- John D. Rockefeller
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John Davison Rockefeller
Pour les autres membres de la famille, voir : Rockefeller.John Davison Rockefeller (8 juillet 1839 – 23 mai 1937) est un industriel et philanthrope américain, fondateur de la famille Rockefeller, qui a fait fortune dans l'industrie du pétrole. Il est le frère de William Rockefeller. Il est considéré comme l'homme le plus riche qui ait jamais vécu.
Il a en particulier créé la Standard Oil qui deviendra Esso (des initiales SO), puis Exxon Mobil.
Il a épousé Laura Celestia « Cettie » Spelman (1839-1915) et a eu cinq enfants :
- Bessie (1866-1906),
- Alice (1869-1870),
- Alta (1871-1962),
- Edith (31 août 1872 - 25 août 1932)
- John Davison Rockefeller Junior (29 janvier 1874 - 11 mai 1960) .
Sommaire
Biographie
Son père était un marchand de « médicaments-miracles » et parcourait le pays. Baptiste, sa mère lui apprit très jeune que le devoir de tout chrétien était de faire des dons à l'Église. Dès son enfance, John D. Rockefeller s'était donné pour but de devenir un grand homme d'affaires, il était plus attiré par les usines, les chemins de fer et l'organisation des banques que par l'art, la littérature ou la politique.
En 1860, il se lança dans les affaires avec un associé. Ils créèrent une maison de courtage en grains, viandes et autres produits alimentaires. L'affaire marcha très bien et ils firent rapidement des bénéfices. John D. Rockefeller était un homme très rigoureux dans ses affaires et chacun avait confiance en lui.
Standard Oil
Article détaillé : Standard Oil.À la fin de la guerre de Sécession, Cleveland était l'un des cinq principaux centres de raffinage des États-Unis (avec Pittsburgh, Philadelphie, New York et la région du nord-ouest de la Pennsylvanie d'où provenait la plupart du pétrole).
En 1863, Rockefeller entend parler d'Edwin Drake (un ancien employé de chemin de fer embauché par une poignée de businessmen pour trouver du pétrole en Pennsylvanie) et des champs pétrolifères. L'idée lui plut immédiatement et il se rendit sur place examiner ceci de plus près. Persuadé des possibilités offertes, il décida d'investir dans ce nouveau domaine et proposa à son associé de le suivre. Celui-ci restant hésitant, John D. Rockefeller lui racheta ses parts de l'entreprise pour 72 500 $ et prit un nouvel associé, un chimiste spécialiste du pétrole. Il monte ainsi sa première raffinerie à Cleveland pour produire naphte et kérosène. Réinvestissant constamment les profits et gardant les coûts et les salaires le plus bas possible, John D. Rockfeller étendit son affaire rapidement.
En janvier 1870, Rockefeller crée la société Standard Oil of Ohio, qui devient rapidement la raffinerie la plus rentable de l'Ohio. Le but de Rockefeller était alors de pouvoir contrôler toutes les raffineries de pétrole des États-Unis.
En 1871, certains raffineurs se concertent dans le but de constituer une alliance assez grande pour qu'ils puissent convaincre les chemins de fer de leur accorder des rabais spéciaux sur leurs convois, et des suppléments sur ceux de leurs concurrents. Ils cherchèrent une société déjà existante et tombèrent sur la South Improvement Company. Les gens impliqués dans cette société ne représentaient pas 10 % du raffinage américain, mais ils se présentèrent comme majoritaires devant les chemins de fer. La Standard était le plus gros actionnaire, et menait la danse qui aboutit à un accord secret très avantageux pour Rockefeller. En effet, les chemins de fer furent obligés de céder car les moyens de transport entre les gisements et les raffineries étaient multiples (plusieurs lignes de trains et un canal) et un gros client comme la Standard pouvait dicter ses conditions, menaçant d'aller à la concurrence en cas de non coopération. Cet accord entraina une forte augmentation des frais de transport pour les autres compagnies, ce qui déclencha les protestations de concurrents tels que le principal raffineur de New York, Charles Pratt.
Quand il fut constaté qu'au moins une partie de l'avantage tarifaire de la Standard Oil provenait des rabais secrets obtenus par la South Improvement Company, Rockefeller dut y renoncer.
Dans l'intervalle, toutefois, la Standard Oil avait assez grossi pour devenir l'un des plus grands transporteurs de pétrole et de kérosène du pays.
Monopole
Non découragé, Rockefeller décida de procéder par intégration horizontale en faisant pression sur les raffineries concurrentes pour les racheter. En 1872 eut lieu ce qu'on appela ensuite "la conquête de Cleveland", la Standard Oil absorba 22 de ses 26 concurrents à Cleveland en moins de deux mois. Il alla ensuite à Pittsburg, Philadelphie, New York, possédant bientôt toutes les principales raffineries.
Fin 1872, 80% des raffineurs américains s'unissent sous la présidence de Rockfeller dans la National Refiners Association. Dès qu'ils furent au courant, les producteurs, inquiets de voir se former un oligopsone pour leur produit, s'unissent dans la Petroleum Producer's Agency et fixent un prix minimum du baril à 5 $. Rockefeller commence par accepter ces conditions tant que les producteurs limiteraient leur production afin de maintenir des prix stables. Mais moins d'un an plus tard, Rockefeller rompt le contrat sous prétexte que les producteurs ne limitent pas suffisamment leur production. De nombreux producteurs étaient lourdement endettés et devaient absolument vendre pour éviter la faillite. Un gel durable de la production était donc impossible, et la Standard Oil dicta ses conditions. Même ses anciens concurrents, Pratt & Rogers, réalisent la futilité de continuer à rivaliser avec la Standard Oil. En 1874, ils font un accord secret avec leur ancienne némésis et acceptent d'être rachetés et de devenir les partenaires de Rockefeller.
Rockefeller ne s'arrêta pas à une concentration horizontale presque parfaite du raffinage. Se rendant compte qu'en s'assurant le contrôle du processus de raffinage, il devenait maître de toute l'industrie pétrolière, il travailla ensuite à la concentration verticale de l'industrie, englobant toutes les phases de la production, de l'extraction au commerce de détail en passant par le transport, la fabrication de barils, les pipelines (en 1879, Rockefeller contrôlait la quasi-totalité des sociétés d'oil-gathering pipelines regroupées sous le nom de United Pipe Lines) puis la recherche scientifique et le marketing.
Mais un obstacle vint au travers de la route de Rockefeller : la législation des États-Unis interdisait aux hommes d'affaires d'exercer leur activité en dehors de l'État où se trouvait leur domicile. Rockefeller mit donc l'affaire en mains de juges qui résolurent le problème avec les trusts. Son nouvel associé, Rogers devient l'un des hommes clés de la formation de la « Standard Oil Trust ».
En 1882, les 37 actionnaires des différentes sociétés contrôlées par la Standard Oil confient leurs titres à neuf Trustees (hommes de confiance) : John et William Rockefeller, Oliver H. Payne, Charles Pratt, Henry Flagler, John D. Archbold, William G. Warden, Jabez Bostwick, et Benjamin Brewster. Le siège de la Standard Oil Trust fut installé au 26 Broadway à New York. La Standard Oil Trust commence par fermer 31 des 53 raffineries de la Standard Oil et concentre la production dans 3 raffineries géantes. Une cour de l'Ohio dissout le trust, mais il est reformé au New Jersey, état qui autorise les trusts.
En 1900, la Standard Oil contrôle plus de 90% du volume de pétrole raffiné aux USA.
En 1911, à la suite de l'adoption du Sherman Antitrust Act, la société fut fragmentée en une trentaine de firmes pour cause de monopole. Naissent ainsi les sociétés Exxon, Mobil, Chevron, American, Esso (soit SO pour Standard Oil).
Ce jugement est un tournant dans l'histoire économique des USA, et fonde une nouvelle doctrine dans la politique antitrust américaine appelée la règle de la raison (suite aux fameuses unreasonable restraints to trade mentionnée dans le Sherman Antitrust Act). Les besoins de bases juridiques plus solides conduisirent au passage du Clayton Antitrust Act en 1914, qui condamne explicitement des pratiques commerciales telles que la discrimination des prix, les relations commerciales exclusives, les acquisitions de concurrents ou encore les conseils d'administration incestueux.
Cependant Rockefeller resta actif dans plusieurs des rejetons survivants, ce qui lui permettra d'être sans doute l'acteur le plus puissant de son époque dans la géopolitique du pétrole.
Diversifications
Après le pétrole ce fut l'automobile, puis l'aviation. La fortune de Rockefeller ne cessa de se multiplier facilement avec les actions A de la Réserve Fédérale, entreprise privée faisant office de banque centrale américaine (conçue sur l'île Jekyll). Il prit sa retraite en 1896 en étant l'homme le plus riche des États-Unis et l'un des plus puissants au monde. Son fils reprit l'entreprise. Il est considéré comme l'homme le plus riche de tous les temps avec une fortune estimée à sa mort à 200 milliards de dollars actuels[1].
À la fin des années 1920 John Davison Rockefeller décida de construire un complexe de bâtiments à New York dans Midtown, son quartier. À cette époque, il résidait en effet sur la 54e rue et souhaitait dynamiser le quartier en développant de nouvelles activités économiques. Rockefeller décida d'investir une partie de sa fortune dans des projets immobiliers, comme il l'avait déjà fait en finançant la construction de la Riverside Church à Morningside Heights. D'autre part, ses intérêts rencontrèrent ceux de la Metropolitan Opera Company qui cherchait alors à quitter le Garment District depuis le début des années 1920 : il était décidé que le Rockefeller Center comprendrait un opéra et ses annexes. John Davison Rockefeller ne vit pas l'achèvement des travaux qui se prolongèrent après sa mort en 1937. C'est en conséquence son fils et successeur, John Davison Rockefeller Junior (1874-1960) qui développa le projet entre 1929 et 1940.
Philanthropie
Gardant le souvenir du conseil que lui avait donné sa mère, Rockefeller donna près de 600 millions de dollars. Cet argent servit entre autres à fonder l'université de Chicago[2], l'Institut Rockefeller pour les recherches médicales et la Fondation Rockefeller (1913), destinée à promouvoir le progrès scientifique dans tous les pays du monde. Celle-ci permet le développement des écoles noires dans le sud des États-Unis[3]. La division « Humanités » fondée en 1928 encourage la préservation des archives[3]. Du vivant de Rockefeller, la Fondation soutint officiellement les Républicains et fut vivement anticommuniste[3].
Notes et références
- ↑ Guiness world record, 2001, p.48
- ↑ Frédéric Martel, De la culture en Amérique, Paris, Gallimard, 2006, p.295, (ISBN 2-0707-7931-9)
- ↑ a , b et c Frédéric Martel, De la culture en Amérique, Paris, Gallimard, 2006, p.297, (ISBN 2-0707-7931-9)
Liens externes
- Les stratégies de John D. Rockfeller à la tête de la Standard Oil Company 1863-1911
- (en) The Rockefeller Archive Center : Bibliographie autorisée de la famille Rockefeller
- (en) Bibliographie de John D. Rockefeller
- (en) The History of the Standard Oil Company, by Ida Tarbell, texte intégral, HTML
- L'histoire du cartel pharmaceutique
- Codex alimentarius
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