Saint-André les Marches

Saint-André les Marches

Les Marches

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Les Marches
Administration
Pays France
Région Rhône-Alpes
Département Savoie
Arrondissement Chambéry
Canton Montmélian
Code Insee abr. 73151
Code postal 73800
Maire
Mandat en cours
Guy Gamen
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Pays de Montmélian
Site internet lesmarches.fr
Démographie
Population 2 490 hab. (2006)
Densité 162 hab./km²
Gentilé Marcherus
Géographie
Coordonnées 45° 30′ 00″ Nord
       6° 00′ 06″ Est
/ 45.5, 6.00166666667
Altitudes mini. 244 m — maxi. 1115 m
Superficie 15,35 km²

Voir la carte physique

Voir la carte administrative

Les Marches est une commune française située dans le département de la Savoie de la région Rhône-Alpes.

Le hameau de Saint-André-les-Marches y est rattaché. C'est une des trois communes du vignoble d'Apremont.

Sommaire

Géographie

Les Marches sont un village de vallée, implanté à la jonction des grands axes de communication que sont la vallée du Grésivaudan, la Combe de Savoie et la Cluse de Chambéry, à la limite du Dauphiné et de la Savoie. La commune est située dans la vallée du Grésivaudan (par définition, la vallée de l'Isère) puisque la rivière Isère coule sur son territoire.

Ce territoire, de 1 535 hectares, est situé entre 254 m et 1 134 m d’altitude. Son relief est caractérisé par trois types de formes naturelles, façonnées pendant le Quaternaire et la période historique.

Tout d’abord, depuis un million d’années, les quatre grandes glaciations ont creusé les larges vallées de la Cluse de Chambéry, de la Combe de Savoie et du Grésivaudan (l’Isère). La dernière grande glaciation, celle de Würm, a laissé sur la commune des Marches, il y a 13 000 ans, un relief typique du Quaternaire alpin : les moraines glaciaires. Les anciennes moraines, qui représentent 25 à 30 % du territoire, forment au nord-est de la commune le « Seuil des Marches ». Des communes limitrophes de Myans et de Francin il s’étend en talus aux bords escarpés surplombant la vallée de l’Isère de 30 à 40 mètres. C’est sur cette colline naturelle que se trouvent les plus anciennes traces d’occupation humaine.

La plaine alluviale de l’Isère, qui occupe la moitié sud-est de la commune est un espace plat, voué à l’agriculture. Occupée par des lacs postglaciaires auXIe siècle millénaire avant aujourd’hui, puis par des étangs et des marécages, ce n’est qu’au XIXe siècle que la plaine est drainée et l’Isère endiguée.

Enfin, le tiers nord-ouest de la commune est composé des éboulis historiques du mont Granier. Qu’il se soit éboulé en une fois (le 24 novembre 1248) ou en plusieurs fois (époques préhistoriques), l’ensemble du volume décroché de la montagne représenterait 500 millions de mètres cube, répandus dans la vallée sur 30 km² et sur une épaisseur pouvant atteindre 140 m. C’est dans cette zone que depuis les années 1970 se sont constitués les vignobles AOC d’Apremont et des Abymes. La caractéristique majeure de ce sol est la présence de gros blocs de calcaire urgonien, telle « la Pierre hachée ».

Histoire

Préhistoire et Antiquité

La présence humaine débute évidemment après la dernière glaciation (-11 000 ans). Même si la présence humaine n’est pas encore attestée pour les périodes épipaléolithique et mésolithique, on peut toutefois supposer que les moraines étaient fréquentées à cette époque. Les premières traces attestées d’occupation du sol datent du Néolithique, soit - 2500 ans avant J.-C. Une pierre à cupules témoigne de cette présence ainsi qu’un site chasséen du IVe millénaire avant J.-C. sur la commune voisine de Francin. Bien plus tard, vers -500 avant J.-C., la tradition ferait s’implanter sur la commune les Allobroges, peuplade celtique du second âge du fer (La Tène). Toujours suivant la tradition locale, de nombreux toponymes seraient issus du vocabulaire celtique : Seloge, la rivière de Bondeloge, le toponyme Nant, la racine Meillan (Myans, Montmélian). En -120 avant J.-C., les Romains conquirent l’Allobrogie, qui au tout début fit partie de la cité de Vienne (province de Narbonnaise). Puis au IVe siècle, elle fut divisée entre les cités de Vienne, de Genêve et de Grenoble. C’était à cette dernière que fut rattaché le territoire de l’actuelle commune de Les Marches. Un site gallo-romain a été fouillé en 1977 par le GRACS. Les fouilles ont démontré l’existence d’une villa, bâtie au Ier siècle av. J.-C., étendue au IIe (creusement de puits vers l’an 150), et abandonnée au milieu du IIIe siècle siècle (aux alentours de l’an 259). Les « invasions barbares » amenèrent, à partir de l’année 443, l’installation en Savoie et plus particulièrement, sur la commune de Les Marches, de 25 000 Burgondes. Mais cette Burgondie sera annexée une première fois par les Francs de Clovis en 534, puis une deuxième fois par les Francs de Charlemagne en 771. Le territoire repassa au IXe siècle aux mains d’un « Royaume de Bourgogne », puis fut intégré au Saint-Empire romain germanique de Conrad II en 1033.

Période médiévale

L'heure de gloire de Saint André

À partir du IIIe siècle s’ouvre une période de troubles, qui sera favorable à la christianisation : les évangélisateurs, venus de l'évêché de Grenoble, qui fut fondé au IVe siècle, aboutiront rapidement à la création de la paroisse de Saint-Maurice de Murs, ancêtre de la paroisse des Marches actuelle (année 406). C’est aussi entre le Ve et le IXe siècle que fut fondé le décanat de Saint-André. Ce décanat, géré par un doyen, était une subdivision du diocèse de Grenoble et administrait une soixantaine de paroisses de la « Savoie Propre ».

Saint-André est aujourd’hui un petit hameau de la commune des Marches, sans chapelle, ni église – tout ayant été détruit par l’éboulement du Granier en 1248. C’est l’abbé François Trépier, qui dans son ouvrage Recherches historiques sur le décanat de Saint-André et sur la ville de ce nom (1879), révéla le premier, avec nombre de détails, toute l’ampleur du Saint-André haut-médiéval. Il s’appuya pour cela sur un document exceptionnel : le cartulaire de Saint Hugues, établi entre 1107 et 1132 par l’évêque de Grenoble Hugues de Châteauneuf (1082-1132).

Éboulement du Granier

Le 24 novembre 1248 (date conventionnelle), le mont Granier s’effondra formant une coulée de boue de 7 km de large et de 11 km de long. Toute la région fut ravagée et de nombreuses localités disparurent. Parmi elles : Cognin[1], Saint-Pérange, Villard-Gérald, Chat-Villard, Puseis, Reculat, Gentian, Jardinc, la Combe d’Arebold, et l’Aisins. Les chroniqueurs contemporains de la catastrophe (mais pas témoins), tels le dominicain Étienne de Bourbon, le franciscain Fra Salimbene, le bénédictin anglais Mathieu Paris ou encore le dominicain Martin le Polonais, relatèrent de manière divergente l’événement et évaluèrent le nombre de victimes entre 1 000 et 9 000 personnes. La zone dévastée fut appelée depuis lors « les Abymes ».

La période savoyarde, fondation de Les Marches

Se dégageant progressivement de l’emprise du Saint-Empire germanique, une famille de seigneurs mauriannais donna naissance à la dynastie des comtes de Savoie, qui s’affirmèrent à partir du XIIe siècle. En rivalité avec le Dauphiné alors aussi en expansion, la famille de Savoie décida de fortifier ses positions, notamment dans la zone récemment dévastée par le Granier. C’est Amédée V le Grand (1285-1323), qui décida de la création d’un bourg fortifié pour défendre les limites méridionales de la Savoie. De manière logique, ces limites furent appelées « les marches de Savoie », d’où le nom actuel de la commune. De nombreux travaux seront menés à partir de 1301, continués par Aymon le Pacifique (1329-1343), par Amédée VI le Comte Vert (1343-1383) et terminés par Amédée VII le Comte Rouge (1343-1391) pour créer ex nihilo un important château fort et un long bourg fortifié. Y participèrent entre autres Jean Bon, maître maçon, Trolliet, maître charpentier et les terrassiers Belleville et Magant. Le bourg des Marches est ainsi une des dernières « villes neuves » construites en Savoie, avec Conflans et Thônes en 1350. Sa longueur est de 240 m et sa largeur de 70 m.

Article détaillé : Château des Marches.

En tant que frontière de vallée, les Marches furent victimes de toutes les invasions : incursion dauphinoises aux XIVs ; de 1536 à 1559 invasion des troupes de François Ier ; 1600 – invasion française des troupes d’Henri IV ; 1630 – Richelieu ; 1690 à 1696 puis 1703 à 1713– occupation française ; 1742 à 1749 – occupation espagnole ; 1792 – entrée des troupes révolutionnaires françaises aux Marches. La frontière (et donc la limite de la commune) changea au gré des traités : le traité de Paris de 1355 ; l’accord de 1433 ; le traité du 27 avril 1672 de Saint-Germain-en-Laye ; le traité de Turin du 24 mars 1760 ; le traité de Paris de 1815.

Période sarde puis française

La période sarde (1815-1860) se caractérise par une croissance rapide de la commune : route, chemin de fer, assainissement des zones marécageuses, école, nouvelle église… et l’heure de gloire du sanctuaire de Myans.

Lors de l'Annexion de la Savoie à la France en 1860, le plébiscite organisé à la suite du traité de Turin par Napoléon III sur la question : « La Savoie veut-elle être rattachée à la France ? » donne le « oui » gagnant avec 100 % des suffrages exprimés.

Les Marcherus participeront par la suite à la guerre franco-prussienne de 1870-1871, à la grande guerre de 1914-1918 et en 1939-1945, à la Seconde Guerre mondiale. Le village est libéré en août 1944 par les FTP et les FFI.

Administration

Histoire de l'administration

Tout d’abord châtellenie (et marquisat à partir de 1682) regroupant le Bourg des Marches, Myans et Chacusard, le village des Marches fut progressivement découpé en deux paroisses, puis en deux communes.

La paroisse de Myans et de Chacusard, intégrée au tout début aux Marches, devint autonome à partir de 1801 et il fallut attendre 1881 pour que le village se divise en deux communes distinctes : Les Marches et Myans.

Au contraire le hameau de Saint-André appartenant à l’origine à Chapareillan, c’est la convention de Turin (24 mars 1760) qui l’attribue aux Marches.

À noter, Les Marches fut canton sous la Révolution française de 1792 à 1801, rassemblant Chignin, Saint-Jeoire-Prieuré, Saint-Baldoph, Apremont, et Entremont-le-Vieux. Aujourd'hui, la commune appartient au canton de Montmélian.

Liste des syndics et des maires

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
7 mai 1953 20 mai 1965 Marcel Boniface ... ...
20 mai 1965 25 mars 1977 Roulet Gabriel ... ...
25 mars 1977 21 mars 1989 Bertholet André ... ...
21 mars 1989 13 juillet 1989 Lambert Alphonse ... ...
13 juillet 1989 16 mars 2001 Gayet Henri ... ...
16 mars 2001 15 mars 2008 Joly Serge ... ...
15 mars 2008 → en cours Guy Gamen ... ...


Jumelage

Drapeau du Royaume-Uni  Stepps  (Royaume-Uni) depuis 2002Modèle:Jumelage/Ville en lien rouge Modèle:Jumelage/Ville en lien rouge/Modèle Lien absent

Démographie

On peut noter 4 grandes phases démographiques : 1) L’époque moderne : Depuis sa fondation jusqu’à la révolution française Les Marches connaît une croissance stable et continue malgré les épidémies, les famines et les invasions : 300 habitants au XIVe, 360 au XVIe, 660 au XVIIIe

2) L’âge d’or du XIXe siècle : En raison de la modernisation et l’assainissement de la commune, ainsi que de l’amélioration de la situation alimentaire savoyarde (dernière famine savoyarde en 1847), la population s’accroît très vite : 1 000 habitants en 1810, 1 868 habitants en 1865

3) Le siècle noir 1860-1960 : Il s’ensuit un siècle noir de crise démographique et économique. Durant cette période 1860-1960, le village perd la moitié de sa population : 1 131 habitants en 1886, 1 007 en 1926 et 909 en 1954

4) Le Renouveau Depuis les années 1950, la commune grâce à la vigne, la zone d’activité et l’attractivité de Chambéry (à 15 minutes en voiture) renoue avec la croissance démographique (très largement exogène) : 1 108 habitants en 1976, 1 233 en 1982, 1416 en 1990, 2 135 en 1999 et sans doute plus de 2 300 en 2005

Évolution démographique
(Source : INSEE[2])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
951 971 1108 1233 1416 2135
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Économie

Dans les années 1970, le village se spécialise dans la viticulture, profitant d’abord des appellations VDQS (Vin de qualité supérieure), puis à partir de 1973 des labels AOC Apremont, AOC Abymes, et AOC Vins de Savoie. Ainsi, au début du XXIe siècle, la commune des Marches était devenue la première commune viticole de Savoie produisait près de 20 000 hectolitres de vin avec 250 hectares de vignoble. 30 % des sols agricoles de la commune sont ainsi consacrés à la vigne et 90 % de ses exploitations agricoles sont orientées vers la production viticole.

Mais c’est la zone du « plan Cumin », qui représente le poumon économique le plus important des Marches. Décidé en 1968, le projet d’une zone artisanale de 6 hectares n’a cessé, en 25 ans, de se développer dans une perspective de plus en plus ambitieuse sous les maires Roulet, Berthollet, puis Gayet. Le plan Cumin I de 1978 est suivi d’un plan Cumin II de 1986 et 1988, puis d’un plan Cumin III en 1990. La zone comportait en 2005 trente-six entreprises employant plus de 300 personnes. Les Marches s’est officiellement jumelé avec Stepps, une ville d’Écosse le 29 septembre 2002.

Personnalités liées à la commune

La plus célèbre des Marcherue est sans doute Adèle de Bellegarde, fille du marquis Eugène de Bellegarde. En 1792, avec sa sœur, elles pactisèrent avec les révolutionnaires français venus « libérer la Savoie ». Adèle de Bellegarde se lia avec le commissaire conventionnel Hérault des Séchelles (un des quatre commissaires français chargés de révolutionner la Savoie et partit à Paris pour applaudir aux guillotinages des contre-révolutionnaires. Échappant de peu elle-même à la guillotine elle se lia alors avec le peintre Jacques-Louis David (1748-1825) pour qui elle posa lors de la création de son tableau Les Sabines en 1799. Le tableau de 385 × 522 cm est aujourd’hui exposé au musée du Louvre. C’est le profil de cette Sabine qui servit il y a quelques années à élaborer la Marianne d’un timbre de La Poste. Redevenue royaliste à la restauration Adèle mourut le 7 janvier 1830 à Paris

Liste des curés de la paroisse des Marches de 1301 à nos jours


Lieux et monuments

La commune des marches possède des atouts naturels reconnus comme les « Abymes » et le lac de Saint-André (de 7-10 ha) qui fait l’objet d’une protection et d’une mise en valeur particulière.

Parmi les nombreux monuments historiques, outre « Le Bourg médiéval » et les nombreuses maisons fortes de la commune, l’imposant château des Marches recèle un trésor particulier. C’est la Salle des fêtes. En effet en 1785-1786 le marquis Eugène de Bellegarde rénova la pièce aujourd’hui classée monument historique en raison des fresques et trompe-l’œil peints par les frères Galliari (Fabrizio 1709-1790 et Bernardino 1707-1794) qui venaient de l’Académie de Turin.

Bien que ne faisant plus partie de la commune des Marches le sanctuaire de Myans, est un vestige incontournable de l’histoire marcherue.

Notes et références

  1. Différente de la ville de Cognin, à plusieurs kilomètres.
  2. Les Marches sur le site de l'Insee

Voir aussi

Bibliographie

  • Ghislain Garlatti, l'Histoire des Marches, La Fontaine de Siloé, coll. "Les Savoisiennes", 2006. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article source pour la partie histoire

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de la Savoie Portail de la Savoie
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