoyé le petit livre sacré, et qui représentent l'ensemble des communautés chrétiennes, ensemble symbolisé par la figure de la Grande Ourse : sept étoiles reliées selon un lien immuable, formant un chariot qui chaque nuit parcourt le ciel autour de l'étoile polaire.
- il évoque aussi les sept dons du Saint-Esprit ou les sept sacrements.
Galerie
Notes et références
- La tradition des Sept-Saints est entièrement dans le cercle des chrétientés bretonnes influencées par l'Émigration des Bretons venus de Grande-Bretagne. Les évêchés de Rennes et de Nantes qui n'ont été rattachés à la Bretagne qu'au 9ème siècle, n'ont pas été partie prenante à cette tradition.
- La mémoire des sept anciens évêchés est restée vivante, puisque les Bretons se réfèrent encore au Trégor, au Léon, à la Cornouaille, voire au Clos-Poulet (« Poulet » venant d'une déformation de Pagus Aletis/Pou-Alet = « pays d'Aleth », aujourd'hui Saint-Servan, dont saint Malo aurait été évêque)
- Cette assertion ne semble reposer sur aucune preuve.
- La canonisation n'a été instituée qu'au début du 12ème siècle.
Liens internes
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