Québécois de souche

Québécois de souche

Canadiens français

 Le terme Canadiens français est fréquemment confondu avec Québécois, qui signifie un habitant du Québec.
Page d'aide sur l'homonymie Ne doit pas être confondu avec Acadiens, Cadiens, Brayons ou Métis.
Canadiens français
Wilfrid Laurier
Wilfrid Laurier
Populations significatives par régions
Canada Canada (principalement au Québec et en Ontario)[1]
Population totale
10 421 365[2]
Région d'origine
France
Langue(s)
Français québécois
Religion(s)
Catholicisme, protestantisme
Groupe(s) ethnique(s) relié(s)
Québécois, Français, Acadiens, Cadiens

Le terme Canadiens ou Canadiens français[3],[4] fait traditionnellement référence aux habitants du Canada qui ont pour ancêtres les colons français qui s’étaient établis sur le territoire de l’actuelle province de Québec à l’époque de la Nouvelle-France. À l’extérieur du Québec, ce terme est parfois utilisé dans un contexte contemporain pour faire référence à tous les Canadiens francophones. Cependant, au Québec le terme a été remplacé par « Québécois » depuis la révolution tranquille des années 1960.

Exception faite des Acadiens, dont l’histoire diffère de celle des autres francophones, la majorité des Canadiens français ont pour ancêtre des agriculteurs français qui s’étaient établis sur un territoire correspondant à l’actuelle province de Québec durant la colonisation du Canada, qui débuta au XVIIe siècle. Cependant, de nos jours on retrouve des Canadiens francophones un peu partout au pays. Six millions de Canadiens francophones résident au Québec, où ils constituent le principal groupe linguistique, et un autre million réside dans différentes régions des autres provinces. Environ 31 % des citoyens canadiens (33 143 600) sont francophones, et parmi eux 25 % sont d’origine canadienne française. Les francophones ne sont donc pas tous d’origine française, particulièrement dans les provinces anglophones comme l'Ontario, et les Canadiens d’origine canadienne-française ne sont pas tous exclusivement ou principalement francophones.

Le terme « franco-canadien » a une signification similaire, sans toutefois supposer des origines canadiennes remontant à plusieurs générations. Il est parfois utilisé pour désigner les immigrants français ou d’autres pays francophones installés depuis peu au Canada.

Sommaire

Les francophones au Canada

La dénomination des Canadiens francophones varie en fonction de leur province d’origine :


Les Acadiens des provinces maritimes et les Métis ne sont pas considérés comme des Canadiens français dans le sens original du terme, mais comme des peuples francophones distincts. En effet, à l'origine, le terme Canadien-français référait plus particulièrement aux habitants de ce qui était le Canada en Nouvelle-France (il s'agissait essentiellement des basses-terres du Saint-Laurent), plus tard appelé Bas-Canada, puis Québec. L'Acadie était donc une région distincte à l'intérieur de la Nouvelle-France et ne s'appelait pas Canada avant la Confédération en 1867. Néanmoins, depuis ce temps (où le terme "Canada" ne désigne plus uniquement les basses-terres du Saint-Laurent, mais bien l'ensemble de des provinces appartenant à la Confédération), les Acadiens sont évidemment considérés comme des Canadiens de langue française.

Les États-Unis comptent également une communauté franco-américaine. Présente surtout en Nouvelle-Angleterre, mais également au Michigan et dans les autres États du Midwest, elle est principalement issue des Canadiens français, mais parfois aussi des Acadiens, surtout près de la frontière entre le Maine et le Nouveau-Brunswick. Les Cadiens de Louisiane sont essentiellement issus des Acadiens déportés de Nouvelle-Écosse dans les années 1750, bien que certains colons francophones provenaient aussi du Québec, de St-Domingue (Haïti), de l’Alabama ou directement de la France. Dans « L’Avenir du français aux États-Unis », Calvin Veltman constate que le français canadien a été délaissé si massivement qu’aujourd’hui le terme « canadien français » fait davantage référence au groupe ethnique qu’à la langue française.

Au Québec

Au Québec, le terme « Canadien français » a été de plus en plus massivement renié depuis la montée du nationalisme québécois au cours de la Révolution tranquille des années 1960. À un point tel où depuis lors toutes les institutions publiques de la province ont adopté le terme « Québécois » pour désigner les habitants du Québec. Le gouvernement fédéral a aussi adopté ce terme pour parler des gens du Québec[5].

Ce changement reflète la profondeur des liens sociaux, politiques et culturels que les Québécois francophones entretiennent avec le Québec. Cependant, du fait que le terme « Québécois » désigne également tous les résidents du Québec, l’utilisation de ce terme en tant que signifiant ethnique pour désigner les Canadiens français depuis la Révolution tranquille a rendu sa signification ambigüe, laquelle a souvent joué dans les dossiers politiques.

Aujourd’hui, les résidents du Québec préfèrent souvent le terme « Québécois(e) » pour exprimer leur identité culturelle et nationale. Les francophones qui s’identifient comme Québécois, mais qui ne sont pas d’origine canadienne-française, ne se reconnaissent pas dans le terme « Canadien français », et plusieurs francophones d’origine canadienne-française, bien qu’ils connaissent la signification de l’expression « Canadien français », la considèrent comme archaïque, voire péjorative.

En novembre 2006, la Chambre des Communes a adopté une motion pour donner la nomination de nation dans un Canada uni, pour les Québécois.

Ailleurs au Canada

On retrouve un nombre significatif de Canadiens français dans de nombreux autres endroits au pays. Ils comprennent les villes et localités suivantes (liste non exhaustive) :

  • Péninsule de port au Port, Terre-Neuve et Labrador
  • Edmundston, Nouveau-Brunswick
  • Moncton, Nouveau-Brunswick
  • Ottawa, Ontario
  • Cornwall, Ontario
  • Hawkesbury, Ontario
  • Sudbury, Ontario
  • Hearst, Ontario
  • Windsor, Ontario
  • Winnipeg, Manitoba
  • Falher, Alberta
  • Peace River, Alberta

En vertu de la Charte canadienne des droits et libertés, les francophones hors Québec bénéficient depuis 1982 de certains droits en tant que minorité linguistique, notamment dans le domaine de la langue d'enseignement[6], ce qui les met à l’abri des gouvernements provinciaux traditionnellement considérés comme indifférents, ou même carrément hostiles, à leur présence. En conséquence, les Canadiens français hors Québec peuvent s’identifier plus volontiers au terme « canadien français », quoique cette dénomination sert généralement à compléter plutôt qu’à remplacer celle de leur province. Ceci dit, des variations peuvent s’observer d’une province à l’autre. Par exemple, les Franco-Ontariens se dénomment ainsi beaucoup plus fréquemment que les Franco-Colombiens.

Histoire

Les Français furent les premiers Européens à s’établir durablement sur le territoire actuel du Québec (voir colonisation française de l'Amérique). Les colonies de la Nouvelle-France couvraient un territoire correspondant aujourd’hui aux provinces maritimes, au sud du Québec et de l’Ontario, ainsi qu’à toute la vallée du Mississippi. Le premier établissement européen permanent en territoire canadien fut construit en 1605 à Port Royal. À cette époque, les territoires faisant partie de la Nouvelle-France se nommaient Canada, Acadie et Louisiane. Les habitants du Canada se nommaient alors eux-mêmes « Canadiens », ceux de l’Acadie, « Acadiens » et ceux de la Louisiane, « Louisianais ». Beaucoup de Canadiens français sont les descendants des Filles du Roy, venues de France à cette époque. Dans les années qui suivirent la Guerre de la Conquête, qui fit passer la Nouvelle-France sous administration britannique, l’apport de la population canadienne française demeura important pour les colonies.

Les Britanniques, qui avaient obtenu l’Acadie par le Traité d’Utrecht en 1713, avaient déporté 75% des Acadiens vers d’autres colonies britanniques en 1755. Les Canadiens français échappèrent à ce sort en partie grâce aux articles de la capitulation, qui firent d’eux des sujets britanniques. Puis, l’Acte de Québec de 1774 leur permit d’utiliser à nouveau le code civil français. Les Canadiens français du Bas-Canada firent connaissance avec le système parlementaire britannique à partir de 1791, avec la création d’une assemblée législative composée de députés élus.

Cette assemblée législative n’ayant pas de pouvoirs réels, cette situation aboutit à la révolte des Patriotes de 1837-1838, qui fut plus virulente dans le Bas-Canada que dans le Haut-Canada et à l’issue de laquelle les deux provinces furent unifiées. Cette union avait notamment pour but de restreindre les pouvoirs politiques des Canadiens français. Au cours des années 1850, après plusieurs décennies d’immigration britannique les Canadiens français devinrent minoritaires au Canada-Uni.

La contribution des Canadiens français fut essentielle pour assurer l’établissement d’un gouvernement responsable et la mise en place de la Confédération canadienne. Cependant, vers la fin du XIXe siècle et du XXe siècle, le mécontentement des Canadiens français s’accentua au sujet de leur rôle au sein du Canada (voir Québec, histoire du Canada, politique canadienne).

A la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, environ 1 million de Canadiens français quittèrent le Québec pour s’établir aux États-Unis, principalement en Nouvelle-Angleterre. Les raisons de cet exode furent principalement économiques, mais également politiques. Le français fait partie des deux langues officielles du Canada depuis 1968. C’est la seule langue officielle du Québec et l’une des langues officielles du Nouveau-Brunswick, des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut. Le français parlé au Canada diffère notablement de celui parlé en France (voir Français québécois et Français acadien).

Usage actuel

En anglais, on utilise peu les termes servant à désigner les habitants des différentes provinces, mais lorsqu’on le fait, on les désigne soit par leur province de résidence, soit par le terme « Canadien français ». Bien que la dénomination « Canadien français » soit la plus courante pour les désigner en anglais, beaucoup de Canadiens d'ascendance française la considèrent comme dépassée, surtout au Québec. La plupart des Canadiens francophones qui utilisent une dénomination provinciale utilisent celle dont ils sont originaires, même s’ils n’y résident plus. Par exemple, un Québécois qui s’établit au Manitoba ne s’identifiera pas en tant que Franco-Manitobain, mais bien en tant que Québécois.

Les dénominations provinciales sont de plus en plus utilisées pour souligner les dimensions culturelles et linguistiques des institutions et organismes francophones par opposition à leurs dimensions ethniques et religieuses. Le terme “Canadien français” est toutefois encore utilisé dans des contextes culturels et historiques ou lorsqu’il est nécessaire de faire référence aux Canadiens d’origine canadienne française collectivement, par exemple dans le contexte d’un organisme qui sert les intérêts des minorités francophones du pays. Les Canadiens francophones qui ne sont pas d’origine canadienne française, tels les immigrants provenant des pays francophones, ne sont habituellement pas désignés sous le terme de « canadien français », mais plutôt sous celui de « francophone », un terme plus général utilisé pour les Canadiens de langue française de toutes origines ethniques.

Organismes

Nationaux

  • Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada
  • Fédération culturelle canadienne-française (French Canadian Cultural Federation)
  • Association canadienne-française pour l'avancement des sciences (French Canadian Association for the Advancement of Sciences)
  • Fédération de la jeunesse canadienne-française (French Canadian Youth Federation)

Personnalités

Drapeaux canadiens-français

Notes et références

  1. Diaspora : Nouvelle-Angleterre, Louisiane, Michigan, Manitoba, Alberta.
  2. Population très majoritairement concentré au Québec et dans ses alentours. 23 000 000 de Français en Amérique du Nord dont 11 800 000 aux États-Unis.
  3. Les "Canadiens français"? sur Virgile. Consulté le 21 novembre 2008
  4. Rocher Guy, « Du nationalisme canadien-français au projet souverainiste: quelle continuité? », dans [Devoir], 16 avril 2007 
  5. Exemple : Le premier ministre a présenté aux Communes sa propre motion reconnaissant que les Québécois forment une nation au sein d'un Canada uni.
  6. Michel Paillé, Les écoliers du Canada admissibles à recevoir leur instruction en français ou en anglais, Québec, Conseil de la langue française, 1991, xv-114 p., et idem, «Portrait des minorités francophones et acadiennes au Canada : un bilan démographique», dans : Réal Allard (dir.), La recherche en éducation en milieu francophone minoritaire : Bilan et prospectives, Association canadienne d’éducation de langue française et Centre de recherche et de développement en éducation, Faculté des sciences de l’éducation, Université de Moncton, 2003, p. 21-29

Voir aussi

Articles connexes

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