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Khat (botanique)
Pour les articles homonymes, voir Khat.KhatCatha edulis Classification classique Règne Plantae Division Magnoliophyta Classe Magnoliopsida Ordre Celastrales Famille Celastraceae Genre Catha Nom binominal Catha edulis
(Vahl) Forssk. ex Endl.Classification phylogénétique Ordre Celastrales Famille Celastraceae D'autres documents multimédia
sont disponibles sur CommonsParcourez la biologie sur Wikipédia : Le khat, ou qat, est une espèce d'arbuste ou d'arbrisseau de la famille des Célastracées, originaire d'Afrique orientale, mais dont la culture s'est également étendue à la péninsule arabique (surtout Yémen, Somalie, Éthiopie, Djibouti), connue surtout pour son usage par les populations de ces régions qui en mâchent longuement les feuilles pour leur effet stimulant et euphorisant comparable à celui de l'amphétamine.
Khat désigne aussi la substance psychotrope contenue dans les feuilles de cette plante.
Son nom scientifique est Catha edulis (Vahl) Forssk. ex Endl. (synonyme : Celastrus edulis Vahl).
Ses noms vernaculaires sont : catha, khat, qat, quat, kat, gat, tchatt, tschat, kus-es-salahin, tohai, ou miraa.
Étymologiquement, le terme « khat » vient d'un mot arabe signifiant « arbuste ».
Sommaire
Description
C'est un arbuste inerme qui peut mesurer de cinq à huit mètres de haut. L'écorce grise est rugueuse et souvent craquelée.
Les feuilles, persistantes et coriaces, sont opposées à un limbe grossièrement denté de forme elliptique lancéolée, en général de 10 cm de long sur 5 de large, de couleur vert brillant à la face supérieure, plus pâle à la face inférieure. Le pétiole très court est rosâtre.
Les fleurs, minuscules, groupées en grappes, ont une corolle formée de cinq pétales blancs.
Le fruit est une capsule à trois lobes, brun rougeâtre à maturité, de 10 mm de long environ qui contient des graines ailées.
Distribution
L'aire de répartition naturelle de cette espèce s'étend autour de la corne et le sud-est de l'Afrique et le sud de la péninsule arabique :
- en Afrique : Éthiopie, Somalie, Kenya, Tanzanie, Ouganda, Malawi, Mozambique, Zambie, Zimbabwe, Djibouti et Afrique du Sud.
- dans la péninsule arabique : Yémen.
La plante est largement cultivée dans ces régions. On la cultive également à Madagascar. Son usage n'a pas connu l'extension d'autres drogues car seules les feuilles fraîches contiennent le principe actif, les consommateurs doivent donc être situés près des lieux de production.
Propriétés
Les principes actifs du khat sont des alcaloïdes : la cathinone et la cathine ultérieurement identifiée comme la D-norpseudoéphédrine. Les deux molécules sont présentes sous la forme lévogyre.
La methcathinone est une version synthétique du khat.[1]
La cathinone est relativement instable dans les feuilles séchées et a tendance à se transformer en cathine moins active. Ce qui explique l'intérêt pour les usagers de disposer de feuilles fraîches dont l'action pharmacologique est de fait, différente.[1]
Utilisation
Usage rituel
Il fait l'objet d'un usage rituel ancestral semblable à celui de la coca où les feuilles fraîches sont mâchées comme stimulant.
Les feuilles ont un goût astringent et une odeur aromatique. La mastication des feuilles colore les dents en brunâtre et la langue en vert.[1]
Cet usage est principalement répandu à Djibouti, au Yémen et dans le Sultanat d'Oman où il donne lieu dans certaines régions à un commerce lucratif en remplaçant les cultures vivrières. Dans ces régions, il est parfois consommé sous forme d'infusion (thé abyssin, thé somalien).
Du fait de l'instabilité de la cathinone, les feuilles ne se conservent pas plus de 24 heures[1] après la cueillette, les usagers recherchent les feuilles les plus fraîches possible. Dans les pays du golfe, le Khat est transporté par avion pour conserver toutes ses qualités.
Le khat peut se consommer mélangé avec de l'opium afin de servir d'antalgique.[1]
Effets et conséquences
L'effet est proche de celui des amphétamines (soulager la fatigue et la faim) et induit une accélération du rythme cardiaque, de l'hypertension, une accélération de la respiration, de l'hyperthermie et une mydriase.[2]
Son usage régulier entraîne des risques d'accoutumance - voire une toxicomanie - et une tolérance croisée avec les amphétamines[2] et peut provoquer une dénutrition.
À long terme, des modifications de l'humeur, des hallucinations, des troubles du sommeil, digestifs et sexuels voire des accidents cardiaques sont signalés.[2]
Historique
Selon les sources, les origines de cette plante alternent entre l'Éthiopie ou le Yémen. Ainsi, selon Sir Richard Burton, le khat aurait été introduit au Yémen au XVe siècle, en provenance d'Ethiopie.[3] Des analyses botaniques ménées par Revri (en 1983) penchent elles sur une origine yéménite.[4] La plante se serait ensuite étendue en Arabie et dans une partie de l'Afrique...
Les propriétés de la plante sembleraient être connues depuis les anciens Égyptiens, tandis que la plus ancienne description provient du traité Kitab al-Saidana fi al-Tibb du scientifique perse Al-Biruni. En 1854, l'écrivain malais Abdullah bin Abdul Kadir mentionne que l'usage du Khat est important à Al Hudaydah au Yémen, témoignant de l'usage assez ancien de ce produit dans ce pays.[5]
Législation
Il est inscrit sur la liste des stupéfiants de certains pays, notamment en France par arrêté du 20 février 1957, mais pas en Grande-Bretagne ou aux Pays-Bas.
En Somalie, l'Union des tribunaux islamiques, qui a pris le pouvoir à Mogadiscio en juin 2006, en a interdit la consommation.
Voir aussi
Articles connexes
Lien externe
- Le trafic de feuilles de khat en plein essor en France par Luc Bronner, Le Monde, édition du 4 août 2006.
Note
- ↑ a , b , c , d et e Michel Hautefeuille, Dan Véléa, Les drogues de synthèse, Presses Universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », 2002 (ISBN 2-13-052059-6)
- ↑ a , b et c Denis Richard, Jean-Louis Senon, Marc Valleur, Dictionnaire des drogues et des dépendances, Larousse, 2004 (ISBN 2-03-505431-1)
- ↑ Burton, Richard. Premiers pas en Afrique de l'Est, 1856
- ↑ [1]
- ↑ Ché-Ross, Raimy. MUNSHI ABDULLAH'S VOGAGE TO MECCA: A PRELIMINARY INTRODUCTION AND ANNOTATED TRANSLATION. Indonesia & the Malay World; Jul2000, Vol. 28 Issue 81, p196
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