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Saint-Georges-de-Rouelley
Saint-Georges-de-Rouelley Administration Pays France Région Basse-Normandie Département Manche Arrondissement Avranches Canton Barenton Code Insee abr. 50474 Code postal 50720 Maire
Mandat en coursRaymond Béchet
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes de la Sélune Démographie Population 526 hab. (2006) Densité 26 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 119 m — maxi. 283 m Superficie 20,52 km² Saint-Georges-de-Rouelley est une commune française, située dans le département de la Manche et la région Basse-Normandie.
Sommaire
Géographie
Cette commune est située aux marches du département de la Manche (sud-est), aux confins du département de l'Orne. Elle intègre la région naturelle dite du Domfrontais[1], et appartient donc au bocage normand.
Le bourg de Saint-Georges-de-Roulley se situe sur l'ancienne RN 807, déclassée en RD 907 depuis la réforme de 1972. Elle relie Domfront à Mortain, et passe également à Barenton.
Saint-Georges-de-Rouelley est distante de 5 km de Barenton, son chef-lieu de canton. Les villes moyennes les plus proches sont Domfront (9 km) et Mortain (14 km)[2].
Elle est caractérisée par un habitat assez concentré dans le bourg et par un site classé et de tout premier intérêt : la Fosse Arthour. Saint-Georges fait partie du parc naturel régional Normandie-Maine, dont Louis-Pierre Hamel, le maire de l'époque, a été l'un des fondateurs avec Hubert d'Andigné.
La commune se situe aussi sur le circuit Lancelot du Lac.
Histoire
La commune de Saint-Georges est mentionnée notamment dans les documents relatifs à la guerre de Cent Ans. Les familles notables et anciennes sont les Mézange de Saint-André, Vézard, Foucault, Dary et Clouard.
Selon certains historiens et spécialistes de litterature, dont le Pr Payen de l'université de Caen, le Roman de la Table Ronde et la légende arthurienne auraient comme berceau d'inspiration la région de la Fosse Arthour.
Les activités économiques historiques étaient liées notamment à l'exploitation de la forêt de la Lande Pourrie : verriers, potiers, exploitant de carrières et mines de fer, forestiers. La famille Foucault développa aux XVIIe et XVIIIe siècles la production de verres appelés des chambourils et des teintures naturelles, notamment un rouge renommé.
En 1870, les Prussiens investirent la région.
En 1893, la ligne ferroviaire de Domfront à Avranches est mise en service. Saint-Georges-de-Rouelley possède alors en commun avec la commune de Saint-Cyr-du-Bailleul une gare, la gare de Saint-Cyr – Saint-Georges.
En 1944, de violents combats eurent lieu. Des parachutistes allemands furent lâchés dans les forêts de la Fosse Arthour pour s'opposer à la progression des Américains et des résistants locaux.
L'activité contemporaine s'est principalement focalisée sur l'agriculture, la transformation forestière et les productions de poiré, cidre, pommeau, calvados, et autres spécialités de la cuisine normande.
Un festival annuel, la « fête des Rochers », regroupant environ 3 à 4 000 personnes a eu lieu chaque 22 août, de 1969 à 1982, sur le site de la Fosse Arthour. De nombreux artistes de variété, d'envergure nationale y participèrent. En 1980 fut inauguré le nouveau plan d'eau de la Fosse-Arthour par Louis-Pierre Hamel, Léon Jozeau-Marigné, Hubert d'Andigné, Émile Bizet et Jacques Roulleaux-Dugage.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Parti Qualité ? ? Dr Auguste Bonnesœur[3] — Médecin 1890 1906 M. Mallon SE Rentier 1906 1958 Victor Foucault-Montecot Parti radical Rentier, conseiller général 1958 1965 M. Langlois SE commercant 1965 1981 Louis-Pierre Hamel SE Universitaire 1981 1995 Maxime Lecuisinier SE Agriculteur 1995 actuel Raymond Béchet SE Commerçant Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique
(Source : INSEE[4])1962 1968 1975 1982 1990 1999 809 765 701 672 600 518 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Lieux et monuments
L'église
On peut visiter la belle église du village : très ancienne, elle a été modifiée par les Anglais lors de la guerre de Cent-Ans, avec de nombreuses statues polychromes de saints à l’intérieur. Le clocher a été refait à la suite des dégâts engendrés lors de la Seconde Guerre mondiale, sur le modèle de celui de l'église de la haute ville de Domfront. L'intérieur de l'église a fait l'objet d’une restauration de qualité dans les années 2000.
La Fosse Arthour
Par ailleurs, sur le territoire de la commune, à quelques kilomètres du bourg, on peut découvrir le site classé de la Fosse Arthour où, selon la légende, le roi Arthur et la reine Guenièvre auraient séjourné. C'est un lieu superbe, très rocheux (site renommé pour l'escalade), avec une forêt (qui est une prolongation de la forêt de la Lande Pourrie), un lac et une rivière vive. Ce site fait partie, comme la commune elle-même, du parc naturel régional Normandie-Maine et du circuit Lancelot du Lac.
La Fosse-Arthour«Non loin de la Chaire de Velléda est un large trou insondable qu'un cours d'eau, un torrent durant l'hiver, a creusé au milieu d'une déchirure des rochers. C'est la Fosse-Arthour, et la montagne semble avoir été coupée là pour livrer passage à ces eaux impétueuses, qui se précipitent dans le ravin entre deux murailles de rochers. Une grotte de forme triangulaire, dont l'ouverture est ombragée par le feuillage d'un chêne séculaire, se voit au flanc d'un des escarpements. Elle est connue sous le nom de la Chambre-de-la-Reine, et l'on ne peut y arriver qu'après une périlleuse ascension. En face, sur le versant opposé, existe une autre grotte : la Chambre-du-Roi. Ce nom lui viendrait, si l'on en croit la légende, du héros de la Table ronde. Arthur, roi des deux Bretagnes, qui vivait au VIe siècle et fut la personnification du génie héroïque des Celtes et de la résistance des vieux Bretons contre les envahisseurs saxons. On sait que, après les nombreux combats qui ont rendu son nom si fameux, ce prince mourut des suites de blessures reçues dans une dernière affaire. Cependant, la croyance et les poésies populaires affirment qu'il n'est pas mort : gardé par neuf fées dans l'île d'Avalon, un jour il reparaîtra pour venger les deux Bretagnes. La tradition normande veut, au contraire, qu'il soit enseveli dans les profondeurs de la Fosse-Arthour. Elle dit que le héros vint après sa disparition se réfugier dans la Chambre-du-Roi, et que sa fidèle compagne, la reine Genièvre, trouva un asile dans la Chambre-de-la-Reine, dont une entrée secrète était connue d'Arthur seul. Mais l'arrêt de la fée puissante qui le protégeait, et avait présidé à sa naissance, avait ordonné qu'il ne pourrait rendre visite à son épouse qu'après la disparition du soleil derrière la montagne voisine.
On raconte encore que, au bon vieux temps, celui qui ne pouvait suffire à ses labours allait demander aide sur le bord de la Fosse-Arthour, en ayant soin d'y déposer une piécette blanche. Le lendemain matin, il voyait sortir de l'eau deux taureaux noirs qu'il emmenait, et qui se montraient infatigables au travail durant la journée entière. Il fallait les ramener au bord de la fosse à la tombée de la nuit, et ne pas oublier de leur attacher une botte de foin entre le cornes. Arrivés au bord de l'eau, ils prenaient leur élan, et, plongeant, regagnaient leur humide demeure. »
Arthur obéit d'abord à cet arrêt sévère, mais sa profonde tendresse pour celle qui n'avait pas voulu l'abandonner le lui fit bientôt oublier. Une fois, et sans attendre le coucher du soleil, il descendit de sa retraite inacessible et alla rejoindre Genièvre. Il continua ses visites, mais une punition terrible lui était réservée. Un jour qu'il venait de quitter sa compagne et traversait le ravin, un bruit inusité vint exciter sa surprise et le fit se retourner. C'était le torrent grossi, fougueux, menaçant, qu'il vit accourir et se précipiter vers lui, grondant et mugissant. En un instant l'onde perfide l'entoure de ses flots tumultueux, et monte, monte toujours. Le prince essaie de lutter contre l'irrésistible courant, se débat avec le courage du désespoir contre les étreintes de la mort. Vains efforts ! Sa dernière heure a sonné ; le torrent entraîne et engloutit pour toujours dans les profondeurs du gouffre l'amant infortuné. Du seuil de sa grotte, Genièvre a suivi avec une affreuse angoisse les péripéties de la lutte ; elle voit son époux disparaître, mais ne veut pas lui survivre, et, se précipitant du haut de la roche, elle va le rejoindre dans l'abîme. On affirme qu'autrefois deux corbeaux, aussi blancs que des cygnes, venaient planer lentement et mélancoliquement chaque jour au-dessus du gouffre, tombeau des deux amants. Leur aire était établie dans un creux du rocher, et les laboureurs les respectaient, car ils protégeaient les moissons des champs d'alentour contre les oiseaux du ciel. Un soir, ils prirent leur volée vers l'horizon lointain, disparurent, et, depuis, nul ne les a revus.Jules Lecœur, Contes, récits et légendes des pays de France
Autres
Sur une maison du bourg on remarquera un joli bois polychrome ancien figurant saint Georges terrassant le dragon.
Il ne reste rien du vieux château, si ce n'est quelques traces des douves au lieu-dit de la Planche Bray, en contrebas de la très ancienne et remarquable ferme de la Salle. Une légende ancienne « La Levrette obstinée » a pour cadre le château de Saint-Georges. Elle figure dans la plupart des recueils de légendes normandes.
Personnalités liées à la commune
- Le conventionnel Siméon Bonnesœur-Bourginière, député de la Manche aux États généraux de 1789, membre du Conseil des Cinq-Cents et Administrateur du département de la Manche, est né au village de la Bourginière à Saint-Georges et y a vécu de nombreuses années. Avocat, oncle du peintre Géricault qui en fit un portrait, aujourd'hui au musée de Minneapolis, il vota la mort de Louis XVI et dut, comme régicide, lors de la Terreur blanche, s'exiler en Belgique. Il est enterré dans l'église Montéglise de Barenton.
- Au XIXe siècle le peintre Théodore Géricault, peintre, entre autres, du célèbre Radeau de la méduse, a effectué de nombreux séjours d'été chez ses cousins à Saint-Georges. C'est ici qu'il va découvrir le milieu équestre, pour en devenir l'un des peintres les plus réputés. Sur la route de Saint-Georges à Saint-Cyr, le lieu-dit Hôtel Géricault existe toujours, maison d'origine de la famille du peintre.De nombreuses œuvres du peintre sont restées chez ces cousins bas-normands, tableaux et lithographies. Ils ont été en grande partie détruits lors des bombardements de 1944. Géricault a fait le portrait de certains membres de cette famille, comme Félix Bonnesœur-Bourginière. Au décès du peintre, la famille Saint-Georgeaise fit un long procès pour être reconnue comme héritière en partie du peintre.
- La philosophe Aline Hamel-Foucault, parente de Géricault, est née en 1906 à Saint-Georges et y est décédée en 2002. Elle fut l'élève de Rudolf Steiner, de Karlfried Graf Durckheim et de Gabriel Marcel et mécènne de nombreux peintres, dont Pierre Brette, peintre officiel de la Marine, qui vint à plusieurs reprises à Saint-Georges. Elle travailla avec le Dr Paul Carton.
- Mgr Hippolyte Simon, actuel archevêque de Clermont, est né à Saint-Georges-de-Rouelley et y a passé son enfance.
- Deux membres de la Légion d'honneur reposent au cimetière de la commune : Victor Foucault-Montecot et son gendre, Louis Hamel, anciens maires de la commune.
- Une grande sépulture « Louvel », famille du sénateur-maire de Caen, Jean-Marie Louvel, ministre de l'Industrie, qui a achevé la reconstruction de la capitale normande, après la Seconde Guerre mondiale, est installée dans la partie ancienne du cimetière.
Sports
Saint-Georges-de-Rouelley est le berceau d'un club de football qui a longtemps joué au plus haut niveau régional en Division d'Honneur dans les années 1970-1980, et qui a fusionné en 1988 avec le club voisin de Domfront. Ceci est un fait exceptionnel en regard de la taille de la commune et de ses infrastructures.
Notes et références
- ↑ Qu'on appelle également « Passais ».
- ↑ Les distances indiquées sont à vol d'oiseau.
- ↑ (fr) Annuaire du Département de la Manche, 12e Année 1840, p. 225
- ↑ Saint-Georges-de-Rouelley sur le site de l'Insee
Annexes
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
- J. Gallet, Pierre Brette et la Manche, Normandie Terre des Arts, 1992
- Dr G. Buisson,Géricault : De Mortain à Paris, Le conventionnel Bonnesœur-Bourginière, Ocep, 1976, Histoire de Saint-Georges-de-Rouelley, 1986, conf. Société d'Archéologie du Mortainais
- M. Hérubel, Contes populaires de toutes les Normandie, Ed. Ouest-France, 2000
- J.-Ch. Payen : La légende arthurienne et la Normandie, collectif, Ed. charles Corlet, 1983
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