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Qi gong
Pour les articles homonymes, voir Qigong (homonymie).Le qi gong, chi gong ou chi kung (c. trad. : 氣功 ; c. simp. : 气功 ; py: qìgōng ; litt. : « travail du souffle ») est une pratique méditative chinoise, composée de mouvements physiques lents et d'exercices respiratoires, visant à améliorer la circulation du Qi et la santé du pratiquant. Le qi gong est rattaché à la médecine traditionnelle chinoise et à la tradition taoïste.
Souvent confondu en occident avec les arts martiaux ou le tai-chi-chuan, le qi gong est une pratique axée principalement sur les aspects du Qi, la santé et le développement personnel.
Sommaire
Origines
Le qi gong provient des gymnastiques taoïstes de longévité. On y retrouve l'intuition chinoise du wei wu wei (« agir sans agir »), présente notamment dans le Dao De Jing de Lao Zi. La pratique s'est enrichie au contact du bouddhisme, elle fait partie intégrante de la médecine chinoise. Par un ensemble d'exercices corporels et de visualisations mentales (mouvements statiques ou dynamiques, exercices respiratoires, relaxation mentale, sons, acupressions, percussions, etc.), il vise à aider les personnes à maintenir ou réparer l'équilibre entre les « énergies » des différents organes du corps. Les fondements de cette énergétique sont ceux de la médecine chinoise et de l'acupuncture en particulier.
Au fil des siècles, concurrentes ou distantes, des lignées de Maîtres mettent au point des méthodes. Parfois, un monarque ou puissant adopte voire crée une méthode, le qi gong vit alors une heure de gloire. Mais, à d'autres moments, vécu comme obstacle au pouvoir central, il est interdit.
Ce fut le cas durant la Révolution culturelle en Chine continentale, les pratiques de qi gong ont été réprimées comme « féodales » et « superstitieuses » alors qu'elles avaient été admises et encouragées depuis 1949 (voir Bedaihe. A nouveau, à la fin des années 1970, dans un contexte de détente économique, peu après les premières réformes libérales et la première apparition du chômage, le qi gong réapparaît. Les autorités y voient une façon de mettre en avant la culture chinoise et participent à sa promotion à travers les « salons de la santé » qui lui sont consacrés au début des années 1990. Une foule d'écoles et d'organisation surgissent alors dont l'objectif est parfois simplement mercantile. Une école de qi gong se détache : le mouvement Falun gong dont la doctrine est nettement religieuse s'empare des techniques de qi gong. En l'espace de sept ans, elle compte environ 80 millions de pratiquants. En 1999 commence la grande répression de ce mouvement ainsi que la reprise en main de la majorité des autres méthodes de qi gong par les autorités chinoises.
On peut aussi en avoir une conception simplement hygiéniste, détachée de toute référence spirituelle voire religeuse : le qi gong simplement vu comme une pratique de santé.
Pratique
Le but du qi gong est de centrer l'être entre ciel et terre. Il s'agit de se relier aux énergies célestes et telluriques pour harmoniser sa respiration à celle de l'univers. "En faisant que ton souffle spirituel (Shen Qi) et que ton souffle essentiel (Jing Qi) embrassent l'Unité peux-tu redevenir un enfançon ?" (Daodejing 10) Pour parvenir à l'harmonie du geste et du souffle, l'attention se porte simultanément sur les diverses parties du corps impliquées dans le mouvement et perçues globalement comme une unité, de telle sorte que le mouvement ne soit jamais « mécanique », mais devienne « organique ». N'étant basé ni sur la force physique ni sur la performance, le qi gong est accessible à tous (jeunes ou moins jeunes, sportifs ou non sportifs).
Le qi gong est un ensemble d'exercices énergétiques basés sur une association entre :
- mouvements doux, naturels, très lents et détendus ;
- la respiration (respiration abdominale, régulière et profonde) synchrone avec les mouvements ;
- la concentration de l'esprit qui dirige le Qi — le « souffle » — à l'intérieur du corps ;
- des massages par acupression, ou massage général musculaire.
Certaines formes utilisent aussi le chant (comme le kotodama) ou le cri, proche du très célèbre kiai japonais, ironiquement dénommé « cri qui tue » par les Britanniques du XIXe siècle.
Il allie la relaxation mentale, l'assouplissement corporel et le plaisir de se mouvoir en harmonie dans l'espace, à un travail énergétique profond de revitalisation des organes internes.
Selon ses adeptes, le qi gong est une voie d'épanouissement personnel, une source de bien-être et de jouvence. Au terme d'une pratique régulière, le Qi gong apporte :
- plus de tonus et moins de tensions nerveuses ;
- plus de souplesse et d'équilibre ;
- un calme intérieur ;
- une plus grande capacité de concentration et de confiance en soi ;
- une meilleure conscience corporelle ;
- le développement de la mémoire des gestes.
Styles
Il existe aujourd'hui différentes variantes ou écoles :
- le qi gong d'influence taoïste (enchaînements ou séries d'exercices variés basés sur des répétitions de mouvements utilisant respirations et grands mouvements fluides et souples dont le but est d'améliorer la santé tout en progressant sur le plan spirituel) ;
- le qi gong d'influence bouddhiste (formes anciennes de Qi gong, telles que pratiquées par les moines bouddhistes du monastère de Shaolin) ;
- le qi gong Shaolin (pratiqué dans le monastère Shaolin, basé sur la respiration et des gestes simples, lents, ciblés) ;
- le qi gong martial (renforcer le corps et sa résistance aux agressions externes) ;
- le qigong sibérien (mélange de différentes pratiques physiques et énergétiques qui se sont rencontrées et transformées en Sibérie, carrefour de nombreux peuples et cultures : sibérienne, russe, chinoise, tibétaine, ayurvédique) ;
- le qi gong thérapeutique (apprentissage de certaines techniques de guérison, sur soi ou sur partenaire) qui fait partie de la médecine traditionnelle chinoise ;
- le Pranayama (maîtrise de l'énergie et de l'air, provenant du yoga).
Tous les exercices de qi gong nécessitent de la patience et une pratique régulière. Certains pratiquants d'arts martiaux pratiquent leurs arts sans pratiquer le Qi gong en Chine. Cependant, sa pratique est nécessaire à une maîtrise complète des arts martiaux.
Terminologie
Le terme peut être connu sous d'autres transcriptions, chi kung (école anglo-saxonne Wade), ki kong (école française EFFEO), kiko (adaptation phonétique du japonais), kygung (marque déposée utilisée par l'ISMA), mais qi gong, transcription pinyin du terme, est la version désormais officielle dans les langues européennes.
Son écriture (en sinogrammes simplifiés 气功 ou en sinogrammes traditionnels 氣功) associe deux notions chinoises au sens vaste : qi (vapeur, souffle, énergie, esprit) et gong (attaque, travail, exercice, discipline)[1].
Notes
- ↑ Dictionnaire français de la langue chinoise, RICCI, 1990. Sinogrammes 485 et 2879.
Bibliographie
Voir les ouvrages des auteurs suivants :
- Yang Jwing-Ming
- Zhang yu Huan
- Ken Rose
- Gérard Edde
- Bruno Rogissart
Liens externes
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