Seika tanden

Seika tanden

Qi (spiritualité)

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Le qi (en chinois, sinogramme 氣 / 气 (炁), pinyin prononcé « tchi »[1]) ou ki (en japonais, kanji ), est un mot chinois qui a pour traduction « vapeur », « exhalaison », « fluide », « influx », « énergie », le terme le mieux adapté étant « les souffles ». Il s'agit d'un concept essentiel de la culture chinoise.

Dans cette approche spirituelle, le qi englobe tout l'univers et relie les êtres entre eux ; dans un organisme vivant, il circule à l'intérieur du corps par des méridiens qui se recoupent tous dans le « centre des énergies » appelé « champ du cinabre », seika tanden au Japon et dāntián en Chine. Il est donc présent dans toutes les manifestations de la nature.

Le concept de qi n'a pas d'équivalent précis en Occident. On peut toutefois noter de nombreux liens de convergence avec la notion grecque de pneuma (ayant pour traduction « souffle »), et dans la même optique avec la notion d'esprit, en latin « spiritus » (dérivé de spirare = souffler) qui signifie souffle, vent.

Un concept indien s'en rapproche : le prana.

Sommaire

Écriture

Le sinogramme représente dans sa partie inférieure gauche un grain de céréale qui éclate sous l'effet de la cuisson, ou de la digestion. Ce faisant, il produit la partie droite et supérieure du sinogramme qui représente le dégagement d'une vapeur qui s'élève en accumulation.

Le qi, principe fondamental de l'univers

Dans la cosmologie chinoise, le (气, âme), ou énergie vitale (元气, yuánqì énergie vitale, mot-à-mot souffle principal), précède la scission binaire du yin et du yang, elle-même à l'origine des dix-mille êtres (万物, wànwù (10 000 êtres) signifiant tous les êtres) qui composent tous les êtres du monde. On remarquera que le est à l'œuvre dans les règnes vivants, mais également dans le règne minéral : les nervures du jade, en particulier, sont considérées comme inter-agissant avec les veines du corps humain. Par ailleurs, dans la peinture chinoise, les strates géologiques des montagnes sont une des manifestations macro-cosmiques du .

Ainsi, le concept de est présent dans toutes les manifestations de la nature.

Dans la philosophie chinoise, le est associé au li (?), principe structurel ayant une connotation morale.

Dans la spiritualité indienne, le prāna est un équivalent du , en français on le nomme âme (même origine indoeuropéenne que prana), mais l'âme a plusieurs sens aujourd'hui en français

Le centre des énergies

Le centre des énergies (丹田 dāntián (hypogastre) en chinois, hara ou seika tanden en japonais), point d'intersection de tous les méridiens, est donc le « carrefour » du qi. Il se situe dans le ventre, à deux largeurs de doigt (environ 3 cm) sous le nombril.

Ce point est un symbole fort dans cette croyance. On peut remarquer que :

  • lorsqu'une personne respire, c'est son ventre qui se gonfle et se dégonfle (les poumons s'étendent vers le bas en poussant le diaphragme et les viscères à l'inspiration), on peut le constater en regardant une personne dormir ;
  • le centre de gravité du corps humain se situe vers cet endroit : si l'on allonge une personne sur une balançoire à bascule, il faut que ce point soit au-dessus du pivot pour que la planche puisse rester horizontale ; au judo, de nombreuses techniques de projection consistent à bloquer le corps sous ce point pour le faire basculer ;
  • la mère porte le fœtus dans son ventre.

La coïncidence de ces phénomènes explique l'importance qu'ont pu accorder certaines cultures à ce point précis du corps. La manifestation la plus dramatique de l'importance de ce point est sans doute le seppuku (suicide rituel japonais parfois appelé à tort hara kiri), qui consiste à s'ouvrir le ventre avec un tantō (couteau-sabre).

Les applications de la théorie du qi

La médecine chinoise se base en grande partie sur la notion du qi. Dans cette médecine, on y distingue les liquides organiques, le sang et le qi, qui est lui-même subdivisé en plusieurs types.

La notion de qi est à l'origine de techniques comme l'acupuncture et les massages qui consistent à stimuler les points de rencontre des méridiens ; l'équilibre alimentaire et l'exercice tels que ceux pratiqués dans les arts martiaux dits « internes » comme le taiji quan, et la gymnastique, basée sur la respiration, qu'est le qi gong, Leur but est de maintenir l'équilibre et le dynamisme du qi dans le corps. De même au Japon, le but du shiatsu (massages) et des exercices physiques (dont les exercices respiratoires) est de stimuler le ki.

La maîtrise du qi fait aussi partie de l'enseignement avancé des bouddhistes à travers la méditation et divers exercices, ce qui met l'accent sur l'aspect du qi lié à l'activité mentale.

Le qi et les arts martiaux

Les arts martiaux chinois (wushu) et japonais (budo) font beaucoup référence à cette notion, respectivement le qi ou le ki.

Arts martiaux chinois

La notion de qi est utilisé dans les applications du taiji quan en tant que source de la force qui servira à renvoyer la force à l'adversaire après avoir détourné la sienne. Le dāntián est fondamental ; faire descendre le souffle (en respirant comme les bébés, avec le ventre) permet d'ancrer les postures et d'améliorer la circulation énergétique. Lors d'entraînements de taiji quan, l'attention portée à ces détails permet de travailler mieux (en respirant par le ventre le souffle peut être plus profond), plus longtemps, plus efficacement. Dans la croyance du qi, la mise en circulation de l'énergie dans les méridiens générée par les enchaînements du taiji quan est identique à ce que produit l'acupuncture.

Le kung fu shaolin s'appuie pour certaines techniques sur des points du corps, spécialement sensibles, afin de rendre les attaques plus efficaces.

Lors des guerres, les médecins stimulaient la circulation du qi pour prolonger la période pendant laquelle les prisonniers de guerre pouvaient être torturés si l'on désirait obtenir des informations sur l'ennemi.

Arts martiaux japonais

Pour désigner le ki, on utilise parfois l'expression « souffle-énergie » (kokyu-ryokyu).

Dans les arts martiaux japonais, lorsqu'un coup est porté (atemi en japonais), c'est le ki du frappeur qui est transmis à l'adversaire et provoque la blessure ; à ce titre, l'important est plus de frapper un point vital (rencontre de méridiens) que de mettre de la puissance physique. Le cri, kiai (parfois vu à tort comme le « cri qui tue » des karatékas), est une autre manière d'extérioriser le ki. Lors des exercices de casse (de briques, tuiles, planches, pierres, blocs de béton…), le ki est concentré à l'extrémité du poing et provoque la rupture. La concentration du ki dans le seika tanden est un des éléments fondamentaux des budo : les hanches sont la liaison entre le haut du corps (qui manipule les armes) et le bas du corps (la stabilité). D'un point de vue symbolique, le seika tanden réalise la liaison entre « le ciel et la terre » (tenchi), notion que l'on peut traduire par unification entre l'intention (le ciel, la pensée) et l'énergie (la terre) ; on peut par exemple y voir la métaphore d'un arbre qui puise sa nourriture dans la terre pour tendre vers le ciel.

Le ki reliant les êtres, il relie également les deux adversaires (ou partenaires dans le cadre d'une pratique amicale). Ainsi, un des principes de l'aikido est d'unir les énergies des partenaires afin de supprimer l'agression. Au kyudo (tir à l'arc zen), on considère que la flèche est reliée à la cible, qu'elle fait déjà partie de la cible avant même d'être décochée.

La notion de vigilance, le zanshin que l'on retrouve dans tous les arts martiaux japonais (y compris le ninjutsu, l'art des ninjas), s'appuie aussi sur le concept de ki. À travers le ki, on peut « sentir » l'intention de l'ennemi, ce qui permet de riposter plus efficacement, voire d'agir avant que l'adversaire ait pu lui-même agir. On utilise également le terme sen pour désigner cette action simultanée (sensen no sen : attaque anticipant l'action adverse ; go no sen : riposte anticipant l'action ; sen no sen : attaque simultanée).

Les arts martiaux japonais font également appel à la médecine traditionnelle, avec les notions de kappo et katsu, par exemple pour « réanimer » une personne sonnée.

Expressions

  • 元气 (en chinois, yuánqì) : originel + souffle : le souffle originel à l'origine du monde ;
  • 天气 (en chinois, tiānqì ; en japonais, tenki) : ciel + souffle = temps (météorologie) ;
  • 生气 (en chinois, shēngqì) : naître + souffle = se mettre en colère ;
  • 脾气 (en chinois, píqi) : rate + souffle = colère ;
  • 气质 (en chinois, qìzhì) : souffle + qualité = grâce (employé pour apprécier le raffinement d'une femme) ;
  • 合気 (en japonais, ai ki) : union des énergies ;
  • en japonais, ki no nagare : continuité du ki, désigne la fluidité des mouvements, par exemple l'application d'une technique d'aikido sans marquer d'arrêt et en maintenant constamment le déséquilibre du partenaire (s'oppose à kihon waza, techniques de base en tant qu'élément du mouvement complet)
  • en japonais, genki : forme physique, « genki desu ka ? » — « Tu vas bien ? » « Tu es en forme ? »

Inspiration

La notion de ki a inspiré la notion de Force dans l'univers de La Guerre des étoiles, qui est d'ailleurs globalement très inspiré du Japon médiéval (forme des casque des soldats de l'Empire, scénario inspiré de La Forteresse cachée de Kurosawa, analogies redondantes entre Jedi et Samouraï…).

Les mangas rendent très souvent compte de cette notion qui est courante dans les sociétés asiatiques (Dragon Ball, Ranma 1/2…)

Notes

  1. romanisation : Pinyin qi, Wade-Giles ch'i, EFEO ts'i

Bibliographie

  • Traité d'acupuncture et de moxibustion / médecine traditionnelle chinoise (éditions des sciences et techniques de Shangai)
  • L'acupuncture moderne pratique / L'acupuncture et les sports / Dr R. de la Fuye (librairie E. Le François 91, bd St Germain, Paris)
  • Le livre du Ki - L'unification de l'esprit et du corps dans la vie quotidienne, de Koichi Tohei (Guy Trédaniel Éditeur)

Articles connexes

Liens externes

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