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Rêve américain
Le rêve américain (American Dream en anglais) est l'idée selon laquelle n'importe quelle personne vivant aux États-Unis , par son travail, son courage et sa détermination, peut devenir prospère. Si cette idée a été incarnée par plusieurs personnalités ou émigrés revenus investir dans leurs pays d'origine, la réalité sociale américaine a fait déchanter de nombreux immigrants. Ce concept a néanmoins été, et demeure encore un des principaux moteurs du courant migratoire vers les États-Unis, l'un des plus importants dans l'histoire de l'humanité.
La notion de cette possibilité pour n'importe quel immigrant de réussir à partir de rien, a été fortifiée par l'étendue territoriale, les ressources et le libéralisme politique et économique qui caractérisent les États-Unis. Cette idée est aussi vieille que la découverte du continent américain, même si sa formulation a évolué (on peut ainsi penser au mythe de l'Eldorado).
Sommaire
Notions corollaires
L'American way of life (« style de vie américain ») qui désigne un mode de vie fondé sur une société de consommation, symbole de prospérité capitaliste représenté par les appareils électroménagers, l'automobile, Hollywood, etc., est notamment très envié par les Européens, surtout entre les années 1920 et 1960.
On peut également rapprocher le concept de rêve américain avec la notion de Frontier (« frontière »), désignant un front pionnier, la progression de la nation et de la civilisation face à la nature sauvage, comme ce fut le cas lors de l'expansion du Far West (au détriment des Amérindiens), qui a marqué l'histoire américaine au cours du XIXe siècle. Cette idée est devenue un état d'esprit typiquement américain et pas seulement lié à une expansion économique et territoriale, comme en témoigne le concept développé par l'administration du président John Kennedy au début des années 1960 : la Nouvelle Frontière, qui ne se référait pas seulement à la conquête de l'espace, mais aussi à des changements dans la société et les mentalités.
Histoire
Dès l'époque coloniale, le roi d'Angleterre utilisait le rêve américain pour stimuler l'immigration et le peuplement de l'Amérique du Nord. Ils vantaient l'immensité du territoire, synonyme d'opportunités quasi illimitées, ainsi que l'accès facile à la terre, qui constituait l'aspiration de nombreux paysans dans la métropole. Celui qui réussissait à devenir propriétaire acquérait de fait le droit de vote pour les députés de la Chambre des communes. Cependant, les migrants des XVIIe et XVIIIe siècles trouvaient bien souvent des conditions de vie difficiles lorsqu'ils arrivaient en Amérique : attaques des Amérindiens, maladies, climat rigoureux, etc. Pour les puritains anglais, la Nouvelle-Angleterre est idéalisée comme la « Terre promise » où ils pourraient prendre un nouveau départ et construire une société neuve, loin des persécutions en vigueur en Europe.
La Révolution américaine fait progresser l'idée du rêve américain. Dans la Déclaration d'indépendance américaine de 1776, la « poursuite du bonheur » figure parmi les droits inaliénables de l'Homme, à côté de la liberté et de l'égalité.
Avec la Révolution industrielle, de nombreux Américains avaient réussi à s'enrichir au cours du XIXe siècle, à force de courage et d'esprit d'entreprise (Andrew Carnegie, John D. Rockefeller). Des centaines de milliers d'Européens quittaient à cette époque le Vieux Continent pour échapper aux persécutions religieuses (Juifs d'Europe de l'est), à la pauvreté (Italiens) ou à la famine (Irlandais). L'accès aux immenses territoires de l'ouest ouvrait des possibilités d'accès à la propriété foncière.
L'expression « rêve américain » est utilisée pour la première fois par James Truslow Adams dans son livre The Epic of America (1931). Elle signifie alors l'accès aux libertés fondamentales et l'ascension sociale par le mérite.
Le XXe siècle est marqué par la lutte des minorités (Noirs, Amérindiens, femmes, homosexuels) à participer pleinement au rêve américain, en ayant les mêmes droits que les autres Américains. Martin Luther King prononce son fameux discours I have a dream (J'ai un rêve) pour l'abolition des discriminations.
Du rêve à la réalité
Le rêve américain est un idéal et un concept et a été pris comme modèle par des milliers de colons venus trouver la richesse et la gloire en Amérique.
Selon une étude de The Pew Charitable Trusts via leur Economic Mobility Project datant de 2007, la mobilité économique qui fait que d'une génération à une autre les revenus augmentent n'a pas de réalité statistique. Les autres pays font même mieux, comme c'est le cas de la France (où la mobilité est 1,2 fois plus forte par rapport à celle des États-Unis), de l'Allemagne (1,5 fois), du Canada (un peu moins de 2,5 fois) ou encore du Danemark (un peu moins de 3,2 fois) [1].
Ce constat est partagé par le Center for American Progress, qui rapporte, dans une étude consacrée à la mobilité aux États-Unis, que « la mobilité intergénérationnelle aux États-Unis est plus basse qu'en France, Allemagne, Suède, Canada, Finlande, Norvège et Danemark. Parmi les pays à hauts-revenus pour qui des estimations comparables sont disponibles, seul le Royaume-Uni a un taux de mobilité inférieur à celui des États-Unis » [2]. Plusieurs autres études convergent dans ce sens [3] [4].
Le rêve américain dans les arts et la littérature
Musique
- Madonna : American Life
- Eminem : White America
- IAM : L'Américain
- Jean-Jacques Goldman : Long is the road (Américain)
- Joe Dassin : L'Amérique
- Supertramp : Breakfast in America
- Steppenwolf : Born To Be Wild
Cinéma
- Rocky, de John G. Avildsen
- Scarface, de Brian de Palma
- Des souris et des hommes, d'après John Steinbeck, films de 1939, 1971 et 1992
- À la recherche du bonheur, par Gabriele Muccino, 2007
- Easy Rider, de Dennis Hopper, 1969
Littérature
- The Great Gatsby (Gatsby le magnifique), F. Scott Fitzgerald, 1926
Notes
- ↑ (en) Isabel Sawhill et John E. Morton, « Economic mobility : Is the American Dream Alive and Well? », The Pew Charitable Trusts, p. 5. Mis en ligne le 21 février 2007, consulté le 29 septembre 2007
- ↑ (en) Tom Hertz, « Understanding Mobility in America », 26 avril 2006, Center for American Progress. Mis en ligne le 26 avril 2006, consulté le 15 avril 2008
- ↑ (en) Anna Cristina d'Addio, « [Intergenerational Transmission of Disadvantage: Mobility or Immobility across Generations? - A Review of the Evidence for OECD Countries Intergenerational Transmission of Disadvantage: Mobility or Immobility across Generations? - A Review of the Evidence for OECD Countries] », 2007, OCDE. Consulté le 15 avril 2008
- ↑ (en) Arnaud Lefranc et Alain Trannoy, « [Intergenerational earnings mobility in France: Is France more mobile than the US ? Intergenerational earnings mobility in France: Is France more mobile than the US ?] » sur Université de Cergy-Pontoise, 13 août 2003. Consulté le 15 avril 2008
Voir aussi
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