- Rite maçonnique
-
Un rite maçonnique est un ensemble cohérent de rituels et de pratiques maçonniques.
Origine des rites maçonniques
Au XVIIe siècle, les rituels maçonniques, beaucoup plus simples que ceux du siècle suivant, n'étaient pas censés être écrits et n'étaient jamais imprimés. Ils ne sont plus connus de nos jours que grâce à un très petit nombre de notes manuscrites ayant échappé à la règle et au temps, ainsi que par quelques anciennes divulgations. L'étude de ces documents montre qu'ils évoluèrent assez considérablement au fil du temps.
Au XVIIIe siècle, après la réorganisation des pratiques consécutive à la fondation des premières Grandes Loges, les Ancients et les Moderns pratiquent de nouveau des rituels assez similaires, qui ne se distinguent que par un assez petit nombre de points remarquables, tels que la place de certains éléments symboliques, la manière de transmettre les mots de passe, ou une référence plus ou moins importante à la religion chrétienne.
Cependant, dès les années 1740, on voit apparaître de nouvelles divergences, à côté des rituels traditionnels des trois premiers degrés, sous la forme de plusieurs centaines de rituels de degrés additionnels dits de « hauts grades » dont beaucoup n'étaient que des variantes les uns des autres, ou restèrent à l'état de projets, ou ne furent en réalité jamais vraiment pratiqués. Cette multiplication des rituels maçonniques aboutit à diverses initiatives visant à normaliser les pratiques et à les rassembler en ensembles cohérents et stables : les rites maçonniques.
Liste de rites maçonniques
Les rites maçonniques aujourd'hui les plus répandus à travers le monde sont:
- le Rite d'York (principalement aux États-Unis)
- le Rite émulation (principalement au Royaume-Uni et dans les anciennes colonies britanniques)
- le Rite écossais ancien et accepté (dans le monde entier, surtout en ce qui concerne son système de hauts grades maçonniques)
- le Rite français (principalement en France, au Brésil, et en Europe continentale).
Tous les autres ont une diffusion beaucoup plus limitée. Beaucoup sont même désormais éteints.
Rite des Anciens Devoirs
Article détaillé : Rite des Anciens Devoirs.Ce rite est mentionné ici pour mémoire: Il ne s'agissait pas en effet d'un rite d'admission dans une loge de francs-maçons. C'est le nom donné par certains auteurs, tels Patrick Négrier[1] au rite d'admission dans une corporation de maçons avant le XVIIe siècle, sans transmission de mot secret. Cette pratique a aujourd'hui disparu.
Rite du Mot de maçon
Article détaillé : Rite du Mot de maçon.C'est le nom que certains auteurs, tels Patrick Négrier[1] donnent au rite attesté vers 1637 dans les premières loges écossaises de francs-maçons, notamment la loge de Kilwinning. Aujourd'hui disparu.
Rite standard d'Écosse
Article détaillé : Rite standard d'Écosse.C'est le rite officiel proposé par la Grande Loge d'Écosse, présent pratiquement sur tous les continents. Il est de la famille des rites anglo-saxons comme le rite Émulation. Il trouve ses origines dans les premières loges écossaises comme Mary's Chapel (le plus ancien procès verbal date de 1599). Le mot "standard" signifie "traditionnel" ou "commun" car chaque loge en Écosse a sa propre particularité. Il apparait comme le plus petit dénominateur commun.
Rite des Moderns
C'est le nom qui sera donné par ses adversaires au rite maçonnique pratiqué par la Grande Loge de Londres à l'époque des Constitutions d'Anderson, vers 1723[2]. Constitué à partir du Rite des Anciens Devoirs et du Rite du Mot de maçon, il fusionnera dans le Rite des Antients en 1813
Rite des Antients
C'est le rite maçonnique pratiqué par la grande loge dite des Antients, et notamment par la loge d'York en 1756[2]. Ses constitutions furent publiées sous le nom de Ahiman Rezon. Fusionné au Royaume-Uni avec le rite des Moderns en 1813, il se prolonge dans le Rite d'York en Amérique du Nord.
Rite d'adoption
Article détaillé : Rite d'adoption.Le Rite d'adoption est un apparu au XVIIIe siècle en France, où il était pratiqué par les loges féminines dites loges d'adoption. Du fait de son symbolisme particulier, très différent de celui des autres rites, notamment en ce qu'il ne se réfère pas à la construction du Temple de Salomon, il n'est pas considéré comme véritablement maçonnique par nombre d'auteurs. Il a presque totalement disparu depuis la fin du Premier Empire et n'est plus conservé aujourd'hui que dans une seule loge de la Grande Loge féminine de France.
Rite d'York
Article détaillé : Rite d'York.Issu de l'expansion en Amérique du Nord de la Grande Loge britannique dite des Antients, il est pratiqué par plusieurs milliers de loges, principalement aux USA.
Rite suédois
Article détaillé : Rite Suédois.Apparu vers 1759[3], très chrétien dans son symbolisme, il est le rite majoritaire en Scandinavie et il est pratiqué plus minoritairement en Allemagne.
Rite du royal Secret
Article détaillé : Rite du royal Secret.Également nommé « Rite de Perfection », l'origine exacte de ce rite, qui revendiqua une fondation en 1762, fait aujourd'hui encore l'objet de débats entre les historiens. Ses 25 degrés furent repris en 1801 dans les 33 degrés du Rite écossais ancien et accepté. Il est aujourd'hui éteint.
Rite écossais rectifié
Article détaillé : Rite écossais rectifié.Codifié à Lyon, France, en 1778[4], il est encore pratiqué aujourd'hui par quelques dizaines de loges, principalement en Europe.
Rite français
Article détaillé : Rite français.On peut dater la codification de ce rite des environs de 1786, en France[5]. Inspiré du rite des Moderns, il est toujours aujourd'hui le rite le plus pratiqué en France, notamment au sein du Grand Orient de France, ainsi qu'au Brésil. Il est également présent dans de nombreuses loges en Europe et à travers le monde. Il en existe différentes variantes, tel le « Rite français rétabli ».
Rite écossais ancien et accepté
Article détaillé : Rite écossais ancien et accepté.Fondé en 1801 à Charleston (Caroline du Sud) [6], à partir de rituels d'origine française, il est pratiqué par plusieurs milliers de loges symboliques en Europe, auxquelles s'ajoutent plusieurs milliers d'ateliers de hauts grades maçonniques dans le monde.
Rite de Misraïm
Articles détaillés : Rite de Misraïm et Rites maçonniques égyptiens.Développé en France vers 1810 par les frères Bédarride[7], il est aujourd'hui l'une des composantes des Rites maçonniques dits « égyptiens ».
Rite émulation
Article détaillé : Rite Émulation.Codifié en Angleterre vers 1823[8], à la suite de la réunion des Ancients et des Moderns, le rite émulation ou « style émulation » est pratiqué aujourd'hui par plusieurs milliers de loges, principalement au Royaume-Uni et dans les anciennes colonies britanniques.
Rite de Memphis
Article détaillé : Rites maçonniques égyptiens.Codifié en France vers 1838[9], sous l'influence de Jean Étienne Marconis de Nègre.
Canadian Rite
C'est le nom donné par les loges canadiennes à différentes variantes du Rite Émulation.
Rite philosophique italien
Ce rite aurait été fondé à Florence en 1910 par un franc-maçon du nom de Frosini, délégué général pour l’Italie du « Rite national espagnol ». Il comportait sept degrés élaborés à partir des degrés des rites écossais, de Misraïm et de Memphis [réf. nécessaire].
Rite opératif de Salomon
Article détaillé : Rite opératif de Salomon.De création récente, en France, en 1974[10], il est pratiqué par environ Soixante-quinze loges, principalement en France, au sein d'une obédience maçonnique dénommée Ordre initiatique et traditionnel de l'Art royal.
Rite écossais primitif
Article détaillé : Rite écossais primitif.D'après l'ésotériste Robert Ambelain qui déclara le « réveiller » en 1985, il s'agirait du rite qui était pratiqué par les exilés jacobites à Saint-Germain-en-Laye en 1688, ce qu'aucun document historique connu à ce jour ne peut confirmer avec certitude. Il est pratiqué depuis par quelques loges en France.
Voir aussi
Ouvrages utilisés pour la rédaction de cet article
- Geoffray d'A, Le Grand Manuel de Franc-maçonnerie, Editions Initiatis, 2007 (ISBN 078-2-9529420-0-3)
- Jean-Louis de Biasi, Les rites maçonniques égyptiens, philosophie et morale, Editions maçonniques de France, 2001 (ISBN 2-903846-86-3)
- Gilles Le Pape et J-M. Aractingi, Rituels et catéchismes au Rite Œcuménique. Orient et Occident, à la croisée des chemins maçonniques, l’Harmattan, 2011 (ISBN 978-2-296-54445-1)
- Daniel Ligou et al., Histoire des francs-maçons en France 1725-1815, vol. 1, Privat, 2000 (ISBN 2-7089-6838-6)
- D. Ligou et al., Histoire des francs-maçons en France de 1815 à nos jours, vol. 2, Privat, 2000 (ISBN 2-7089-6839-4)
- Paul Naudon, Histoire générale de la Franc-maçonnerie, éd. Office du Livre, 1987 (ISBN 2-8264-0107-6)
- Patrick Négrier, La Tulip - Histoire du rite du Mot de maçon de 1637 à 1730, Ivoire Clair, 2005 (ISBN 978-2-913882-30-0)
Articles connexes
- Franc-maçonnerie
- Tous les articles de la Catégorie:Rite maçonnique
Notes et références
- Patrick Négrier 2005) (
- Paul Naudon 1987, p. 32-40) (
- le FAQ sur le Rite Suédois de la Grande Loge of British Columbia and Yukon selon
- Daniel Ligou et al. 2000, p. 189) (
- Daniel Ligou et al. 2000, p. 180) (
- Paul Naudon 1987, p. 188) (
- Jean-Louis de Biasi 2001, p. 14) (
- Paul Naudon 1987, p. 48) (
- Jean-Louis de Biasi 2001, p. 16) (
- D. Ligou et al. 2000, p. 219) (
Wikimedia Foundation. 2010.