- Sage-femme
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Sage-femme Appellation(s) Sage-femme (y compris pour les hommes) ou maïeuticien/ne ou accoucheur/se Secteur(s) d'activité profession médicale - santé - social modifier Une sage-femme (ou sagefemme en nouvelle orthographe), chaste-femme en français cadien[1], est définie par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) comme:
« Une personne qui a suivi un programme de formation reconnu dans son pays, a réussi avec succès les études afférentes et a acquis les qualifications nécessaires pour être reconnue ou licenciée en tant que sage-femme. Elle doit être en mesure de donner la supervision, les soins et les conseils à la femme enceinte, en travail et en période post-partum, d'aider lors d'accouchement sous sa responsabilité et prodiguer des soins aux nouveau-nés et aux nourrissons. Ses soins incluent des mesures préventives, le dépistage des conditions anormales chez la mère et l'enfant, le recours à l'assistance médicale en cas de besoin et l'exécution de certaines mesures d'urgence en l'absence d'un médecin. Elle joue un rôle important en éducation sanitaire, non seulement pour les patientes, mais pour la famille et la préparation au rôle de parents et doit s'étendre dans certaines sphères de la gynécologie, de la planification familiale et des soins à donner à l'enfant. La sage-femme peut pratiquer en milieu hospitalier, en clinique, à domicile ou en tout autre endroit où sa présence est requise. »
Cette définition est souvent présentée comme la définition internationale de la sage-femme.
Sommaire
Historique
Depuis l'Antiquité
Historiquement, la profession de sage-femme a été une des rares dominées par des praticiennes. Depuis Agnodice en Grèce antique, la prise en charge des femmes enceintes et des parturientes (femmes en travail) a été considérée comme relevant essentiellement du cercle féminin.
Moyen Âge et Renaissance
L'ambivalence de la profession, exercée de façon minoritaire par des femmes formées et très majoritairement par des femmes sans aucune connaissance théorique (souvent désignées par le terme matrone), perdure pendant tout le Moyen Âge et l'Époque moderne en Europe occidentale. En France, dans les registres paroissiaux, on rencontrait également le terme « sage-femme » pour désigner la matrone ou encore, de façon très marginale, celui d'« obstétrice ». La langue italienne utilise alternativement les termes « « comare », « mammana », et « levatrice ». Le rôle de l'accoucheuse ne se limite pas à l'assistance apportée aux femmes en couches, elle exerce un rôle social et religieux puisqu'elle a la charge d'ondoyer l'enfant lorsqu'il apparaît en danger de mort. C'est souvent la sage-femme qui vient présenter l'enfant sur les fonts baptismaux et qui occupe la fonction de marraine.
Il est possible que la restriction aux hommes d'exercer soit liée au besoin de conserver les possibles écarts des filles-mères sous secret, et aussi à une perception puritaine de tout ce qui touche à l'appareil génital féminin. Il était alors fréquent qu'une fille-mère dissimule sa grossesse au profit de sa mère et que la sage-femme soit alors la seule confidente du secret familial. Dans des sociétés machistes, où la femme est, pour des raisons religieuses essentiellement, encore vue parfois comme l'instrument du malin et où la réputation des femmes a une valeur en soi, la sage-femme se devait alors d'être une femme.
Le tournant du XVIIIe siècle et l'époque contemporaine
Le 22 décembre 1779, la première sage-femme exerçant à l'Hôtel-Dieu de Montmorency (Val-d'Oise) est nommée. Il s'agit d'Élisabeth Bourgeois, femme du sieur Baudrang, chirurgien de l'Hôtel-Dieu. Au XVIIIe siècle, une division s'est faite entre la pratique chirurgicale (qui relevait, elle, du chirurgien), et celle des sages-femmes. L'essor de la science, associé peut-être à un certain mépris, voyait dans la pratique ancestrale et prétendument folklorique des sages-femmes un art moins efficace et moins sûr. Au XIXe siècle, en Angleterre, la plupart des naissances étaient assistées par un chirurgien.
Nouvelles tendances
La profession de sage-femme, une des plus anciennes qui soit, est aussi une des plus méconnues du grand public.
Ce défaut de connaissance s’explique sans doute par un défaut de reconnaissance : blottie au carrefour de plusieurs professions, il semblerait que la sage-femme ait peiné à délimiter son propre espace, son propre champ de compétences[réf. nécessaire].
En France
Depuis 1982, la profession s’est ouverte aux hommes. Les termes de « maïeuticien » et d'« accoucheur » figurent également dans le dictionnaire de l'Académie Française, mais ne satisfont pas au métier propre de la sage-femme, puisque la maïeutique de Socrate parle « d'accoucher les esprits » et non des nourrissons, et que les accoucheurs sont plutôt des médecins à part entière.
Il s'agit d'une profession médicale à compétence définie[2].
Pour devenir sage-femme, il faut être classé au rang utile de la première année commune aux études de santé(PACES) commune aux médecines, dentaires et pharmacies. La deuxième année universitaire (L2) s'effectue dans une école de sage-femme jusqu'au master (M2). Les études seront reconnues au niveau master à partir de la rentrée 2010 avec la mise en place de la L1 Santé (concours commun des professions médicales : sage-femme, médecine, dentaire et pharmacie). La réforme HPST a ajouté comme compétences aux sages-femmes le suivi gynécologique et la prescription de la contraception aux femmes en bonne santé. La profession attend une revalorisation de statut et donc de salaire (les sages-femmes sont actuellement rémunérées à partir des grilles salariales paramédicales).
Les étudiants sage-femme le souhaitant peuvent par ailleurs s'inscrire en Master I de Recherche Biomédicale parallèlement à leurs études (en deuxième année), comme le font déjà les étudiants en médecine ou en chirurgie-dentaire, ce qui leur ouvre les voies des Master II de Santé et Sciences.
Étymologie du terme
Une étymologie d'abord contestée
En Grèce antique, on parlait de maïeutique, ou « l’art d’accoucher », qui avec le temps et sous l’influence de Socrate a fini par désigner un mode d'échange philosophique.
Dans « sage-femme », le mot sage est dérivé de sapiens (la connaissance, l'expérience, sources de sagesse) et le mot « femme » fait référence à la femme qui a pour métier - du fait de son expérience et donc de ses connaissances - d'aider les autres à accoucher. Du fait de cette activité professionnelle, la sage-femme s'est distinguée de la « matrone », choisie dans le village sur des critères surtout religieux.
Et pourtant l'origine du mot composé reste contestée. En effet, l'expression se réfèrerait non pas à la praticienne mais à la parturiente : lorsque la femme allait accoucher, on considérait jadis qu'elle était à l'orée d'un nouveau savoir et que l'acte de mettre au monde constituait en soi la frontière vers cette connaissance. Mais cette explication ne correspondrait à rien de reconnu par la tradition, par l'érudition, ni dans les traités d'obstétrique (= l'art des accouchements) les plus anciens eux-mêmes.
La définition donnée dans la première édition (1694) du Dictionnaire de l'Académie Française est la suivante : « On appelle ainsi celle dont le mestier, la profession est d'accoucher les femmes ».
- Définition du Littré
Sage-femme Nature : s. f. Prononciation : sa-je-fa-m'
Étymologie : Sage, dans le sens d'habile, et femme, wallon, seg-damm.
« Celle dont la profession est de faire des accouchements ». Cette définition serait peut-être correcte si, d'une part, elle n'était pas réductrice (la sage-femme est loin de ne faire que des accouchements), et si, d'autre part, elle n'affirmait pas (par le « celle ») quelque chose qui est aujourd'hui sujet à controverse.
Enfin, le terme anglais midwife ne fait allusion qu'à la « parturiente » (mid = avec, du vieil anglais mid, dérivé de l'allemand mit + wife = « la femme, celle qui accouche »), et non pas au sexe de l'intervenant. De ce fait, les livres anciens anglais de « midwifery » précisent toujours lorsqu'il s'agit d'un intervenant masculin : male midwife (ce qui correspond, à la même époque (XVIe et XVIIe siècles), en France, au terme de chirurgien-barbier accoucheur).
Depuis, une position tranchée
- Sage-femme n.f. est attesté sous cette forme en 1212
On trouve aussi les variantes « femme sage » ainsi que « sage-mère » (XIVe siècle) et « mère sage » (1609). Sage-femme signifie « expert, habile dans son art (1155, « sage » en ce sens) auprès des femmes ». La profession s'ouvrant aux hommes (depuis 1982), on a proposé « sage-homme », « matron » (sur le féminin « matrone »), « maïeuticien » (proposé par l'Académie française) ou « maïeutiste » (hellénismes savants), « parturologue », termes finalement écartés au bénéfice de « sage-femme » pour les deux sexes.
Le pluriel de sage-femme est sages-femmes.Particularités universitaires selon les pays
Sage-femme au Canada
Sage-femme au Québec
Actuellement, seule l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) offre le programme de baccalauréat en pratique sage-femme, d'une durée de 4 ans (130 crédits). Le programme est contingenté à 24 étudiants par année.
La profession de sage-femme est règlementée depuis 1999 au Québec, après plusieurs années de projet-pilote avec des maisons de naissance. Les derniers détails d'assurance permettant aux sage-femmes de suivre des accouchements à domicile ont été réglés en avril 2005. Il faut faire partie de l'ordre des sages-femmes du Québec pour avoir droit de porter le titre.
Sage-femme en Suisse
Depuis la signature des accords de Bologne par la Suisse, le diplôme de sage-femme est reconnu par les pays européens. La profession reste cependant un métier paramédical au même titre que celui d'infirmier. En Suisse Romande il existe deux façons de devenir sage-femme. La première est d'intégrer la filière sage-femme de La Haute École de Santé de Genève (HEdS). Cette école accueille une vingtaine d'élèves chaque année. Ce cursus dure 4 ans et aboutit à un diplôme Bachelor. La seconde est d'intégrer l'école de Lausanne, pendant 2 ans, après avoir déjà acquis le diplôme d'infirmière.
Sage-femme aux États-Unis
Il existe deux voies pour devenir sage-femme aux États-Unis : celle des infirmières sages-femmes, et celle des sages-femmes.
Infirmière sage-femme
Aux États-Unis, les infirmières sage-femmes sont des infirmières puéricultrices, ayant suivi une formation complémentaire pendant deux années supplémentaires, soit en maîtrise, pour se spécialiser comme sages-femmes.
Sage-femme : voie directe
Leur formation varie selon le mode d'obtention du diplôme : certaines sont diplômées directement d'une école de sage-femme, qui offre diverses formations de taille et de nature différentes. Certaines choisissent de s'inscrire au cursus des infirmières sages-femmes (American College of Nurse-Midwives ou ACNM): toutes les sages-femmes qui empruntent cette voie doivent ensuite passer le même certificat d'aptitude, les autres acquièrent le statut de sage-femme à l'ancienneté.
Voir aussi
- Association for Childbirth at Home International (ACHI)
- Accouchement à domicile
À noter
Les Cadiens de Louisiane utilisent le terme de « chaste-femme ».
Sage-femme en Irlande
La plupart suivent une formation universitaire de quatre ans. Un numerus clausus s'applique.
Certaines infirmières, après l'obtention de leur diplôme et une certaine expérience professionnelle, peuvent ensuite suivre une formation universitaire de spécialiste.
Toutes les sages-femmes doivent s'inscrire au An Bord Altranais.
Sage-femme en France
Un cursus en cinq ans en France
Depuis 1992 à Grenoble, généralisé à toute la France en 2002, le concours d’entrée en école de sages-femmes est commun à celui de médecine. Les sages-femmes devraient bénéficier en outre d’un accès aux masters de Santé, cependant, bien que la loi s'y rapportant ait été votée, aucun décret d'application n'a été à ce jour promulgué. L'accès aux masters de santé reste donc à l'appréciation des différentes universités.
Cinq années d'études sont nécessaires pour accéder au diplôme de sage-femme. En effet, après la PAES (Première Année des Études Médicales) sélectionnant le nombre d'étudiants admis à poursuivre leur formation, les études se déroulent ensuite en deux phases de deux ans chacune dans des Écoles rattachées aux UFR de la faculté de Médecine de la région.
Malgré des disparités de formation des sages-femmes au niveau national, ainsi qu'entre pays, tout diplôme d'État obtenu dans un pays européen est valable dans n'importe quel autre pays européen.
Le champ de compétences de la sage-femme
Traditionnellement, la sage-femme est une femme ou un homme qui aide à l'accouchement.
Dans les sociétés industrialisées, il s'agit d'une profession médicale à part entière. Elle relève du domaine médical en France car la sage-femme bénéficie du droit de prescription. La liste des médicaments, stupéfiant, dispositifs médicaux que peuvent prescrire les sages-femmes est fixé en autre par l'Arrêté du 23 février 2004 modifié par l'Arrêté du 12 octobre 2005.L'attribution d'un numéro RPPS délivré par le Conseil national de l'Ordre des sages-femmes et qui remplace le numéro ADELI gérés par les DASS permet aux sages femmes (profession libérale) de recevoir les feuilles de soins émisent par les CPAM .
En Belgique, le caractère médical de la profession de sage-femme est fixé par l'Arrêté Royal 78 du 10 novembre 1967. Le texte modifié de l'AR 78 du 13 décembre 2006 élargit le domaine de compétence des sages-femmes belges en y incluant, notamment, le droit de prescrire certains médicaments pendant la grossesse, l'accouchement et la suite des couches.
En France, elle répond à la définition suivante :
- Exerçant une profession médicale, la sage-femme assure, en toute autonomie, le diagnostic, la déclaration (L. 2004-806 du 9 août 2004 art. 101-1) et la surveillance de la grossesse normale, du travail et de l'accouchement, ainsi que celle de la mère et de l'enfant après l'accouchement.
- Elle pratique les examens cliniques et para-cliniques nécessaires (échographie, ...) et participe activement à toutes actions de prévention dans le domaine de la santé. Elle prescrit les examens et thérapeutiques (médicament, vaccin, ...) nécessaires au bon déroulement de la grossesse, de l'accouchement, des suites de couches.
- En cas de pathologie, elle exerce en collaboration avec le médecin obstétricien, l'anesthésiste et le pédiatre.
- Par ailleurs, l'exercice de la profession de sage-femme ne se réduit pas à la pratique des accouchements. La sage-femme assure aussi la surveillance prénatale, la préparation à l'accouchement de la femme enceinte et le suivi à domicile des femmes et des nouveau-nés en cas de sortie précoce de la maternité jusqu’au septième jour qui suit l’accouchement.
- Elle pratique également les consultations, les échographies obstétricales, y compris dans le cadre du diagnostic prénatal. Elle pratique également la consultation postnatale (L. 2004-806 du 9 août 2004 art. 101-2)
- La sage-femme assure les suivis des grossesses pathologiques en cabinet ou à domicile.
- Elle surveille, conseille, accompagne la mère et l'enfant après la naissance. Elle pratique aussi la rééducation uro-gynécologique des patientes. Elle conseille les couples et participe au suivi des différents modes de contraception. Elle peut prescrire une contraception hormonale (y compris le dispositif intra-utérin) dans le post-partum, le post-abortum et lors d'une consultation gynécologique de contraception et de prévention qu'elle peut réaliser depuis la loi HPST du 21 juillet 2009 modifiant les articles L4151-1, L5134-1, et L2122-1 du code de la santé publique. Une sage-femme peut désormais poser des dispositifs intra-utérins et les implants contraceptifs.
- Elle peut aussi avoir une place active dans les services d'orthogénie, de gynécologie, de procréation médicalement assistée.
- Enfin, comme chez les autres professions médicales, les sages-femmes relèvent d'un code déontologique professionnel et doivent justifier, pour pouvoir exercer, de leur inscription au tableau du conseil national de l'ordre des sages-femmes.
- Depuis 2010 le suivi gynécologique des femmes, en dehors de toute pathologie, appartient désormais à son domaine de compétence. A ce titre elle réalise l'examen des seins, l'examen génital, le frottis cervico vaginal, la prescription de la contraception, et ce pendant toute la vie génitale de ses patientes.
Code déontologique
Le premier alinéa de l’article R.4127-325 du Code de la santé publique dispose que, dès lors qu'elle a accepté de répondre à une demande, la sage-femme s'engage à assurer personnellement avec conscience et dévouement les soins conformes aux données scientifiques du moment que requièrent la patiente et le nouveau-né. Le caractère personnel de l’exercice de la profession de sage-femme et la notion de responsabilité sont intimement liés. Voici les chapitres du Code de la santé publique relatifs aux sages-femmes (modifié par le décret 2006-1268 du 17 octobre 2006) :
CODE DE LA SANTÉ PUBLIQUE
Professions de santé → Organisation des professions médicales → Déontologie
Section 3 : Code de déontologie des sages-femmes
- Devoirs généraux des sages-femmes
- Devoirs envers les patientes et les nouveau-nés
- Règles particulières aux différentes formes d'exercice
- Devoirs de confraternité
- Devoirs vis-à-vis des membres des autres professions de santé
- Dispositions diverses
Sage-femme au Royaume-Uni
Certaines obtiennent leur diplôme d'infirmière et suivent ensuite une formation de dix-huit mois ("degree classification"). D'autres suivent une formation plus indépendante de trois ans ou plus. Toutes les sages-femmes doivent s'inscrire au Nursing and Midwifery Council.
Notes et références
- A Cajun French-English Glossary » sur Louisiana State University. Consulté le 30 octobre 2010 Amanda Lafleur, Benjamin Forkner, «
- et non pas limitée, ce dernier terme ne figurant à aucun moment dans la législation française
Loi du 21 juillet 2009 "Hôpital, Patients, Santé, Territoires"
Voir aussi
- accouchement
- accoucheuse
- matrone
- Ordre des sages-femmes
Bibliographie
- Chaumette (Paloma) Parents et sages-femmes : l'accompagnement global, éditions Yves Michel 2005
- Gélis (Jacques), L'Arbre et le fruit, Paris, Fayard, 1984.
- Gélis (Jacques), La sage-femme et le médecin, Paris, Fayard, 1988.
Liens externes
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